mais t'avais dis que ce serait un truc tranquille ! (roan&nyx)

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Avril 2010 [dis moi si tu veux avant ou après vacances]

Cours de botanique, ils allaient passer à un peu de botanique. Nyx rangeait ses affaires dans son petit cartable en cuir raffiné, au finition dentelée délicate. Le professeur leur demandait alors de se mettre en binôme pour commencer l’atelier pratique. Il fallait rempoter un lierre appelée Hydre dans des pots plus grands. Ce sont des plantes vivaces, grandissant relativement vite, très encombrante, et sa particularité était de s’enlacer autour de vous un peu comme le filet du diable. C’était une espèce éloignée. Plus on tirait, plus les tiges serraient et fine, elle lacérait vite les peaux les plus délicates. Il faut savoir enrouler le mouvement de la plante pour la faire se détendre et se libérer ou pincer la tige pour qu’elle finisse par lâcher prise. Elle a aussi l’inconveniant de se démultiplier si on coupait ses branches. Pour une de couper, trois autres repoussaient pratiquement immédiatement. Pour s’en débarasser, il faut la bruler et cautérisé les tiges.

Ryland était dans le dos de Roan et au moment même où ce dernier s’était retourné en espérant surement rejoindre Avery, il fit face à l’autre Serpentard au regard de glace, son air froid et méprisant sur le visage. Il le fixait avec intensité et l’intimant clairement à ne pas y penser. Il allait rester là tant que l’autre Serdaigle ne bougeait pas, quitte à lui rentrer dedans ou le bousculer. Ryland finit par faire un pas en avant pour lui faire comprendre et la main de Nyx s’était glissé au bras de son confrère de maison. Toujours là pour le protéger ou l’aider, lui qui est si introverti et timide. Enfin c’est l’image qu’elle s’en faisait.

« Laisse, vient on se met ensemble… » lui proposait-elle de sa douce voix, fronçant les sourcils face à Ryland. Dire qu’elle n’avait pas peur de lui serait mentir, mais elle le connaissait depuis longtemps et disons qu’elle avait une amie qui aidait franchement à le rendre docile. S’il voulait Freya, il devait avoir Nyx un poil dans la poche. De toutes façons, il avait eu ce qu’il voulait pas besoin d’insister et il lâchait le binôme de Serdaigle.

« Ignore le, c'est qu'un con… Il joue juste les bonhommes. » lui glissait-elle avant de se glisser à l’établi trainant avec elle celui qu'elle ne cessait d’appeler Nolan depuis toutes ces années. Elle était toujours souriante, pleine de vie et pétillante. Son attention était portée sur lea professur.e et ses instructions, venant distribuer les petits pots d’Hydre. Ils se répartirent les tâches.

« Je vais chercher le pot ! » avait-elle chantonné avant de s’échapper dans la serre et arriver, lui laissant tout le plaisir de mettre la terre neuve et riches en nutriment. Si elle pouvait éviter de se laver les mains, elle venait de faire son vernis en plus, ça l’aurait embêter de tout effilé avec de la terre. Il ne restait plus qu’à transférer la plante. Pas besoin de reprendre ses notes, elle lançait un sort pour calmer et endormir la plante le temps de la passer dans son nouveau pot, trois fois plus grands. Elle sortit sa belle baguette nacrée et légèrement rosé et d’un geste aussi délicat que son outils, elle réussit à endormir la plante. Lea professeur.e arrivait alors, posant une main sur l’épaule des deux élèves, félicitant Nyx qui lui rendit un sourire fier et heureuse du compliment.

« Oh mais Nolan m’a bien aidé aussi. » se sentait-elle obligée d’ajouter, ne voulant pas en retirer tout le mérite. Il avait mis la terre dans le pot quand même. Elle ne leur laissait pas le temps de finir.

« J’aurais besoin de vous. Ils ont besoin de plantes racines pour des potions de soins pour des créature, ça vous dérange d’aller me les chercher et leur apporter. Il y en a dans la réserve sur l’autre serre. »
« Bien sûr ! Aucun soucis. On fait ça de suite. » fit-elle enthousiaste sans même demander ou regard Roan. Elle se tournait vers lui, faisant doucement balancer sa queue de cheval parfaite, et sa frange parfaite qui encadrait avec grâce son visage.

Elle s’éloignait et se retournait, de son grand sourire chaleureux et solaire, mais ce petit de signe de tête un poil despotique pour lui dire de la suivre. Elle montait pour passer de l’autre côté de la serre. Les talonnettes de ses chaussures à brides, immaculé de la moindre trace, d’un noir brillant faisait résonner le grillage des marches et la mezzanine.

Elle entrait dans la réserve et commençait à chercher sur les étagères, devant parfois se hisser sur la pointe des pied avec douceur et grâce.
Quand soudain… Un étrange grognement. Nyx tournait la tête vers Roan, arquant les sourcils avec perplexité.

« Qu’est-ce qu’il y a ? S'il y a quelque chose, dis le au lieu de marmonner. » demandait-elle avant d’entendre de nouveau ce bruit étrange. Elle fit une moue, réalisant que Roan n’avait pas ouvert la bouche et ce bruit lui disait vaguement quelque chose. Un pot tombait alors de l’étagère juste à côté de la brune, la faisant faire un bond de surprise. Et derrière le dos de Nyx se mit à sourire une toute petite chose, les oreilles grandes et tombante, frippé, pointue, courant derrière les étagères. Encore ces petits grognements.

C’était des gnomes, il devait y en avoir au moins deux, à entendre les bruits éparse qui se répercutait dans la réserve. C’était une petite société de gnome vivant depuis des générations dans le domaine de Poudlard, enfoncé sous terre, ayant un bon nombre de galerie. Ils étaient resté coincé longtemps sous terre, se nourrissant de ce qu’il y trouvait, volait parfois quelques plantes et racines qui dépassaient mais n’était jamais monté. Ils étaient bien là jusqu’à cette grande rencontre. Celle de leur divinité et elle venait du monde d’en haut et cherchait à la retrouver. Leur divinité, ils l’avait vu en Astrée, tombé dans leur antre par accident, ressemblant trait pour trait à une vieille poupée en porcelaine qu’il avait élevé comme déesse dans leur société. Voilà pourquoi ils étaient remontés ces derniers temps et envahissaient un peu les recoins du domaine, dont la serre.

