«
Tu sais que t’aurais pu te laver les mains avant d’en prendre aussi… » dit-il en écarquillant les yeux en voyant son paquet de pop-corn souillé. Enfin… avoir un enfant l’avait un peu soigné à ce niveau là, mais il n’y avait que A.J. qui pouvait le faire. Et encore, il se lavait les mains, sinon c’était mort… Vael grimaçait et finit par se pencher pour poser le paquet à côté d’elle sur la tablette qui servait un peu de bureau, à quelques centiètre plus bas que le comptoir de l’ilot. Il n’en voulait plus.
«
Tu sais que t’as l’droit de ramener ça… » lui renvoyait-il avec un sourire fugace et forcé.
Adossé dans son siesge, il se balançait de gauche à droite d’un geste mécanique, observant la bilbluoth!que puis son château, commençant à reprendre les livres qui étaient tout à l’heure posé en équilibre sur lui et qu’il avait rangé dans une pile parfaite aligné à côté de lui. Il reconstruisait les petite tour qui manquait. Pas besoin de s’attarder sur quel livre allait où pour l’équilibre, il les avait préalablement par taille.
«
Je ne suis pas con. Je suis juste fatigué de réfléchir et de faire des efforts… Un boulet oui, mais ça n'empêche pas que je suis pas con. C'est pas obligatoire. » répliquait-il, n’ayant pas aimé sa réflexion. Bon, ce n’était pas une lumière sur certaine chose comme savoir parler à des élèves, être pédagogue, s’occuper d’un enfant. Il l’avait un peu mauvaise mais son ton restait si neutre comme à son habitude.
Pour ce qui était de Jamie et le commentaire de la petite bibliothécaire, il levait les yeux qui roulaient tellement haut et fort qu’il faillit les perdre derrière la tête.
Pauvre petit, oui c’est sûr…
«
Ouais bah quand il veut on change de vie hein… » grommelait-il en claquant sèchement sa langue contre son palais, ayant fait tomber un livre. Il devait recommencer.
«
Il a pris quoi comme livre ? » demandait-il alors, curieux.
En entendant la réponse, il eut un tic nerveux au coin des lèvres.
«
Hm, je suis sûr, il va venir te parler… » lui glissait-il alors après quelques secondes de réflexion pour analyser le titre de l’ouvrage.
Après quelques minutes, sans réellement se parler, s’échangeant parfois quelques grognement, se montrant une phrase dans un bouquin, ou parfois, il s’échangeait quelques anecdotes inutiles. Son fils le gavait, pour ne pas changer. Il avait sortit un autre sachet de pop-corn d’une des poches de son large gilet troué et plein de peluche, quelques traces de laine brulée ici et là. Il adorait ce gilet, il le rassurait. Confortable, ne grattait pas trop, ne tenait ni trop froid, ni trop chaud, la maille molle et usée avait été éprouvé avec lui.
Jamie arrivait alors et Vael était toujours sur la deuxième chaise, à quelques mètres de Jolene, mais il ne ratait rien de la scène, jetant les popcorn dans sa bouche.
Le jeune homme se grattait la tête, un peu penaud. Son pas était hésitant, Jolene ne l’avait pas vu faire sa petite danse du courage, le piétinement de sa confiance en lui et il finit par approcher. Il frappait le comptoir un peu nerveusement et tentant d’attirer l’attention de la belle brune. Il était déjà rouge. Vael observait la scène comme il observait la parade nuptiale d’un Veaudelne.
C’est quand même moins gênant et je… je ne comprends pas les humains. Tout ça est d’un ridicule. Comment se mettre dans de tel état pour ça. L’être humain est navrant. La parade nuptiale la plus longue et maladroite du monde quoi. Et non, je ne parle pas que de Jamie.Il finit par se lancer. Son sourire, ses grosses épaules, ses yeux clairs. Il était assez carré, le corps imposant et baraqué même si on ne le devinait pas toujours sous son polo impeccable et un peu lâche sur son corps. Il serrait surtout au niveau des bras. Son visage était d’une douceurs rien que dans son sourire.
Brave bête… Franchement je suis aussi con que ça quand elle dit que je suis con ?«
Je… Tu … Hey salut ! Ca va ? Je… t’sais Jamie ! Le Jradinnier, parce que je suis plus proche du radis que du jardinier ! » dit-il en faisant un geste du bras, le poing fermé pour souligné la …
nullité de sa blague. Il… a osé l’approcher avec ça. Réellement. Non sérieux. Il est fier de ce que son cerveau est capable de sortir quand il pense avec son zizi ? Il avait justement lu ça dans le livre de développement personnel, de tenter de se lancer avec des blagues pour se mettre à l'aise, la personne en face et lui. Pas fou comme technique. Il aurait du trouver un livre de bonne blague.
Vael se plaquait une main sur le visage, exaspéré et cherchant surtout à cacher son visage. On ne lui arrachait pas souvent un rire, mais là ce n’était pas pour sa blague pourri. C’était pour l’ensemble de cette scène tout entière. Il n’y croyait pas qu’il assistait à ça.
Jamie rougit encore plus en voyant que sa blague avait fait un flop.
«
Okay, non c’est nase ouais. Je voulais te faire coucou puis.... euh... Discuter quoi. J'aime bien discuter avec toi (quand il y arrivait)
… J'pensaaaaiis.... te manger à l’invité et… non je… aaaah ! Rien, bref. Bonne journée ! » et sur ses mots, sentant sa langue se gonfler, sa gorge se noué, la bouche pateuse, il a préféré fuir. Quand Jolene posait ses yeux sur lui, le pauvre il perdait tout ses moyens. Il ne lui fallait pas grand chose. C’était pareil avec Astrée quand elle le fusillait du regard mais ce n’était pas la même intimidation.
Vael se mordait la lèvre et se plaquait la main sur la bouche. Il fixait Jolene, enfin son dos, attendant qu’elle se retourne. Même sans se voir, la tension était tellement là. Il n’osait même pas dire un mot, de peur d’exploser de rire, briser le silence studieuse de la bibliothèque et surtout que Jamie n’était pas encore totalement sorti. Puis le bruit de la lourde porte en bois résonna.
«
J’ai cru qu’il allait y arriver cette fois… Tu devrais lui dire que ça t’intéresse pas, si ça t'intéresse pas. il se fait du mal pour rien le pauvre. » parlai-il sérieusement, sans second degré.
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