Valentine — Måneskin
@Min-Ho Yoon

 fin Avril 2010

Je suppose
que j'aime mes cicatrices
parce qu'elles
sont restées
avec moi
plus longtemps
que la plupart des gens
ne sont jamais restés.

Nikita Gill.

Sa vie, il avait arrêté de la regarder depuis que Min-Ho est sortit du paysage… Et pourtant toujours là. Ses yeux, il n’était plus derrière eux depuis un moment, depuis qu’il a seulement vu son ami s’éloigner et quitter la salle de sport. Dès ce moment où il a du se faire violence pour le libérer. Mais encore une fois, cela aurait été lui l’égoïste s’il ne l’avait pas fait.
Min-Ho et Jun-Ho à la fête, Erin et Emile… Il était revenu de son renvoi mais par merlin qu’il aurait aimé ne pas être là. C’était devenu le théâtre de ses cauchemars.
Sa seule et grande amie du moment, c’est toujours la boisson ou les joints… Même la danse ils se font des infidélités. Il ne veut plus se mélanger aux autres. Il ne se sent pas prêt à affronter cette vie de merde avec tous ces cons sans lui. Plus le temps passe et plus il se disait qu’il s’y ferait tout comme ses rares camarades… Ca a toujours été Min-Ho le plus doué pour se faire des amis et venir peupler la vie de Javier indrectement… Mais entre Jun-Ho et Skye, ce gars à juste choisi son camp. Depuis toujours et il a raison… Ils n’ont rien à voir ensemble. Il n’y avait aucune chance que cela puisse durer aussi longtemps… A quoi il s’attendait.
Il n’est bon pour personne.
Pas pour sa famille.
Pas pour ses relations.
Pas pour son ami.

Il séche les cours, les notes sont en chutes libres, il se bagarre, se prend la tête avec tous le monde. Il est isolé et c’est comme s’il cherchait seulement qu’on le pousse vers la porte de sortie. Comme à Mahou, il finirait par se faire virer et c’est sûrement ce qu’il cherchait. Au Japon, c’était clairement le cas, avoir une bonne raison de partir et le retrouver mais là… Il n’avait pas forcément envie de partir même si… étrangement il se sentirait plus familier en Asie qu’ici. La mentalité est tellement dépaysante, la nourriture mais le comportements des autres est le même. Au moins il serait sur son terrain mais jamais il ne sera accepté de nouveau à Mahou… Et pourquoi finir ses études. Sa mère était désespérée. Elle l'a noyé de lettre et a fini par passer, morte de fatigue après sa tournée juste pour s’assurer que ça allait, quitte à affronter sa demi-soeur et ses reproches.
Javier n’arrangeait rien à son comportement, comme si plus rien ne le touchait.

« Tu vas repartir avec moi en Corée si c’est comme ça ! » avait-elle finit par aboyer, face au mur.
« Fais… » avait-il fini par répondre dans un dernier effort avant d’aller s’enfermer dans sa chambre.

Il n’avait même pas envie de discuter à partir du moment où elle avait balancé un : j’ai parlé avec Min-Ho…
Il lui en voulait tellement.
Le problème est qu’au contraire, quand ça le touchait trop, il n’en parlait pas. Il ne sait pas gérer ses émotions.
Oui, il faudrait peut-être qu’il change son comportements. Si tout le monde finis par le rejeter et s’en prendre à lui, c’est que c’est lui le problème. Depuis toujours. Depuis le début. Mais comment faire. C’est tellement plus simple de repousser les autres ou les faire fuir pour ne pas en souffrir. Il n’a jamais été assez bien. Pas assez asiatique pour être intégrer, pas assez bon danseur aux yeux de sa mère, pas un assez bon pote, pas un assez bon petit-ami.
Son impertinence est devenue agressive et son regard plus sombre et voilé.

Javier revenais alors à lui, perdu dans le brouillard ténébreux de ses pensées. Ces voix qui ne cessaient de lui souffler qu’ils seraient tous heureux sans lui ou ne remarqueraient pas son absence. Et pourquoi pas mourir pour qu’il s’en veuille. Que ces derniers mots aient été d’implorer sa liberté et qu'il vive avec ça.
Le club de cheerleader avait fini de s’entrainer et comme depuis son retour, Javier ne s’est pas montré très coopératif ou productif, passant surtout son temps assis dans un coin et trainait les pieds pour tenter un portée…
Il y avait du bruit dans les vestiaires. Les cheerleader et les joueurs de Quidditch s’étaient croisé ayant déjà partagé le terrain, maintenant les vestiaires. Il restait quelques joueurs encore…

Et justement, en parlant de lui, il était là. C’était toujours une souffrance de l’avoir dans son champs de vision et de se dire qu’il ne voulait plus lui parler, plus rien partager avec lui. Si proche et si loin pourtant…

Javier l’ignorait alors comme à son habitude, évitant même son regard et allait rapidement sous les douches.
Il revint quelques minutes plus tard, une serviette nouée bien bas autour de ses hanches, le corps encore légèrement humide. Aussi bien au début, avec Min-Ho, ils partageaient le même casier pour ranger leur affaires, mais… C’est Javier qui avait déplacé ses affaires, cela aurait été trop dur de constater que Min-Ho l’avait fait, qu’il voudrait aller jusque là. Alors il a préféré être celui qui fait mal, celui qui a compris le message…

Les couloirs des vestiaires se vidaient peu à peu, quelques filles restant du groupe de cheer finissaient de prendre leur douche, et piaillait ensuite de l’autre coté des casiers en bois, simple et sans porte. De simple cases de rangement. A l’autre bout de cette rangée là, il y avait toujours Min-Ho, finissant de se rhabiller.

