Daisy — Ashnikko
@Erin Gibson

Perry avait hésité. Elle sautillait d'un pied à l'autre, trépignait même pesant le pour et le contre, chercher du courage… Pour foncer dans une connerie elle en avait mais là… Est-ce que c’était quand même pas une connerie… Et tant pis, elle n’avait qu’une vie. Elle avait vu Cassidy se rendre au Palais des Miroirs de la fête foraine. Un grand classique en soit. Si elle avait bien calculé, ils entraient en binôme et de façon espacé pour ne pas se marcher dessus, et elle devrait se retrouver avec elle. Allez, elle se lançait, et elle fut d’abord arrêté par Finn,  l'échange se résultant d’insultes et de répliques acerbes bien basses, puis arrivait alors Erin. Elle entendait sa petite voix derrière elle. La Gryffondor levait les yeux au ciel et fit volte face en soupirant.

« Qu’est-ce que tu veux à la fin ?! Insiste pas ! » fit-elle presque d’un ton belliqueux. Elle jaugeait Erin et voyant sa mine un peu coupable, elle levait de nouveau les yeux en l’air, cherchant juste à éviter son regard, son coeur était trop sensible. Elle n'avait pas envie de céder. Elle était encore trop en colère.
Ils faudraient bien qu’elles en parles à un moment.
Oui à un moment… Mais pas maintenant.

D’instinct, elles avançaient dans la file. Finn s’était barré et se mettait dans l’allée centrale des stand pour capter le regard de Ryland. Un sifflement, un échange de regard et le Beresford se décollait de l’échoppe contre laquelle il s’appuyait pour disparaitre derrière l’attraction des miroirs.

« C’est pas le moment, on peut pas s’voir plus… »it-elle en tournant la tête vers son objectif, mais l’objectif avait disparu. Finalement Cassidy fut appelée ailleurs pendant qu’elle échangeait avec Erin. Perry soufflait et elle sentit la main du forain dans son dos. Elle avait juste eu le temps de lever la tête, qu’il la poussait avec Erin, balançant une phrase qui annonçait le départ.

« Nononononon ! » fit-elle en levant les mains et tentant de reculer, ne voulant pas s’y rendre finalement. Ce n’était qu’une excuse pour passer du temps à Cassidy…
« T’inquiète fillette ! C’est juste un labyrinthe, ça fait pas peur ! » lui sort le forain et le rideaux coulait derrière elle.

Les deux adolescentes furent alors jetées dans le petit labyrinthe faite entièrement de miroir.

Perry poussa un petit grognement de rage. Rien n’allait.
Et son fillette à l’autre con, j’ai envie de lui faire ravaler !
Elle lança un petit regard mauvais à Erin et soupirait une nouvelle fois avant de s’avancer dans la pièce.

« Tu veux me dire quoi… Vas y, de toutes façons on est coincés, on a que ça à faire…  » dit-elle en s’avançant les mains devant, à tout tâtonner.

Depuis la manifestation elles ne se sont pas vraiment parlé, ni même les simples politesse ou c'était toujours un peu tendu et compliqué. Rien n’a été mis à plat. Elles se sont peu croisés aussi et sûrement que ça arrangeait la rouge, ne courant pas du tout après Erin. Oh non, elle préférait l’éviter. Erin était prise avec ses BUSEs et Perry avait ses heures de colles à remplir grâce à elle. Bon ce n’était pas qu’elle mais Erin a été la seule à ne rien prendre parce que bien sûr ! Elles n’avaient rien dit et ne l’avaient pas vendu. Même quand Erin essayait, Perry s’arrangeait pour passer par quelqu’un d’autre pour lui répondre quand elle ne l’ignorait pas. Au mieux, dans des discussion de groupe, elle avait droit à quelques commentaire grogné indirectement pour elle, une bouteille jeté à la mer comme la fois où elle a pris sa défense à un repas. Bon c’était pour contredire Javier donc ce n’était pas forcément un acte de bonté vis à vis de sa pote. Perry l’avait quand même toujours de travers.

Pendant ce temps, Finn Baltimore avait rejoint Ryland à l’arrière du Palais des Miroirs. Il vint donc lui confirmer qu’Erin était entrée et venait voir où il en était.

« C’est presque trop parfait… » soufflait Ryland un pied sur un coffre agité, et la déverrouillait d’un mouvement de baguette et d’un sort murmuré d’une voix suave et grave.
« Ca va être démentiel avec tous ces miroirs ! » renchérit Finn en ricanant.
« Un vrai conte d’horreur… J’ai hâte de l’entendre crier. » s’exclamait Ryland avant de soulever un pan du chapiteau et basculer une grosse caisse du pied. Elle s’ouvrît et la créature qui y était enfermé s’y échappait pour se glisser sournoisement dans l’attraction.
« Je me demande qui va crier le plus, Erin ou Perry ! »
Ryland se figeait alors, se redressant après s’être penché pour tendre l’oreille contre le pan en toile épaisse du chapiteau. Son regard était perçant comme s’il cherchait un espoir dans le visage de Finn.