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« Tin tin tinnn, tin tin tintin … ça fait comme ça le rythme j’te dit » s’exclama Damian en mimant un solo de guitare avant d’entrer dans la serre de Botanique.
« Mouais, j’vois pas trop je t’avoue. Faudra que tu me montres ça après les cours. »
« Mais graave !! En plus j’ai appris un nouveau morceau hier. T’avances un peu avec Elizabeth ? Au piano j’veux dire … faudra trop qu’on s’improvise un truc ! »

Depuis que Roan avait rejoint le club de musique et qu’Elizabeth lui donnait des leçons de piano, Damian n’avait qu’une hâte : monter un groupe avec son meilleur ami. Sauf qu’il était un poil trop optimiste. Roan était loin, bien loin de maitriser cet instrument. Il aimait le piano, mais il était loin d’être aussi brillant et à l’aise que Damian avec sa guitare. James, qui était clairement au courant du malaise de Rona, flanqua une claque derrière la tête de Damian pour le faire redescendre sur terre.

« Aieuh ! » fit Damian en se massant l’arrière du crâne.
« Laisse-le tranquille avec ça. Roan n’a pas le niveau que tu crois et je doute que monter un groupe ça soit vraiment son truc. »

Ce qui était agaçant avec James, c’est qu’il avait souvent raison. C’était un gosse de riche, fils à papa, qui savait tout, qui avait tout vu, et qui était terriblement perspicace. Il comprenait les gens, les analysait et arriver à sonder leurs esprits. Et le fait d’avoir souvent raison, agaçait Roan. Mais James était son ami, l’un des amis sur qui il pouvait le plus compter.

Les trois camarades s’installèrent à l’une des paillasses disponibles, attendant l’arrivée du professeur de Botanique. Line qui était à Poufsouffle, refusait toujours de s’installer avec eux. Ils étaient bien trop peu sérieux dans cette matière qu’elle chérissait. Parfois, elle aimait s’installer avec Roan, parce qu’elle savait qu’au moins lui, avait des connaissances solides en Botanique. Grâce à sa mère tout particulièrement.

Quand le professeur demanda de former des binômes, ces lâches de Damian et James se mirent automatiquement ensemble. Roan leva les yeux au ciel, puis se tourna pour chercher Avery du regard. Sauf que ce connard que Ryland s’y opposa farouchement, lui barrant la vue et le passage, de toute sa hauteur. Roan n’avait pas peur de Ryland et le défia d’un regard noir. S’il savait comment son père se chargerait de sa petite carcasse insignifiante … il partirait loin d’ici, les jambes à son cou. Mais malheureusement, personne ne savait que Roan était le fils d’un boucher …

Prêt à en découdre au beau milieu d’un cours de Botanique, il sentit une main se glisser le long de son bras. Nyx venait d’apparaître, toute fraiche, le sourire aux lèvres. Elle le sauva de cette situation malsaine et Roan ne se fit pas prier. Sans dire un mot, il abandonna ses amis et Ryland pour se diriger vers la paillasse investie par Nyx. C’était une fille jolie, ordonnée, un poil trop maniaque. Roan ne pouvait pas dire qu’elle était une amie, mais c’était une bonne camarade de classe. Mais parfois, il ne savait pas trop sur quel pied danser avec elle. Il avait souvent la sensation que son sourire et ses manières n’étaient qu’une façade et que par derrière, elle se donnait à cœur joie de foutre la misère à chaque élève de cette école. L’hypocrisie, ce n’était pas trop la tasse de thé du jeune Serdaigle.

« Humm … »

Il partageait néanmoins l’idée de Nyx sur Ryland. Quand elle partit chercher un nouveau pot, Roan se pencha un peu sur l’Hydre, observant ses branches sinueuses et mouvantes, ses feuilles d’un vert éclatant montrant qu’elle était en bonne santé et ne manquait de rien. Ce qui n’était clairement pas le cas de l’Hydre de James et Damian, dont les feuilles tendaient vers le jaune. Il avait presque envie d’aller leur dire d’arroser la plante et de nourrir le terreau. Mais Nyx revint rapidement avec un pot beaucoup plus large. Roan s’était occupé de la terre, un peu mécaniquement, sans trop réfléchir. D’instinct il savait quoi faire. Le professeur revint vers eux et les félicita. Roan ne répondit rien, mais grinça des dents lorsque Nyx écorcha son prénom.

Malgré toutes ces années, elle l’appelait encore Nolan. A croire qu’elle se fichait de lui. Mais il ne répondit rien, car il savait qu’elle ne ferait pas le moindre effort pour changer. Ca l’irritait toujours autant, mais il avait jeté l’éponge depuis l’année dernière. Le professeur leur demanda un service et Nyx accepta aussitôt, entrainant Roan avec elle.

Lui, n’aimait pas aider sans compensation. Faire quelque chose de gratuit pour faire plaisir à un professeur, ce n’était pas dans sa nature. Il aurait préféré rester à sa table et continuer l’exercice. Ou dessiner un croquis de la plante. Mais il ne répondit rien, se contentant de quitter la salle de travaux pratique pour suivre Nyx, toujours sans rien dire. Roan n’était pas un grand bavard et Nyx le savait.

Les mains dans les poches, une attitude un peu flegmatique, il suivit sa camarade qui paraissait beaucoup trop enjouée. Ils arrivèrent dans la réserve et Nyx commença à fouiller.

« J’ai rien dit … »

Répondit Roan en soulevant d’une main un pot qui prenait la poussière. D’un air passablement blasé il observa la réserve plongée dans une demi pénombre. Ca sentait la terre et le bois. Il n’avait pas entendu le premier grognement, mais soudain, il vit du mouvement au bas des étagères. Des pots en terre cuite s’entrechoquaient sous les mouvements furtifs, suivis de petits grognements. Roan fronça des sourcils et sortit sa baguette magique de la poche de son pantalon.