Un regard glissait vers Min-Ho et rencontrait alors celui de Baek Hyun. Il l’affrontait un instant, les sourcils légèrement froncé et la mâchoire serrées puis détournait rapidement la tête, balançant ses affaires dans le fond du casier, cherchant ses sous-vêtements dans le tas de vêtements.

« Qu’est-ce qu'tu mates ? Moi et ce que tu regrettes ? Dommage. Mais c’est toi qu’à voulu… » lui répondit-il en coréen (toujours avec lui) comme il l’avait toujours fais : avec taquinerie et charme mais le ton était tellement agressif, tout comme ses gestes. Min-Ho pouvait le voir d’ici, les muscles du dos de Javier était contracté tant il y avait de tension dans l’air.  

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@Javier Stein

 
Fin Avril 2010

Aujourd'hui, l'entraînement au Quidditch allait être intense, je me dois de reprendre l'équipe en main afin d'avoir une chance de remporter la coupe cette année et même l'année prochaine, en espérant que le poste de Capitaine me soit toujours attribué. Il est vrai que depuis quelques semaines, j'ai un peu négligé mes entraînements et même mes coéquipiers mais il faut dire que ça n'a pas été très fort pour moi avec tout ce qui s'est passé autour de moi. Je m'en suis remis, dû moins en apparence, assez pour avoir la force de reprendre ma vie en main et faire en sorte d'avancer car le but est là. Je ne sais pas encore si je compte faire du Quidditch en pro mais même sans cela, je me dois de me donner à fond, par passion et amour de ce sport.

J'ai donc organisé un gros entraînement avec des exercices intensifs pour se remettre en forme et afin de ne rien lâcher et rester dans la compétitivité et avoir pour objectif de gagner, j'ai demandé à l'équipe de Serpentard de faire un match amical. Cela va être dur, on risque sûrement d'être totalement HS et lessivé à la fin de l'entraînement. Le but n'est pas de juste épuisé mais de réveiller les muscles, les renforcer, revoir les stratégies afin de ne plus se faire surprendre comme cela nous est arrivé face à Poufsouffle. En tant que Capitaine, je dois aussi revoir les potentiels de chacun, être assuré qu'ils soient tous au bon poste, penser à ceux qui vont partir l'an prochain pour les remplacer etc.

Bref, cela a été long et fatiguant mais bizarrement à la fin de ce lourd entrainement, j'ai été totalement soulagé, voir même content. Un plaisir dû à la dépense, cette énergie du sport qui nous pousse à nous sentir bien, mieux. " Bien, je pense que c'est suffisant pour aujourd'hui, on remercie encore l'équipe de Serpentard pour être venu faire ce match amical. Et, on se dit au prochain entraînement, félicitions à tous, vous avez tous été super sur ces entraînements. " , annonçais je avant qu'on s'applaudisse tous, en cercle, qu'on rigole un coup avant d'aller saluer l'équipe de Serpentard puis de filer en direction des vestiaires.  

Là bas, j'ai croisé l'équipe des cheerleaders qui a surement dû profiter de notre entraînement sur le terrain de Quidditch pour faire de même, en pleine action, devant un match, c'est toujours mieux de mettre en pratique leur chants et danses. J'ai quand même eu un rapide coup d'œil à gauche et à droite pour voir s'il est là, bien sûr qu'il doit l'être. Et j'ai pu l'apercevoir au loin, lui qui a subitement changer de casier. Ce jour, j'ai encore plus été blessé que je ne l'étais déjà, alors oui peut être qu'il s'est passé des choses entre nous, qu'on devait s'éloigner l'un de l'autre pour mieux se comprendre et se trouver. Et je l'aurai laissé sur ce même casier que l'on se partage, ça ne m'aurait pas dérangé mais faut croire que lui, si.

Lorsque je récupère mes affaires, j'ai encore ce léger pincement au cœur en y repensant comme ça, avant de me faire sortir de mes pensées par mes amis du Quidditch, je rigole un coup avec eux avant de me préparer pour filer à la douche. Le plus dur reste à venir, une fois de retour de la douche, commençant à me sécher, me préparer pour m'habiller. Je vois Javier, à peine sortir de la douche, le corps encore ruisselant d'eau, une fumée de chaleur se dégageant de son corps chaud, les muscles de son corps encore dessiner et tendu dû à l'entraînement qu'ils ont dû pratiquer.

Et je suis resté là, un long moment à l'observer, à détailler son corps, je sentis rapidement mon pouls s'accéléré, une chaleur me prendre au niveau du bas ventre et se propageant dans tout mon corps. Je le savais au fond de moi, que peu importe ce qu'il allait advenir de nous, que je ne pouvais pas l'oublier ... jamais ... mon corps me le rappel sans cesse comme un manque, une drogue que je me serais privé d'un coup et qui crie à mes besoins de le reprendre. Je soupire un coup, tentant de reprendre mon souffle alors que Baek-Hyun tourne le regard sur moi, son regard est toujours aussi colérique, dur ... violent. L'espace d'un instant, j'eus de la peine de le voir ainsi, ce masque de fer cachant un être délicat et fragile que je connais si bien. Mais rapidement, le masque devient plomb, infranchissable voir même cinglant, ces paroles ... si puéril. Je lève les yeux au sien, comme si à nouveau, il venait de cacher un moment appréciable, " T'as quel âge Javier pour dire des choses pareilles ? " , par moment j'oublie que je suis beaucoup trop mature pour mon âge et que Baek-Hyun l'est beaucoup moi. Ou peut être que je tente la provocation pour éviter de lui montre qu'effectivement, je regrette de ne plus pouvoir glisser mes mains sur son corps ... " C'est dommage, moi qui espérait te voir mûrir ... faut croire que passer du temps avec plus jeune que soit ça ne t'a pas aidé. " , je lui lance alors un sourire qui se veut plus moqueur qu'autre chose, faisant clairement référence à Erin, clairement elle ne m'a rien fait, je ne la connais que très peu mais je reste persuader que ce n'est pas quelqu'un qui est fait pour Baek-Hyun.

