Elizabeth, ou Beth, comme la nomme les enfants, est née par un jour de printemps, au début du mois de mai quand naissent les petites fleurs. Elle est née d’un père et d’une mère qui l’accueillirent comme tous les miracles du printemps, avec amour et tendresse. Malheureusement, la fillette avait à-peine quelques mois quand ses parents décédèrent des suites d’une longue maladie. La fillette fut recueillie par les services sociaux qui confièrent le bébé à une famille d’accueil. Les premières années, elle grandit, joua, rêva comme toutes les petites filles de son âge.

Mais la famille qui l’avait recueillie s’agrandit et Beth commença à être sollicitée pour garder les petits, les soigner, pour aider à la cuisine, au ménage. A cinq ans, elle commença donc à apprendre comment on faisait les choses, sous la houlette de sa tutrice. Elle avait peur de son époux, qui était un homme dur et sévère qui intimidait fortement la petite fille, se fâchant chaque fois qu’elle commettait une étourderie. Il a brutalisait quand il avait trop bu, et lui faisait payer ses fautes prétendues. Elle se réfugiait dans les livres qu’elle dénichait dans la maison pour oublier sa peur.

Quand elle eut sept ans, le père décéda lors d'une bagarre entre lui et un autre ivrogne. Son épouse, effondrée, quitta l’Angleterre. Beth se crut bonne pour l’orphelinat, mais les services sociaux lui trouvèrent une famille pour l’accueillir à nouveau, qui par une coïncidence, avait plusieurs enfants très jeunes. La fillette se retrouva donc à prendre soin d’enfants et aider à la maison, mais cette fois, sans la peur d’un homme, l’époux de sa nouvelle famille étant doux et gentil. Mieux encore, elle découvrit dans une des pièces un vieux piano, sur lequel elle fut autorisée à pianoter entre deux moments de travail.

Ce fut une véritable révélation pour Beth. Naturellement, elle parvint à tirer du piano de mélodieux sons. Incapable de lire une partition, elle parvint pourtant à reconstituer certaines mélodies entendues par ailleurs. Le père de la famille s’aperçut de son don et lui apprit à lire une partition. Beth n’était toujours pas capable de faire des choses très complexes mais elle avait au moins les bases de la musique qu’elle travaillait dans son coin.

Durant l’été de sa onzième année, la fillette reçut la visite d’un membre de l’équipe de Poudlard qui lui apprit qu’elle était une sorcière et qu’elle était inscrite à Poudlard pour y faire ses études. L’enfant, qui s’était toujours crue insignifiante et quelconque, eut du mal à croire qu’elle possédait des pouvoirs magiques, mais quand elle fut emmenée à Londres pour ses courses, à l’aide de la bourse prévue pour les orphelins, elle fut émerveillée par le chemin de Traverse. Bien entendu, il n’y eut pas de place pour la fantaisie dans ses achats mais ses livres de classe représentèrent à eux seuls un trésor pour l’enfant.

Quand elle fut de retour à la maison, Elizabeth reçut un nouveau choc. Celle qui l’avait accueillie lui signifia qu’elle ne voulait pas d’une petite sorcière anormale chez elle. Beth se retrouva donc seule, avec ses affaires à attendre que l’employé des services sociaux vienne la chercher. Incapable de supporter cette nouvelle fracture, elle n’attendit pas et fuit dans les rues de Canturbury.
Elle trouva refuge sur un banc public, dans un parc, où elle se mit à pleurer. Elle fut trouvée par un petit garçon de son âge, Nicolas Lorist, qui lui trouva l’air triste et fatiguée. Il était tellement gentil que la fillette en fut émue et lui avoua être seule au monde. Nicolas la ramena aussitôt à sa mère. Madame Lorist n’adopta évidemment pas la fillette. En revanche, elle avertit les services sociaux et dans les heures qui suivirent, Beth fut admise dans un orphelinat de Londres, avec un sermon pour ne pas avoir attendu bien sagement chez sa famille d’accueil. Dans les semaines qui suivirent, elle se familiarisa avec les habitudes et fit la connaissance des grands et des plus jeunes, petits dont elle s’occupa rapidement, forte de son expérience.

Durant ces quelques semaines, l’orphelinat se retrouva au centre d’une mystérieuse affaire dont les enfants ne connurent rien, mais qui valut à Beth une nouvelle rencontre. Alors qu’elle jouait sur le piano de la Salle Commune de l’orphelinat, elle fit la connaissance de Thunder Wood, venue ici pour régler une affaire privée et qui avait été attirée par le son de son jeu. Etonnée à l’idée qu’une enfant si jeune ait un tel don, elle avait échangé un instant avec elle, avant de disparaître. Beth ne la revit jamais, mais elle n’oublia pas cette femme étrange avec qui elle avait parlé de musique.

Elle fut accompagnée à Londres, le jour de son départ pour Poudlard et retrouva dans le Poudlard Express son sauveur Nicolas, qui lui avait fait la surprise de lui apporter un cadeau. Un adorable petit chaton, que la fillette baptisa aussitôt Mozart. Mozart s’avoua un chaton remuant et dynamique, qui n’avait pas son pareil pour faire rire Beth, mais qui n’hésitait jamais à venir ronronner tout contre elle, chaque soir avant de s’endormir.

A Poudlard, Beth passa d’excellents moments, d’abord avec Nicolas, puisqu’il était le seul en qui elle avait une totale confiance, puis avec d’autres, qui parvinrent à se rapprocher de cette jeune fille qui préférait généralement la compagnie d’un livre ou d’un instrument de musique à celle des gens. On la retrouvait facilement à la bibliothèque ou dans la salle de musique, sur le piano. D’autant que les personnes de l’orphelinat ayant appris son don pour la musique, la fillette s’était vu offrir des cours de musique pendant les étés qu’elle passait là-bas, pour son plus grand plaisir.

Il y a environ un an au mois de janvier, l'un de ses camarades s'était montré un peu trop déterminé à l'avoir pour lui. Fort heureusement, Nicolas intervint. Ce fut de cette façon que Beth comprit les sentiments qui l'animaient pour ce jeune homme fidèle qui l'avait toujours épaulée. A-partir de ce jour-là, ils ne se quittèrent plus. Aujourd’hui en cinquième année, la jeune fille vit pour sa musique, ses livres, et les enfants dont elle s’occupe parfois, et s’entoure d’amis fidèles.