Cette nuit allait être une nuit magnifique. Tout s'était aligné de sorte que ce soit l'observation des étoiles soit juste la plus unique possible. Le ciel ? Dégagé comme jamais, une météo parfait que je suivais depuis des jours et qui, fort heureusement, avait en effet bien suivit mes prévision pour donner la nuit la plus clair qu'on aurait pu espérer. Mais en plus dans le ciel ? C'était une période de l'année très particulière où certains astres s'alignaient de tel que cela offrait de nouveaux plans de vu sur la carte stellaire qui, peut être, me permettrait de voir des constellations rarement visible en temps normal. Mais en plus cet alignement était emprunt de magie, un phénomène dont j'avais longtemps parlé avec les centaures avant que les relations ne deviennent tendu avec les sorciers, me parlant de cette nuit considéré comme particulièrement puissante. D'après ce que l'on m'avait dit, c'était une nuit où, l'espace de quelques heures, on aurait l'impression que la lueur spatiale serait plus forte que jamais, permettant de lire dans les étoiles des présages à nul autre pareil. Alors oui, une très belle nuit qui me rendait particulièrement excité !

Alors autant le dire, sans surprise, je campais déjà dans la tour d'Astronomie depuis des heures. Le couvre feu ? Fort heureusement il était possible d'obtenir quelques dérogations dans le cadre de recherche astronomique et fort heureusement notre professeur était bien consciente du côté unique de cette nuit pour m'avoir permis d'obtenir mon autorisation ainsi que pour une autre personne. Car oui, jamais je n'allais profité de cette nuit sans Mabel ! J'avais bien entendu prévenu cette dernière ce midi... et ce matin... et le jour d'avant... tous les jours d'avant... depuis une semaine déjà ! L'invitant à me rejoindre dès qu'elle le pourrait tandis que moi ? J'installais le matériel.

Car oui, il y avait les télescopes de l'école ! Et ceux ci pouvaient parfois être bien plus puissant que ceux des élèves, du moins pour le grand télescope. Mais comparé à mon propre matériel ? De la pacotille ! J'en possédais d'une qualité amplement supérieur en plus d'avoir besoin de tout un tas d'autres appareils pour faire plus que juste observer les étoiles. Car oui, mon but s'étendait bien au delà de ça. Bien sûr j'avais la curiosité des astres et des phénomènes qui allaient se dérouler là haut et je ne comptais pas en manquer une miette, un appareil photo étant notamment intégré à mon télescope pour immortaliser ce que je pourrais bien observer là haut, des photos magique bien sûr. Mais voilà, dans une nuit comme celle ci, il y aurait sans doute moyen de capter quelque chose de... différent ! Je ne voulais pas croire qu'un tel phénomène soit comme une journée de non sortie parmi les êtres qui vivaient là haut et qu'aucun vaisseau ou autre créature stellaire ne serait en train de voguer sur les courants cosmiques. Non, ce serait même plutôt une raison de plus de sortir, de célébrer, de profiter du spectacle et je comptais bien réussir à capter l'attention d'au moins un d'entre eux là bas.

Avec moi j'avais donc tout un tas d'autre dispositifs, des appareils de conception surtout magique avec une touche d'inspiration des technologies moldus, me permettant d'établir le contact ou de recevoir les signaux qui pourraient parcourir les cieux. Notamment mon appareil de communication à très longue distance, aka le canon à lumière comme certains l'avaient surnommé alors qu'en soit ce n'était pas réellement un rayon lumineux qu'il envoyait mais... comprenant la comparaison ! Mais aussi une énorme parabole reliée à divers appareils comme une machine à écrire, un appareil à communication en morse, un sismographe, une radio ensorcelée, des tournes disques avec des disques vierges qui n'attendait que d'être gravé et une imprimante d'appareil photo magique en cas de réception de message sous forme d'images. Alors autant vous dire que très vite, la plateforme d'observation que j'avais choisi, commençait à ressembler à une base de la NASA version magique. Il y avait mon télescope au centre qui après quelques modification ferait rougir le grand télescope de l'école, la canon à lumière, la parabole, tous les appareils auquel elle était reliée par des câbles s'alignant le long de la rambarde comme un énorme ordinateur mais version sorcier et moi qui faisait tous mes réglages, attendant que la nuit ne tombe totalement et que Mabel me rejoigne.

