Il n’était qu’un papillon en quête de lumière, en quête de toute l’attention qu’on pouvait lui donner. Et la chaleur qu’il recherchait possédait un prénom : Alwyn. Tout devenait inné : la manière dont ses doigts se mêlaient au sien, dont ses lèvres épousaient les siennes. Gus commençait timidement à s‘habituer à son odeur, à l’avoir au creux de ses bras lorsqu’il acceptait par fatigue de rester jusqu’à l’aube. Alwyn s’évaporait souvent, il s’éclipsait dès que c’était possible… l'étudiant arrivait parfois à le garder auprès de lui avec son petit sourire de chiot… et en même temps comment refuser la nourriture divine de son elfe de maison ? Il s’enfonçait peu à peu dans un semblant de couple qui n’avait décemment pas lieu d’être. Mais ça semblait presque innocent au premier abord, et Gus profitait que ça ressemble à un brin de bienveillance pour profiter davantage de sa présence. Il lançait toutes les perches qu’Alwyn pouvait attraper, peut-être qu’il en devenait lourd, mais le temps passé aux côtés du Gryffondor l’aidait à oublier que sa vie était emmêlée dans le chaos.
Il a un petit sourire idiot lorsqu’il reconnaît Alwyn de loin. Un sourire primaire et vindicatif. Il s’attendait à la voir, le lion sort régulièrement : mais l’étudiant doit l’avouer, le voir s’amuser avec autrui n’avait rien d’agréable. S’il se contentait parfois piteusement de regarder comme un chiot, la jalousie l’enivrait parfois suffisamment pour prendre la place d’élu de la soirée. Enfin, ça, c’est quand il avait le courage de se lancer à l’eau : il ne voyait pas en Alwyn une quête à conquérir. Il cède cette fois-ci : il le suit intuitivement dans la cuisine. Gus chope une bouteille où une flamme crépite doucement dessus, affirmant un degré trop élevé pour quelqu’un qui voulait passer sa soirée suffisamment sobre. Il avait abandonné la douceur de la jolie Effy et Tyler pour ses beaux yeux. Pour gratter quelques instants, quelques secondes, à s’évanouir dans la quiétude de son regard malicieux.

« Je savais que tu serais là. »

Gus se sert un verre, et avale quelques bonnes gorgées : le liquide réchauffe sa gorge. Pas suffisamment pour envenimer son esprit, suffisamment pour qu’il l’utilise comme excuse à son incompétence : Alwyn n’était plus un inconnu, loin de là. Il était cette présence familière, qui réchauffait tantôt son lit, et rien ne faisait plus plaisir à l’étudiant de laisser son esprit s’égarer à tenter de se souvenir des moindres grains de beauté sur la peau du Gryffondor. Rictus en coin sur les lèvres, il est adossé contre la table, il finit même par rajouter :

« Profite à fond, d’ici quelques mois t’auras le nez coincé dans tes bouquins et les mains dans les intestins de gens. T’auras plus le temps pour nos petites soirées. »

Il se glisse rapidement contre lui après avoir jaugé que personne n’épiait et fermé la porte d’un coup de baguettes : parce que y avait des potes à Alwyn cette fois dans le coin. Et pas sûr que le Gryffondor souhaite s’engager dans un flirt malencontreux devant ses potes.

« J’vais devenir auror, tu sais. Tu viendras réparer mes petits bobos ? »

Gus l’attire intuitivement contre lui. Il est si maladroit d’habitude. Il s’est habitué désormais, tout devient si intuitif, se conformant au rythme d’Alwyn pour éviter d’être dépassé. Oh non, ça n’a rien de l’amour romantique dont il avait rêvé, tout était âpre et tendancieux, trop charnel. Mais au moins il l’avait à sa portée. Il a cette confiance démesurée, bravée de désespoir peut-être, par crainte que tout s’arrête.

