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 8 mai 2010 - Les ailes brisées.

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Edgar Rowell

3ème année
Edgar Rowell
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Nature du Sang et Ascendance : Sang-pur
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Message(# lien) Sujet: 8 mai 2010 - Les ailes brisées. 8 mai 2010 - Les ailes brisées. Empty04.04.24 14:11

@Astrée Herrera

Une semaine, même un peu plus, et toujours aucun changement. Le ramoneur continuait son travail, progressivement, avec un soin tout à fait particulier pour extraire chaque trace de poison qui aurait pu persister dans le corps d'Edgar. Les buvards étaient remplacés deux fois par jour par les infirmières de service, afin d'éviter toute contamination ou infection. Skylar regardait le procédé d'un œil fixe, imperturbable, et se surprenant elle-même qu'après deux jours, la vue de ces ignobles créatures enfonçant leurs crocs dans la peau de son fils ne cesse de la troubler. Elle en avait vu beaucoup, Skylar, dans son enfance et en grandissant. Ainsi, elle était capable de s'adapter à grand nombre de situations, à passer outre ses sentiments personnels pour continuer sa route. Mais aujourd'hui, elle se demandait ce que cela faisait d'elle. Etait-elle une bonne mère si elle avait cette force qui lui permettait de ne plus être atteinte par le violent traitement apporté à son fils. Aurait-elle été ainsi devant Oscar, son dernier ? Ou Balthazar, son premier, et son préféré, son fils prodige ? Elle évitait ces pensées, s'évertuant à oublier que oui, elle avait une hiérarchie de ses enfants. Et que oui, quand bien même elle détestait cette situation, elle préférait encore qu'Edgar soit sur ce lit, à la place de son ainé.

Après une semaine, les soins avaient semblé moins urgents, plus monotones même. L'urgence était passée. Un autre patient avait même fini par être placé dans la chambre, dans un état de fatigue intense. Skylar le regarda, mais ne lui parla pas. Toute son attention étant tournée vers son enfant. Edmond avait apparemment discuté avec la famille de ce patient, de simples politesses, ces moments où les familles de patients partageaient une expérience similaire, et pouvaient ainsi se confier à l'autre.

Edgar ne se réveillait pas, et à présent, des tuyaux avaient été ajoutés pour le nourrir et l'aider à ses besoins les plus basiques. Les docteurs et les médecins ignoraient quand il se réveillerait, s'il se réveillait. Certains craignaient qu'il n'ait endommagé son organisme à quel point qu'il n'avait plus l'énergie pour se réveiller. D'autres pensaient que peut-être, le système nerveux en avait pris un coup. Les plus optimistes laissaient entendre que ce n'était qu'une question de temps, que ce réveil, justement, dépendait de l'envie du garçon de revenir au monde, d'avoir la force d'ouvrir les yeux. Mais Skylar, elle, en un seul regard avec son mari à cette annonce, eut une mine dépitée. Force ? Ce n'était clairement pas un terme qu'elle emploierait pour désigner son fils. Si le réveil ne dépendait que du mental d'Edgar, alors ses parents avaient du souci à se faire.

Les jours passaient, et Skylar ne quittait que rarement le chevet de son fils, restant à ses côtés, sa main dans la sienne. Parfois, elle finissait, épuisée, par s'endormir, la tête sur la couchette, rêvant parfois qu'à son réveil, Edgar aurait ouvert les yeux. D'autres songes lui faisaient croire également tout le contraire, qu'à son réveil, ce serait fini, que les médecins lui annonceraient que le combat était perdu. Des rêves qui laissaient entendre que oui, cette longue attente creusait dans l'énergie de la mère, qui ignorait combien de temps elle tiendrait ici. Une semaine de plus ? Un mois ? Une année ? Quand serait le jour où elle accepterait que son fils ne se réveillerait pas et que sa présence était obsolète, et qu'elle devrait s'en aller, retourner à la vie, sa vie. Retourner au Ministère, reprendre ses dossiers laissés en suspens. Elle avait tout mis en suspens en vérité. Son mari, ses autres enfants, ses relations, son travail, tout pour rester au chevet d'Edgar. La vérité était que la situation était à présent immobile, sans aucune progression, et que non, ce ne serait résolu en deux, trois jours seulement.

Pourtant, cette nuit là, le vœu de Skylar serait exaucé. L'état d'Edgar évoluerait dans un sens, mais peut-être pas celui escompté.

Hrp : Je t'envoie un petit MP Astrée.
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Astrée Herrera

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Astrée Herrera
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Message(# lien) Sujet: Re: 8 mai 2010 - Les ailes brisées. 8 mai 2010 - Les ailes brisées. Empty07.04.24 19:29

Paul était un jeune infirmier du service. Rondouillet, le sourire bien rare : c’était un intellectuel souvent plongé dans son monde, à qui on affublait souvent de la froideur. Ses gestes étaient toujours concis mais précis : et il avait un regard presque méprisant derrière ses lunettes carrées. Il parlait souvent mal aux aide-soignants, parce que voyez-vous, il jugeait qu’ils avaient un niveau inférieur du sien. Quant aux médicomages, au lieu de les considérer comme des dieux tout pensants comme on pourrait le penser, il les dénigrait ouvertement en affirmant qu’ils n’y connaissaient rien parce qu’ils ne voyaient que très peu les patients. Paul ne faisait que des nuits. Il aimait ça : c’était plus calme, et il n’avait pas besoin d’être sociable avec ses autres collègues puisqu’ils étaient en effectifs réduits. Et puis, il n’avait pas tellement à parler avec les patients à des heures pareilles. Les constantes des patients à surveiller étaient régulièrement prises : un sortilège les reliait à un parchemin qui changeait de couleurs en fonction des battements, de la tension et la saturation. Vert quand tout allait bien. Jaune en cas de fibrillation ventriculaires, ou plus spécifiquement : arrêt cardiaque pouvant être fatidique.

Et en voyant que celui du jeune Edgar était jaune, Paul sent des gouttes de sueur sur son front. Il rêvait d’une soirée calme où il pourrait déguster son yaourt devant un petit bouquin : au lieu de ça, il savait que la journée serait longue, très longue. L’infirmier fait apparaître un patronus : un petit rongeur qui se charge de prévenir les urgences pour qu’ils puissent ramener un médicomage urgentiste au plus vite. Le second patronus est envoyé à Astrée Herrera, la médicomage d’astreinte.

« Il va falloir sortir Madame, il y a une urgence concernant votre fils. Nous avons besoin que vous restiez à l’extérieur pour avoir le plus de place possible. » affirme une aide-soignante à la pauvre mère affolée : et pour cause. Le ramoneur s’était détaché, et le buvard était tombé : le sang ne circulait plus, il n’avait plus rien à avaler.

Si la mère tentait de lui faire face, Agnès l’aide-soignante finirait par la virer de force si besoin avec un sortilège. Paul est là avec le chariot d’urgence. L’inquiétude se lit facilement sur leurs visages : les enfants, ce n’est pas leur spécialité. Les précautions sont différentes : mais ils entament ce qui doit être fait. Les doigts de Paul tremblent, c’est sa première urgence d’une telle gravité. Il manque par deux fois de faire tomber des flacons. Tout est prêt pour l’arrivée du médecin, tandis qu’Agnès est en train de masser. Un, deux, trois. Jusqu’à trente. Un sort pour insuffler de l’air dans les poumons, et le rythme reprend. Un, deux, trois. Paul jette un regard mêlé de panique vers l’aide-soignante, qui se charge de lui donner des directives. Ils ne peuvent rien faire sans médecin, mais il peut gagner du temps : il grave une rune sur le torse du garçon qui devient verte. Les deux soignants s’éloignent du lit, un éclair sort de la baguette de l’infirmier et atterrit sur Edgar. Le corps du garçon est secoué, mais le sonorus appliqué presque aussitôt ne leur permet pas d’entendre à nouveau les battements du jeune. Alors ils reprennent. Un, deux, trente. Un, deux, trente.

Le médicomage urgentiste finit par arriver. Il a un café dans la main, trente ans de métier sur le visage, pas un seul bonjour. Ils n’ont pas vraiment le temps pour ça.

« On applique l’adrénaline et on défibrille. »

Une seconde tentative avec l’adrénaline, puis une troisième. Le battement ne reprend qu’à la troisième. C’est une première victoire, ou la poursuite de plusieurs échecs, allez savoir. Astrée Herrera arrive à ce moment-là. Ses talons claquent sur le sol, elle n’a pas eu le temps de mettre son uniforme vert et s’est contenté d’une blouse récupérée à la hâte.