« Comment ça… Perry ? »
« Ouais, elle est entrée avec Perry ! Cheh ! D’une pierre deux coups… »
« Fais chier... » sifflait-il en claquant sèchement sa langue. Ça ne l’arrangeait pas trop cette histoire. Son intérêt pour Avery rendait cette insupportable Gryffondor presque intouchable. Arf, tant pis simple dommage collatéral. Il attrapait alors Finn par son col et le rapprochait de lui.
« Si on fait le moindre rapprochement entre moi et ça, je te préviens, c’est toi qui paiera… » — une façon de lui dire de fermer son clapet et surtout de s'arranger pour qu'on ne les attrape pas.
« Et pourquoi ! Ça se fait pas putain ! » et il eut à peine le temps de râler et l’insulter que Ryland lui avait resserré son écharpe autour de la gorge. Il éructa des supplications et ils avaient tous les deux compris pourquoi ce serait ainsi. Parce que Ryland l’avait décidé et il faisait rarement des concessions.
« Va te faire foutre… »
Ryland lui fit seulement signe de se taire.
« Tu fais trop de bruit, je les entends pas crier... » lui soufflait-il avec un sourire carnassier. Qu'est-ce qu'il aurait donné pour être là et voir leur tête.

Dans les couloirs du Palais des Miroirs venait d’être lâché un épouvantard.

Daisy — Ashnikko
@Erin Gibson

Perry l’avait vraiment mauvaise… elle n’avait pas envie d’en parler… Bon t’être qu’elle lui en voulait encore un peu même si ce n’était pas qu’elle… Perry n’avait seulement plus envie de faire des efforts pour qui que ce soit. Elle avait cette terrible impression qu’on se foutait bien de sa gueule en ce moment. Elle était fatiguée et Erin ce n’était pas la première fois. Elle en avait assez et surtout elle… C’était vraiment pas ce qu’elle avait pour objectif. L’attraction ne l’attirait pas plus que ça, mais surtout pas coincé avec Erin à devoir mettre les choses à plats. Non cela aurait bien plus marrant (ou pas vu leur caractère) avec Cassidy. Disons que Cassidy avait ce petit truc que n’avait pas Erin, cette faculté à la faire frémir avec ses tâches de rousseur. Tellement belle mais insupportable. Là Erin elle est juste insupportable pour moi. Lache moi merde, va courir voir ton mec de merde…

« Super… » lui répondit-elle d’un ton las quand Erin s’excusait et reconnaissait être partie comme une lâche la dernière fois.

« Mais bien sûr… » quant à cette chose importante à dire à Javier. Elle n’y croyait pas du tout.

Perry ne cessait de lever les yeux au ciel, de claquer sa langue d’agacement à chaque réplique de la brune qui la suivait dans le labyrinthe. Elle levait même parfois les mains au ciel pour les claquer lourdement sur ses cuisses. Rien n’allait dans ce qu’elle disait et plus elle parlait, plus Perry avait envie de lui rentrer dedans, de lui hurler dessus de ne plus jamais lui parler. C’est un regard meurtrier que la Serpentard eu pour simple réponse en osant dire qu’elles s’en étaient bien sortit. Perry marquait alors un arrêt, posant doucement son pas et ralentissant son ascension, pendant doucement la tête vers elle quand Erin lui parlait de Ryland. Au fond, elle aimait Erin et bien sûr que cette anecdote avait titillé son inquiétude. Ce Serpentard lui mettait des frissons dans le dos. Le pire de tous dans cette école mais elle le craignait et ne venait pas trop lui rentrer dedans sauf quand… c’était inévitable. Etrangement, il s’en est jamais pris à elle… Si elle savait. Et mieux vaut pas qu’elle sache. Déjà avec Javier, Perry n’avait pas compris son frère mais là avec le pire des Beresford. Impossible qu’elle comprenne. Elle tolérait plus Javier, même si elle en est venue à le tolérer un peu plus grâce à Erin. Elle tenait tellement à son ami, elle faisait avec.

« Et pourquoi pas !? Ca va te manquer franchement ?! » répondit-elle seulement en faisant volte face à Erin, ce regard de lionne ardent prête à la mordre. Elle n’en ferait qu’une bouchée d’elle, elle le savait, surtout face à la colère qu’elle lui inspirait.

