L'enfance est un livre d'innocence.

Comme pour quasiment tous les enfants, la naissance de Ackley fut le merveilleux évènement que ses parents attendaient avec impatience. Le cœur gonflé de fierté les jeunes parents ont toujours admiré ce don du ciel qui leur avait été offert. Amour, tendresse et bienveillance ont toujours régné au sein du foyer Bridge, que ce soit avec un enfant ou 4, même à l’heure actuelle la petite famille suit toujours les chemins joliment pavés d’une vie de famille tranquille.

Quand bien même leur fils ainé eut toujours été une brute qui préférait envoyer voler les cubes en bois au lieu de les faire rentrer dans les formes adéquates, son caractère un peu abrupt ne fut jamais source de différenciation avec ses frères et sœurs. Au contraire, le sens des responsabilités a été confié très tôt au bambin bouclé quand à a peine plus d’un an, une jolie petite sœur vint agrandir le foyer. Tu es grand frère maintenant, des mots complexes pour un enfant si jeune. Pourtant, c’était avec plaisir qu’à la maternelle le petit garçon prenait toujours soin à vérifier que personne n’embêtait SA sœur. Personne n’avait tenté de voler à la petite sa brique de lait ou sa compote sans s’exposer aux remontrances de l’ainé. Un comportement nullement sanctionné par ses parents, quoi de plus mignon que de voir ce petit bout de chou frisé tenir sa petite sœur contre lui en menaçant les autres gamins avec un pot de pâte à modeler ?

Certains magazines sorciers sur la maternité prônaient l’éducation à la dure pour un véritable héritier certifié, quand d’autres papiers moldu étaient plus portés sur l’écoute des Besoins infantiles. Martha et Ethan Bridge n’utilisaient cette littérature pour alimenter leur feu de cheminée, préférant faire grandir leurs enfants avec leurs propres priorités. Ackley n’avait pas un nom à porter au sommet d’une tour d’ivoire. Briller en société n’avait aucune importance, son sang n’était, comme le disait certains puristes- pas pur. Il n’avait pas non plus à ramener les meilleures des notes, sa sœur Myrna le faisait pour deux. Il se devait d’être un garçon plein de vie et solaire, cela suffisait amplement à combler ses parents. Peut-être aurait il fallut rectifier le tir quand la maitresse avait prévenu qu’Ackley avait enfermé un gosse dans un placard et avait fait manger ses dessins à un autre car les deux s’étaient permis de faire une remarque désobligeante sur son petit frère qui pleurait pour sa première année d’école. Mais ce ne fut pas le cas, pas plus quand Monsieur et Madame Bridge furent convoqués car leur rejeton avait cassé le nez de 3 plus grands en CM1. A la place, pour canaliser toute cette énergie, le garçonnet avait été inscrit à plusieurs clubs de sport.

Entre match de rugby, de soft-ball et cours de karaté et boxe, le Turbulent développait rapidement une appétence pour tout ce qui pouvait lui permettre de se défouler. Néanmoins, son caractère trop impulsif ne se domptait pas, un simple regard ou mot de travers à un de ses frères ou sœurs suffisait à faire tourner son sang dans ses veines et une bagarre éclatait forcément. Son père, bien que particulièrement ravi de présenter son ainé comme un vrai petit protecteur, se surprenait parfois à regretter le manque d'apparition des pouvoirs de son fils. Pour lui l’école moldue ne lui convenait pas, seul le monde magique serait apte à lui offrir ce dont il avait besoin : le frisson et la sagesse de l’utilisation de ma magie. Or à 10 ans, toujours rien, ni sous le coup d'une émotion trop forte ni en essayant de l’intéresser à l'art des potions. Les plantes n’éveillait en lui aucun intérêt, quand à ses coups de sang, l'enfant semblait avoir apprit à les faire passer assez rapidement une fois l'impulsion ayant pu parler.