« Lumos ! »

Il faisait bien trop sombre pour y voir clair. Et sous l’effet de la boule de lumière, un Gnome se figea devant eux, la tête hideuse, les bras chargés de tubercules et de plantes racines. La tête grosse et chauve, couverte de verrues et ressemblant à une pomme de terre, ils étaient particulièrement hideux. Ce Gnome, surpris par la lumière de Roan, cracha comme un petit diablotin, exposant des dents aussi tranchantes que des lames de rasoir.

« Un gnome ! Il manquait plus que ça … Et il vole les plantes racines de la réserve ! »

Immobile, le Gnome leur tira la langue, puis déguerpi sous les étagères en poussant un grognement. Visiblement, il n’était pas seul. Roan jeta plusieurs sorts pour tenter de l’arrêter, mais le machin était beaucoup trop rapide. Alors Roan s’accroupit pour mieux voir où ces petites créatures comptaient filer. Mais il ne voyait pas bien clair, tant les étagères étaient chargées de pots, de caisses, de sacs en toile ou de graines en tout genre. C’était un véritable bordel.

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Avril 2010 [dis moi si tu veux avant ou après vacances]

Comme d’habitude, Roan ne se montrait pas particulièrement loquace alors pas si étonnant qu’il se retrouve embarquer dans ce grand geste de bonté gratuite de la part de Nyx. Elle n’avait rien à y gagner de rendre service si ce n’est d’être apprécié par la professeur et que c’était toujours plaisant de pouvoir rendre service. Elle a été élevé comme ça… docile et exemplaire, bien éduquée dans un filtre superficielle de sa condition.

Dans la réserve de la serre, les deux Serdaigles commençaient à fouiller pour trouver des plantes racines dont avait besoin les soigneurs sur les enclos des créatures. Et en parlant de créature, dans la famille des nuisibles, des gnomes s’étaient invités dans la serre. Au début Nyx avait mis sur le dos de Roan, les grognements des créatures, pensant que l’autre élève marmonnait comme ça pouvait éventuellement lui arriver. Enfin, s’il grommelait avec elle, c’était parce qu’elle n’était pas fichu de retenir son prénom depuis tout ce temps peut-être. Elle était gentille et prenait sur elle mais elle restait humaine et avait un sacré caractère et Roan avait ce petit quelque chose d’un peu agaçant dans le fond. Elle ne saurait dire quoi, c’était dans des petits détails. Le fait d’être toujours dans son coin par exemple, son air souvent renfrogné, ce sentiment qu’il ne l’aimait pas… Son manque d’enthousiasme pour beaucoup de chose.

Elle sentait un peu la réflexion venir mais ce n’était pas ça… Il ne bougeait pas les lèvres et ce grognement nasillard venait de nouveau résonner dans la petite pièce un peu sombre malgré les vitre tout autour, opalescent du verre usée, barricadé d’étagère et encombré de caisse, fiole, pot vide ou remplis et sac d’engrais.

Roan éclairait la pièce du bout de sa baguette. Nyx observait Roan et ses expressions, jetant quelques regard autour d’elle au moindre petit bruit, pas vraiment rassurée. Elle espérait un rat… Un sacré gros rat ou pourquoi pas un crapaud, leur croisement pourrait passer pour une grognement, bien plus qu’un couinement de rat. Même de très gros rat.

Et soudain, son regard croisa celui du gnome figé sous la lumière, pris sur le fait. Nyx aussi s’était figé devant cette vision d’horreur. Rien qu’à les voir, c’était à vomir. Vraiment des créatures abominable, la nature ne les as pas gâté. D’instinct, elle s’était éloigné de l’étagère que Roan avait mis en évidence et avait grimpé sur une caisse en bois au milieu de la pièce, une main cramponné au pull de Roan, juste sur son épaule. Le tissus grinçait sur ses ongles déformant les fibre de la laine.

« Fais quelque chose ! Aaah quelle horreur… » dit-elle dans une voix desespérée. Elle revoyait encore ses petites dents. Roan lançait alors sort après sort pour tenter de l’attraper. Le gnomes état rapide, se faufilant sans mal dans cette réserve en forme de L, étroite et encombrée. Nyx trépignait un peu sur sa caisse en carton, ayant lâché Roan qui avait besoin de liberté de mouvement pour tenter d’attraper, chasser ou éliminer la créature — peu importait à Nyx franchement, pour vu qu’ils sortent d’ici, loin de ce gnome… Gnome qui n’était pas seul.

Et dans le flot de sort, un sac de terre avait explosé et tout avait fini sur Nyx. Elle s’était figé en poussant un petit cri de surprise. La pauvre était couverte de terreau mélangé à du fumier de Veaudelune de la tête aux pieds. Elle sentait la terre lui glisser dans le cou, le col et la chemise. Elle n’osait plus bouger, comme si elle avait été couvert de fiante de créature. Elle avait sali son uniforme et elle détestait ça. Juste d’être sale en fait. Cela lui apprendra de ne pas avoir voulu plonger les mains dans la terre.

« Nolan, bordel ! » avait-elle par aboyé à moitié, les dents serrées, les mains toujours tendues devant elle, ne trouvant pas la force de faire un mouvement tant elle se sentait répugnante. Des vêtements d’une telle qualité, elle était dégoutée. Elle qui prenait toujours grand soin de ses affaires. La honte, elle n’allait ressembler à rien et sentir le fumier. Elle ne pensait qu’à une chose, prendre une douche et aller se changer.

« Tu peux pas regarder où tu vise ! Il est là-bas ! Tu vois là-bas non ? C'pourtant pas compliqué » fit-elle révolté. Elle se réveillait. Ah, elle était loin la douce, patience et gentille Nyx. Elle avait peur et elle était couverte de terre, elle n’avait plus envie de prendre sur elle. Elle désignait l’autre bout de la réserve où s’était enfui le gnome, bien à l’opposer d’elle.