Elle la bousculait alors. Elle voulait en parler, ça faisait un mois… Quelle bonne idée. Elle allait lui montrer ! Elle la bousculait encore un peu. Ce n’était pas fort mais assez brute, la faisant reculer à chaque parole.

« Tu nous fait tes grands discours de fille, de faire ça entre fille, de ne pas compter sur ces garçons et en vrai… Je trouve ça limite sexiste dans l’autre sens mais je peux pas les voir, ils sont tellement cons les mecs de cette école ! Et à la première occasion, tu cours ?! T’es qu’une pauvre féministe en carton ! T’a vendu tes principes et ta fierté de femme pour un pauvre gars avec sa boucle d’oreiiiillle. » prit-elle un ton moqueur, imitant le fangirlisme de son ami pour ce crétin.

« Des beaux discours mais tu vaux que dalle ma grande !!! » finit-elle par exploser, se mordant la lèvre en réalisant la dureté de ses paroles… peut-être.

« Putain mais je t’en veux tellement Erin ! » enchainait-elle, la voix qui s’enrouait légèrement, les larmes aux yeux.
« T’aurais été la première à nous en vouloir si on avait fais ça… » reprit-elle plus doucement, mais son ton était encore tonnant de colère.
« Je… On venait à peine de recoller les morceaux et tu me fais ça… T’es pas une pote. Alors si t’es pas capable laisse tomber okay, moi je suis fatiguée et j’en ai marre qu’on se prenne la tête, quitte à ce qu’on se parle plus du tout comme ça plus de risque ! Après, c’est t’être moi qui suis dingue et qui ne comprends pas les élèves ici. Vous êtes tous que des égoïstes, nombrilistes et superficiels. Ça parle beaucoup mais dans l’action, y’a que dalle. » crache t-elle presque avec mépris. Elle était juste blessé encore et encore…
« Et c’est toujours à cause du même mec, incroyable non… » fit-elle avec un sourire forcer, finissant par reculer pour reprendre son avancée dans le labyrinthe. Elle avait envie de sortir d’ici avant de finir par tout exploser ou finir par se battre avec Erin. Et je suis sure que juste pour me faire chier, Misty va la couvrir et je vais encore tout prendre ! Toute seule les heures de colles car je suis qu’une sauvage !

Elle avançait d’un pas déterminé, manquant plus d’une fois de se cogner et s’arrêtait devant un miroir, levant un sourcil plein de perplexité. Elle était rayonnante, girly avec son adorable petite robe, ses cheveux long en anglaise, des tons roses et pastels, du maquillage… Elle ne se connaissait pas. Elle ressemblait à une petite poupée. C’était perturbant. Erin arrivait à sa hauteur, apparaissant dans le reflet du miroir et pensait la voir aussi apprêté qu’elle mais non. Erin ressemblait à un jeune homme. Perry penchait alors la tête en comprenant, le visage tellement blasé. Il échangeait le sexe. Elle ne savait pas comment le prendre, entre le fait d’être pris pour un garçon (même si au fond ça ne la gênait pas plus que ça) ou :

« C’est ça leur image d’une fille quoi… Sérieusement !? » se révoltait-elle avant de se plaquer une main sur le visage, dépitée. Vraiment, ce moment pouvait être pire question déception… Déception peut-être pas, mais pire oui… L’épouvantard rodait dans le labyrinthe, encore loin des filles mais bien là. Puis un petit rire nerveux. Dans le fond, ce miroir était tellement risible.

Daisy — Ashnikko
@Erin Gibson

Elle avait ce terrible sentiment que finalement tout le monde l’abandonnait. Sa vie se résumait à voir les gens qu’elle aimait partir, comme sa famille. C’était donc tout ce que serait sa vie… Se retrouver seul et blessée, physiquement ou moralement. Bien sûr que ce n’était pas comparable comme ça, mais dans le fond, ça ne faisait que résonance au traumatisme qu’elle avait vécu, à partir en vacance avec sa famille et se réveiller, seule survivante de sa famille et mutilée. A croire que la vie la testait pour voir quand est-ce qu’elle allait finir par craquer. Jusqu’à quand elle aurait la force de se retourner et ne voir que l’ombre des gens qui ont traversé sa petite vie.

« La vérité peut être dur parfois. » lui répliquait-elle, mauvaise.

