Hey brother
There's an endless road to rediscover

@Galen Fitzgerald & Eden Fitzgerald

Eden leva les yeux au ciel avec un grand sourire. Le printemps commençait à pointer le bout de son nez et bien qu’elle avait toujours apprécié l’hiver, il allait être plus agréable de jouer au Quidditch sans avoir des engelures aux doigts. Si les entraînements de l’équipe étaient plus distancés pendant la saison froide, Eden se faisait toujours un mot d’honneur d’aller voler quelques fois dans la semaine. La tempête de neige qu’ils avaient eu cet hiver avait été un défi particulièrement agréable, en ce sens qu’elle avait pu tester ses capacités. Déterminer à dépasser ses limites, la saison hivernale avait été mise à l’épreuve dans cette optique. Elle espérait que le printemps allait lui offrir son lot de défis également.
Elle leva les yeux au ciel. Elle était heureuse Eden. Heureuse d’être à Poudlard malgré le fait qu’elle n’était pas sang-pure. Heureuse de pouvoir découvrir ce monde pour rassasier sa curiosité grandissante. Objectifs multiples. Défis constants. Elle se taillait un place en ce monde et maintenant que sa scolarité approchait de la fin, elle avait de plus en plus cette impression.

Elle leva les yeux au ciel. Cherchant une vision connue alors que le cri d’un corbeau avait retenti quelques secondes plus tôt. Aucune image. Oiseau invisible. Elle sourit. Elle avait eu cette impression d’un son connu, mais elle s’était sans doute trompée. Après tout, tous les corbeaux sonnaient un peu les uns comme les autres. Perdait-elle la tête à l’idée qu’elle pouvait le reconnaître ? Alors elle se remet en route, profitant du début de saison. Un regard par-dessus son épaule, elle est seule. Elle hésite une seconde à prendre la direction de la forêt interdite, pour vivre une aventure. Mais finalement, elle choisi la voie de la responsabilité et se dirige vers les abords du lac noir. Elle devrait être en cours, elle le sait. Mais la matinée avait été trop lourde pour elle, trop de pensées incontrôlables, trop de souvenirs variables. Elle avait perdu le contrôle, complètement. Sans doute le stress des examens avait été plus fort qu’elle. Alors elle avait décidé de ne pas se pointer aux cours de l’après-midi et d’aller se balader. Elle trouvera bien un moyen de rattraper la matière perdue. Si un de ses comparse de maison refusait de l’aider, elle trouverait bien un ami - ou un poufsouffle - qui accepterait de lui filer un coup de main.

Elle marche en bordure de l’eau. Assez près pour que ses bottes absorbent le liquide froid, laissant ses pieds congelés. Elle soupire, elle n’avait pas fait assez attention et voilà qu’elle se retrouvait les pieds dans l’eau. Froide. Le rhume allait sans doute la suivre comme une ombre pour quelques temps. Elle hausse les épaules. Tant pis. Elle avait toujours bien aimé l’eau, donc autant accepter son sort. C’est à ce moment qu’elle le vit. Le fameux corbeau qu’elle croyait avoir entendu un peu plus tôt. Elle sourit, alors que l’oiseau tourne un peu autour d’elle. Elle repousse ses cheveux, dégageant son épaule et attendant avec impatience qu’il vienne la rejoindre.

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@Galen Fitzgerald & Eden Fitzgerald

Le professeur sonna la fin des cours. Galen rangea son livre dans son sac sans fond et se leva sans bruit, sans un son. Il sentait le regard de ses camarades sur lui. Cela faisait pourtant plus de six mois qu'il était entré à Poudlard en tant qu'étudiant, mais tous ne s'étaient pas encore habitués à sa tenue et à ses étranges manies. Galen inclina le bec vers eux et soupira. Le simple fait de tourner la tête vers eux suffit pour qu'ils détournent le regard, gênés. L'étudiant détourna le regard et en profita pour quitter la salle sans plus de cérémonies. Il n'avait pas de cours cet après-midi, il pouvait soit réviser jusqu'à en tomber d'épuisement, soit voler... Sachant qu'il avait déjà enchaîné une nuit blanche et une journée de cours non stop la veille, il sentait qu'il avait besoin de prendre l'air. Eden lui manquait. Cela faisait plusieurs semaines qu'il n'avait pas pu la voir. Il avait été préoccupé par plusieurs choses : le dhole blessé, la malédiction du grimoire trouvé avec Oengus qui, étrangement, lui donnait des rêves bizarres où il voyait le professeur de potions de Poudlard et une femme aux cheveux roux. De plus, il avait cette sensation, ce sentiment qu'il ne connaissait pas, cela se produisait quand Oengus entrait dans son champs de vision, ou quand il pensait à lui. Cela le perturbait grandement. Le jeune homme ne connaissait pas cela, et cela l'effrayait. Son coeur battait plus fort, il avait chaud, il avait des pensées qu'il n'avait jamais ne serait ce qu'envisagé auparavant...