« T’façons oublie, on va aller prévenir le professeur, c’est plus prudent… J’espère que je vais pouvoir m’acquitter du cours pour me changer… » soupirait-elle en sautant de sa caisse en bois, finissant d’épousseter ce qui lui restait sur la tête et les épaules. Elle en avait détacher ses cheveux et les secouait comme si elle touchait la chose la plus dégoutante du monde, se secouant de dégout. Elle avait les cheveux en pétard et la terre tachait son col immaculé et laissait quelques traces sur son visage.

Elle tirait sur la porte et… elle tirait dessus plus sèchement. Elle soufflait sèchement et inspirait profondément pour se calmer, cherchant à rester positive et usait de sa baguette pour ouvrir la porte de la réserve… qui resta close. Elle était coincée. Nyx laissa alors lourdement sa tête tomber contre la porte, blasée…

« Tu crois, on est coincé ? Enfin essaie, moi je n’y arrive pas… » dit-elle, la voix presque brisée. Elle avait envie d’en pleurer nerveusement. Elle n’aurait pas du passer sa nuit sur ce devoir, la fatigue ne l’aidait pas et la rendait un peu plus sensible.

Elle reculait pour lui laisser la place vers la porte de la réserve voir s’il y arriverait et les bras croisé, attendant en tapotant nerveusement du pied, ne pensant qu’à sortir d’ici, elle le vit brusquement, leur arriver entre les jambes. Un autre gnome, venant lui griffer un mollet au passage. Nyx hurlait déjà en ayant vu la bestiole courir vers eux et un deuxième à la petite attaque se jetant sur Roan dans l’espoir qu’il l’aide ou surtout qu’il serve un peu de bouclier. Il était l’homme après tout, qu’il la défende. Elle sautillait sur place, la main à son mollet en continuant de pialler, au bord des larmes. Elle était en panique.

« Je vais m’infecter ! Ils ont les mains pourries, tu les as vu ! Oh par merlin ! » fit-elle avec vraiment l’envie de pleurer, relevant sa jambe pour essayer de voir l’état de sa griffure. Ce n’était pas trop profond par contre elle avait raison, il faudrait vraiment penser à désinfecter car ces créatures étaient pleines de bactéries. Plus de peur que de mal, et Nyx se calmait d’elle même mais restait malgré tout collée contre la porte comme un pauvre chaton apeuré.

« T’as réussi à l’ouvrir ou pas ?!... On fait quoi !? » l’engueulait-elle presque un peu sous la panique.

« A l'aide on est coincé !!!! » hurlait-elle à travers la porte... Pas de réponse si ce n'est le ricanement des gnomes au fond de la réserve. Elle se retournait avec une légère angoisse et fit glisser son regard plus dur qu'on a l'habitude de lui connaitre, le dardant de ses deux perles ébènes.

« Mais fais quelque chose ! »

« T’as réussi à l’ouvrir ou pas ?!... » répétait-elle

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Pourquoi était-ce à lui d'agir ? N'avait-elle pas une baguette magique elle aussi ? Et puis, il n'avait rien demandé. C'était elle qui l'avait forcé à venir dans cette maudite réserve. Il grommela en cherchant les bestioles en forme de patate sous les étagères. Mais il n'y voyait rien, malgré la lueur de sa baguette.

- Mais j'essaie !

Il avait presque envie de lui dire "ferme là". Elle gesticulait trop, parlait trop ... et les Gnomes prenaient un malin plaisir à jouer avec sa peur. Roan connaissait ces créatures, mais pas dans un tel environnement. Il était bien plus simple pour lui de les gérer dans un potager et de les faire tournoyer au dessus de sa tête pour les balancer au dessus d'une clôture. Mais ici, ils avaient de nombreux endroits où se planquer. Et il faisait si sombre ...

En se retournant, Roan roula des yeux, exaspéré par le nom que Nyx n'arrivait pas à retenir. Roan, c'était pas compliqué à retenir non ? RO-AN. Il aurait pu rire en voyant la tête de Nyx couverte de terre, mais il n'en fit rien. Roan n'était pas un garçon moqueur et décrocher un sourire sur son visage renfrogné était une mission bien périlleuse.

- On n'y voit rien ! T'as qu'à agir toi. Après tout, c'est toi qui a voulu rendre service ! Moi j'ai rien demandé.

Mais Nyx préférait prévenir un professeur plutôt que d'affronter des petites créatures aux dents pointues. Roan haussa les épaules et abandonna aussitôt sa quête. Il aurait pu essayer d'immobiliser un ou deux gnomes, ça l'aurait pas dérangé. Mais s'il pouvait s'économiser, il le ferait aussi. Nyx avait raison, mieux valait prévenir le professeur et le laisser ce charger de cette pagaille. Ce n'était pas leurs affaires après tout.

En sautant de sa caisse, Roan considéra Nyx d'un air blasé. Il ne l'avait jamais vu dans un tel état. Elle qui était toujours impeccable ... c'était étrange de la voir ainsi. Il recula d'un pas pour la laisser passer devant et elle se dirigea vers la porte, tirant sur la poignée sans succès.

- Tu ne fais vraiment aucun effort ...

Elle n'avait pas sorti sa baguette une seule fois. A croire qu'elle appréhendait l'usage de la magie ? Roan pointa sa baguette en direction de la poignée et prononça la formule de déverrouillage. Mais il ne se passa rien. Il posa la main sur la poignée et l'abaissa à plusieurs reprises. C'était comme ... grippé. Ou bloqué de l'extérieur. Comme si quelqu'un avait bloqué la porte avec une chaise ou un meuble lourd.

Soudain Nyx hurla. Roan se retourna d'en un sursaut et pointa sa baguette sur Nyx.

- Quoi ? Qu'est-ce qui t'arrive ?!

Il la considéra avec de grands yeux et alluma le bout de sa baguette d'un coup sec du poignet, pour la diriger finalement vers la jambe de sa camarade. Une petite entaille à travers le collant ...