« Combien de temps sans battements ? »

C’est la première question qu’elle pose, le regard encore ensommeillé, la trace de son lit sur sa joue. On pouvait même remarquer son ventre légèrement arrondi.

« Moins de trois minutes. » Astrée hoche la tête, c’était petit. Mais ça restait gros pour un enfant.

L’urgentiste se charge des palpations : la bouche du garçon est légèrement violacée, et après avoir pris ses constantes à l’aide de Paul, il hoche la tête d’un air entendu avec la médicomage : c’était maîtrisé pour le moment, le reste lui appartenait.

« Croisons les doigts pour que son cerveau n’ait pas été trop abîmé. Tu vas pouvoir y aller Gordon, il est stable. Je me chargerais des parents plus tard. »

L'urgentiste les abandonne et Astrée se charge de prendre une plaque d’ambre pour observer Edgar. Ils avaient remarqué que les toxines réagissaient plutôt bien à l’ambre, devenant luminescentes si on les regardait à travers. Une forte région au niveau de l’estomac. Mais avec un pareil arrêt cardiaque et l’impossibilité de savoir comment était son système digestif, ils n’allaient pas avoir le choix : ils allaient devoir l’ouvrir pour comprendre l’origine de son arrêt.

« Ce n’est que le début, il va devoir aller au bloc. »


Witches are not so delicate.
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Dans L'Ombre

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Message(# lien) Sujet: Re: 8 mai 2010 - Les ailes brisées. 8 mai 2010 - Les ailes brisées. Empty09.04.24 8:25

tw : opération tmtc

Bobby Draw
FEAT : Daniel Ings
Nom Prénom:
Cereza
âge :
Fin trentaine.
Maison ou Métier:
Chirurgien digestif pédiatrique.
informations pertinentes sur le personnage :
C'est un petit grognon oisif. Il est hautain et un peu dédaigneux, mais il se prête toujours à rire. Pas vraiment connu pour exceller dans son métier pour exceller.
liens avec les personnages présents:
Chirurgien d'Edgar Rowell.
Joué par:
//


« J’aime pas quand tu m'appelles Astrée… c’est toujours pour des cas désespérés. » soupire Bobby.
« Estime-toi heureux, je t’offre du travail…»
« J’étais d’astreintes et figure-toi que j’étais très bien dans mon lit.. » il avait pourtant un grand sourire.

Au moins c’était les rares choses qu’ils pouvaient partager à cette heure-ci : se donner un peu de courage avant les longues heures à venir. Bobby sirote encore un peu de son café pour se réveiller dignement, se promettant de mettre une musique un peu vive dans le bloc pour rafraîchir ses muscles tout noués. Il aimait bien les nouveaux défis, mais quand il s’agissait de gamins, ça l’enchantait tout de suite moins. Pourtant, il était toujours intuitivement fasciné pour les poisons et leur impact sur leur corps humain. Il adorait voir l’évolution, trouvait magnifique les moyens naturels de défense. Mais bien souvent, on le prenait pour un illustre taré lorsqu’il pensait tout haut. Alors il avait appris à se taire… même s’il était incapable de dissimuler son excitation. Son métier était définitivement un métier de passion.

« Si je le sauve, qu’est-ce que tu me donnes ? » il minaude, plantant son regard vers elle.
« Si tu ne le sauves pas, j’enverrais une lettre à ta femme pour lui dire que je suis ta maîtresse ? » elle l’attaque d’un petit ton chantant et moqueur.
« Mignon. Mais j’aime les hommes. »
« Et si au lieu de dire des âneries, tu commençais à regarder le dossier ? Tu l’opères dans dix minutes.  »

Un “oui oui” lassé, les talons qui claquent sur le sol affirmant qu’Astrée quittait le bureau : d’un mouvement de baguettes, Bobby ne tarde pas à se préparer pour l’opération. Il rentre dans la pièce : première incision. Tout se passe presque trop bien. Peut-être que c’est ce qui aurait dû lui mettre la puce à l’oreille. Première incision à l’estomac, une odeur prenante s’ensuit. Les tissus sont nécrosés, l’organe est dans un sale état. Particulièrement abîmé, l’organe est en souffrance et ne fonctionne plus comme il le devrait. Pas pour rien que le gamin ne se réveille pas et paraît tout maigre comme une tige : les toxines ont envahis son système digestif. Alors, Bobby commence à nettoyer à l’aide de sa baguette, se chargeant petit à petit d’enlever les tissus qui ne sont plus fonctionnels. Une incision, sort de nettoyage : la délicatesse est exigée.

Un soubresaut de la part d’Edgar. L’artère gastrique est touché, le sang coule à flot, le gamin commence à convulser.

« On le perd. » affirme l'infirmière dans la pièce, en charge d’aider Bobby et de superviser que son sort d’endormissement fonctionne bien.
« Je sais Eddie, je sais… » tique Bobby d’un ton pincé, la panique venant se lire sur ses traits.

Plic, ploc. Le sang commence à couler par terre. Edgar ne cesse de convulser.

« Maintiens-le…  »
« C’est fait. »
« J’ai besoin d’une potion de coagulation. »
« On ne peut pas, il est mineur. Mais il commence à perdre en saturation, il est en tachycardie. »
« Combien ? »
« 80% et 123. »

Les gestes sont vifs, presque paniqués. Potion de soin, adrénaline, sort de ralentissement du sang.

« NE… » Il a élevé la voix brutalement. « Merde, merde, merde… »

Les signaux d’alerte s'enchaînent. Aucune de ses constantes n’est bonne, et malgré leurs efforts, il décline doucement, peu à peu, s’enfonçant vers des ténèbres dont ils peinent à l’en détacher. Les signaux d’alerte s’arrêtent.

« C’est fini. »

C’est fini : il n’y avait plus rien à faire. Bobby porte un œil vers l’horloge magique, prêt à énoncer les mots fatidiques de l’heure de la mort.
Mais Edgar convulse à nouveau. Ses signaux sont si ténus que les sortilèges de recueil ne fonctionnent plus. Dans un espoir presque viscéral, Bobby reprend les sortilèges à l’aide de l’infirmière.

« Il remonte. »

L’espoir revient, le garçon se stabilise. Bobby se charge de le refermer et d’appliquer les soins de support pour le maintenir.

« On le met sous surveillance. »

Ils peuvent désormais sortir Edgar pour qu’il aille à nouveau dans sa chambre où il serait en surveillance. Bobby a un petit sourire : sa femme ne recevra pas de lettre.
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Edgar Rowell

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Message(# lien) Sujet: Re: 8 mai 2010 - Les ailes brisées. 8 mai 2010 - Les ailes brisées. Empty09.04.24 22:09

@Astrée Herrera

Et lorsque l'état d'Edgar dégénéra, Skylar regretta amèrement son souhait de voir la situation évoluer. Car si elle pensait que la situation évoluerait dans son sens, elle avait renié qu'elle irait dans le sens contraire, celui où le combat s'en allait vers la fin, vers une défaite à la conséquence tragique. Pourtant, les médecins l'avaient prévenue, tout comme son mari avait été mis au courant de l'état d'Edgar, de combien sa vie ne tenait plus qu'à un fil qui pouvait se rompre à tout moment. Certains médecins lui auraient donné moins à vivre, auraient déjà cru que le fil se serait rompu quelques jours avant. Autant dire que pour beaucoup, le fait que l'état du garçon se détériore si gravement ce soir là ne fut pas tant une surprise. Sauf peut-être pour les parents qui, quand bien même le savaient-ils, avaient choisi la carte du déni. Car comment jouer autrement. Comment se préparer à la défaite, même quand toutes les cartes intimaient une victoire impossible. A cet instant, la réalité vint secouer Skylar Rowell lorsqu'elle vit que quelque chose clochait, et que déjà, des médecins urgentistes s'affairaient pour prendre en charge Edgar.

"Que se passe t'il ?!"

Avait-elle répété, vociférant presque pour être entendue, recevoir un regard, une attention, mais surtout, une information qui lui permettrait de rendre intelligible la scène qui se déroulait sous ses yeux. Il fallut un infirmier pour cela. Pourtant, Skylar était une femme intelligente, bien sur qu'elle pouvait comprendre ce qui se passait. Les créatures se détachant du corps de son fils, comme s'il venait de cesser d'être comestible. On ne nettoyait pas un sac de viande éteint après tout. Mais Skylar, aussi intelligente soit-elle, ne pouvait abandonner le contrôle qu'elle avait de la situation. Elle adorait avoir le contrôle, c'était son identité. Et assister à la défaite ne lui ressemblait pas, ne correspondait pas à son monde. Par l'incompréhension, par l'ignorance, par la protestation, Skylar se débattait, refusait d'abandonner.