Erin était pratiquement acculée face aux accusations agressives et les gestes un poil violent de la joueuse de Quidditch. Ouais, clairement elle l’avait encore de travers et tout ce qu’elle arrivât à sortir est un petit désolé. Mais il était sincère. Perry s’était alors arrêté et avait secoué la tête avec un sourire amer. Ses paroles lui firent la touchèrent mais elle avait toujours un peu mal. Elle ne les refusait pas — catégoriquement — c’était un geste instinctif pour retenir ses larmes. Elle ne pouvait l’entendre pour l’instant, mais les excuses de la verte finiraient par s’imprimer sous son crâne… Juste que… Là les excuses ne faisaient pas tout. Elle trouvait ça encore trop facile de faire de la merde et s’excuser après.

Elle avait fini par reculer pour au moins se retenir de la bousculer encore et pourtant ça la démangeait… Même pourquoi pas de lui en coller une, que Erin s’énerve et qu’elles finissent par se battre pour se décharger de tout ça… Au final, de la voir si penaude avait éveillé sa culpabilité mais Erin en profitait alors pour en remettre une couche avec son Javier. Elles étaient fières toutes les deux et très têtue… Elle aurait du s’arrêter aux excuses mais non, pas sans défendre son droit d’aimer et qui elle voulait, surtout que tous avaient l’air de se méprendre sur Javier. Perry avait lâché un petit rugissement de colère. Rien que d’entendre ses arguments à propos de ce mec là, elle sentait ses poils se hérisser sur ses bras. Et ce qui était encore plus rageant, c’était la véracité de ses paroles car c’est sûr que dis comme ça, Perry et les autres passaient pour de terrible connard… Et elle repensait à Cassidy qui lui avait reprocher d’être une aussi grosse connasse que celle sur lesquelles elle crachait son venin à longueur de journée — pour résumé. Elle avait peut-être raison, tout comme Erin : Perry ne connaissait pas réellement Javier. Elle ne l’appréciait pas vraiment au début mais ce qui avait fait déborder la goutte d’eau, c’est de l’avoir vu emballer son frère alors que soit disant ils flirtaient… Erin était déjà en crush sur lui à ce moment tout du moins et sans parler de sa sale réputation de coureur. Comme Erin, elle avait fait l’erreur de le voir comme un gros connard sexiste.

Mais brusquement, c’était tombé… La bonne nouvelle mais sur le coup, pensant que ça lui ferait plaisir d’entendre ça, finalement… A la façon de le dire, le timbre de sa voix et la voir fuir la tête basse, Perry n’était pas soulagée ou ravie. Elle avait senti la peine de son amie. Le choc de la nouvelle l’avait laissé un moment seule entre les miroirs et finalement d’un pas rapide, elle avait retrouvé Erin, lui attrapant le bras avec fermeté mais pas celle dont elle avait usé plutôt. Elle la retenait avec tout le soutient du monde, pour lui dire qu’elle était là et ne la lâcherait pas dans un gouffre de tourment. Elle l’avait tourné face à elle et glisser ses mains dans les siennes, cherchant son regard avec plus de douceur, ce petit rictus pincé plein de compassion.

« T’es sérieuse… Mais pourquoi ? Qu’est-ce qu’il a fait ? » parce qu’elle était incapable de croire qu’Erin pouvait larguer Javier pour une autre raison.
« S’il t’as fait souffrir, crois moi que je vais lui refaire le portrait à ce batard ! J’en était sûre ! »

Elle ne dit pas un mot de plus, attendant seulement qu’Erin parle, lui laisse la place de tout lui expliquer et lui dire ce qui se passe. Elle espérait que ce Serpentard n’avait pas piétiner son coeur, car même si elle lui en voulait, elle ne méritait pas ça… Et la solidarité féminine devant les hommes avant la rancoeur !

Puis Erin, parla ou dans les longues minutes de silences qui suivirent, une ombre était passer dans les reflets des miroirs… Puis repassa encore mais sous une autre forme et Perry avait levé le regard vers la silhouette qui se reflétait d’abord sur un miroir, puis bientôt, ils étaient plusieurs, comme un millier dans ce labyrinthe de reflets infini. Perry blêmit brusquement, resserrant ses mains sur celle d’Erin. Un mort-vivant… La gueule à moitié arraché, le corps en décomposition, les vêtements en lambeaux et soudain, son terrifiant grognement inhumain, sa respiration eructante.

« MAIS MERDE ! C’est quoi ça !!!? Cours ! » aboyait alors Perry, terrifié, sortant de sa torpeur paralysante.
Et sans réfléchir elle décampait, entrainant Erin derrière elle. La plus grande peur de Perry, les zombies, ou les inferi chez les sorciers. Elle s'était pris quelques miroir en pleine gueule, bifurquait à cause du reflet de la créature en décomposition avançant d'un pas lent, et fini par se terrer dans un recoin, le palpitant qui lui tambourinait les tempes, le souffle court. Elle transpirait d'une sueur froide, le regard en panique alerte et qui avait l'air d'avoir peur de le voir encore.