- Oh hé, ça vaaa ... ce n'est qu'une griffure. On parle de Gnomes Nyx ... ils n'ont rien de dangereux.

A part si elle ne s'était pas faite vacciner contre le tétanos. Là, c'était une autre histoire. Et personne n'avait envie de choper cette cochonnerie.

- Mais non ... répondit-il tranquillement, agacé par le comportement hystérique de Nyx.

Elle était clostrophobe ou quoi ? Il ne comprenait pas pourquoi elle lui criait dans les oreilles comme ça. Roan avait besoin de calme et Nyx était tout sauf calme. Elle gesticulait, hurlait, s'agaçait, angoissait. Elle transmettait tout son état de stress à Roan, qui jusque là, était simplement ennuyé. Il soupira lourdement, les narines dilatées, en braquant son regard sombre dans les yeux de Nyx.

- MAIS NON ! NON j'ai pas réussi à l'ouvrir ! Faut te parler en quelle langue ?!

Silence.

Un pot se brise derrière eux. Roan lève les yeux au ciel et stoppe direct Nyx en leva une main devant sa bouche en sachant qu'elle allait directement riposter d'un tas de paroles inutiles. Il avait besoin de réfléchir.

- La porte est bloquée de l'extérieure. Me demande pas pourquoi, j'ai pas de boule de cristal ... dit-il en fixant Nyx d'un air las. On peut tenter Bombarda ... au moins, y'aura plus de porte.

Mais un tel sortilège n'était pas sans conséquences. Dans un si petit endroit ? C'était ... risqué. Voire suicidaire. Et Roan en avait bien conscience.

- MAIS ... On ne va pas tenter le diable. Un sortilège d'explosion provoquerait notre mort assurément. Même si tu lançais un charme du bouclier, l'impact serait trop prêt de nous. Humm ...

Il se gratta le menton d'un air songeur. Les rouages de son cerveau d'intellectuel se mettaient en branle et soudain, il sentit comme si quelqu'un venait de lui lancer un cailloux derrière la tête.

- Aoutch !

Il se massa l'arrière du crâne et se retourna. Dans la pénombre, sous les étagères, des petites masses noires se mirent à ricaner. Les Gnomes semblaient plus nombreux. Ils gesticulaient, se déplaçaient furtivement et maladroitement parfois, faisant tomber des petits pots en terre cuite. Puis un deuxième cailloux fut envoyé sur l'épaule de Roan, puis sur sa jambe, et son front.

Sur leur gauche, d'autres Gnomes envoyèrent une salve de cailloux sur Nyx cette fois-ci. Les sorciers se tortionnaient dans tous les sens sous les impacts qui devenaient de plus en plus incessants.

- Arresto Momentum !

Le sortilège de Roan fusa vers le bas des étagères et soudain les lancés de cailloux s'arrêtèrent. Ainsi que les bruits et les ricanements.

- Je les ai eu ! Ca va toi ? dit-il en se rapprochant de Nyx pour voir si elle n'était pas blessée autre que sa jambe.

Mais le bruit repris aussitôt. Les Gnomes semblaient gratter le mur ou quelque chose comme ça. Difficile à dire car ils n'y voyaient pas grand chose. Et les ricanement cessèrent pour laisser place au silence.

- J'ai une idée ! Trouve du papier et ... un crayon. Et si on a pas de crayon, on écrira à l'aide d'un sort. On glisse le papier sous la porte pour dire qu'on est bloqué. Si quelqu'un passera par là, il dégagera la porte et nous ouvrira. Ou ... sinon, on attend. Le prof s'inquiètera bien de notre absence.

Roan se massa tous les endroits où il avait reçu les impacts de cailloux. Rien d'alarmant. Il remit en place son pull légèrement déformé par Nyx lorsqu'elle l'avait agrippé quelques minutes plus tôt.

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@Roan Chadwick

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« Tu insinues quoi là ? » fit-elle de sa petite voix douce mais… on sentait cette pointe d’agressivité, d’aigreur, la peur lui faisant perdre patience et ressortir son petit caractère. Ce n’est pas qu’elle jouait un double jeu, elle était gentille et douce mais… On avait le sang chaud dans sa famille et même si elle était la plus calme entre sa mère et son frère, cela n’empêchait pas de crépiter un peu. Et par habitude de se contenir par son éducation et d’essayer de toujours voir le bon chez les autres et le positif d’une situation. Ce n’était pas facile tout les jours et… On ne lui parlait pas comme ça. La fierté des Black, merda !

« Excuse moi d’avoir voulu juste être serviable et sympa ! C’est pas toujours facile pour ces professeurs, alors un peu de coopération de notre part ça fait de mal à personne. Et en plus, c’est valorisant pour no-… AAH ! » poussa t-elle un nouveau petit cri, entre les sorts qui volaient, les gnomes qui grognaient tout autour. Un sac de fumier venait de lui exploser et elle s’en retrouvait couverte. L’horreur était infecte. Elle prenait sur elle pour ne pas pleurer ou hurler, voire même vomir. Bon par contre, fallait bien qu’elle peste un peu. Elle n’avait même pas pu finir son grand discours moralisateur qui se serait fini par : Nolan était responsable de ses actes et s’il n’avait vraiment pas envie, il aurait pu dire non. Elle serait alors venue seule ici et… finalement, elle était quand même contente qu’il soit coincé ici avec elle. Seule, elle aurait seulement paniqué sans savoir quoi faire, tout du moins pendant un bon moment.

« Bah vas y, voit par toi même ! » dit-elle avec une telle condescendance, lui laissant toute la place pour essayer d’ouvrir cette porte. Aucun effort… Elle espérait bien qu’il n’y arriverait pas juste histoire de le remettre à sa place. Bon, gentille et douce mais aussi mauvaise. Un peu. Bon en vrai ce serait con car au final ça voudrait dire rester coincé ici. Non, tant pis pour son égo, pour vu qu’il réussisse à l’ouvrir.