Elle assista alors à toute la scène, le combat, celui des alliés qui venaient soutenir celui d'Edgar. Là où lui avait perdu, les infirmiers et les médecins faisaient tout pour lui octroyer une ultime chance de vivre, de survivre dans ce monde. Son cœur s'était arrêté et un compte à rebours ultime s'était mis en route. Un sursaut silencieux de la part de Skylar en voyant le corps d'Edgar se tordre presque en deux sous l'impulsion du sortilège d'adrénaline avant de retomber, corps sans vie, en apparence déjà un cadavre, sur le lit d'hôpital. La femme posa sa main contre son bras tremblant, réagissant à ces images. Les souvenirs de la guerre contre Voldemort remonta à la surface. Un corps frappé par un sortilège interdit pour venir s'écrouler dans un amas de feuilles, comme celui d'Edgar aujourd'hui. Elle n'y avait plus repensé depuis des années, et voici que l'image se faisait vivace aujourd'hui. La situation n'était absolument pas similaire, mais pourtant, son esprit fit un lien douloureux. Elle resta silencieuse, figée, ne ratant pas un instant, une seule miette de cette lutte pour la vie, pour dérober la mort. Mais après la deuxième charge d'adrénaline, pendant un bref instant, Skylar remarqua la posture des médecins, le regard échangé, celui qui semblait dire "est-ce qu'on continue ?". Et parce qu'elle était intelligente, savait comprendre aisément ce qu'il se passait, même dans un instant de silence, Skylar crut comprendre que c'était fini, et à cet instant, elle sentit ses organes s'écrouler dans son corps, et ce même corps perdre contenance.

"Aaah !"

Fit-elle dans un râle grave mais puissant, de désespoir, alors qu'elle réalisait que son fils était mort. Elle se contint, mais ne sut combien de temps elle se maintiendrait. Quelques secondes ? Avant que même son assurance naturelle ne soit dévorée par le désespoir de l'instant ? Les médecins reprirent le massage cardiaque, accordant une chance à Edgar, car il pouvait encore s'en sortir. Aussi désespérée était la situation, il n'avait pas encore atteint le seuil critique. Il n'était pas condamné. Skylar se contint, mais une part d'elle semblait déjà avoir abandonné, semblait déjà avoir accepté que oui, le combat était perdu. Elle observait en silence, mais elle voyait là une tentative polie, de la part des médecins, pour sauver une vie déjà perdue. Si elle avait été dans l'assemblée ce jour, si elle avait été médecin, elle aurait été dans les premières à indiquer que ce combat était perdu. Et elle aurait eu tort.

Une troisième adrénaline, qui alors que le corps d'Edgar se soulevait, semblait presque être comme un défoulement sur un cadavre dans une vaine tentative de le rappeler à la mort. Skylar se voyait déjà prête à leur dire d'arrêter, qu'elle avait compris, et que déjà, après une longue lutte et un deuil réel et sincère, elle devrait accepter que son second fils n'était plus. Elle avait tort.

Les médecins s'étaient enchainés, des infirmiers agissant avec rapidité et efficacité, au médecin à l'air plus détendu, dont la seule posture relâchée donnait à Skylar le désir de le foudroyer sur place, pour enfin reconnaitre une figure familière, celle de madame Hereira qui fit tout ce qu'elle put pour sauver l'enfant.

Et ils avaient réussi à relancer le coeur, à faire en sorte que le corps entier soit alimenté de nouveau en sang pour qu'il continue de fonctionner sans dommages. Skylar ne comprit pas sur l'instant. Il était difficile de croire de nouveau en l'espoir lorsque celui-ci s'était envolé. Edgar était mort ? Ou vivant ? Le garçon fit emmené au bloc, car le combat n'était pas fini. Fallait-il encore y croire ? Elle les vit emmener son fils tandis qu'elle restait immobile, presque statufiée par le choc, par l'incroyable évènement de cette renaissance, par une honte qu'elle ensevelissait déjà, pour avoir ainsi abandonné. Elle resta immobile, de longues minutes, alors que les médecins s'étaient déjà élancé dans un long combat pour réparer les dommages dans l'organisme auto-infligé du garçon.

Skylar sortit enfin de la chambre, blanche comme un linge, plus encore qu'elle ne l'était au naturel. Regard figé, son coeur battant à cent à l'heure. Elle posa sa main devant sa bouche et de la bile en sortit. Elle n'avait pas mangé ce soir, obnubilée par la mission d'assister son fils qu'elle s'était ainsi imposée. La femme avait l'impression de flotter dans ce couloir. Elle flotta alors, marchant en se laissant aller jusqu'à la réception. Elle dévisagea la personne de service ce soir là avant que l'homme ne lui prête attention, la reconnaissant, et ne lui demandant si elle avait besoin d'aide.

"Je suis Skylar Rowell. Pouvez-vous prévenir mon mari, Edmond Rowell, que son fils Edgar a été emmené au bloc en urgence je vous prie."

Elle parla d'un ton détaché, sans émotion, dans l'impossibilité de peindre la scène qui s'était déroulé un peu plus tôt dans son esprit, et de la rendre compréhensible. Elle savait ce qu'elle avait à faire, à dire, mais elle se sentait incapable de ressentir, d'accepter de comprendre. Le réceptionniste lui fit un sourire de compassion et se dépêcha d'envoyer un signal d'alerte au père du patient susnommé. Dès qu'Edmond reçut le message, il usa d'un sortilège de transplanage pour rejoindre Sainte-Mangouste aussitôt. Le message l'avait réveillé, après une nuit acharnée de travail pour préparer le prochain cours de Vol de ses élèves. Il était venu quelques heures plus tôt à l'hôpital, persuadé qu'il n'aurait pas à réapparaitre avant le lendemain. Jusqu'ici, son rôle s'était contenté d'être un support émotionnel pour Skylar, incapable de faire plus, si ce n'était lui offrir une compagnie verbale qu'Edgar ne pouvait offrir. Mais à cette heure tardive, sa femme avait réellement besoin de lui, tout comme il avait besoin d'elle.

Skylar attendait, sur une chaise, le regard dans le vide. Elle ne tourna la tête qu'en entendant la voix de son mari l'interpeller, alors qu'il se rapprochait. Il était inquiet, terriblement inquiet pour Edgar, mais aussi pour sa femme qui semblait dans un état second.

"Edmond ..."

Fit-elle, avant de se lever lentement, toujours dans cet état second. Edmond la prit dans ses bras et la serra aussi fort qu'il put. Sa femme se laissa faire, à bout de forces, incapable de lui rendre l'empoignade sur le moment.

"Son cœur s'est arrêté ... ils ... ils ont réussi à le ramener ... et là, ils l'opèrent, il est au bloc."

Elle parlait d'une voix calme et toujours aussi détachée, de celle d'une personne toujours aussi incapable d'assimiler le drame tant il était bouleversant. Edmond la rassura, la consola. Lui avait les larmes aux yeux, se détestant et détestant le monde pour ce qui se passait actuellement. Il ne montrait rien à ses élèves, tout au contraire, il arborait un regard presque serein. Mais il souffrait, supportait péniblement cette longue attente infligée par l'état de son fils. Il la rassura, se rassurant lui-même par cette même occasion. Skylar se recula d'un pas après un moment, le regard toujours aussi vide. Edmond reconnaissait ces yeux, il les avait déjà vu ... il y a longtemps. Des démons du passé avaient ressurgi.

"Tu sais .... je veux le tuer."

Fit-elle, toujours d'une voix aussi vide.

"Je veux tuer celui, ou celle qui a infligé cela à notre fils. Qui a infligé cela à notre famille. De mes mains, je veux le tuer."

Elle savait que c'était mal. Skylar était du Ministère, elle connaissait la loi, savait que les règlements de compte n'étaient pas autorisés pour rendre justice. Pourtant, à cet instant, elle était sincère. Si elle avait tenu le coupable dans cette histoire, elle lui aurait tordu le coup. Edmond la regarda, dans un oeil de pitié sincère, et il lui avoua :

"Moi aussi."