« Qu’est-ce que tu fais ici ? » Mabel redresse son regard vers la rouquine qui lui parle. « C’est pas ce soir que vous deviez aller à la tour d’astronomie ?  »

Ah, merde. C’est habituel qu’elle soit en retard. Le temps défile sans que son esprit ne s’y raccroche. Mabel n’a pas vu les jours passés, ni les heures passées depuis la proposition. Elle se redresse du fauteuil presque aussitôt, brûlée, craignant un retard qui ne pose trop de soucis à Ivy. Ce n’est d’ailleurs pas pour autant qu’elle presse le pas : craignant trop de tomber dans les escaliers où une autre bêtise dans le genre qui lui coûterait la vie. La sorcière ne savait pas vraiment bien en quoi ça consistait. Faut dire que si Ivy le lui avait expliqué, elle avait oublié la plupart. Son cerveau avait des tas de trous où s’échappaient la plupart des informations, même si elle tentait de les graver dans son esprit.
Le spectacle qui l’entoure est déjà splendide. Sous la coupe des étoiles, Mabel n’a pas l’habitude de sortir aussi tard. Mais dans la salle commune de sa maison, c’est pas rare qu’elle se mette dans un des fauteuils et qu’elle porte attention à la fenêtre pour observer les cieux. Elle se sent d’ailleurs brusquement minuscule en observant les lieux, bloquée dans ce monde qui l’entoure et qui grouillait probablement de milles civilisations. Ce n’était pas pour rien qu’elle s’entendait aussi bien avec Iv, passant parfois des heures autour d’une tasse de thé, leurs corps empêtrés dans des poufs, puis à papoter jusqu'à pas d’heure. Le silence d’Ivy était toujours réconfortant, comme un second souffle à son propre esprit en constante ébullition. Lorsqu’elle avait l’impression d’être au bord d’exploser, d’être proche d’un gouffre dans lequel elle manquait trop souvent de se jeter, elle préférait sa compagnie et son introversion.

Son regard se glisse vers sa silhouette à peine visible dans cette pénombre incisive. Seule sa peau laiteuse ressort, lui faisant l’effet d’un fantôme oublié qui hantait la tour d’astronomie. Mabel finit par s’approcher, prêtant un coup d'œil très bref aux machines. La technologie sorcière était bien une des choses qui la dépassiat, se tournant vers une magie plus primaire, bien incapable de comprendre la complexité de ses gadgets. « J’suis en retard. Désolé… » C’était habituel chez Mabel. Ivy n’avait probablement pas été bien surpris de ne pas la voir arriver à l’heure prévue. Il lui fallait définitivement une montre sorcière lui rappelant dans les moindres détails où elle devait aller et à telle heure. Bien souvent elle suivait les jumelles pour les cours… mais le reste elle galérait pour se tenir à l’heure à un endroit où on l’avait convié. Sa vie se rythmait au fruit de nombreux hasards au final, puisqu’elle mettait un bon nombre de lapins en oubliant bêtement.

Mabel se racle un brin la gorgée, visiblement embêtée par les soucis causés, peinant à parler trop fort avec cette nuit qui se remplissait peu à peu. Elle avait l’impression d’être dans une réunion secrète, même si tout était accepté par l’école.  Mais elle craignait de réveiller des esprits, ou la colère des lwa. « J’ai rien loupé ? » Histoire de pas être venue pour rien, elle craignait que ça soit le cas. Bwarf c’était pas trop grave, il y aurait une prochaine fois. Mais Mabel avait peur qu’il ne prenne trop à coeur son retard.