« C'est un labyrinthe fantôme ou quoi ?! C'est vraiment nul et pas drôle comme attraction. » balbutiait-elle, serrant Erin contre elle malgré elle, les doigts cramponnée à sa baguette. Elle n'était vraiment pas bien mais elle était dans une position où faisait barrage entre elle et la menace, Erin coincée dans le coin.

Daisy — Ashnikko
@Erin Gibson

Perry eut vraiment peur que l’élève qui avait tout du connard parfait ait finis par faire souffrir Erin d’une façon ou d’une autre. Et pour elle, à voir comme était Erin avec Javier, il n’y avait que cette raison pour mettre fin à sa relation avec lui. Il l’avait peut-être encore trompé… Milles possibilités qui tournaient sous son crâne. Ou peut-être que son amie avait fini par ouvrir les yeux, voir que Javier n’était que ce badboy, un peu exotique venant de loin, fils d’un père célèbre, beau et danseur… Rien d’autre.

Erin la rassurait avec cette angoisse dans ses gestes, sûrement de peur que la rouquine ne s’envol pour refaire le portrait de l’autre Serpentard — elle en était capable. La verte continuait alors, confessant ce qui s’était passé avec Emile le jour de son anniversaire et les sentiments qu’elle lui portait. Qu’elle leur portait même. Perry avait écarquiller légèrement les yeux, surprise parce qu’elle venait d’apprendre et avait un peu de compassion pour elle. Cela ne devait pas être si facile d’être partagée ainsi mais elle se mordait la langue pour ne pas scander un : choisi Emile — par soutient à son ami. Après si elle savait que ce dernier lui avait posé un ultimatum, pour le coup… Elle risquait de s’insurger. Mais alors vraiment et Javier allait passer pour un agneau à côté de ça.
Puis elle ne put s’empêcher de lever les yeux au ciel. Lana, elle était sympa mais Perry avait vraiment du mal. Elle savait toujours tout et donnait trop son avis celle là. Bref…

« Hm, d’accord. Je vois… Enfin sans vouloir prendre le partie de l’autre crétin de rockeur là… Mais là on parle de toi. Toi t’en penses quoi ? Tu vois l’idée. Juste physique, c’est à toi d’en juger. Tu sais, je suis bien placé pour le savoir mais c’pas en imposant des choses que les gens ouvrent les yeux, il faut qu’ils… » et elle n’eut pas le temps de finir sa phrase que l’épouvantard venait les trouver au coin du couloir de miroir. Il se déformait et ayant d’abord croisé le regard de la rousse, reflétait alors l’image d’un zombie décharnée, progressant lentement vers elle.

La Gryffondor s’était figé avant d’embarquer Erin avec elle pour fuir. L’épouvantard ne cessait de passer d’une peur à l’autre, selon laquelle des deux élèves lui portait son attention. Cloitrées dans un recoin du labyrinthe, la rouge pestait et suffoquait presque.

« Ouais… » confirmait-elle, les larmes aux yeux. Il fallait qu’elles sortent de là.
« Ou toi tu le regard, je peux mieux gérer ta peur et les sorts ! » balançait-elle, pas réellement mauvaise envers Erin, relevant seulement un fait. La verte et sa baguette caractérielle, c’était pas toujours un cadeau. Or le ton sous la peur était peut-être un peu froid. Les doigts de Perry étaient serrés sur sa baguette à en avoir les phalanges blanchis mais elle n’osait pas se retourner pour tenter quoi que ce soit, encore un peu trop tétanisé par sa peur. Elle était courageuse, prête à sauter dans le vide sans parachute ! Mais ça… ça ! Non.

Et presque sans comprendre, Perry s’était retrouvé dehors. Elle se rappelle encore d’avoir vu les murs de l’attraction, d’Erin ouvrant la porte et à son tour de trainer son amie derrière elle. Perry avait courut sans réfléchir vers la sortie, tenant aussi fermement le poignet d’Erin qu’elle tenait le sien.

« Putain j’sais pas ! » souffla Perry tout aussi courroucé et ébranlée. Elle cherchait à retrouver sa respiration, elle assise sur le bord d’un reste de muret en pierre.

« Ah ouais ? Moi aussi, c’est ma plus grande peur. Je supporte pas les zombies ! » fit-elle, toujours aussi essoufflé mais son visage plus que fermé. Ryland… Epouvantard… Elle n’aimait vraiment pas ces infos qui s’étaient agglutiner dans les phrases d’Erin. Il avait quoi ce gros connard là. Pour la palme des connards, oh oui, on avait Ryland. Le regard qu’elle levait vers Erin était circonspect. Elle ne comprenait pas. C’était quoi ce délire… La pire angoisse était où au final, ce qui venait de se passer dans l’attraction ou celui qui était surement l’auteur de tout ça.