Sagesse était un bien grand mot. Trop rempli d’espoir. Son père aurait dû le savoir, lui qui connaissait son fils par cœur. La lettre de Poudlard déposée par hibou, alors que son rejeton n’avait rien fait exploser par hasard, ne déclenchait pas l’euphorie attendue par ce dernier. Il prétextait que ses copains –car il en avait, des petits tortionnaires comme lui- allaient lui manquer, que sa sœur ne saurait pas se débrouiller seule et que le dernier de la fratrie n’était pas apte à vivre sans lui. Que des brides d’espoir à son utilité pour les plus jeunes qu’on lui avait toujours demandé –avec des sous entendus- de protéger. Ses revendications n’obtinrent que des sourires tendres de sa mère et un ébouriffage de tignasse de la part de son père quand sous l’effet de la colère le pichet d’eau sur la table valdingua au sol -trempant le doudou du petit dernier. Tu vois, tu te sentiras bien là bas. Aucun choix ne lui était laissé, qu’importait son cœur brisé de la séparation avec ses amis Tu t’en feras d’autres à Poudlard, qu’importait que Myrna doive faire sa dernière année de primaire seule Ne t’en fais pas tout ira bien Et sa valise finalement bouclée finit par être un jour à marquer d’une croix rouge sur le calendrier : ce fut la première fois que sa bonne humeur contagieuse n’arriva pas à s’exprimer, même sur le quai 9 ¾.

Adolescence est le temps où il faut choisir.

Dire que Pourdlard fut une révélation serait parfaitement exagéré. Le Quidditch et les cours de vol, eux, par contre, méritent parfaitement cet adjectif. Et même, ce serait peu dire. Si gamin, Ackley appréciait le sport de manière générale, c’était toujours pour apprendre à se contrôler. Alors que ses performances de vol en première année étaient clairement pour briller –involontairement- face aux autres moins doués. A passer d’une petite réputation de doué en balais à type qu’il ne fallait pas embêter, un seul pas de plus était nécessaire. Il suffisait de « choisir » les bons compagnons, la bonne clique avec qui trainer, et surtout ne rien changer des habitudes de l’enfance.

Grace aux aléas de la répartition et de la distribution des dortoirs, Ackley prit ses aises très rapidement au château. Des nouveaux potes, dont un avec qui trainer tout le temps, partout, à chaque instant. Un peu comme à chaque fois, impossible de dire ce qui a fait que le petit bouclé s’est rapproché d’un autre plus particulièrement- malgré une tendance à apprécier les camarades impulsifs comme lui. Le temps lui a juste permis de finir cul et chemise avec un sang-pur prénommé Balthazar ( @Balthazar Rowell ). Ce dernier, assez doué en tout, ne ressemblait pas à ces premiers de la classe des jeunes années, au contraire même, il semblait apprécier son côté bourru coincé dans sa couche de jovialité sans jamais se moquer. De quoi faire de lui  son âme sœur fraternelle. Il y'avait Claude aussi, doué en sport, qui ne s'était certainement pas rapproché pour les talents d'Ackley en Quidditch mais que ce dernier considérait tout de même pour son charisme de Leader-né. Outre le fait qu'il aurait été mal de vu de ne pas s'entendre avec son capitaine d'équipe, c'était devenu, lui aussi un ami de Balthazar, alors il l'appréciait d'autant qu'il reconnaissait sa franche camaraderie et son esprit d'équipe.

Des jaloux diraient que Ackley était devenu l’homme de main de l’héritier Rowell avec les années. Mais loin de prendre ça pour prendre un reproche, l’impétueux Gryffondor en était fier. D'autant que la connivence et la complicité entre les deux garçon n'était pas à démonter. Rapidement ils se sont entendu comme larrons en foire, surement à cause de leurs ressemblances et leurs différences étrangement appréciables. Inspirer de concert l’admiration et le respect était particulièrement considérable, au point de se laisser glisser facilement sur une pente descendante.  Si avec sa bonne humeur et sa facilité à venir en aide à ceux de sa maison il était au mieux excusé pour ses écarts par certains de ses camarades, il était relativement impossible d’oublier sa fâcheuse habitude à régler ses comptes à la force de ses poings. Sa réputation d’idiot fleurit fort rapidement. Une chose qu’il aurait voulu éviter, mais qu’il prit soin de faire semblant d’ignorer. Pour autant, à réagir au quart de tour, compliqué de faire changer la vision des autres sur lui.