Elle l'étreignit, d'elle-même cette fois, d'un geste sincère et reconnaissant, d'amour même, parvenant enfin à baisser quelque peu ses défenses pour s'autoriser du sentiment. Edmond avait ce pouvoir en elle.

"Tu devrais dormir ... je ... je préviendrais les gosses ... Balthazar, pour qu'il sache ce qu'il se passe ... pour qu'il se prépare."

"Non ... enfin ... oui, fais ça. Mais je ne veux pas dormir."

"Tu es épuisée Skylar, il faut que tu te reposes."

"Quand ce sera fini, quand il sortira du bloc. Alors ... alors je dormirai, seulement là."

Il n'insista pas, sachant pertinemment que lorsque Skylar avait une idée en tête, elle ne changerait pas d'avis. Il ne restait plus qu'une chose à faire pour elle, attendre. Edmond se chargea d'écrire les lettres, jugeant néanmoins qu'il serait plus sage de prévenir ses fils tôt le matin, au déjeuner à Poudlard. Inutile de les réveiller maintenant, sans savoir. Leur présence n'apporterait rien d'autre que leur faire plus de mal. Et peut-être était-ce mieux, qu'ils ne soient pas là quand ...

Et alors ils se tinrent à deux, dans la longue attente, de nouveau, imaginant à nouveau que l'arrivée d'un médecin était porteur de bonnes, ou de mauvaises nouvelles. Quoi que ce soit, mais des nouvelles étaient ce qu'ils voulaient. Ils regagnaient espoir, par moment, se laissant porter par la certitude que les médecins de l'hôpital sauraient quoi faire, que si Edgar allait au bloc, c'est qu'il avait une chance de s'en sortir. Puis, la réalité semblait les rattraper, les convaincant cruellement que c'était trop tard, que c'était fini, et que ce n'étaient que les dernières heures avant le constant final.

Et après de longues heures, tôt le matin, à l'apparition d'un médecin recherchant la famille Rowell, Edmon et Skylar vinrent à sa rencontre, incapable d'attendre plus longtemps :

"Docteur .... docteur .... dites-nous, dites nous !"

Ils étaient comme des enfants incapables d'être dans le secret plus longtemps. Deux enfants éreintés par la vie, cernés, épuisés, presque rendus malades d'angoisse.
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Dans L'Ombre

Dans L'Ombre
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Message(# lien) Sujet: Re: 8 mai 2010 - Les ailes brisées. 8 mai 2010 - Les ailes brisées. Empty10.04.24 20:02

« Pourquoi t'es encore là ? » siffle Bobby en voyant la médicomage dans son bureau.
« J'ai besoin de savoir. »
« J'allais t'envoyer un patronus justement.... il va bien. »

Les prunelles d'Astrée se ferment doucement. Elle aimerait bien se faire une clope juste pour soulager l'angoisse et tout ce qui pèse sur ses épaules en cet instant. Un petit soupir et un hochement de tête. Ils passent quelques minutes à réfléchir ensemble de la suite et des traitements qui pourraient être adaptés. Tout particulièrement avec son estomac fragile, qui allait contre-indiquer l'ingestion d'un bon nombre de potions curatives. Au moins, il ne ferait pas de crise avant un bon moment, bien qu'ils allaient devoir s'arranger pour pallier la nombreuse perte de sang due à l'opération. Un oeil sur son dossier, elle allait devoir en dire un mot à leurs infirmières et d'attendre l'arrivée des médecins qui prendrait la suite. Après une longue discussion fructueuse, elle retourne dans son service où l'y retrouve Elena : la jeune infirmière rouquine arrivée une heure plus tôt pour commencer son service de matin.

« J'ai besoin de dormir.... » qu'elle lâche à Elena, le sourire pincé.

Elles commencent doucement à évoquer les problématiques lié à son estomac : Astrée lui donne toutes les directives concernant la suite des traitements. Plus qu'à croiser les doigts pour qu'il tienne le choc.

*

« Les parents d'Edgar, c'est ça ? » demande Bobby.

Un petit hochement de tête et un sourire cordial. D'un mouvement de tête il leur indique un petit bureau où ils pourraient s'installer. Contrairement à Astrée, il avait une aura chaleureuse. Mais contrairement à elle, il ne représentait aucunement l'exigence. Il ressemblait presque à un homme quelconque, pas forcément le plus futé du panier.

« Je suis un chirurgien digestif spécialisé en pédiatrie. C'est moi qui ait opéré Edgar... et j'ai eu une petite conversation avec Mrs Herrera avant de venir vous voir. »

Bobby aimait bien parler aux parents. Il tentait de créer un contact, un échange. Parfois même attirer le rire pour qu'ils puissent sourire un peu. Souvent ça marchait... ceux qui n'avaient pas envie de rire pouvait le trouver trop familier ou dérangeant. Le médicomage vient s'installer dans son fauteuil avant de taper des mains.

« Bon, plus de soucis à se faire. Vous pouvez respirer, Edgar va bien. Il nous a fait un petit arrêt pour montrer la souffrance qu'il ressentait. Son estomac est dans un sale état, j'vous avoue. Mais j'ai fais en sorte de toute nettoyer et de retirer toutes les parties abimées ou mortes. »

Il ne donnait jamais de mots très scientifiques préférant dégrossir face à tous les pompeux qui rendait les choses définitivement tout difficiles. Bobby s'enfonce dans son fauteuil, les jambes croisées, les doigts emmêlés dans les siens.

« Son estomac est fragilisé. Il risque d'avoir des maux de ventres, des nausées et douleurs digestives pour un petit moment. Manger risque d'être pénible dans l'éventualité où il se réveille. C'est pourquoi un régime spécifique sera probablement décidé par ma collègue Mrs Herrera. »

A ce stade, ça ne regardait plus Bobby qui s'était contenté de faire la chirurgie. Tout ce qu'il pouvait expliquer c'était les informations qu'on lui avait partagé, les informations de sa propre opération... le service déciderait de la suite d'eux-mêmes. Aaaah et dire qu'il finissait que dans quelques petites heures. Il méritait définitivement un bon café après de pareilles

« Concernant la suite... nous attendons son réveil avec impatience, tout comme vous. Il est dans de bonnes voies pour, d'après ma collègue affirme que les toxines sont éliminées petit à petit et qu'une bonne partie est nettoyée. Néanmoins, une chute peut encore être à prévoir, comme hier soir. »

Il les observe avec sincérité, avec son aura franche de golden retriever : pas de faux espoirs, mais Bobby n'était bon que pour donner des élans de positivés. En toute situation, il cherchait le soleil au lieu de s'enfouir dans la pluie. Il leur offre un nouveau grand sourire.  

« Tout va dépendra d'Edgar maintenant et de ses défenses immunitaires. Même si le service va tout faire encore pour l'aider à combattre. Quant à moi... eh bien il me verra en rendez-vous. Il aura un suivi de ma part le temps qu'on s'assure que tout a bien fonctionné. »
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Edgar Rowell

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Message(# lien) Sujet: Re: 8 mai 2010 - Les ailes brisées. 8 mai 2010 - Les ailes brisées. Empty11.04.24 15:40

@Astrée Herrera

Le sourire, cette seule esquisse des lèvres qui permit aux parents d'être soulagé. Un médecin n'irait pas sourire s'il avait des mauvaises nouvelles à annoncer. Déjà, un poids se souleva du cœur de chacun, Skylar ayant un instant le sentiment que son corps allait défaillir. Elle tint bon, supportée par les bras de son mari. Mais elle fit en sorte de ne laisser rien paraître, comme toujours.

Se mettant à l'aise, le médecin vint expliquer avec des mots que les familles pouvaient entendre et comprendre, l'état dans lequel se trouvait Edgar. L'estomac du garçon avait le plus souffert, tant est que même le ramoneur n'avait pu rattrapé les dégâts. Lui, était chargé de nettoyer, pas de soigner. La suite avait été laissé aux chirurgiens qui avaient apparemment su faire un travail remarquable. Un estomac abimé pouvait être fatal pour le patient. Mais grâce à la médecine magie, l'organe avait pu être retapée, suffisamment pour ne pas réclamer un organe de remplacement. L'homme évoquait les conséquences des dommages, car même la magie avait ses limites. Dans sa manière de parler, il semblait signifier qu'Edgar se réveillerait. C'était étrange d'en parler ainsi, pour des parents qui attendaient depuis déjà trop longtemps, et semblaient avoir abandonné. Le chirurgien précisa bien le "si" ensuite, pour laisser entendre que malgré ses explications, le réveil d'Edgar n'était pas encore assuré. Tout comme le risque d'un nouvel arrêt était encore à craindre.