« Viens on s’casse… J’veux pas rester par là… » dit-elle en se relevant de son bout de mur en pierre et lui faisant signe de la suivre avec un petit sourire déjà bien plus complice.

Les enfants lui donnait envie avec leur barbe-à-papa flottante et elle invitait son amie à aller s’en trouver, elle avait besoin de sucre pour calmer ses émotions. De sucre et de douceur.

« Et donc… T’as décidé que tu préférais Emile ? Tu as réussi à faire ton choix… » fit-elle un peu la discussion, et surtout voulait-elle en revenir à ce sujet.

Elles continuaient d’avancer au milieu de la foule, et Erin en revenait à Ryland. Perry ne dit rien sur le moment la laissant parler, fronçant seulement les sourcils de colère. Ce mec était une pourriture sans nom, voilà ce qu’elle en pensait. Il ne s’en prenait pas vraiment à elle. Quelques remarques blessante et même, depuis cette année, plus grand chose. Au contraire, il l’ignorait et ignorait surtout la moindre occasion de s’en prendre à elle, même par de petites piques, juste pour le plaisir et la facilité. Sunny ? Ou d’elle, peut-être qu’il les craignait. C’est ce qu’elle pensait et pourtant, elle était bien loin de la vérité.

« Hey quoi !? » revint-elle de ses pensée, s’étant arrêté net pour attraper Erin par l’épaule et l’obliger à lui faire face. Elle avait posé sur autre mains sur son autre épaule avec soutient.
« Dis pas ça ! Ca n’a rien à voir avec le féminisme ça. T’as été victime d’une agression et ce n’est pas facile d’aller se plaindre ou en parler ho ! … Jamais tu dois penser ça. Et en vrai, si besoin… Il n’est pas trop tard et je peux y aller avec toi… Bordel Erin, mais le but du féminisme et de la sonorité c’est aussi de partager et se soutenir. Tout ça, tu devrais pas le faire toute seule ! Javier, Emile et l’autre démon… » dit-elle avant de réaliser que bah… C’est elle qui s’est éloignée et Lana … Elle doutait fortement qu’elle pouvait avoir cette force pour défendre les plus démunis. Elle eut un rictus désolée et vient passer ses bras autour d’elle pour l’étreindre avec force pour lui partager sa compassion et se faire un peu pardonner.

Daisy — Ashnikko
@Erin Gibson

Perry la soutenait par la force de ses bras et de sa présence. Elle réalisait à quel point Erin pouvait être prise entre ses soucis, sans parler de sa famille. Alors ouais, elle avait peut-être le droit parfois de ne pas penser aux autres, et s’enfuir avec son copain pour échapper à tout ça… Surtout avec l’autre vicieux de Serpentard qui avait l’air d’en avoir après elle. Une certaine petite nana qui lui l’énervait autant qu’elle pouvait la faire trembler d’émoi d’un simple regard lui a fais comprendre que peu importe la nana ou ses raisons, il fallait être moins fermé d’esprit… Elle qui se voulait si ouverte et tolérante qu’elle avait fini par se fermer à ceux qu’elle trouvait fermé et intolérants… Belle ironie. Rien que pour ça, elle avait envie de régler encore ça à coup de poing avec Cassidy car putain elle avait raison. Encore une fois, elle avait jugé Erin trop vite, lui en avait voulu sans savoir réellement ce qui se passait, sans se mettre à sa place. Parce qu’elle répondait à des clichés des filles qu’elles détestaient à la base, cette faiblesse face aux beaux garçons un peu rebelles, elle l’avait laissée seule face à ses problèmes. Donc peu importe si elle a eu le courage ou pas de dire quoi que ce soit à Ryland, qu’elle ne soit pas aller se plaindre, c’est son droit de ne pas avoir trouver la force, qu’il ne faut pas avoir honte… C’était pareil, quoi qu’elle fasse, quoi qu’elle ait dit, qui que ce soit, une midinette acceptant le sexisme présent depuis des millénaires, ou une féministe extrémist, light… Dans cette situation encore plus, mais dans n’importe laquelle — ce qu’elle a eu tendance à oublier face à Cassidy et tous le groupe de Cheerleader.

« Et ? Ça fait quoi de pleurer ? Ça montre que t’es sensible donc humaine non ? T’sais, mon oncle me dis toujours que c’est une force d’assumer et accepter ses émotions. Et j’suis d’accord. » lui fit-elle en venant elle aussi replacer quelques mèches de cheveux derrière les oreilles d’Erin avec un rictus confiant et compatissant.
« Ouais, faut l’dire vite ! » répliquait-elle au plaisir de la retrouver avec un rire franc. Elle avait conscience de ne pas être un cadeau tout les jours. Bien trop enflammé et rentre dedans, à dire trop franchement les choses.