Du temps où je me serais peut être tû face à un Javier aussi dur et agressif, il peut constater aujourd'hui que je suis prêt à l'affronter, à ne plus me laisser faire et être capable de défendre ce que je suis et ce que je veux. Ce qui est horrible dans tout ça, c'est que c'est sûrement grâce à lui, que je suis capable aujourd'hui d'être aussi fort et sur de moi, de ne plus vouloir me laisser faire comme ça a été le cas avec ma famille qui tente de contrôler ma vie. Mais il n'est plus à mes côtés pour en profiter ... à cette idée, encore les yeux plongés sur son corps, je me pince la lèvre, triste de ce constat, de nouveau ce pincement au cœur qui revient. " Bref, désolé si je t'ai dérangé ... je ne vais pas t'embêter plus longtemps ... " , je me retiens quelques secondes mais finis par dire, " Je suis ... content de te parler. Baek-Hyun. " , avant de me fermer et d'être récupérer mes derniers affaires.

Valentine — Måneskin
@Min-Ho Yoon

 fin Avril 2010
L’échange est froid malgré des paroles qui auraient pu être bien plus complices si elles avaient été dis quelques mois plus tôt… Car même avant que Min-Ho sente le besoin de couper un peu les ponts avec Baek Hyun le temps de se retrouver un peu, ils se parlaient peu… C’était devenu froid et le sujet Erin était tendu, celle qui était toujours dans ses pattes et ses pensées. C’était devenu malsain, Javier persuadé que Min-Ho cherchait la moindre faille pour défendre la demoiselle ou leur relation et devenait agressif et s’éloignait de lui même de Min-Ho. Il n’avait même plus besoin de lui pour les devoirs, et les danses parfois. Erin avait fait du classique, qui de mieux pour l’aider à s’entrainer. Non vraiment, c’était comme avec Erin sur les dernières semaines, dès que Min-Ho la lâché, ça se ternissait aussi. C’était sur que ça allait éclater ou se briser à un moment. Il l’avait cherché après tout. Le dénominateur communs dans l’équation c’était lui et ça le mettait dans une telle rage qu’il faisait mine que non. Au fond de lui, il savait et là encore… Il avait envie de lui dire à quel point il était désolé mais ses remarques avait fait gonflé sa fierté. Il le complaisait dans l’idée qu’il serait de toutes façons mieux sans lui, pas la peine d’insister. Qu’il passe pour le seul connard et fautif dans ces histoires, ça lui allait. Il ne valait pas mieux que ça de toutes façons. Persuadé d’être une mauvaise personne, il s’était créé de lui même. Et il tenait bien trop à lui ou elle pour chercher à les supplier de ne pas les laisser seul. A quoi bon se battre pour eux… Il finirait par retrouver ses sales habitudes et les faire souffrir. Il s’y attendait pour Erin, mais de la part de Min-Ho, ça l’avait tellement surpris et détruit. Jamais, il ne pensait être capable de lui faire ça… Oui, il s’en est tellement persuadé qu’il l’est devenu, même avec lui.
Sa mère non-plus ne le reconnaissait plus en ce moment.

Ses mots étaient comment des aiguilles lui rentrant sous les ongles. Précise, vicieuse et douloureuses. Il avait accusé le coup, serrant la mâchoire et secouant la tête d’un air blasé et agacé, se concentrant sur les affaires au fond de son casier, faisant mine de fouiller au fond mais il ne savait même plus ce qu’il cherchait. Il se demandait si Min-Ho savait pour Erin et lui et si oui, ses phrases sonnaient bien plus cruelles.

Il aurait aimé prendre sur lui, ne rien ajouter et laisser couler. Il le méritait mais ce ne serait pas être le digne fils de sa mère et son sale petit caractère un peu provocateur, tout comme son père au final — pour la provoc’ tout du moins.

« Parce que toi t’as grandis quand t’es aller pleurer dans les jupes de ma mère… ? » lui balançait-il presque d’un sifflement perfide. Min-ho était juste derrière lui. Javier n’avait pas bougé, toujours de dos, un bras reposant dans le casier.

« Je comprends qu’avec la tienne c’est compliqué de discuter mais te rabats pas sur la mienne. » dit-il le ton mauvais, jaloux. Jaloux car sa mère prenait le putain de parti de Min-Ho et ça l’avait rendu dingue. Et lui dans l’histoire ! Celle chez qui il pensait trouver un peu de réconfort, celle dont il aurait aimé se réfugier dans ses bras quand l’autre salope l’a largué sans aucun préliminaire. Si au moins elle avait fait ça juste avant qu’il se soit fait virer, il aurait dit à son père de ne pas insister et qu’il se cassait. L’école en Corée ferait largement l’affaire, on s’en foutait du renom de l’école. Il ne serait pas revenu dans cette école de merde à se sentir comme un putain d’étranger pas à sa place.
Si elle n’était pas auprès de Min-ho, où était-elle…
Ces attaques, ce n’était que la douleur de l’avoir perdu.
Et cette douleur c’est parce qu’il l’aimait d’une façon inconditionnelle.