"Retour à la case départ alors ..."

Fit Edmond en se massant le menton, ignorant s'il devait se réjouir ou se lamenter. Bien sur, il était heureux de savoir son fils en vie. Mais petit à petit, la réalité le rattrapait, lui rappelait que le combat n'était pas fini. Skylar resta silencieuse, troublée par ce qu'elle venait de traverser, et d'entendre. Elle était épuisée mentalement, après cette attente et ce dernier épisode. Oui, elle avait voulu du changement, mais cela n'avait pas été celui qu'elle espérait. Et à présent, ils se retrouvaient de nouveau à devoir attendre. Et quelque part dans son esprit, une pensée incontrôlée lui fit réfléchir à combien, même dans le coma, Edgar ne cessait de la décevoir. Il ne pouvait rien faire comme elle le souhaitait. Plutôt que d'aller mieux, il allait plus mal, tout cela pour revenir à un état constant, l'immobilisme. Cela ressemblait bien à son fils. Elle chassa cette pensée très vite, malgré tout irritée, et coupable de l'avoir un instant prise au sérieux.

"Je vous remercie docteur ... comment déjà ?"

Fit Edmond, serrant la main avec énergie et une certaine nervosité. Il était ému, prenant conscience des mots et des évènements, rattrapé par le stress et à nouveau, le soulagement. Lui et sa femme étaient déboussolés, un état qui se comprenait après ces jours d'angoisse et ces continuels ascenseurs émotionnels.

Hrp : Je m’arrête là pour faire césure avec mon prochain post qui se déroule un peu plus tard chronologiquement parlant =).
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Message(# lien) Sujet: Re: 8 mai 2010 - Les ailes brisées. 8 mai 2010 - Les ailes brisées. Empty11.04.24 23:56

15 mai 2010

@Astrée Herrera

"Ténèbres. Le noir profond. Voilà tout ce je vis depuis que j'eus fermé les yeux. Dernier regard autorisé à celui que je considérais comme mon meilleur ami. Mais depuis lors, je ne sais plus. Etait-ce là la réalité ? Ou n'était-ce qu'un rêve, un songe, une fable que je me citais tout ce temps, depuis des années.

Et si mon monde n'était que ténèbres ? Obscurité à laquelle je vins peindre des images, par ennui. Des images d'une vie, de celle que j'étais, que je fus, que j'aurai aimé être peut-être ? Ou eu-je ici retranscrit un cauchemar, l'idée d'une existence qui n'était autre que le reflet dans lequel j'étais plongé depuis toujours, le reflet de mon existence ?

La douleur me lancinant le bras, surgissant d'une longue tige de bois. Cela avait-il du sens ? Ces images, prises d'adolescent de mon âge, plus jeune, plus vieux que moi, afin d'illustrer encore plus mon univers obscur. Cela avait-il un sens ? Ces coups reçus, pur obstacle, violence de la réalité pour briser mon univers que j'essayais de façonner à mon image ? Cela avait-il un sens !?
Je ne sais plus, car à présent, tout est noir. Je ne sais plus si tout cela était vrai, car je n'existe plus. Ai-je seulement existé ?"


Et l'enfant eut un sursaut, imperceptible, car à cet instant, personne n'était à son chevet. Seul son camarade de chambrée se trouvait là, trop occupé à son propre repos pour ne serait-ce que percevoir ce soubresaut, premiers signes de vie. Mais les yeux étaient encore fermés.

Edgar était dans un songe. Plus tard, il penserait avoir rêver tout du long. Mais en vérité, ce fut son imagination qui comblait le vide, les longs ténèbres dans lequel il s'était trouvé lors de son profond coma. L'obscurité constante, ne laissant pas même la place à des images ou à ses souvenirs. Voilà où son esprit s'était réfugié, s'était éparpillé, dans les ténèbres. Pour fuit la réalité, il avait disparu, abandonnant la vie, souhait fou qu'il avait osé réaliser avant de supplier pour y échapper.

Mais à cet instant, il se voyait enfant. Douze ans ? Plus jeune non. Plus jeune qu'Oscar, à un âge où l'innocence lui était encore autorisée. Il revoyait un grand jardin, trop grand, même pour leur domaine. Les perspectives n'étaient jamais bonnes dans les rêves. Mais ce n'était pas important. Il était avec sa famille. Il revoyait Balthazar, dont le visage changeait à chaque instant. Il le revoyait à dix ans, mais il avait l'allure de l'homme qu'il était aujourd'hui. Le modèle qu'il était pour lui, combien même Edgar pouvait le détester parfois, être insupporté par le rôle qu'il portait constamment. Un landau avec un enfant braillard, et Edgar regarda dedans d'un œil amoureux, attendri, et curieux. Oscar s'y trouvait, le bébé qu'il fut. Sauf qu'il paraissait être capable de parler comme l'enfant de dix ans qu'il était aujourd'hui; Ce bébé avait déjà sa malice, braillant parce que les limites de son lit étaient trop restrictives. Edgar avança et recula le landau pour bercer l'enfant. Jusqu'à ce que la voix de sa mère l'interpella, lui ordonnant calmement de laisser l'enfant. Une figure noire prit la place d'Edgar, imperceptible. Une nourrice probablement, mais un souvenir d'elle qui ne persista pas dans sa psyché. Edgar se rapprocha de sa famille et sentit une grosse main dans son dos. Celle de son père qui l'encourageait à avancer. Il était encore complice avec lui à cette époque. Avant qu'Edgar ne le déçoive, ne lui prouve qu'il n'était pas aussi vigoureux que Balthazar. Mais à cette époque, il pouvait encore être sensible. C'était encore l'âge, peu avant celui de raison, où il était encore autorisé d'avoir peur, d'hésiter, de trembler face à l'adversité, de laisser parler ses sentiments. Quand cela avait-il changé ? Quand est-ce que tout à coup, ses parents n'avaient eu de cesse de lui rapporter qu'il devait être digne de son rang, de son nom, qu'il devait être digne tout court. Edgar lui-mêle l'ignorait. Mais à cet instant précis, dans son rêve, il eut la pensée. Il eut la certitude que s'il retrouvait ce moment de balance, de changement soudain d'attitude, cela résolverait tout. Cela serait la clé. Et pendant un temps inqualifiable, tout sembla se figer. Il réfléchit, fouilla dans des souvenirs qui ne lui revenaient pas, mais il était assuré de chercher. C'était ainsi les rêves, le temps se dilatait et se contractait à loisir, et à la fin, une seconde avait duré mille ans, et mille ans avaient duré une seconde.

Sa mère l'interpella une nouvelle fois. Il se souvint de la scène; C'était la photo de famille. Il avait cinq ans. Balthazar sept. Oscar venait de naitre. Ils avaient fait un pique-nique non loin du manoir. Et ses parents avaient décidé qu'ils immortaliseraient l'instant. Un photographe professionnel s'était présenté à eux, avec son attirail. Et Edgar se souvenait de ce gigantesque appareil, tenu sur trois pieds. Un vieux modèle. Il avait installé la famille. Balthazar à gauche du petit Edgar, le landau avec bébé Oscar non loin de sa mère, et leur père en arrière, plus grand qu'eux tous. Le manoir s'apercevait en fond, un petit bosquet sur la gauche. Le photographe avait mis tout le monde à l'aise avant de prendre position. Juste avant la photo, Balthazar s'était amusé à décoiffer Edgar qui avait chouiné un instant. Mais à peine le photographe avait annoncé que la photographie allait être prise, Edgar s'était calmé, il avait regardé vers l'objectif, et avait obéi à l'ordre simple qu'on lui avait donné : de sourire.

Et la photo fut prise.

Et Edgar ouvrit les yeux. Il avait déjà oublié son rêve. Il ne se souvenait que de l'obscurité de ses yeux fermés qui laissèrent ouvrir la fenêtre. Sa mémoire était troublée, des images lui revenant en mémoire. Il était en train de parler avec Evan ? Ou avec Emile peut-être ? Ou il était dans sa chambre ? Il ne se souvenait plus, et tout était bizarre. Tout était flou et la lumière autour de lui l'agressait. Il avait du mal à discerner ce qui l'entourait, ne voyant qu'une ombre épaisse autour de lui. Le Serdaigle voulut bouger mais tous ses membres et son corps étaient lourds. Il était encore trop dans les vapes pour même se rendre compte de la douleur, de la sensation de soif, et les irritations qui le parcouraient dans tout le corps.