« Ça serait le pied d’avoir un médicomage personnel… tu rappliqueras si je t'appelle ? »

Alwyn résistait rarement a une fête. Si pendant un temps il avait en effet voulu prendre ses distances avec la foule et ses potes, ayant besoin de souffler après l'épisode Aaron, en ce moment il avait su retrouver une certaine sérénité qui lui donnait juste envie de profiter. Entre Roan avec qui il passait de plus en plus de temps et lui rappelait que tout n'était pas que prise de tête et les autres avec qui il avait recommencé à traîner, l'idée de juste se détendre avec tout le monde était bien trop forte. Il pouvait les retrouver, se marrer avec eux tout en esquivant les cons. Non franchement il passait un chouette moment ! Allant d'un groupe à l'autre pour converser et rire, ce qui faisait un ben fou.

Puis c'était marrant de traîner avec les étudiants. Alwyn avait déjà été présent à certaines de leurs soirées, se tapant l'incruste à la base pour des envie de jouer au jeu de la séduction avec des têtes nouvelles, mais maintenant que la fin de l'année approchait ça lui permettait surtout à lui et les autres de mettre un pied dans ce monde qui serait bientôt le siens. Car oui, ils seraient étudiant l'année prochaine, tous avaient prévu de continuer ici après coup et l'idée de cette aventure tous ensembles étaient on ne peut plus excitant ! En espérant que, d'ici là, Tyler aura enfin pu se défaire des vieux démons de sa famille pour pouvoir suivre le cursus qu'il voulait réellement faire au fond, un cursus qui était le même que le siens, ce qui ferait qu'ils pourraient vraiment découvrir ça ensembles.

Mais voilà, même pour un habitué comme Alwyn des fêtes mais aussi de l'ambiance étudiante il y avait des moments où il avait juste besoin de faire une pause, de s'éloigner de tout le brouhaha et l'agitation. Alors il avait planté ses potes comme ça, s'éclipsant sans même donner d'explication autre qu'un sourire au coin des lèvres, disparaissant dans la cuisine. Ouaip, ça lui semblait plus calme là bas, plein de bouffe aussi, ayant bien envie de se trouver un truc à grignoter et à boire. Est-ce que ça faisait ? Boarf, il s'en fichait, il accuserait un autre au pire ! Il était cependant étonné de vraiment voir personne, pensant qu'il y aurait au moins un petit groupe ayant déjà envahit les lieux mais non, ceci pour son plus grand plaisir.

Sa tranquillité fut cependant rapidement brisée. Alwyn n'eut à peine le temps de se sortir un verre pour se servir un peu d'eau, voulant diluer l'alcool déjà ingurgité, que voilà qu'une voix qu'il connaissait bien se fit entendre. « Dis tout de suite que je fais que bouffer, ce serait pareil, hein ? » avait alors répondu Alwyn en se retournant, un sourire au coin des lèvres face à ce qui aurait pu être un sous entendu sur ses habitudes alimentaires « C'est bien ce que je fais ! Et que je compte faire aussi. Puis même après. Tu sais ce qu'on dit sur les étudiant en médicomagie ? Les pires fêtards tellement ils bossent. » riant, mais espérant quand même qu'il arriverait à trouver des moments pour respirer. Alwyn avait envie de se donner à fond, de se plonger dans cette voix avec le rythme acharnée qui allait avec, mais pas au point de vouloir abandonner sa santé mentale si possible.

Pourtant ce qui aurait pu être une jolie et douce conversation prit vite une tournure plus... comment dire... gênante ? En moins de temps qu'il n'en fallait pour le dire, Gus s'était rapproché de lui, atrocement rapproché de lui. Rien qui devrait être surprenant, surtout vu comment, plus d'une fois, leurs corps s'étaient mêlés l'un à l'autre, mais si leurs flirts au début étaient divertissant, Alwyn s'était rapidement rendu compte que ce n'était pas ce qu'il voulait. C'était sympa, ça avait été de chouette moment, mais chercher à coucher sans trop de réflexion n'avait pas été... aussi satisfaisant qu'il ne l'aurait voulu pour ne plus penser à Aaron. Finalement, plutôt que de se jeter dans les bras d'autres, Alwyn s'était rendu compte qu'il voulait en profiter pour ralentir un peu, se concentrer sur autre chose, raison pour laquelle petit à petit, même en continuant à traîner avec Gus, il avait diminué jusqu'à totalement stoppés leurs contacts plus intimes depuis plusieurs semaines déjà. Mais voilà, Gus était accroché, ça se sentait et là encore Alwyn pouvait sentir ses tentatives pour... eh bien... créer quelque chose.