Peut-être aurait-il dû -et pu- faire plus d’effort et réviser plus fort une fois sa relation avec Aurora ( @Aurora Magnus) débuté. Sortir avec une Serdaigle pouvait remettre du plomb dans la cervelle à n’importe quel amoureux, mais la belle était du genre discrète et calme ne cherchant pas à le changer. Aussi, rester un gars dans un groupe de mecs semblable à une meute de loups Alpha lui convenait parfaitement. D’autant que le plus important avait toujours été la loyauté aux potes, qu’importait ce que les autres disaient ou pensaient. A la vie à la mort comme on disait, mais que pour Balthazar, les autres ce n'était pas vraiment pareil. Il y’en avait qu’il avait du mal à supporter, sans trop savoir pourquoi. Certainement son instinct primaire qui lui soufflait que ce Ryland ( @Ryland Beresford)  n’était pas net, en dehors de sa cravate verte et argent, ou alors c’était car le Serpentard avait réussi à faire naitre en la belle assurance d’Ackley une fissure où germait un sentiment d’abandon douloureux. Balthazar trainait trop avec lui, comme envouté. Cette période avait été compliquée à vivre et restait encore dans un coin de sa caboche, silencieusement enfermée, se contentant de garder un œil sur le jumeau irritant Beresford.

N’ayant trouvé utile de parler de ses diverses faiblesses à Balthazar, Ackley à toujours eu pour habitude de garder pour lui cette impression de ne pas être à la hauteur pour l’héritier. S’efforcer à rester au niveau pour ne pas lui faire ombrage était aussi important que donner son avis à Aurora sur ses nouvelles créations pâtissières –aussi étrange furent elles. Aussi n’a-t-il jamais évoqué sa honte profonde d’avoir redoublé à cause de sa chute lors de son dernier match de quidditch en 4ème année. Pourtant, il aurait été simple d’expliquer, à ceux qui se moquaient, que ses piètres capacités magiques n’étaient pas en cause, et que s’il voulait il pouvait demander des cours de soutien à son adorable petite amie. Mais le sentiment d’infériorité grandissait progressivement sans qu’il ne le comprenne, comme quand il rendait visite à Balthazar dans sa luxueuse demeure, aussi se murait-il continuellement derrière le masque de l’humeur joyeuse éternelle et la valse des poings (quand l'irritation était trop forte). Un comportement qui ne lui apportera certainement rien de bon, mais à 15ans il était extrêmement compliqué d’avoir le recul suffisant pour se dire que de l’aide était nécessaire même quand les cauchemars restaient récurrents.

La simplicité (ou stupidité) avec laquelle Ackley avait toujours évolué s’effritait à mesure que cette seconde 4ème année se déroulait. Se retrouvant dans la même promotion que sa sœur, coupé de son groupe usuel commençait à se mêler à ses nuits déjà agitées par les séquelles de ses blessures. Entre chutes éternelles dans le vide et pointage de doigt par l’intégralité de sa classe, les songes du rouge et or étaient bien loin de ceux d’avant. Les nuits ponctuées d’éveil en sueur le faisaient paraitre plus ronchon qu’à l’accoutumer pour les malheureux qu’il pouvait croiser dans la salle commune et qu’il envoyait lui chercher de quoi grignoter en cuisine. L’incapacité de remonter sur un balai le rendait plus virulent envers ceux qui débutaient le vol, les secouant un peu trop violemment alors qu’il se voulait aidant. Aucun des petits n’osaient le faire remarquait, estimant qu’il s’était peut-être disputé avec Balthazar ou Aurora et que les choses finiraient par passer. Mais rien n’y faisait, les soirs où la solitude avait eu un peu trop frappait dans la journée ponctuait indéniablement le jeune homme de terreurs nocturnes vibrantes. Et à mesure que le temps passait, il devenait compliquer de sourire à la clique en disant qu’un stupide fléreur avait passé son temps à le réveiller la nuit, ou que Peeves passait son temps à le chatouiller en plein sommeil. Et pas dit que continuer à se faire fournir (avec persuasion de menaces) des potions pour se requinquer serait efficace bien longtemps. Par contre, à aucun instant ne lui viendrait l’instant d’en parler à Balthazar, impossible de passer pour inutile à ses yeux, ce serait bien pire que la mort.