Il décida donc d'aller voler. Il se transforma et décolla d'un coup d'ailes, et rejoignit Poudlard en une vingtaine de minutes. Il prit son temps, se reposa dans les courants aériens d'altitude et, lorsqu'il arriva vers Poudlard, il rechercha une silhouette qu'il ne connaissait que trop bien. Il l'a trouva quelques temps plus tard et il croassa avant de repasser derrière une tour pour se poser. Il prit son temps pour lisser ses plumes et étirer ses ailes. Cela faisait un moment qu'il avait pas volé et il sentait ses muscles qui protestaient devant l'effort. Après cela, il contempla le paysage. Cette sensation... Qu'était elle ? Il n'avait jamais éprouvé cela auparavant. Il savait aimer, c'était le cas avec Eden, pour qui il donnerait sa vie sans hésiter, mais avec Oengus, c'était différent... C'était... Nouveau et terrifiant. Le corbeau s'ébroua. Pourquoi ? Pourquoi ressentir cela ? Il ne méritait pas d'aimer quelqu'un, il ne le pouvait juste pas. Pourquoi une nouvelle fois ? Il avait vu Oengus, il l'avait vu détourner le regard devant sa peau brûlée. Il n'avait donc pas le droit d'éprouver ne serait ce que plus qu'un sentiment d'amitié envers lui... Mais alors, pourquoi cette sensation ? Galen décolla à nouveau, suivant la silhouette connue et adorée à distance.

Quand cette dernière décida de tremper ses pieds dans l'eau, malgré la température encore fraîche. C'était bien Eden ça. Galen inclina les ailes, croassa de nouveau et se permit une petite acrobatie en tournant autour d'elle. Puis, enfin, il amorça son atterrissage et posa ses pattes sur son épaule dégagée. Il replia ses ailes et posa instinctivement sa tête contre celle de sa soeur, front contre front. Puis il sauta de son épaule, reprit forme humaine et se retrouva face à elle, les pieds dans l'eau lui aussi, la dominant d'une bonne tête. Il inclina sa tête masquée et prit ses mains dans les  siennes. Eden était la seule personne qu'il acceptait de toucher et dont il supportait le contact sans se raidir. Il dit alors, d'une voix douce : "Le temps m'a semblé bien long, ma sœur, j'attendais nos retrouvailles avec impatience..."

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Il tourbillonne dans les courants aériens et elle le regarde faire en riant. C’est bien le genre de son frère de se laisser aller à un brin de folie comme celle-ci quand ils sont seuls. Les petites acrobaties du corbeau étaient une confirmation qu’il s’agissait bien de son aîné, confirmation dont elle n’avait pas besoin, puisqu’elle reconnaissait cet oiseau entre tous. Elle avait dégagé son épaule pour lui laisser de l’espace, s’attendant à ce que celui-ci se pose, s’attendant à encore une fois être cette fille bizarre qui parlait à un oiseau. Mais elle commençait à être habituée aux regards des gens et surtout, elle commençait à être douée pour saisir les pensées du corbeau. Elle en était bien fière d’ailleurs. Mais alors qu’il se posait sur son épaule, les petites griffes de la patte du corbeau créant cette sensation qui lui était désagréable au départ - mais jamais il ne l’avait blessée - lui rappelant toutes les fois où il l’avait accompagnée sous cette forme. Elle tourna alors la tête vers lui et l’oiseau posa son front contre celui de la jeune fille. Elle accepta cette dose d’amour fraternel avec joie. Elle se sentait chez elle, comme si tous ces soucis avaient soudainement disparus. Elle sourit. Mais alors qu’elle tentait de saisir les pensées de celui-ci, elle ne perçut pas de discours précis, simplement cette joie à l’idée que les deux enfants Fitzgerald soient enfin réunis. Il y avait bien plusieurs semaines qu’ils n’avaient pas pu passer un moment tous les deux. Alors elle lui sourit.