Penchée vers lui, ses yeux de biches qui observait la main de l’autre élève et attentive au bruit de la porte spécifique d’une porte qui s’ouvre, elle ne fit pas attention au gnome qui s’approchait d’elle pour venir lui griffer la jambe. Même si le printemps était arrivé, il faisait toujours si frais en Ecosse et le portant qu’elle portait fila. Sans surprise, elle avait poussé un cri strident tout proche de l’oreille de Roan qui sursautait. Les larmes montaient aux yeux de la brune, en panique. Elle s’agitait comme si quelque chose d’effroyable lui était arrivée. La peur décuplait ses sensations et sa vision objective des choses. Rien de grave en soit et Roan le confirmait en voyant les dégats. Le collant avait bien plus morflé que son mollet. Nyx rouspétait, plus inquiète de voir la blessure s’infecter et lui laisser une cicatrice infâme si on y mettait pas les baumes magiques rapidement, puis la fièvre, et la vision d’une plaie purulente qui s’affichait sous son crâne. Non, vraiment il n’avait pas l’air de comprendre la réalité de la situation.

« T’en sais rien, t’es pas médicomage… » grognait-elle avant de sentir un frisson la traverser au bruit de pots et des étagères qui tremblaient légèrement sous le passage invisible ces ignobles petites créatures. Elle perdait patience et elle voulait sortir. Elle s’en pris une nouvelle fois à Roan, le pressant à trouver une solution et les sortir de là. Oui, elle regrettait au fond d’avoir voulu aider lea professeur.e de botanique. Quelle idée de merde ! Y’en a marre de vouloir jouer les gentille fille, à toujours vouloir aider et se faire bien voir. C’était donc ça le prix que ça coutait de donner aux autres ? Elle pouvait comprendre que certain finissent par être terriblement égoïste et égocentré.

« Faut pas m’parler, faut agir !! » répliquait-elle avec le même énervement dont Roan fit preuve pour lui répondre.

Le doigt de l’élève se levait brusquement devant sa bouche. Nyx avait reculé la tête surprise, louchait sur ce doigt autoritaire et elle arquait un sourcil. C’était presque une provocation qu’il lui faisait là. Il se prenait pour qui. Putain, et dire qu’elle faisait des efforts avec lui mais ce mec était vraiment … vraiment…. Une palette de nom d’oiseau lui passait sous le crâne mais elle se tue (pour l’instant) alertée par le fracas elle aussi.

Elle avait le souffle rapide mais son visage s’était lissé de son air farouche, écoutant attentivement Roan. La porte bloqué de l’extérieur…

« J’ai mes cartes sinon… » répondit-elle cherchant juste à faire un peu d’humour — à défaut de la boule de cristal — mais le ton n’y était tellement pas. Elle avait fait un demi-pas vers Nolan, ses yeux qui faisaient le flipper autour d’eux pour tenter de les situer.

Un cailloux traversa la réserve pour venir percuter le crâne de Roan qui encaissait le coup, manquant presque de mettre un coup de tête à Nyx. Puis un autre et elle fut elle aussi la cible de cette lapidation. La brune, la baguette dans ses mains mais toujours pas motivé à l’utiliser, préférait se protéger de ses mains, se recroquevillant légèrement sur elle même. Et bien sûr en poussant des petits cris de peur et de douleur.

« Mais y’en a marre bordel ! »

Elle avait levé le bras pour lancer un protego, un peu tard… L’autre Serdaigle avait déjà figé la pièce et les créatures qui s’y trouvaient. Le calme enfin. Roan se tournait vers elle, inquiet de savoir comment elle allait. Elle avait les yeux rouges et la trace d’une petite larme qui avait perlé sur sa joue, créant un sillon sur sa peau tâcher de fumier. Elle avait une petite mine, une moue boudeuse et elle se passait la langue sur sa lèvre avant de les pincer l'une contre l'autre.

« J’en ai pris une sur la lèvre… » geignait-elle lui donnant presque l'air adorable d'une enfant... Cela aurait pu si elle n'avait pas été aussi chiante depuis qu'ils étaient enfermés là. Il n’y avait pas de sang, mais elle avait légèrement gonflé et elle la sentait pulser.

« Mais en dehors de ça, ça passe, dit-elle en se passant une mains sur l'extérieur de sa cuisse. Et toi, ça va ? » lui demandait-elle sincèrement, posant les mains sur son visage pour l'inspecter, constatant qu'il en avait pris un près de l'oeil et elle ui tournait la tête pour regarder son crâne. Le premier cailloux avait fait un sacré bruit en rencontrant sa tête tout à l’heure. Elle avait plonger ses doigts dans ses cheveux et la retirait pour la regarder et vérifier qu’il ne saignait pas.

Elle se reculait pour s’appuyer contre la porte, ses épaules tréssautant légèrement de stress en entendant les gnomes plus au fond de la réserve. Le répits fut de courte durée mais pour l’instant, ils avaient l’air bien plus occupé par autre chose que venir les emmerder. Roan exposait alors une esquisse de plan. Nyx expirait bruyamment, le regard perdu, dans ses pensées. Il y avait de l’idée mais… Elle s’enlaçait avec ses propres bras et tournait la tête vers Roan.

« Hm, et en attendant on fait quoi… On pris pour que ces créatures ne nous dévorent pas vivants ? Ou nous assume à coup de cailloux ou de pot de fleur ? … Ou on se construit un fort devant la porte en attendant ? … » proposait-elle en reportant son attention sur les étagères ou reposait un bon nombre de sac de terreau et de fumier, de graines, sable, … Elle fouillait alors de la poche de sa jupe son paquet de tarot, faisant une petite moue perplexe et face à un choix difficile. Quelle carte sacrifié puis… Elle y tenait à son paquet de tarot depuis le temps malgré l’avis qu’elle se faisait de la divination.