Il avait fini par se retourner pour confronter le Coréen d’un regard dur et froid.

« Pourquoi t’as fais ça putain ! C’est quoi ton problème ! Je te pensais pas si mauvais et petit, pourquoi tu lui as dis à quel point j’étais un connard avec toi, un putain d’égoïste qui ne pense qu’à lui ?! »

Mais tout ça, il ne lui ne lui fait pas dis. Sa mère connaissait juste très bien son fils et si elle avait pris le parti de Min-Ho — du point de vue de Baek Hyun — c’est justement pour son fils. Elle ne prenait aucun parti mais Min-Ho c’était… L’âme soeur de son fils. C’était un peu étrange au début mais très vite Raquel avait compris et espérait que ces deux là finiraient par s’ouvrir entièrement l’un à l’autre. Et qu’il faisait du bien à son fils. Il était une très bonne influence pour lui.

Il l’avait bousculé sèchement dans un geste impulsif.

« C’toi le gamin ! Va te faire voir ! »  

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@Javier Stein

 
Fin Avril 2010

Est-ce que cela a été mesquin de ma part que de tout balancer à sa mère ? De son point de vue, à Javier, oui complètement, mais de mon point de vue ... absolument pas. Au vue de la relation que je partage avec sa mère, la confiance qu'elle me porte et les moments qu'on a pu partagé, je ne pouvais pas lui mentir surtout que ça concernait son fils et dans l'état miséreux dans lequel il était. Je ne suis pas quelqu'un qui s'amuse à mentir ou à détourner la vérité, non, je suis honnête et je n'aime pas cacher les choses ou faire semblant, ce n'est pas dans mon caractère. Et ça, il le sait très bien Javier, pourtant il nie encore une fois la personne que je suis, prétendant me connaître pour simplement me balancer des vacheries à la gueule. Ca, il sait parfaitement le faire et il a besoin de personne.

J'eus un léger rire, moqueur, avant de me reprendre pour ne pas me laisser aller à ce genre de bassesse. " Donc, tu es maintenant réduis à te mettre à juger ma mère ? Bravo ... franchement, tu ne cesses de grimper sur l'échelle de la déception. Mais, c'est bien, ça me prouve beaucoup de chose ... dont la première qui est que j'ai bien fait de m'éloigner de toi. " , en réalité, mes mots sont beaucoup plus horrible que le simple fait de laisser une phrase bateau sur ma mère, ou ce que j'ai pu partagé avec la sienne. Blessé pour blessé ? Peut être ... mais j'ai été beaucoup trop gentil et doux avec lui et malgré ça il ne m'a jamais considéré comme moi je l'ai pu faire avec lui, alors pourquoi continuer à faire autant d'effort et lui donner ce qu'il ne me rend pas.

Baek-hyun finit par me faire face, un regard sévère avant de commencer à déballer ce qu'il a en lui, des phrases à double sens mais pas encore assez honnête ou précises pour me satisfaire. Il joue avec les mots comme il pourrait jouer avec le rythme d'une musique et ces mouvements. Tromper, casser le rythme pour mieux le récupérer sur un autre temps précis. Une subtilité et une intelligence que Baek-hyun possède et dont je suis très bien placé pour le savoir. Il s'est mis à me bousculer à la suite de ça, un geste impulsif qui me fit m'asseoir à nouveau sur le banc derrière moi vu que je n'ai pas l'espace nécessaire pour réussir à garder mon équilibre.

Je soupire alors en me relevant, ne le lâchant pas du regard en m'approchant de lui, sans aucune once de peur ou de crainte dans les yeux, " Et donc tu vas me frapper Javier ? C'est quoi ? Après le comportement et les mots, tu vas utiliser tes poings pour me blesser davantage ? " , je le défi du regard, qu'il ose faire cela et je mettrai définitivement une croix sur notre relation ... dû moins sur l'espoir de revoir naître notre amitié. Car mon amour pour lui, malheureusement, sera toujours présent au fond de moi. " Je ne vais pas débattre avec toi sur ça, ta mère a compris mon point de vue malgré qu'elle ait insisté à te défendre. " , ça il ne le sait peut être pas mais elle n'a pas cessé de vouloir me pousser à renouer avec lui, de lui donner une autre chance, de me faire comprendre que l'un et l'autre on se complète plus qu'on se rejette. Mais ça, cet espoir là, cette envie ... s'est brisé lors de notre dernier échange.

" Arrête de te faire passer pour la victime Javier, tu le dis toi même, tu as été un gros connard et un putain d'égoïste. Et pourtant, à aucun moment je n'ai entendu d'excuse ou d'attention qui me ferait penser le contraire. J'en ai marre de jouer à ce jeu là ... j'ai dis ce que j'avais à dire, à toi ... à ta mère. Que cela te plaise ou non, je ne m'en cache pas ... ce n'est pas pour autant que je souhaite ton malheur, bien au contraire et c'est pour ça que j'ai prévenu ta mère pour éviter que tu sombres ... pour qu'il y ait quelqu'un qui puisse te récupérer de ta noyade le jour où elle te brisera en mille morceaux. " , bien entendu, je parlais clairement d'Erin, car ça arrivera, quoi qu'il arrive, elle n'est pas faite pour lui, elle n'est pas capable de le comprendre et encore moi de le canaliser. Pas comme je sais si bien le faire. Je viens alors déposer ma main sur son torse, nu, fixant un petit moment ce contact peau contre peau, ce frisson qui me traverse, cette chaleur qui émane de lui. Je ferme un temps les yeux avant de les ouvrir sur lui, sur son visage, " Prends soin de toi Javier. Ne cherche pas à être ce que tu n'es pas, juste pour cacher aux autres que sous ce dôme de fer, ce jeune homme dur et sévère, il y a un petit garçon qui ne cherche qu'à vivre et aimer. " , je laisse ma main glisser légèrement avant de m'éloigner de lui, pour aller récupérer mes affaires et me préparer à partir. Rester là, et se lancer davantage de piques, ça ne fera qu'empirer les choses et j'ai promis à sa mère que j'essayerai, malgré la douleur que je ressens, de refaire un pas vers lui, un de ces jours.