L’instant suivant, le corbeau quittait son épaule et reprenait la forme du jeune homme qu’elle avait toujours connu. Alors qu’il lui prenait les mains, elle lui sourit de nouveau. « Trop long même. Je suis heureuse de te voir aujourd’hui. » Elle se libéra une main, mais garda la seconde liée à celle de son frère et l’attira hors de l’eau, sur la rive. Si elle acceptait d’attraper un rhume par ses idées farfelues de se tremper les pieds en cette saison, elle ne voulait pas être responsable si la santé de son frère s’en retrouvait également affectée. Une fois de nouveau sur la berge, elle se tourna vers lui. « Comment tu vas ? » Il y avait si longtemps qu’ils n'avaient pas passé un moment tous les deux. Ils avaient sans doute tant de choses à se dire, mais avant de se lancer, elle voulait prendre de ses nouvelles. « T’as terminé les cours pour aujourd’hui ? Ou tu dois rentrer bientôt ? » Après tout, elle voulait savoir pendant combien de temps elle allait pouvoir profiter de la présence de son aîné.

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Qu'il était bon de la revoir.

Galen était apaisé. Voir son beau visage, son sourire, ses yeux pétillants de vitalité, sentir ses mains entre ses doigts, tout ceci suffit pour chasser ses tourments, même si, il le savait, ces derniers attendaient bien sagement dans un coin de son esprit. Il pencha la tête sur le côté, c'était en quelques sortes sa manière de signifier à sa sœur qu'il était heureux, et elle lui confirma que le temps de leur séparation avait été long aussi pour elle. Elle était heureuse de le revoir. Galen lui souffla, sur un ton tout aussi doux : Je le suis également. Avec elle, il savait qu'il pouvait être lui même, il savait qu'il pouvait parler sans fards. Il savait aussi que, s'il décidait de retirer son masque, comme ça, elle ne serait pas dégoutée. Elle l'a vu dans un bien pire état et son visage brulé ne l'avait jamais repoussé, bien au contraire. Le fait qu'il soit masqué, entièrement recouvert de la tête aux pieds ne l'avait pas dérangé non plus, et elle acceptait tout de lui, même cette étrange manie à rester seul et à préférer voler dans les airs plutôt que d'aller boire un verre avec des amis. Elle avait un frère très spécial, bien loin de ce que pourrait rêver les autres jeunes filles, mais elle l'aimait plus que tout, car c'était avant tout la mort et les flammes qui les avaient autant soudés l'un à l'autre.

Elle garda une de ses mains dans la sienne et l'entraina hors de l'eau. Galen lui en était reconnaissant, bien qu'il savait qu'il pouvait se sécher d'un coup de baguette magique. Elle lui demandait comment il allait, et s'il avait fini sa journée. Galen répondit alors, sans chercher à dissimuler son état : Ca va... La dernière injection a été difficile à supporter, mais je me remets doucement. Et toi, tu es resplendissante aujourd'hui ! Lors de l'incendie dévastateur qui avait emporté leurs parents, il n'y avait pas eu que la peau et la chair de Galen qui avaient été brulés. Ses poumons, son cœur avaient été gravement touchés, et même encore aujourd'hui, douze ans plus tard, il devait régulièrement se rendre à l'infirmerie pour subir des injections afin d'éviter à ses organes abîmés de se fatiguer trop vite. Grâce à cela, son espérance de vie avait été augmentée. De combien de temps, il ne le savait pas, mais c'est pour cela qu'il profitait pleinement de chaque instant passé avec Eden. Malheureusement, ces injections étaient douloureuses, et elles l'empêchaient de dormir, l'indisposant parfois pendant plusieurs jours durant lesquels il était cloué au lit, sans rien faire d'autre que de rester prostré en position fœtale, trempé de sueur et tremblant comme une feuille.

Ils avaient tant de choses à se raconter. Galen lui proposa alors : On peut aller s'asseoir quelque part ? Ou aller chez moi ? Je suis libre pour l'après midi, nous avons tout le temps qu'il nous faudra ma soeur...