« Tiens… » finit-elle par lui donner la première carte du paquet, la retournant avant pour voir sur laquelle elle était tombée. Cavalier de bâton. Plutôt bon signe.
« J’ai pas de crayon et encore moins de plume et un encrier sur moi par contre. »

Elle le laissait gérer le message à écrire et la glisser sous la porte, rangeant le reste de son paquet dans sa poche et vint plaquer les mains contre la porte, sous ses fesses, en pleine reflexion.

« Les gnomes, ils ont un bon flair ou une bonne vue ? » demandait-elle si soudainement. Elle avait peut-être une idée.
« Je t’avoue, je les trouves tellement répugnant, j’ai pas cherché forcément à retenir les informations sur ces parasites pendant les cours de Soins aux Créatures. »
« Je me disais… On t’être utiliser un simple sort de discrétion, tu saurais faire. Un sort d’invisibilité. Et on s’en occupe, on les rase de la réserve et on pourrait gagner des points pour notre maison. » proposait-elle avec sérieux et un sourire encourageant même si, ce n’était pas sûr qu’elle serait plus capable ou utile invisible. Vu comment elle avait réagis déjà et comme elle sursautait, le regard cherchant la provenance du bruit et espérant au fond d’elle de ne pas croiser les petits yeux étroits de ces dégoutante petites créatures. C’était encore un risque à ce que Roan doivent tout gérer tout seul, dont une Nyx qui s’affolait pour pas grand chose.

Nothing come for free but you can pay with your heart.

@cr

**Date d'inscription :** 24/11/2023

Ah bah voilà ... à vouloir se montrer trop serviable on en payait les pots cassés. Roan grinça des dents. Lui n'était pas du genre à donner des coups de mains gratuitement. Il l'avait fait pour @Alwyn Manderville, mais c'était juste par pur intérêt. Parce que le mec lui plaisait et que ce moment d'échange avait fini par payer. Enfin, ils ne sortaient pas ensemble, mais ils avaient appris à se connaitre.

Il ne servait à rien de tenter d'ouvrir la porte, elle était fermée. Puis un gnome arracha un cri terrible à Nyx en la griffant. Roan tenta de la rassurer en lui disant qu'une petite griffure de Gnome n'avait rien de dangereux. Elle en faisait des tonnes pour rien ... bon sang, pourquoi l'avait-il suivi bêtement ? N'aurait-il pas été plus tranquille en cours aux côtés de Damian et James ? Ses potes allaient forcément finir par s'inquiéter.

- Je ne suis pas Médicomage, mais je m'y connais en blessure de Gnomes. Tu ne risques rien, alors arrête de faire ta dramaqueen.

La patience de Roan avait des limites. Il s'agaçait facilement et c'était une des raisons principales qui le poussait à rester dans son coin. Il n'était pas un garçon insociable, mais n'aimait pas se retrouver entouré de gens. Il aimait sa tranquillité, son univers, son jardin secret. Devait-il spécifier à Nyx que son père était l'un des pires braconniers qui sévissait dans la forêt interdite actuellement ? Qu'il avait toutes ces connaissances des créatures magiques à cause des nombreuses traques auxquelles il avait assisté pendant de nombreuses années ? Non. Roan n'allait pas trahir son père juste pour justifier ses connaissances.

Roan commençait à s'impatienter et l'idée de rester enfermer là dedans était un poil angoissant. Puis ils se firent attaquer par les petits Gnomes. Une salve de cailloux fusèrent dans leur direction. Parer les coups face à la pénombre était difficile. D'un coup de baguette magique, Roan calma le jeu. Pourquoi diable Nyx n'agissait pas ? Avait-elle peur d'utiliser sa baguette ? Lui qui la pensait intello ... il était bien déçu de la voir si peu active lors des situations réelles. Elle assurait en cours, mais pour le reste, c'était un TROLL pointé.

Quand tout se calma, Roan se retourna vers Nyx. Elle était dans un sale état. Lui qui la trouvait si jolie ... là elle était ... repoussante. Il s'approcha d'elle pour voir la blessure sur sa lèvre. Effectivement, ça devait faire mal. Il ne répondit rien, tel le grand bavard qu'il était. Il se contenta de lever un sourcil lorsqu'elle passa une main dans ses cheveux. Ce geste anodin lui procura une sensation étrange. Une sorte de malaise peut-être. Il n'avait pas l'habitude que les filles soient si tactiles avec lui. Ni même les garçons en toute franchise. Roan avait du mal avec les contacts physiques, car ses parents avaient passé le clair de leur temps dans des disputes, plutôt que de cajoler leur gamin.

- Ouais, moi ça va ...

Quand Nyx retira sa main, il remarqua que ses doigts étaient couvert de sang. Ca saignait, mais pas de manière abondante. Il avait probablement une blessure superficielle ouverte qui finirait en grosse bosse. Et ça commençait à piquer. Il grinça des dents en passant sa main derrière la tête.

- Je saigne un peu, mais ça va.

Il prenait ça à la légère. Tant qu'il n'était pas par terre, dans le coma, c'est qu'il n'était pas en train de faire un hémorragie cérébrale. Donc ça devait aller. Les Gnomes s'agitèrent à nouveau dans la pénombre. Roan tourna la tête en direction du bruit d'un air songeur et il exposa ses plans. Voyant la réaction de Nyx, il finit par poser ses deux mains sur ses épaules et plongea son regard dur dans ses yeux.

- Nyx, écoute moi bien ... les Gnomes ne sont PAS des créatures dan-geu-reuses. Ils font genre trente centimètres de haut ... comment veux-tu qu'ils nous dévorent ?

Elle perdait la raison. Roan se demandait si elle n'était pas tout simplement claustrophobe et qu'elle voyait la situation comme une montagne à gravir, alors qu'il ne s'agissait que d'une petite impasse. Elle fouilla tout de même dans la poche de sa jupe pour en sortir un jeu de cartes de tarot. Roan l'observa d'un air blasé. Il ne pensait pas que Nyx était ce genre de meuf à lire les horoscopes et à croire la lectures des tasses de thé. Par Merlin, avec quelle meuf s'était-il retrouvé coincé ? M'enfin, ça faisait six ans qu'ils se côtoyaient et elle arrivait encore à le surprendre.