Valentine — Måneskin
@Min-Ho Yoon

 fin Avril 2010

Bien sûr qu’il connaissait Min-Ho. Les gens en qui il avait confiance il pouvait les compter sur les doigts de la main. Jamais le Serdaigle n’aurait pu être aussi mesquin, contrairement à lui. Seulement… Min-Ho qui avait eu besoin d’espace pour s’accomplir, et pourquoi maintenant ? Ils ont toujours été comme ça, pourquoi si soudainement… Le temps qu’il passait avec Jun-Ho. Erin qui avait préféré Emile et le chaos chez sa tia qui avait fait ressurgir les souvenirs de ses premières années à Mahou ; Javier avait ce pernicieux sentiment de persecution. Alors oui, en entendant sa mère dire qu’elle avait parlé avec Min-Ho, il l’avait pris comme une sorte de trahison, un coup de poignard dans le dos. Le Serpentard perdait pied, en roue libre… Son âme, sa rigueur, son moral pourrissait depuis que Min-Ho s’était éloigné. Tout avait merdé depuis, il avait emporté avec lui tout ce qui arrivait encore à faire sourire sincèrement le danseur. Tout avait éclaté. Tout paraissait si… morne et futile s’il n’était pas auprès de lui.

Il avait tellement mal de son absence et comme à son habitude, il réagissait avec agressivité et pouvait se montrer très mauvais. Comme un animal sauvage blessé, il préférait mordre. Il ne contrôlait pas ses mots. Il voulait seulement lui faire mal au lieu de lui dire qu’il lui manquait, qu’il n’était qu’un con et était désolé. Il avait beaucoup trop de fierté pour ça. Et pourtant, c’est lui qu’il blessait le plus, confirmant l’avis de son ami à rester loin de lui. C’était un coup dans le coeur. Javier avait serré les poings dans son casier, toujours face à ce dernier et cogner la surface en bois d’un geste nerveux.

Il se retournait alors brusquement pour faire face à Min-Ho, le regard dur et enflammé. Il . crachait son venin, mauvais et blessé. Il en était même venu aux mains, le poussant. Min-Ho tombait assis sur le banc, surpris. Jusqu’à maintenant son ami n’en était jamais venu là. S’il y avait bien quelqu’un avec qui il se montrait doux et souriant, c’était avec Min-Ho. Le Serdaigle avait ce pouvoir d’effacer l’ombre qui se posait comme un voile sur Javier, des ombres qui venaient du harcèlement qu’il a vécu, les murmures de ces enfants qui ne s’arrêteront jamais de lui dire qu’il n’a pas sa place ici, qu’on le détestait et qu’on ne l’accepterait jamais.

Min-Ho s’était relevé et l’affrontait avec assurance. Javier levait légèrement le menton pour le toiser du regard.

« Ouais, bah t’être que ça me calmera ! Et t’auras une vraie bonne raison pour me lâcher comme t’as fais ! » lui avait-il presque cracher, serrant les poings. Et pourquoi pas lui mettre un poing, c’était tentant. Il était tellement en rage au fond de lui qu’il en aurait eu envie… mais de là, l’aurait-il vraiment fait. Surement pas. Il l’espérait.

Il n’eut pas le temps de savoir, les paroles de Min-Ho l’avait seulement cloué sur place. C’est son ami qui avait frappé le premier finalement, juste par des mots. Son visage se déformait, de la colère, de la douleur, il se fermait complètement mais c’était juste pour tenir ses émotions, les larmes qui lui nouait la gorge. Ses oreilles bourdonnaient et il n’entendait que la moitié de ce que disait Min-Ho. Son torse se soulevait au rythme puissant et rapide de sa respiration. Si Min-ho cherchait à le détruire, il s’y prenait que trop bien. Lui crachant une vérité ilmplacable. Ce n’était pourtant pas difficile de s’excuser et pourtant les mots ne voulaient pas sortir. Pas comme ça, pas maintenant. Il lui en voulait trop pour le reconnaitre.

Et soudain, il ouvrait la bouche pour reprendre une grande inspiration, légèrement tremblante. Sa main sur son torse, sur son coeur, c’était juste comme le remède à tout ses problèmes. Javier s’était senti tellement léger. Comme si ce simple geste avait chasser ce nuage brumeux qui l’assiégeait. Il avait tourné la tête pour ne pas le voir. C’était trop dur. Min-Ho lui manquait, son coeur, c’était le sien et il était juste parti et il repartait encore. C’était trop dur. Il n’avait laissé que la glace d’une amitié brisée en retirant sa main de sa poitrine. Le souffle lui manquait. Il ne pouvait pas tenir sans lui. C’était trop. Non ! Non…

Min-Ho arrivait presque à la sortie des vestiaires.