Un sourire s'était alors fait sur le visage de Alwyn, bien qu'un brin gêné « Bien sûr, mais évite de te blesser exprès. Ce n'est pas très saint ni très glamour comme technique. » avait-il commencé à lui répondre. Mais comment réussir à lui faire comprendre sans le vexer ? Alwyn aimait bien Gus quoi qu'il arrive, il ne souhaitait pas le blesser. Là pourtant il n'avait qu'une envie : faire l'anguille pour échapper à sa trop grande proximité. « Mais... ce sera peut être que médicale pour le coup... tu sais ? » profitant de cette réplique pour s'éloigner d'un pas avant que les bras de Gus ne finissent par le capturer « Je vois bien ce que t'essayes de faire ces derniers temps Gus. Mais je ne suis plus vraiment dans le mood en ce moment. » Il n'avait plus envie de jouer aux docteurs de cette manière. Le moment des jeux était terminé.

Oengus avait toujours eu l’impression que la distance qu’Alwyn mettait n’était qu’un jeu de charme auquel il jouait pour se faire désirer. Si le gryffondor tentait de lui envoyer tous les signes possibles pour qu’il tente de freiner les lubies du jeune étudiant… ce dernier était définitivement aveugle. Parce que même des flèches lumineuses ne lui permettrait pas de voir l’évidence qui était sous ses yeux. Parce que c’était un idiot qui à chaque fois que quelque chose n’allait pas, trouvait bêtement les plus nulles des excuses. Même là il ne tique pas à la première allusion, et au mouvement de recul du garçon qui lui empêche de l’attraper, il ne semble pas comprendre non plus. Alwyn pose enfin les mots adéquats, et son petit sourire se défile bien vite, Oengus tentant de comprendre ce qu’il tentait de dire par là. Il a l’impression de chuter du quatrième étage, il se retient de vaciller, et garde sa sérénité. Gus a la mauvaise habitude de garder ses émotions pour lui. Il plonge son regard dans celui de l’élève, faisant alors le lien sur ce qu’il se passe depuis quelques jours, depuis même quelques semaines. Il se gratte le crâne, un liseret rouge sur les joues en signe de sa honte pour s’être pris un stop. Mais la honte paraît bien fugace face à la tristesse qui le plonge dans la pluie. Il avait eu l’impression de pouvoir attraper Alwyn, de pouvoir être heureux ? C’est con, à force il devrait comprendre que le bonheur c’est vraiment pas pour lui…

« T’es pas dans le mood là aujourd’hui, ou t’es plus du tout dans le mood ?  »

Au fond, il connaissait déjà la réponse. Voilà des semaines qu’il le fuyait. Il fallait se rendre à l’évidence, se faire une raison, faire face à la réalité des choses même si c’était douloureux. Tout s’effondre. Leurs corps emmêlés, son sourire contre ses lèvres, leurs peaux embrassées par le soleil. Leurs pieds dans le sable, leurs rires en échos. L'illusion s’effrite et se noircit, devant un petit tas de cendres fumant.  « J’suis désolé, je pensais que ça passait bien entre nous. J’voulais pas t’embêter ou t’faire fuir. » Il se racle la gorge, embaumé par la gêne et la honte qui l’étouffe. Il se gratte même le crâne, embêté, peinant à croiser son regard. Incapable de maintenir le contact de ses yeux dans les siens… pas après une telle information. Mais il avait bêtement cru pouvoir aller plus loin, sans grand succès. « C’est l'engagement, peut-être ? » Peut-être qu’il aurait pas dû poser la question. Il n’a pas envie d’entendre un “non c’est toi le problème” en pleine gueule. Il a déjà un gros problème d’estime là avec ce qu’il vient de se passer. Il n’a pas envie de perdre d’autres points de confiance en lui.