Mabel ? En retard ? Je prenais un air choqué face à ma camarade, une main posé contre ma poitrine, avant de lui afficher le plus grand et le plus radieux des sourires, presque capable d'illuminer cette nuit. Car non, bien sûr que ce n'était pas grave, que je m'en doutais aussi, ce n'était pas bien important, du moment qu'au final on passait du temps ensembles. Je secouais donc la tête avant de dire « Tu te doute bien qu'à force je te donne rendez vous largement en avance, juste au cas où. » ricanant quelque peu, m'étant fait depuis le temps à ce manque de ponctualité qui m'amusait plus qu'autre chose. Avais-je notamment noté la longueur de ses retards petits à petits pour voir si j'arrivais à en tirer un certain patern ? A peine ! « Déstresse sérieux, j'ai l'impression que tu vas éclaté tellement tu te mets la pression. » riant encore, pouvant lire dans ses yeux à quel point elle se sentait mal alors que vraiment, il n'y avait pas lieux d'être.

Mon regard s'était alors tourné vers les étoiles, ces dernières brillant plus que jamais, bien que ce que je comptais observer n'était pas encore en place, ou du moins se mettait en place lentement, pas encore à son apogée « Ne t'en fais pas, il y a encore un peu de temps devant nous. Et même si tu étais arrivé après le début, ça va durer quasiment toute la nuit, il n'y a pas à s'en faire. C'est si tu t'en étais rappelé demain qu'on aurait été quelque peu dans la merde. » riant encore avant de me tourner vers Mabel « T'étais déjà dans le lit quand ça t'a frappé ? Ou je le dois encore à quelqu'un de t'avoir servit de mémoire ? Ou alors... aurais-je réussit ? Ai-je enfin réussit à me connecter à ton esprit et à t'y envoyer un message ? Tu as entendu mon appel, c'est ça ? » posant mes doigts sur mes tempes et tirant une grimace l'air de dire que je me concentrait très fort pour lui envoyer un message mentale, un qui disait en boucle : Viens Mabel, je t'attends. Encore un rire ensuite, un immense sourire alors que je retirais mes doigts et me redressais avant de demander « Alors ? Tu m'as entendu ? Tu as compris ce que je t'ai dit ? » comme ci j'étais sérieux, comme ci ça pouvait marcher si simplement, même si l'idée me faisait clairement très envie.

Un petit signal sonore aux teintes surnaturelles se fit ensuite entendre du côté de mes appareillage, un cristal se mettant à briller sur une des consoles magiques qui me servait à faire mes réglages. Je m'approchais alors, faisant glisser mes doigts sur la surface lisse, des lignes magiques se traçant et disparaissant au fur et à mesure, faisant tourner des cadrans et se déplacer des glyphes, alimentant divers cristaux ici et là qui s'illuminait les un après les autres en s'entourant de cercles magiques. « Pardon, il fallait que je finisse de calibrer ça. Mais au moins maintenant, quand le phénomène astrale aura commencé, ça devrait s'activer tout seul. Il reste environ... » je levais mon bras, observant la demi douzaine de montre sur mon avant bras, toute à des horaires que moi seul comprenait, parfois dans des langages tout aussi mystérieux pour les autres que moi « 38 minutes... ça te dit de manger un truc ? J'ai ramené plein de sandwichs et autre pour qu'on puisse se poser. » mon énorme sourire, toujours, tirant le panier qui était caché entre tous mes appareils. Car au final c'était pour ça aussi que j'avais fait venir Mabel, juste pour passer un bon moment ensembles, admirer la beauté de l'espace et des phénomènes qui se déroulaient là haut si loin ensembles, profitant du merveilleux de ces moments tandis que mes inventions faisaient le reste. « Puis comme ça ça te laissera le temps de me raconter les dernières nouvelles. Parait que tu colles pas mal un quatrième année. Car oui, je sais ! Je vois tout depuis mon perchoir. » un air espiègle se faisant sur mon visage.