« Alors m’abandonne pas je t’en prie… » avait-il marmonné.
« Me laisse pas ! » s'exclamait-il alors plus fort pour finir par se plaquer violemment les mains sur le visage. Les larmes coulaient malgré lui, silencieuses mais bien là et dans un flots incessant.
Il ne pouvait pas suivre les conseils et espoirs de Min-Ho sans lui.

Son corps se mit alors à trembloter. Il retirait ses mains, fermant de nouveau les poings le long de son corps et reniflait bruyamment. Il jetait un regard penaud et vulnérable à la silhouette de Min-Ho qui se détachait à contre-jour de la porte ouverte des vestiaires qui donnait sur le terrain.

« Je peux pas vivre et aimer sans toi… »

Il reniflait à nouveau, se frottant rageusement le nez.

« Je te laisse ta liberté mais me laisse pas… » lui implorait-il sans comprendre que c'est justement parce qu'il avait besoin de lui qu'il étouffait Min-Ho, tout du moins tant qu'il ne le considérerait pas plus que ça, qu'il n'arrêterait pas de ne penser qu'à lui. 

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@Javier Stein

 
Fin Avril 2010

La provocation, c'est comme ça que Javier fonctionne, il use de la provocation pour éviter qu'on perçoit que ce qu'on peut dire ou faire l'atteint. Il mord avant qu'on le fasse, il attaque en premier, un mécanisme de défense qui lorsqu'on le sait, qu'on le connait, cache un vécu difficile, des traumatismes, un passé lourd qui a mené à ce comportement là. Cela fait plusieurs années qu'il est ainsi, qu'il laisse transparaître une colère froide, capable d'engloutir toute personne lui faisant face et lorsqu'il en ressent le besoin, pour éviter de se retrouver en position de faiblesse, il saute sur sa proie.

Je l'ai déjà vu à l'action, à plusieurs reprises, par moment d'une violence sans nom, la plupart du temps, lorsque je suis présent, je réussis à le calmer, à le ramener à la raison, à le faire penser à autre chose afin qu'il ne concentre pas tout sur sa colère, sa rage. J'ai déjà subis ces foudres aussi, à de nombreuses occasions, mais il n'a jamais été violent avec moi, jusque là. Jamais, au grand jamais, il lèverait la main sur moi. Et cela même si le fait qu'il m'est poussé un peu violemment à l'instant pourrait me mettre le doute. Il en serait incapable, même si tout son corps le pousserait à le faire, sa volonté l'en empêcherait car je suis la dernière chose, le dernier rempart qui le ferait bousculer dans les abysses de l'enfer. Une limite, qu'il sait, qui si elle est franchit, il n'en reviendra plus.

Mais malgré qu'il ne le fasse pas, le penser me fait quand même du mal, alors lui en faire prendre conscience me permet de clairement lui dire qu'il est entrain de jouer avec une limite à risque. On ne parle pas de mauvais plan cul là, ni même de bagarre, d'alcool, de drogue ... d'expulsion d'une école ... mais d'en venir aux mains avec son meilleur ami, le seul qui le connait vraiment et le comprend pour qu'il réussisse à être lui même, dans l'intimité. Et ce n'est pas rien, c'est un poids lourd que je porte depuis de nombreuses années, volontairement, qu'on se le dise, je n'ai jamais vu ce poids comme une problématique. Ou est-ce parce que mon amour pour lui m'aveugle beaucoup trop, que je ne le ressens pas comme ça ?

Cette éloignement que nous avons eu après cette dispute, je ne peux pas dire que ça nous a fait du bien, car en voyant le comportement de Javier se dégrader petit à petit, en voyant qu'aujourd'hui encore il ne comprend pas ce que j'ai tenté de lui dire la dernière fois. Il a encore, peut être, besoin de voir les choses autrement, sans que je sois là pour l'y aider, prendre conscience de lui même de son comportement. Pour ma part, cela m'a aidé sur certaines choses, je ne peux pas dire que je suis content de ce que cela a provoqué car au fond, tous les jours je pleure son absence, tous les jours mon corps réclame le sien, mes sens de pouvoir toucher son corps, de pouvoir sentir son odeur, de pouvoir l'admirer dans sa danse, de pouvoir entendre sa voix suave me déclarer des mots à l'oreille. Oui, une partie de moi est totalement déchiré de vivre ça, tout comme une autre a su profité de cette éloignement pour voir autre chose, penser à autre chose, profiter des autres également. J'ai su par exemple, redécouvrir Skye, j'ai renforcé mon amitié avec Jun-ho et tant d'autres choses.

Je ne me suis pas totalement laissé à entrer dans son jeu, oui je lui ai répondu car je me le devais, afin qu'il comprend que je ne me laisserai plus faire, qu'il ne pourra plus se cacher derrière cette fausse façade de bad boy provocateur insensible. J'ai pris le temps de lui exprimer ce que je ressens, ce que je pense, alliant même cela d'un geste plutôt doux à son attention alors que lui a préféré me pousser violemment. Et à travers celui ci, je pouvais sentir notre lien, notre connexion, notre union ... le fait que celui ci est toujours présent, toujours aussi fort, toujours aussi puissant et que peu importe ce qui va arriver, éloignement ou non, il restera toujours aussi intense.