Alors, pour briser la gêne, il se laisse aller à l’humour. Car après tout, c’était son moyen de protection privilégié et prioritaire. « Petite branlette d’adieu ? » Et préférant pas créer de troubles ou un nouveau malentendu, il répond presque aussitôt dans un petit rire : « C’est une vanne, j’ai rêvé toute ma vie de dire ça. » Ahah, non, pas vraiment. Mais là il trouvait toutes les excuses du monde pour rendre la discussion tranquille et faire mine qu’il n’était pas autant affecté et qu’il prenait les choses relativement bien. Parce que là il avait juste envie de descendre une bouteille ou deux. « C’est chill entre nous, ou c’est okay pour s’parler quand même ?  » Encore une fois pour élucider et clarifier les choses il poursuit : « Juste se parler, hein. » Ouais, juste se parler.. Au moins que ça soit pas hyper gênant à la rentrée quand ils seront en soirée ensemble.

C'était pour ça qu'il ne fallait jamais faire ami ami avec les plans cul. Ok Alwyn voulait plus voir Gus comme un sexfriend, mais ce serait mentir de dire qu'il recherchait quoi que ce soit de profond quand il était tombé sur lui à cette soirée. Enfin profond... si... mais pas le même genre ! Et c'était juste que Gus lui avait fait tellement de peine, surtout lors de leur première fois, qu'il n'avait pas voulu lui imposer la froideur d'une relation réellement sans lendemain. Puis il était cool en soit, il avait vraiment souhaité devenir son ami. Mais voilà, pour ce qui était de la partie plus intime de leur relation... bien entendu que ce n'était pas fait pour durer ! Et à dire vrai Alwyn s'était même rendu compte plus vite que prévu que... bah coucher avec des gens ne l'aidait pas particulièrement à passer à autre chose, oublier Aaron et se sentir mieux. A dire vraiment même ça le faisait se sentir de plus en plus mal. Donc oui il avait envie de faire une pause, il n'était plus du tout dans le mood, mais il galérait à le dire à Gus qui avait ce regard plein d'espoir alors qu'il y a longtemps qu'il aurait dû le stopper.

« Bah... pour être franc... plus du tout ouais. Ça ne m'offre pas l’échappatoire que j'espérais. » espérant que par cette tournure Gus comprendrait que ce n'était pas car c'était lui. C'était aussi admettre que dès le départ il l'utilisait pour se changer les idées mais ça... Alwyn lui avait clairement fait savoir le soir de leur première fois donc à ce niveau là aucun soucis. Mais évidement c'était comme retirer Noël a un enfant, il la voyait cette déception dans son regard et même cette petite part de lui qui se brisait « Pourquoi tu t'excuse au juste ? Tu m'as pas embêté ou fait fuir. Comment je t'apprécie ne change pas en soit, c'est les plans, même avec les potes, qui finalement ne me conviennent plus. » il n'avait pas à s'excuser, à dire vrai ce serait même à Alwyn de s'excuser de l'avoir utilisé et laissé imaginer des choses, mais pour le coup il préférait jouer la carte d'avoir toujours été clair sur ses intentions, se disant que peut être que comme ça ça aiderait Gus a se rendre compte qu'il n'y avait jamais rien eut d'autre qu'une amitié avec des bénéfices ? Ça éviterait cette sensation de se faire plaquer d'une relation imaginaire... du moins Alwyn l'espérait. Mais vu les question de Gus... il n'y avait jamais eut aucun engagement, mais il ne se voyait pas lui répondre ça ainsi « Il y a de ça, pour ça de base je cherchais rien de sérieux quand on s'est trouvé. » jouant toujours la carte du : On a toujours été d'accord sur le fait que c'était pas sérieux « Ma dernière histoire a été un calvaire, je pensais que coucher me permettrait d'oublier cette mauvaise expérience un peu, mais ça a pas vraiment été le cas, au contraire. Du coup je pense que pour le moment je vais me maintenir loin de tout ça, ce qui ne sera pas plus mal. » Lui qui était plutôt du genre allumeur, même lui cette idée le choquait, mais il en avait définitivement besoin. Gus comprendrait-il cela dit ? En tout cas sans trop le prendre personnellement.