Son souffle reprend un peu de vivacité maintenant qu’elle est arrivée. Le poids sur ses épaules s’efface doucement, s’effrite comme s’il n’avait jamais existé. Elle lâche même un petit rire permissif lorsqu’il affirme qu’il lui avait réclamé sa présence plus tôt que nécessaire. Ouais, un mal pour un bien. « D’accord, c’est hyper smart… Tu me connais définitivement trop bien… Mais non, quelqu’un m’a prévenu. Heureusement que j’lui en avais parlé… » Mabel se sentait toujours en phase avec la nature : louper ça aurait été douloureux. Bon, elle s’en serait remis très rapidement. « J’ai demandé aux jumelles de m’apprendre à faire de la télépathie… mais nop, ça ne marche toujours pas. » Antonia et Hildegarde finissaient toujours la phrase de l’une et l’autre. Un pouvoir qu’elle avait encore du mal à comprendre et qu’elle pouvait à peine effleurer, surtout depuis que l’une d’entre elle avait approuvé qu’elles faisaient bel et bien de la télépathie. Elle rit lorsqu’il met ses doigts sur ses tempes, ne tardant pas à bêtement l’imiter en fronçant des sourcils en espérant que la communication passe. Mais rien. Mabel se redresse avant d’avouer de son habituelle voix grave :  « Et j’suis pas certaine que j’aimerais t’entendre constamment dans mon crâne… j’ai pas envie de finir comme mon frère… Il entend des voix et il passe son temps à parler tout seul comme un con. » M’enfin, ça serait sacrément pratique. Surtout pour ce genre de situations.

Ses yeux brillent un peu, un éclat un peu fugace, presque amusée. Mabel était pas la plus douée pour faire les connexions, généralement elle planait complètement et se laissait vaguer. Mais l’invitation pour voir les cieux exploser sous leurs yeux, de la bouffe dans un petit panier… vraiment, ça ressemblait beaucoup trop à un date. L’innocence du vaurien au visage constellé était attachante ; la sorcière secoue brièvement la tête histoire de faire disparaître l’élan de nostalgie qui creusait sa poitrine. Ivy était romantique à son insu. Heureusement qu'elle savait qu’il n’aimait que les hommes, au moins ça lui permettait de pas s'faire d’idées. « Putain, Ivy… t’es un homme à marier. » Son sourire se défait un brin à l’évocation des sandwich, un frisson dévastateur venant se glisser le long de sa colonne vertébrale. Mabel déteste rentrer en contact avec des choses qui ont touchés quelqu’un d’autre qu’elle. Pas à cause de l’hygiène… mais parce que les gens avaient le don de laisser toutes leurs émotions parfois dans des objets si futiles. Suffisait que Ivy les ait fait en pensant à quelque chose d’infiniment triste pour que Mabel soit capable de lire sa mort. S’il y en a bien une qu’elle ne voulait pas voir, c’était bien celle de cet ange qui par sa peau laiteuse, semblait déjà beaucoup trop proche de la mort : comme s’il n’était qu’un fantôme énigmatique. Alors, Mabel sort ses gants et les enfile avant de prendre un des sandwichs, ça devrait passer : elle testait de nouvelles choses. « Tu vois, ça… c’est le parfait rendez-vous. Vraiment, t’as envie de conclure faut faire ça. ET hop, à poil sous les étoiles. »

Un quatrième année ? Ses sourcils se froncent alors qu’elle fait apparaître une couverture sur le sol pour qu’ils puissent s’y asseoir.  Un quatrième année… faut dire qu’elle côtoyait pas grand monde. Si bien que le seul auquel elle pensait, c’était Daniel. « Ouais, c’est mon futur mec, il est juste pas encore au courant. » Qu’elle lâche simplement, peut-être par désespoir, ou parce qu’elle avait cette manie à rester accrochée aux idées qui lui venait. Mais c’était… la seule idée viable pour ne pas finir infiniment seule. Ouais, ça semblait à ses yeux plus simple de se coltiner jusqu’à la fin de sa vie un inconnu plutôt que d'apprendre à gérer son pouvoir. « Nan en vrai c'est juste… qu’il m’aide pour mon frère, avec sa malédiction. Il est capable de voyager dans le temps. » S’il y avait bien quelqu’un capable de croire des théories extravagantes, c’était définitivement Ivy. Voilà des faits qui alimenteraient ses douces théories. « Je lui ai mis la main dessus parce que j’arrive pas à voir sa mort. Vraiment, il est insondable. On a fait quelques tests mais on suppose que c’est à cause de ses sauts trop nombreux dans le temps. »