Je suis prêt à partir, après ce que j'ai pu lui dire, lui souhaitait tout de même qu'il aille mieux, qu'il s'en sorte et qu'il voit au delà de cet être brisé qu'il pense être. La porte de la salle entrouverte et c'est à ce moment précis qu'il décide de parler. Au début, j'ai entendu un murmure, léger, pas assez fort pour que je suis comprendre totalement le sens de sa phrase mais j'ai clairement identifié le mot abandon. Et puis finalement, il décide de porter sa voix plus haute, un ton plus grave mais tremblant, fébrile. Je peux l'entendre sangloter, tout de suite ça me frappe en plein cœur, plus que de l'entendre, je ressens sa peine, ces larmes ... j'entends presque son cœur m'appeler. Je baisse alors légèrement la tête, me mordant la lèvre, me sentant moi même au bord des larmes. Et pourtant je n'ose pas me retourner, parce que je sais, je sais que si je le fais, je risque de craquer ... de me laisser aller à lui et que ça ne jouera pas en ma faveur pour lui faire comprendre ces fautes.

Je reste où je suis pour me donner la force de ne pas aller trop loin, je garde la porte entre ouverte pour lui faire comprendre que j'ai toujours la décision en tête de partir. Et je ne bouge pas, levant légèrement la tête sur lui sans trop aller dans le détail de son visage, de ces gestes, de sa peine ... pour ne pas craquer. Mais cela se sent déjà dans ma voix, plus triste et mélancolique lorsque je lui réponds. " Javier ... c'est toi qui m'a abandonné ... pas l'inverse. Je n'ai jamais cessé de t'aimer et pourtant ... ça a toujours été les autres plutôt que moi. Alors, ne rejeté pas la faute sur moi. " , je repris une longue respiration pour me donner la force et le courage de continuer, des larmes se mirent à couler malgré sur mon visage lui ayant avoué à demi mot que je l'aime, mais d'un amour qui dépasse largement l'amitié ou l'attachement sincère. " Ne dis pas de bêtise, tu as bien quelqu'un à tes côtés à qui tu as confié tes sentiments ? Tu n'as donc pas besoin de moi au final. Et c'est bien dans un sens. " , je baisse un peu la tête et le regard, sentant une pointe de jalousie dans le creux de ma poitrine. Et puis je lui jette à nouveau un regard, cette fois ci, remplis d'incompréhension. " Tu me laisses ma liberté ? ... " , j'eux un léger rire nerveux, " Parce que tu penses que j'ai besoin de ton approbation pour être libre ? Comprends tu l'impact que tes mots ont ? Du sens que tu leurs portes, de la manière dont tu les utiles ? Suis-je ton esclave ? C'est ainsi que tu me vois ? " , c'est à chaque fois la même chose, un pas en avant pour dix pas en arrière ... " Javier ... tu le sais très bien, que je n'arriverai jamais à t'oublier ... à te laisser comme tu dis. Cette distance en est la conséquence. ... " , mon coeur s'emballa à la fois d'amour, de triste, de peine et de courage. Je retiens des sanglots plus important, plus fort, pour ne craquer à nouveau devant lui comme je l'ai déjà fait mais j'ai besoin de lui, qu'il comprenne, qu'il avait tout dans ces mains sans qu'il s'en rende compte. " Ca a toujours été toi, Baek-hyun, et ça le sera toujours. Mon cœur ne m'appartient plus depuis longtemps. Mais ce n'est pas une raison pour subir tout ça car malgré tout l'amour que je te porte, je suis incapable de continuer à te voir te détruire ... et ne ... ne pas être à moi. " (dit en Coréen) , c'est une première pour moi que d'afficher égoïstement ce dont j'ai envie, ce dont je ressens, ce que je désir car on m'a toujours appris à être humble et de ne pas faire passer ces envies en priorité. Mais il est ma faiblesse, mon talon d'Achille capable de briser tout, absolument tout ce que je suis.

Valentine — Måneskin
@Min-Ho Yoon

 fin Avril 2010

Javier se plaquait les mains sur le visage, secouant la tête pour refuser l’idée. Il ne l’avait pas abandonné, c’était le contraire. C’était Min-Ho qui avait décidé de partir. Si c’était vraiment ce qu’il disait alors pourquoi il se sentait aussi seul et désamparé sans lui. Il perdait tout ses repères, il retombait dans ses déboires, ses peurs. Il avait peur.

« Je l’ai fais parce que je me suis senti obligé ! » réfutait-il quand à avoir confié ses sentiments à quelqu’un. C’était dur pour Erin et bien sûr qu'elle lui manquait mais il lui avait dit parce qu'il avait l'impression qu'elle l'attendait. Ses sentiments pour elle sont sincères et toujours un peu là mais c’était tellement différent de Min-Ho. Si loin. Moins forts. Sa respiration était erratique.

Et alors qu’il pensait bien faire, qu’il pensait respecter un peu l’avis et les besoin de Min-Ho, le Serdaigle lui renvoyait ses paroles avec une cruauté sourde. Cela lui faisait mal, dans l’incompréhension totale. Ses bras lui en tombait et la bouche entrouverte, il restait un moment silencieux et le regard courroucé d’interrogation. Il avait l’impression de se noyer dans un océan d’émotions, de souvenir, de sentiments. Il n’avait pas sa place ici, il n’était qu’une merde, il ferait mieux de partir… Même ses parents n’étaient jamais là. Il s’enfermait dans ce terrible sentiment de n’être à sa place nulle part, de ne pas être capable d’aimer. Il en suffoquait presque, le coeur et le corps balançant entre les pleurs et la colère.