Puis il eut l'impression de s'étrangler quand il sentit qu'il ne pouvait bouger sa mâchoire, qu'il avait quelque chose de coincé dans la gorge. Et alors qu'il retrouvait sens avec la réalité, le garçon remarqua que ce qui lui obstruait la gorge s'étendait, s'étendait, s'étendait pour sortir sa bouche et rejoindre le vieux plafond au-dessus de sa tête. Et à cet instant, l'incompréhension fit place au choc et une panique extrême. Il ne comprenait pas où il était, et il ignorait ce qu'était que cette créature visqueuse qui se trouvait dans sa gorge. Il voulut crier, mais seul un son étouffé sortit. Et il paniqua encore plus, tentant de bouger, à peine capable de mouvoir bras et jambes. Son voisin remarqua enfin quelque chose d'étrange quand il entendit des bruits métalliques. Edgar hurlait dans des sons étouffés par le ramoneur dans sa gorge. Il venait de remarquer les sangsues sur ses bras, et tentait désespérément de retirer ces horribles monstres qui le dévoraient. Il ne comprenait pas, se demandant ce qu'il se passait, où il était arrivé, et ce qu'on lui infligeaient. Son regard était dévoré par la peur et la totale incompréhension, ignorant qui appeler à l'aide à cet instant, et qui donc pourrait venir à sa rescousse.

Hrp : Welcome back in the real world Edgar =o
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Message(# lien) Sujet: Re: 8 mai 2010 - Les ailes brisées. 8 mai 2010 - Les ailes brisées. Empty16.04.24 23:42

« Il se réveille ! »

C’est la première affirmation qu’entend la jeune infirmière à la chevelure rousse. Son nez se fronce aussitôt, apportant un filet d’inquiétude sur son visage constellé. Elena avise l’aide soignant dans un sourire mêlé de nervosité : incapable de choisir entre l’euphorie et l’inquiétude. D’un mouvement de tête, elle réclame à l’aide-soignant de retourner auprès du patient avant d’aller chercher Dr. Herrera. L’aide-soignant se précipite auprès du chevet du jeune garçon, avant de prendre ses mains pour éviter qu’il arrache les buvards.

« Edgar ? Edgar, regarde-moi.»

L’aide soignant a des petites lunettes rondes, des joues tout aussi rondes, et un petit air benêt avec des cheveux blancs. Sa voix n’était pas rassurante : elle était rauque et aussi tranchante qu’un sabre. Mais son autorité a quelque chose de satisfaisant et d’agréable : il est un pilier inflexible sur lequel on peut se rattacher malgré les courants. Même s’il était un brin infantilisant : il avait la cinquantaine, et un mal certain à différencier les jeunes ados des enfants.

« Je suis aide-soignant à Sainte-mangouste. Tout va bien, tu es entre de bonnes mains, d’accord ? Tu vas bien. » Qu’il répète manifestement, venant ancrer ses prunelles dans celui du jeune pour garder un contact avec lui. Pour créer un lien. Même si ça ne tenait qu’à lui, il l’aurait frappé pour le ramener un peu plus vite à la réalité. M’enfin ! Les règles d’aujourd’hui sont trop strictes. « Regarde, on va respirer ensemble. Tu vas gonfler fort fort tes poumons… fais comme moi. »

Il a une grande inspiration, puis une expiration. L'aide-soignant fait exprès de soulever son torse avec grandeur. Au même moment, Elena rentre avec son chariot de potions médicamenteuses, suivi non loin d’Astrée qui se tient sur ses hauts talons, avec sa petite blouse blanche avec l’écusson de Sainte-Mangouste : elle n’avait pas eu le temps d’enfiler son uniforme verdâtre. L’aide soignant reste à ses côtés. La médicomage porte un oeil très bref vers Edgar : l’infirmière est déjà en train de surveiller ses constantes. Le jeune garçon a un petit bracelet magique qui donne son pouls. Un sort permet d’apprendre sa tension. Bonne tension, bonne saturation : pouls un peu élevé par le stress.

« Trois spatules de potions d’apaisement. Pas en per os, prends la potion dermique, tu peux le mettre sur le torse. » prononce la médicomage vers l’infirmière.

La rouquine hoche la tête et commence la préparation de la solution qu’elle doit appliquer en commençant à mélanger des potions entre elle. La médicomage s’approche et vient se vêtir de son plus doux sourire.


« Bonjour Edgar, je suis Astrée, la médicomage qui s’occupe de toi. Continue à respirer doucement, c’est très bien ce que tu fais. » Elle même finit par s’asseoir de l’autre côté du lit, étudiant la couleur et l’ampleur des buvards. « Il ne faut pas enlever ce que tu as sur toi, d’accord ? C’est ce qui permet de te soigner. »

Les buvards n’étaient foncièrement pas dérangeants, mais elle se décide à attraper le ramoneur, qu’elle caresse doucement pour qu’il détache sa tentacule de l'oesophage. Avec ça en moins, il serait déjà beaucoup moins paniqué. D’ici quelques minutes, avec la potion, il serait déjà bien plus apaisé.

« Je descends un peu ta blouse, d’accord ? Désolé, ça sera froid.  » elle la descend, et Elena vient doucement étaler la pommade sur la fourchette sternale du jeune. « Je crois qu’il y a un de tes parents dans le coin. Quelqu’un est parti le chercher. »

Astrée évalue en même temps ses réactions, notant les divers paramètres en tête.

« Est-ce que tu peux suivre mon doigt ?» dit-elle, en mettant son doigt devant lui avant de le bouger.


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Message(# lien) Sujet: Re: 8 mai 2010 - Les ailes brisées. 8 mai 2010 - Les ailes brisées. Empty17.04.24 0:25

@Astrée Herrera

Même avec le ramoneur dans la bouche, il était possible d'entendre les cris camouflés du garçon qui tentaient de sortir de sa gorge. L'aide-soignant arriva juste à temps, avant que le garçon ne trouve la force de mordre à pleines dents dans le ramoneur. Dans le meilleur des cas, il n'aurait fait que s'abimer bêtement la mâchoire. Dans le pire des cas, il aurait réussi à faire paniquer la créature qui lui aurait broyé les organes internes. C'était peu probable, tant cette créature était lente à réagir aux titillements de l'extérieur. Mais quand bien même, on ne savait jamais.

Edgar ne vit même pas l'homme arriver sur l'instant, ses yeux allant et venant partout autour de lui sans s'arrêter, signe évident de panique et sa soif de comprendre ce qu'il se passait. Ce ne fut qu'à la seconde évocation de son nom qu'il tourna les yeux vers l'adulte qui lui parlait, lui intima de se calmer. Sa respiration était accélérée, en pleine hyper-ventilation vu l'angoisse qui le traversait. Edgar ne connaissait pas cet inconnu, et à cet instant, tout ce qu'il ne connaissait pas semblait être un danger possible. Tout son corps lui envoyait des signaux de défense, lui intimant de crier, de gigoter. Et parce qu'il était trop faible pour obéir, seul lui restait la peur et la panique comme seul arme de défense. Mais l'infirmier parvint avec ses mots, à s'ancrer dans l'esprit du garçon, à devenir son seul filin de sureté dans cette situation. Seul espoir du garçon, qui d'expérience, aurait dû se méfier de quiconque lui tendait la main. Il l'avait payé cher après tout à Poudlard. Mais à cet instant, tout ça lui semblait si obsolète, si loin pour y prêter attention. L'instinct de survie était plus fort. Après avoir acquis son attention, l'aide-soignant aida le garçon stabiliser sa respiration. Edgar l'imita, ignorant s'il serait capable de retrouver une respiration "normale", surtout avec cet ignoble monstre dans sa mouche qu'il sentait gigoter légèrement dans ses entrailles. Mais il fit un effort monstre pour ignorer cette situation aussi dégradante que traumatisante. Il ne fixa que l'aide-soignant, et se calqua sur l'exemple qu'il lui donnait. Et après un bel effort de patience et de relaxation, Edgar se détendit enfin. Son regard apeuré se détendit enfin, et ses yeux se plissèrent en larmes, pleurant tout son soûl maintenant que son esprit s'était relâché. Il ignorait encore ce qu'il faisait ici, ne comprenant rien, toujours en état de choc.