Elles se remirent à marcher pour aller se trouver de la barbe-à-papa, Javier n’étant devenu qu’un sujet secondaire et franchement Perry préférait de loin gérer cette histoire d’agression et d’harcèlement plutôt que les problèmes de coeur de son amie. Déjà que ce n’était pas grande passion les histoires d’amour, pas réellement touché par ça en général et pas en ce moment. Cassidy, je la trouve juste mignonne… mais tellement mignonne mais y’a rien, pas de sentiments. T’façons suffit qu’elle l’ouvre pour casser tout le charme…

« Hm, il est sang-pur, à de l’argent et… Il s’en sort toujours, je ne sais pas comment il fait, ça m’agace… Après je suis jamais vraiment aller enquêter ou le chercher. En général, il m’ignore royalement. » donnait-elle ses suppositions sur Ryland, bien salée quand à la façon dont on traitait les gars dans son genre. Les privilèges donnés à des connards qui ne le méritaient pas. Tout était basé sur le hasard d’une bonne naissance, abusé !

« Merci ! » fit-elle lorsque la brune vint lui offrir une barbe à papa. Perry se jetait dessus, s’enfournant une énorme mèche de sucre dans la bouche tout en fermant les yeux et soupirant de plaisir. Oui, vraiment ce qu’il lui fallait.

« Hm… De ? Ah ouais Ryland, j’sais pas… Je te cache pas que… C’est pas que j’ai peur mais… Enfin après lui ou un autre, il y aura toujours des cons pour nous mettre des bâtons dans les roues. Malheureusement. Il faut juste encaisser et comme tu dis, frapper plus fort. Là comme ça, j’ai pas d’idée pour lui… Je… J’irai en parler à Sunny, surtout vu comme il apprécie cette sale vipère. Mais c’est sûr qu’on va pas le laisser s’en sortir comme ça. Les Beresford commencent à me taper sur le système je te jure. Même River. Il m’a fait un sale coup, je me suis tapé toute seule un blâme et des corvées pour la semaine. Les jumeaux maléfiques là. » grognait-elle, les lèvres qui collaient de sucre.

« Je te jure, avec ce que tu viens de me dire, j'ai juste envie de... » ne finit-elle pas sa phrase, l'étouffant dans une autre énorme mèche de sucre qu'elle s'enfonçait dans le gosier, la colère qui montait.

Daisy — Ashnikko
@Erin Gibson

« Alors les filles, je vois que ça vous a rapproché cette petite attraction… Ne me remerciez pas. » fit la voix vile d’une vipère. Ryland. Qui d’autre. Il était arrivé sans même se faire remarquer, sans un bruit, telle une menace sourde. Ses doigts s’entortillait avec vice dans l’une des mèche de cheveux d’Erin, son sourire mauvais placardé sur son visage.

« Mais finis donc ta phrase Walker, je suis curieux de savoir ce que tu nous ferais avec tes tous petits bras et ton unique jambe. »

Perry avait sentit son sang ne faire qu’un tour, les poils de ses bras s’hérissé. Elle avait vivement lâché Erin pour venir le bousculer avec brutalité.

« La touche pas ! »
Ryland encaissait et reculait d’un pas avec un petit ricanement agaçant.
« Ça y est, toi aussi tu t’y tente Gibson ? Frayeur dans les attractions, petit câlin et tu lui offre une barbe-à-Papa, ça ressemble à un date… Il est okay avec ça ton mec ? Sinon, fait gaffe, tu vas donner de faux espoir à l'autre Gryffondor.  » Se moquait-il gratuitement d’elles. Perry avait essouché la tête, exaspérée par ses paroles mais pas touché. Elle commençait à avoir l’habitude de l’attitude exagéré de tous : parce qu’elle aimait les filles, chaque fille qu’elle approchait était une éventuelle conquête, qu’elle tenterait de draguer ou attendrait quelque chose de leur part… Tellement cons les gens ! Et quand une filles parle à un mec, elle cherche forcément à ce qu’il y ait quelque chose derrière ? Elle veut se taper tous les mecs à qui elle parle ? Bah non, les hétéros, on se pose pas la question, par contre les homo, tout de suite, on est des prédateurs sexuels !