« Mais c’est ce que tu voulais ! C’est ce que tu m’as demandé ! Je comprends plus rien Min-Ho ! Je comprenais même pas de quoi tu voulais que je te libère si ce n’est de … moi. Le problème est là en fait ! » essayait-il de parler au-dessus de lui mais Min-Ho ne s’arrêtait pas, alors il n’allait pas au bout de sa pensée. Lui confier que s’il n’a jamais été capable d’assumer ses sentiments envers lui, de lui dire ou lui faire comprendre c’est parce qu’il … Il avait toujours eu ce sentiment de ne pas être assez bien pour lui, ni pour qui que ce soit, pas même pour lui même. Il s’est toujours rejeté et détester depuis tout petit.

Il avait tellement envie de lui dire à quel point il l’aimait mais il en était incapable. Même Erin l’avait eu qu’à demi-mot, mais parce que c’était plus facile… Lui… C’était un coup tout miser sur la table et espérer que le jeu était bon, risquer de simplement tout perdre… Et au final à tout garder, il avait aussi fini par le perdre. Contrairement à sa mère, il pensait que leur amitié était vouée à se briser à un moment où un autre. Tous, ils finiraient par partir et le laisser parce qu’il n’était pas assez asiatique, assez gentil, un assez bon fils, … et tout une montagne de chose qu’il s’était monté tout seul dans sa tête à cause du traitement qu’il a vécu à l’école et du mode de vie de ses parents toujours trop occupés par leur travail…

Puis les mots de Min-Ho le frappèrent en pleine tête, lui donnant presque un vertige, puis en plein coeur. Il s’était arrêter de saigner, de battre faiblement et à l’agonie. Il frappait si fort qu’il avait l’impression qu’il allait lui sortir de la poitrine, lui exploser les cotes, déchirer sa peau. Et pourtant, il l’avait porté comme une force extérieur jusqu’à Min-Ho. Il avait d’abord lentement tourné les talons et s’approchait de lui alors que Min-Ho, à peine tourné vers son camarade continuait de lui exposer ses propres sentiments. Il comprenait peut-être… Enfin ! Min-Ho en souffrait, il en souffrait de l’aimer et lui, il avait tant essayer de chasser cette idée qu’il en était devenu égoïste même avec lui.

Il a toujours été cet enfant capricieux à qui on avait tout donné, qui s’était tout pris gamin par les autres de son âge, alors oui mais pas avec Min-Ho. Il n’a jamais été suivis à ce propos, il s’est juste accroché à ce gamin qui lui avait tendu la main et offert le premier sourire dans cet école, bienveillant, sans jugement et le premier a qui il avait fait un sourire. Sa mère l’aimait mais elle en faisait des tonnes pour pas grand chose et quand il y avait des problèmes à l’école… Il disait seulement qu’on l’avait embêter et c’est pour ça qu’il avait frappé ses camarades. Des petits conflits, rien de si grave. Personne ne voulait le voir, ni même les professeurs qui défendaient bien sûr, comme les élèves, les gens ayant leur traits. Sa mère savait que ce n’était pas facile à l’école, elle ne savait seulement pas à quel point car Baek Hyun n’a jamais voulu en parler. Il ne fallait pas l’inquiéter et son père, il s’en foutait d’après son avis. Il avait demandé à Min-Ho de ne rien dire à ce propos. Ses parents avaient seulement fini par penser qu’il voulait juste jouer les rebelles comme son père et faisait regretter à ce dernier son absence. En arrivant ici, il penserait que ce serait plus facile parce qu’il avait des traits européens et l’Angleterre restait bien plus cosmopolite que le Japon ou la Corée… Mais non. Et dans un premier temps, c’est lui qui avait l’impression que Min-Ho l’avait abandonné, s’était fait si facilement des amis et avait préféré les autres. Il s’est accroché alors à la petite bouille revêche d’Erin, au minois fin d’Avery…

« …te voir te détruire ... et ne ... ne pas être à moi. »

Min-Ho finit à peine sa phrase que le corps du danseur classique le rencontrait avec force. Il lui avait attrapé le visage et coller ses lèvres sur sa bouche avec la même férocité. Il ne pouvait pas lui dire, mais peut-être lui faire comprendre. Est-ce qu’il pouvait sentir son coeur battre à tout rompre contre le sien, le besoin ardent de ce baiser et la passion de ses mains qui lui agrippait le visage comme s’il en dépendait de sa vie. Cette fois, il assumerait ce baiser, ces gestes. Il ne lui demanderait pas d’ignorer comme toutes les fois où il avait dérapé car ce fut juste plus fort que lui mais qu’il voulait retourner en arrière pour ne pas tout gâcher. Ce n’était pas non plus de ces petits smack tendre et complice qui s’échangeait. C’est toutes ces années de sentiments enfouis qu’il lui transmettait. Il se reculait, un peu tremblant, attendant de voir la réaction de Min-Ho, de seulement savoir s’il pouvait lui en réclamer un autre et continuer.

« Ça a toujours été toi aussi… Tout ces mecs que j’aligne c’est juste parce que je me l’autorise pas avec toi. Que c’était toi que je voulais embrasser, toucher, sentir contre ma peau… »
Il fit une pause pour reprendre un peu d’air, déglutissant. Ses lèvres avec un gout salé de larme. Il tenait toujours le visage de Min-Ho, posant son front contre le sien, fermant les yeux presque avec douleur.
« Mais regarde moi… Je te mérite pas. T’es la dernière personne que je veux bafouée et faire souffrir. Tu serais pas heureux avec moi. Je vais tout faire foiré comme d’habitude, je vais nous détruire. Je sais gérer quand on est pote mais pas au-delà. Je veux pas tout gâcher… » car incapable de s’aimer, comment pouvait-il aimer quelqu’un décemment.