Il sentit quelqu'un lui attraper le bras, et s'il n'avait pas la force de se débattre, ses yeux cessèrent de pleurer et se tournèrent aussitôt vers les nouveaux-venus. Le garçon était totalement aux aguets, réactifs à la moindre approche, au moindre toucher, véritable signe du stress qui le parcourait à cet instant. Il ne comprenait pas ce que disait Astrée à sa collègue. Le garçon scruta la médico-mage d'un oeil qui mélangeait méfiance et crainte. Le sourire qu'elle arborait l'aida quelque peu à se détendre. Mais le garçon gardait un regard scruter, analysant. Quelque chose en lui, d'expérience, lui suggérait de rester méfiant face aux sourires. Les sourires pouvaient cacher de bien mauvaises intentions. Mais à cet instant, dans son état, dans son désir de comprendre, il écouta, usa de toute l'attention qu'il pouvait porter aux propos de cette femme. Elle se présentait comme un médecin, ce qui corroborait avec le fait qu'il était à l'hôpital. Que faisait-il ici ? Tout était encore si brumeux dans son esprit. Il parvenait à garder sa respiration calme, répétant instinctivement, avec l'obéissance qui le caractérisait si bien, les indications de l'aide-soignant. Astrée insista sur le fait qu'il ne devait pas ôter les créatures qu'il portait sur ses bras. Edgar leur adressa un regard avant de relever ses yeux vers Astrée. Il leva alors les yeux vers l'énorme corps du ramoneur qui continuait d'être relié à lui. Clairement, c'était ce monstre qui le dérangeait le plus. Il ne voulait pas de ça en lui, et c'était à comprendre. Astrée comprit le message, et probablement savait-elle que très rares étaient les patients conscients à pouvoir supporter un ramoneur dans leur corps.

Sous l'impulsion de la médecin, Edgar sentit le corps de la créature se retirer de lui. C'était comme vomir sans rien avoir à dégurgiter. La sensation était désagréable, lui laissant à la place une sensation acide à travers tout le corps et d'avoir perdu quelque chose qui faisait partie intégrante de ses organes. Même si son esprit ne s'y était pas habitué, son organisme avait appris à supporter la présence de ce monstre. Il remarquerait l'absence pendant quelques temps. Le garçon se mit à tousser et cracher une fois la bouche libérée. Pour la première fois, il avait le sentiment de pouvoir véritablement respirer, s'étouffant presque avec l'oxygène qui s'engouffrait dans ses voies respiratoires. Il se remit à pleurer, de fatigue, d'inconfort, des larmes silencieuses, incapable d'exprimer le moindre mot. Astrée s'approcha de lui, et prit grand soin de l'accompagner dans chaque étape pour prendre soin de lui. Il la regardait, se calmant quelque peu, apprenant à faire confiance en cette femme qui semblait le connaitre plus qu'il ne la connaissait. C'était étrange, mais ça aidait à offrir une forme de confiance. Il fit un petit signe pour acquiescer, pensant pouvoir réellement donner son accord dans cette situation.

Il sentit le froid sur son corps, c'était étrange. Il sentit son corps vibrer une seconde sous la sensation, mais très vite, il se laissa aller, laissant la médecin faire ce qu'elle avait à faire. Le garçon avait le regard plongé vers le plafond, il était dans les vapes, et à la fois armé d'un visage éclairé mais perdu. Il avait encore du mal à se souvenir ce qu'il s'était passé, ce qu'il faisait ici. L'idée même de se souvenir lui donnait l'irrépressible envie de pleurer, ce qu'il fit encore, pour la troisième fois. Il ne cessa qu'une fois qu'Astrée ait fini le soin, et lui fit savoir qu'un de ses parents allait bientôt arriver. Il regarda Astrée, et pour la première fois, un vieux sentiment le traversa. Un mélange de soulagement et de stress à l'idée de voir sa mère ou son père débarquer. Le rapport compliqué d'un enfant qui craignait toujours d'avoir mal fait, mal agi, ou embarrassé ses parents. La jeune femme demanda au garçon s'il pouvait suivre son doigt. Edgar suivit le mouvement de ses prunelles, sans bouger la tête. Il était trop fatigué pour ça, tout comme l'idée même de parler l'épuisait à l'avance. Une part de lui avait envie de poser les questions qui le taraudait. Mais il n'en trouvait pas la force, encore pris par cette envie de vomir, et cette impression d'étranglement que lui avait laissé le ramoneur.

"Oh mon dieu."

Une voix familière, et le regard d'Edgar quitta immédiatement celui d'Astrée, se tournant instantanément vers sa mère qui venait d'entrer en trombe dans la chambre. Ses yeux trahirent une forme de crainte alors que Skylar se rapprochait de lui à pas vif. Plus une réaction de réflexe, inscrite en lui, qu'une réaction de raison. Et alors qu'elle l'enlaçait de tout son être, les yeux du garçon se figèrent d'incompréhension, comme s'il ne comprenait pas ce qu'il se passait en ce moment. Astrée avait pu constater que Skylar n'était pas du genre à exprimer ses sentiments. Et cela semblait vrai envers les membres de sa famille, vu l'expression du fils face à cette trop rare démonstration d'amour. Mais cela avait été plus fort que Skylar. Quelqu'un était venu lui dire qu'Edgar venait de se réveiller, et à cet instant, et pour une rare et unique fois, plus rien n'avait compté. Personne n'aurait pu l'empêcher de pénétrer dans la pièce et de venir constater de ses yeux que oui, son fils avait retrouvé conscience. Et après toute cette attente, elle ne put s'empêcher, éprise de tant de soulagement, de serrer son fils dans ses bras.

"Ca va aller maintenant ... ça va aller !"

Fit-elle à son fils, mais ces mots auraient pu s'adresser à elle-même. Astrée avait pu constater tout ce temps combien Skylar avait pris sur elle, en tant que personne. Tout ce temps, elle était restée au chevet de son fils. Durant ce temps, la femme avait révélé bien plus qu'elle ne laissait croire à beaucoup, qu'elle n'était pas qu'une statue de glace incapable de ressentir.

Elle resta ainsi un moment, tenant son fils dans ses bras, lui caressant les cheveux, sentant sa respiration, et la chaleur du corps de l'enfant contre elle. Il semblait être redevenu le nouveau-né qu'il avait été à une époque, et qu'elle avait tenu dans les bras à la naissance. Et étonnamment, Skylar semblait plus heureuse aujourd'hui qu'elle ne l'avait été à l'époque. Parfois, l'on se rendait compte de l'amour d'un être que lorsqu'on était à deux doigts de le perdre. Et lorsque le temps fut venu, elle libéra le garçon, pour le laisser aux bons soins d'Astrée. Elle s'installa sur son siège, celui où elle s'était tenue tout ce temps, prête à suivre avec attention l'évolution des soins, et prête à entendre tout ce qu'Astrée lui dirait après coup. D'ici là, elle aurait l'occasion de contacter Edmond et ses autres fils.
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Message(# lien) Sujet: Re: 8 mai 2010 - Les ailes brisées. 8 mai 2010 - Les ailes brisées. Empty17.05.24 23:59

La jeune femme se sentait si fébrile, s’efforçant d’arrêter les moindres tremblements et de diminuer l’anxiété qui luisait dans ses prunelles. Le jeune revient doucement à l’esprit, reprenant contact avec la réalité. Astrée commence doucement l’échelle de Glasgow pour s’assurer qu’il est pleinement maître de lui, et que le cerveau n’a pas été touché. Mais la mère arrive en trombe et ne tarde pas à prendre son fils dans ses bras. La médicomage porte un regard vers l’aide-soignant et toute deux ont un sourire presque attristé : tout ceci était une première victoire pour eux après des semaines d’un travail laborieux pour le garder en vie. Est-ce que c’était une finalité ? Absolument pas, ils allaient devoir veiller sur lui, s’assurer de sa bonne santé, avant de penser à l’idée de le laisser ressortir. L’étreinte finit par s’arrêter et Astrée reprend doucement contact avec le jeune garçon, dont son regard perdu laisse sans mal penser la terreur qu’il peut ressentir. La sorcière prend doucement sa main, observant les mouvements oculaires du jeune garçon. Pas de signe de gravité initial, manquait plus que la praxie.