« Ah, les féministes, toutes des p’tains de gouines. T’as le chic pour te trouver des personnes pour te protéger. T’es maligne je le remarque. Tu fais genre que t’es forte et fière, mais tu trouves d’autre gens pour donner ou prendre les coups. Comme quoi on est de la même maison tout les deux. »

Il ne regardait même plus Perry, sa cible c’était Erin… Un peu gratuitement et parce que Perry, il préférait l’éviter… Et pas parce qu’il avait peur d’elle comme elle pouvait le penser. Elle avait seulement la chance d’être la « soeur » d’Avery. Et Avery, il le voulait donc il devait mettre toutes les chances de son côté.

« Il va revenir ton prétentieux de petit copain ? Ou on va avoir la chance qu’il retourne en Chine et qu’enfin cet école soit un peu déblayer de personne dans son genre… Dommage que tu l’aies pas suivis par amour… »

Avec la discrétion d’un félin, il avait fait un pas vers elle, une épaule se glissant entre Erin et Perry. Il lui attrapait délicatement le menton avec un vice qui lui débordait par tous les pores. Sa douceur n’était qu’un poison qui annonçait le pire. Ce qui était sûr c’est qu’il ne lui ferait pas de mal… physiquement car autrement elle ne l’aurait pas vu venir comme la dernière fois. Moralement par contre.

« Tu te rappelle ce qu’on avait dit la dernière fois… J’entend toujours parlé d’Edgar avec le joli p’tit surnom que vous lui avait donné toi et ta gourde de pote… Tu sais ce que ça veut dire … » sous-entendait-il qu’il n’en aurait pas fini avec elle. C’était le contrat qu’il lui avait imposé et encore une fois, c’était des menaces… Il ne les appliquerais sûrement pas maintenant mais lui rappeler la tourmenterait surement un petit peu, il l’espérait. Il se tiendrait. Oui. Et pourtant, l’envie de lui écraser sa petite gorge entre ses mains le démangeait.

« Je vous ai entendu, allez vous plaindre… Essaie ma belle. Et crois moi que je ferais de ta vie un enfer, ou je te ferais disparaitre et aussi chiante que t’aies, crois moi qu’on te regrettera pas longtemps. Je vais te réduire à la position où t’as mis Edgar… Personne ne te supporte, qui le pourrait… Tu t’es pas dis que c’est surement pour ça que ton père s’est barré ? C'est bien ça, non ? Il est parti ? Entre ça et le frère cracmol, j'aurais fais pareil. » Dit-il avec le plus grand des sérieux, presque une voix pleine de peine et de compassion avant d’étirer un rictus si mauvais.

Perry était alors intervenu et sans attendre Ryland avait répondu, la chopant d’une main habile et puissante sur le visage, couvrant sa bouche et son nez pour qu’elle la ferme et l’intimer inconsciemment à se tenir tranquille car l’air allait lui manquer.  

« Je te promets Walker, reste à ta place ! Je ne frappe pas les handicapée. M’en veux pas d’être aussi noble. » dit-il avant de la lâcher en la repoussant.
« Mais va te faire foutre ! Moi je frappe les gens valides, ça me dérange pas, t’as qu’à rester et encaisser ! Tu m’fais pas peur !!! » et elle revenait à la charge. Elle lui avait collé son poing dans la gueule, l’obligeant à reculer et détourner la tête. Ils avaient bousculé légèrement Erin au passage.

Putain, elle commence à m’emmerder celle là ! Avery, tu pouvais pas avoir moins sauvage comme soeur merde ! J’vais l’éclater !

Esquivant la rouquine enragée, les gestes économes, maitrisés, dans la sobriété, s’écartant tranquillement d’un pas, se penchant sur le côté, la laissant foncer dans le vide, il la laissait courir en évitant ses coups et aussi de lui en donner. Il l’avait geste peut-être un peu poussé du pied dans sa course, la faisant légèrement tomber.

« Mais viens te battre ‘spèce de lâche ! »

Il avait finit par décrocher la tenture d’un stand pour venir l’y enrouler dedans et Perry fut immobilisé un instant. Cela ne l’empêchait pas de grogner et se débattre. La pauvre, elle a l’air un poisson hors de l’eau.

Il se tournait alors vers Erin, un sourire suffisant, lui pointant sa baguette pour l’inviter à rester à sa place.

« Il y aura bien un moment où tu seras toute seule... » — et lui fit un signe comme quoi il continuerait de l’observer avant de partir sans plus de cérémonie.

Sur le chemin, il s’essuyait la lèvre du revers de la main et grimaçait d’agacement en y voyant du sang. Il avait sentit sa bouche pâteuse. La Gryffondor ne l’avait pas raté et putain qu’elle frappait fort pour une nana au bras courts et handicapée.

Perry était toujours enroulée dans le morceau de toile, la bouche bâillonnée l'empêchant de brailler à tout rompre.