- Une carte de tarot, t'es sérieuse ?

Il prit la carte. L'illustration était belle. En vrai, il trouvait les jeux de tarots vraiment chouette, mais la divination avait un côté franchement barbant et très aléatoire. En troisième année, il avait essayé cette matière, mais peu convaincu par l'efficacité des analyses et par leur professeur complètement maboule, il avait échangé pour les cours de Duel.

Il sortit de sa poche un crayon qu'il brandit d'un air satisfait sous les yeux de Nyx.

- Moi, j'ai toujours un crayon dans ma poche.

Il nota un petit mot sur le dos de la carte. "Nous sommes coincés dans la réserve, Nyx et Roan." Puis il glissa la carte sous la porte, dans l'espoir que quelqu'un passe par là. C'était mieux que rien, se disait-il. Quand il se releva, Nyx se rassit, en pleine réflexion. Sa question fit lever un sourcil circonspect à Roan. Elle n'y connaissait vraiment rien en Gnomes, c'était affolant ... mais peut-être qu'elle venait de la ville et qu'elle n'avait jamais dégnomé un jardin. Tous les sorciers ne faisaient pas ça après tout.

- Oui, je sais faire ça.

Roan ne se cachait pas. Il n'était pas un brillant élève, mais il était loin d'être mauvais. C'était un bosseur, comme tout bon Serdaigle qui se respecte. Alors lancer un sortilège d'invisibilité ne lui posait aucun problème. L'idée était bonne, car les Gnomes étaient assez nuls pour s'orienter dans l'espace. Ils étaient bons lorsqu'il fallait creuser des galeries sous terre et c'était leur manière de se planquer des prédateurs. Mais ici, il était bien difficile de creuser du carrelage ou de la tôle. Il se gratta le menton d'un air songeur.

- C'est une idée ouais. On pourra facilement les attraper comme ça, s'ils ne nous voient pas. Mais pour s'en débarrasser, on est sensé les faire tournoyer au dessus de nos têtes et les balancer loin ... pour les désorienter et les mettre KO. Là ... l'endroit est beaucoup trop petit pour faire ça.

A son tour, Roan se laissa glisser sur la porte pour s'asseoir aux côtés de Nyx. Les coudes sur les genoux, il fit tourner sa baguette entre ses doigts d'un air pensif.

- Sinon on les laisse faire leur vie et on attend que quelqu'un vienne.

De toute manière, ces bestioles étaient là avant eux. Elles avaient investi les lieux et certainement eu peur de l'arrivée de deux sorciers. Les Gnomes s'étaient simplement défendus. Roan remarquaient qu'ils faisaient leur vie maintenant. Déplaçant des pots, grattant la terre, déchirant des sacs en lin pour grignoter des graines. Ils ricanaient comme des diablotins. Roan observa les petites ombres qui s'affairaient sous les étagères.

- Regarde, ils se sont adaptés à notre présence. Je pense qu'ils ne nous feront plus rien. Ils avaient juste peur ... tu sais, au final ils sont comme nous. La peur nous fait réagir bêtement parfois, ou de manière violente.

Roan en savait quelque chose. Le nombre de créatures qu'il avait vu se débattre avec violence sous le coup des braconniers. La peur, il l'avait vu à de nombreuses reprises dans les yeux d'un tas de créatures. La souffrance aussi. Parfois, il se demandait s'il arriverait à changer la mentalité de son père. Car lui, n'approuvait pas tous ces massacres au nom d'une idéologie et d'un simple marché. Mais il voulait faire honneur à son père. Qu'il soit fier de l'unique fils qu'il avait. A cette pensée, Roan lâcha un lourd soupire de frustration.

- Faut juste apprendre à cohabiter ensemble.

Il haussa les épaules d'un air peu convainquant et plaqua sa tête en arrière derrière la porte.

Soudain, il entendit des voix familières derrière eux. C'était Damian et James. L'un deux ramassa la carte au sol. Puis Damian frappa contre la porte. TOC TOC !

- Roan ? Nyx ? Vous êtes là dedans ?
- Damian ? Ouais carrément ! On est coincé, on arrive pas à ouvrir la porte. Vous pouvez nous ouvrir ?

Roan s'était relevé, le visage maintenant décrispé par la présence de ses amis. Derrière la porte, Damian et James tentèrent d'ouvrir en appuyant fermement sur la poignée.

- Y'a une sorte de gel gluant tout autour de la porte ... dit Damian d'une voix dégoutée.
- Je suis sûr que c'est un coup de Peeves ça ! renchérit James. Le cours est fini depuis dix minutes et lea professeur-e de Botanique nous a demandé de vous chercher.
- Attends, je vais essayer un truc.

Roan entendit un bruit sourd.

- Damian ? James ? Vous allez bien ?
- Ouais ... ouais ... Damian a essayé de faire sauter la porte ... pouaaa l'odeur ! Mauvaise idée ! On va appeler lea prof de Botanique !
- O ... ok. A toute !

Les bruits de pas s'éloignèrent dans la cage d'escalier. Roan se retourna vers Nyx, les mains sur les hanches.

- Bon tu vois, ils vont finir par nous sortir de là. Lea prof saura comment faire ... Et la prochaine fois, évite de te porter volontaire pour des trucs comme ça. Et moi, j'éviterai de te suivre aveuglément.

Il roula des yeux. Mais Roan appréciait Nyx et c'était peut-être pour ça qu'il l'avait suivi. Juste pour passer du temps avec elle et discuter un peu. Mais toute la situation avait tourné à la catastrophe. Heureusement pour eux, les Gnomes n'en avait plus rien à faire de leur présence. Mais que dirait lea prof de Botanique en voyant l'état dans lequel ils étaient ?

- Au fait, rien à voir, mais ... tu sors avec cet idiot de Rowell ?

Howlin' for you

« Switch your mind off, take a deep breath, let it all go I know we’re not perfect, we speak a language of young hearts I want you to know now, I wanna be with you » by Wiise

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