« Est-ce que tu peux me serrer la main ? »

La vigilance du jeune garçon est suffisante : son état s’arrête à des problèmes digestifs pour le moment et tous les autres symptômes provoqués par les doses de potions qu’il prenait depuis qu’il était ici. Rien d'alarmant… son état était pour le moment stable et ils allaient devoir veiller à ce qu’il le soit encore. Il ne manquait plus qu’à veiller à la compréhension et le langage… mais devant son mutisme, Astrée est contrainte de devoir trouver une astuce. Mais d’un mouvement de baguettes, elle fait voler une plume à encre longue durée et un parchemin.

« Je pense que ça doit être difficile pour toi de t’exprimer… c'est normal, ta gorge est pas mal abimée, tes cordes vocales vont doucement se remettre. Tiens, tu vas pouvoir me parler sur le parchemin si tu penses que c'est trop difficile pour toi…  »

Les deux objets se déposent doucement sur le drap du garçon pour qu’il puisse l’attraper. Astrée n’aime pas l’idée d’avoir la mère aussi proche, capable de remettre en cause tous les déboires du garçon. Elle n’aime pas l’idée qu’elle puisse empêcher son fils de parler convenablement… Elle était une présence austère, une vieille harpie qui pouvait se jeter sur elle à tout moment. Mais là, il lui semble mal convenu de demander à une mère qui venait de retrouver son enfant de lui demander de repartir aussitôt son fils réveillé.

« Est-ce que tu te souviens de quoique ce soit ? Quels sont tes derniers souvenirs ? »

Astrée était en recherche de n’importe quoi qui pourrait aiguiller sa prise en charge : la couleur, les ingrédients, l’odeur… n’importe quel petit indice qui permettrait de savoir ce qu’il y avait eu dans ce breuvage qui avait manqué de le tuer. Elle l’observe, l’invitant à écrire sur le papier ce qu’il se souvenait. L’histoire finirait enfin par se démêler… Edgar ressemblait à une petite mésange tombée de son nid, avec des difficultés pour se relever maintenant que ses pattes étaient brisées.

« Je pense que ça pourrait être une bonne idée que tu puisses voir un psychomage. Lui parler de ce que tu ressens vis à vis de ton hospitalisation. Je ne peux pas te dire encore quand est-ce que tu pourras retourner à Poudlard, on va te garder sous surveillance. Pour tout t’avouer, ton estomac et ton système digestif est en mauvais état parce que tu as bu quelque chose de nocif. Et tu vois, toutes les mauvaises toxines sont absorbés et passe ensuite dans ton sang. C’est pour ça que tu as ces petites bêtes sur toi… elles sont là pour aider ton corps à éliminer tout ce que tu dois éliminer. Mais tout va s’arranger, tu es entre de bonnes mains. »

Qu’elle explicite, espérant ne pas utiliser des informations trop lourdes pour qu’il puisse comprendre sans être effrayé… ah, à force d’être aussi prudente avec ses mots, elle sentait déjà un atroce mal de crâne s’installer.

« As-tu des questions Edgar ? »


Witches are not so delicate.
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Edgar Rowell

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Edgar Rowell
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Message(# lien) Sujet: Re: 8 mai 2010 - Les ailes brisées. 8 mai 2010 - Les ailes brisées. EmptyHier à 13:14

@Astrée Herrera

Edgar se laissa faire, alors qu'Astrée lui prenait la main avec une approche des plus respectueuses. La respiration du garçon s'était ralentie, reprenant un souffle plus apaisé. Quand bien même, son expression trahissait le trouble et la fatigue qu'il ressentait. Il regardait parfois sur les côtés, comme pour redécouvrir le lieu où il était. Chaque rayon de lumière, chaque son, chaque touché semblait plus fort que ce qu'il connaissait. Ses sens semblaient tous en plein éveil, essayant peu à peu de se réhabituer à la vie hors du coma. Astrée demanda au garçon s'il pouvait lui serrer la main. Edgar fit mine de se concentrer, comme si ce simple geste lui demandait une préparation mentale minutieuse. Très vite, ses doigts se refermèrent sur celle de la médicomage, les yeux d'Edgar posés sur sa main et doigts en mouvement, signe qu'il était attentif à ce qu'il faisait. Skylar était restée quelques instants pour observer le tout, souhaitant au début assister à ce qui suivrait. Elle avait un sourire de joie aux lèvres, qui contrastait avec le reste de son visage qui semblait toujours si sérieux. Puis soudainement, elle se leva, comme se souvenant qu'elle devait prévenir son mari de la nouvelle. Elle s'essuya discrètement les larmes qui avaient perlé, signe de la sincérité de ses émotions dans ce moment unique.

Astrée continua ses tests, faisant apparaitre de quoi écrire, afin d'offrir au garçon un moyen de s'exprimer. Elle ne lui fit pas culpabiliser son silence à ce moment, lui expliquant que les traitements subis, notamment avec le ramoneur, avaient probablement joué un rôle dans son impossibilité de parler. Edgar posa fébrilement sa main le plus proche de sa gorge, avant d'abandonner, tant ses bras semblaient lourds avec les créatures accrochées. Il ne semblait que réaliser qu'il n'avait pas prononcé le moindre mot depuis son réveil. Seuls des cris étaient sortis, rendus muets par la présence du monstre dans sa gorge.

Edgar attrapa le papier, et la plume. Il était invité à parler, à communiquer. Or, à cet instant, la question d'Astrée le ramena à un instant d'une rare violence. Ses derniers souvenirs ? Le plafond du couloir de Poudlard et le visage d'Evan en pleurs. Le regard du jeune homme se figea et sa respiration redevint plus saccadée. Que s'était-il passé après ? Il l'ignorait ... et avant ? Il ... était allé aux toilettes ... et en cours ... il se souvenait d'images brèves ... Evan était présent dans ses souvenirs les plus récents, brisés en plusieurs pièces de puzzle qui ne redonnaient qu'un film grotesque et bien peu précis des derniers évènements. Edgar se souvenait de son cahier de notes couvert de gouttes de sang pendant le cours auquel il avait assisté. Il se souvenait de l'embarras, du regard de certains de ses camarades, retournés car curieux. Il se souvenait avoir pensé autre chose ... mais quoi ? Et le souvenir lui remonta d'un coup. Ce qui avait causé ces saignements, il s'en souvenait. La volière, le poison, ... ce qu'il avait fait ... et alors qu'il remontait ces souvenirs, la cascade commença. Pourquoi du pourquoi du pourquoi du pourquoi ... il remontait un fil en arrière qui s'accélérait à mesure que sa mémoire se ravivait, qu'il se souvenait à présent pourquoi il était là, dans ce lit d'hôpital. Et alors qu'il en était là, intérieurement, extérieurement, il fut pris d'hyperventilation, incapable de nouveau de réguler son souffle tant il pensait être privé d'oxygène.

Il fallut le calmer. Astrée avait probablement compris qu'il était trop tôt, bien trop tôt pour lui demander de narrer ses souvenirs, même par écrit. La seule question l'avait plongé dans un état second, le coupant du monde extérieur. Signe d'un traumatisme violent, peut-être plus même.
Quand le garçon fut suffisamment calme, et en état, en apparence tout du moins, d'écouter ce qu'elle avait à dire, Astrée lui parla. Elle lui expliqua ce qui allait suivre, la nécessité qu'il voit un psychomage pour lui venir en aide, l'aider à toucher, même du bout du doigt, ce qui venait de le mettre dans cet état. Elle passa par son état mental, mais revint aussi sur son état physique. Même s'il était réveillé, il restait encore du travail à faire pour soigner les dommages infligés à son corps. Mais l'écoutait-elle seulement ? Edgar semblait perdu quelque part, totalement ailleurs, des larmes qui perlaient sur ses yeux. Des restes de la crise du réveil ? Ou le signe qu'il pensait à des choses qui le broyaient de l'intérieur. A cet instant, le garçon revoyait tout, dans un chaos d'images violentes et assourdissantes, bien que muettes. Il était difficile de mettre du sens à toute cette violence, à tous ces dégâts. Et au final, le fait de ne rien dire, de rester dans cet état catatonique, c'était son seul moyen de survivre à ça. L'inaction totale, ne pas bouger, ne pas parler, ne pas entendre, juste, être.

Il ne répondit ainsi pas à la question. En avait-il ? Impossible de le savoir devant ce gosse qui, à peine réveillé, ne semblait avoir qu'une envie, c'était de se rendormir.

Hrp : A voir si tu veux continuer de suite avec les parents. Ou faire une ellipse quelques jours plus tard avec un psychomage, ou clôturer ici pour reprendre à un autre moment ?
Edit : désolé pour la triple notification, j'ai cafouillé.
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