Un rire s'était ensuite échappé des lèvres d'Alwyn. En vrai, si Gus n'aurait pas précisé que c'était une vanne, il aurait certainement dit oui. Prendre de meilleures résolutions ne voulait pas dire ne pas profiter un peu et là très franchement c'était le genre d'adieu qu'il se sentait parfaitement capable de faire « J'aime, c'était marrant ! » mais voilà, comme c'était une blague, autant laisser l'idée mourir, histoire de ne pas aggraver encore plus le cas de Gus  « Et bien sûr que c'est ok ! Mec, à ce stade t'es un pote ! » ouais bon... peut être pas la meilleure chose à dire à un mec qui clairement craquait pour lui ! « Si t'étais qu'un plan cul il y a longtemps que j'aurais coupé les ponts. J'aimais pas passer du temps ensembles uniquement car on s'envoyait en l'air. Donc oui t'inquiète, là dessus on est toujours bon, aucun soucis. » un sourire doux et tendre se faisant sur les lèvres d'Alwyn, se voulant rassurant. « Puis très franchement, autrement, je serais pas venu à cette soirée, hahaha. » sous entendant qu'ils pourraient en profiter ensembles et ne pas s'esquiver.

Peut-être qu’il aurait préféré des trucs à se reprocher que ce que lui offrait Alwyn en cet instant. Tout aurait été plus simple s’il avait simplement pû s’accuser de tous les maux plutôt qu’un changement d’avis incompréhensible et qui pesait dans son thorax. Les yeux mi-clos, c’était difficile de ne pas montrer qu’il était déçu : Oengus était penaud, hochait de temps en temps la tête mais même son petit sourire n’était pas suffisant pour dissiper la tristesse dans ses prunelles. Il ressemblait au final à un petit chiot blessé qui tentait de lui faire des yeux doux pour le garder auprès de lui. « Ouais, okay, je comprends. » Oui bien sûr, il comprenait. Mais il était clairement pas prêt à digérer tout ceci. C’était acceptable, une rupture particulièrement simple et tranquille. Mais là, il avait juste envie d’aller dans la piscine, mettre la tête sous l’eau pour rester dans sa petite bulle. Pour faire le tri dans ses pensées et éteindre peu à peu les visions d’avenir qu’il s’était imaginé. Oengus devait définitivement faire une croix dessus, et pour ça il avait probablement besoin d’un peu de temps. Le “pote” lui file un nouveau coup de poignard, et il se retient de laisser un rire un peu aigre quitter ses lèvres par pure nervosité. Nan, vraiment, il creusait sa propre tombe… pourquoi voulait-il rester amis déjà ? Peut-être dans quelques mois… mais passer la soirée avec lui ?

Même lui qui était un peu idiot, naïf et qui se congtentait du peu qu’on lui donnait savait que c’était une mauvaise idée. Il lui sourit un peu, comme si de rien était, mais là, tout ce dont il avait envie c’était de fuir. De se terrer dans un coin, descendre quelques litres d’alcool juste pour être un peu heureux. Pour sentir à nouveau l’euphorie frémir sur ses doigts. Gus le remercie d’un petit sourire amical, partageant un peu de chaleur dans les derniers instants fébriles qu’il lui restait à ses côtés : il le remerciait de ne pas le mettre complètement à côté, qu’il y ait encore cette brèche dans laquelle il pouvait s’enfoncer. Mais pour ça il avait encore besoin d’un peu de temps et de laisser son esprit succomber à quelqu’un d’autre. Au moins le temps de passer convenablement à autre chose pour éviter de fondre dès qu’Alwyn laissait un petit sourire à l’étudiant. « Bon, allez, j’te laisse. J’dois empêcher Cartner de faire la pire connerie de sa vie. » C’était la bête et première excuse pour défiler : il ne tarde d’ailleurs pas à prendre une des bouteilles où un dragon illusoire et magique tournait autour et enflammait de temps en temps le bouchon de liège, spécifiant de la teneur en alcool plutôt élevée. Il quitte les lieux avec aucun objectif en tête, si ce n’est l’idée de se bourrer la gueule.

Il ne retourne pas avec les septième année avec qui il était au préalable, faut dire qu’il a pas forcément envie que son frère le voit dans cet état. Il se contente de retrouver Cartner et de lui proposer un jeu d’alcool afin de bien entamer la soirée.