Fly — Matrix
@Rowena Emrys

Allongé sur un muret, le joint au bec, les lunettes de soleil sur le nez, on croirait presque qu’il tentait de bronzer sous le pauvre soleil d’Ecosse en plein printemps… Avec un gilet en grosse laine, peu de risque mais le vent il était encore frais. Vers Poudlard, au mieux en été dans un reccord, il atteignait les 25*C.

A.J était assis un peu plus loin, sur le même muret, là où il manquait une de ces grosses pierres brutes, histoire d’être la bonne hauteur du violoncelle de son père. Il jouait pour son plaisir, pour celui de son père et s’entrainer. Chez les Moreau, depuis la mère de Vael, ancienne professeur dans un conservatoire de musique, le violoncelle était leur héritage. Le professeur se laissait porter par le son grave et vibrant de l’instrument qu’il sentait le traverser. Pour Jules (la mère de Vael) et son fils (donc Vael) c’était leur meilleurs calmant. Si l’un ou l’autre faisait une crise, il y avait 70% de chance pour que le doux et profond son de l’instrument les ramènes doucement à la réalité.

Un bêlement et une fausse note.

« Casse toi connase ! » beuglait son fils. Naine Folle répondait d’un nouveau bêlement plus agacé.
« P’pa dis lui quelque chose je te jure qu’elle m’emmerde ! Elle me cherche là ! Je vais en faire un p’tain de méchoui ! » rouspétait son fils en la bousculant du coup, l’archet revenant frotter les cordes dans sa maladresse. La chèvre poussait ce qui ressemblait plus à un cri d’homme bourré qu’un bêlement.
« Exagère pas… » marmonnait Vael. « Reprends… Tu cherches que des excuses pour éviter les doubles croches. »

A.J. poussait encore la chèvre, du bout du pied, se tortillant sur le muret, Vael distinguant parfaitement le bruit du coffre de l’instrument taper contre la pierre.
« Mais dégage…. » grognait son fils toujours entrain de se battre avec l’autre animal possédé et singeait les paroles de son père avant de lui faire un doigt sans qu’il ne le voit pour reprendre.

Naine Folle avait pris son élan, mais de tellement loin pour venir galoper sur le bord du muret et rentrer de plein fouet dans la tronche de A.J. Le pauvre ado bascula en arrière, le violoncelle s’écroulant sur le sol.

« J’vais t’faire la peau connasse ! » vociféra le Serdaigle avant de tenter de se jeter sur Naine Folle qui le narguait en faisant des cabrioles autour de lui avant de filer.

« Ruulèèè… » marmonna Vael pour un premier avertissement.
C’était sa façon de prononcer Jules, une vieille habitude avec la mère du petit qui le prononçaient avec un accent espagnole à coucher dehors. A.-J. était les initiales d’Apllo-Jules, Apollo, longue histoire car leur fils est né blond avec une petite boucle et Jules, le nom de sa grand mère.

« Va t’faire voir toi et ta femme la chèvre là ! Je vais la découper ! » et les sorts fusaient mais la chèvre était protéger pour ça, Robyn (la mère de A.J.) ne cessant de s’en prendre à elle aussi. A.J. savait mais ça le déchargeait. Vael lançait un accio sur la pull sans manche de son fils qui a réussi à s’en débarrasser avant de glisser jusqu’à lui et repris sa course effréné en soif de vengeance, Naine Folle continuant de provoquer le Serdaigle d’une quinzaine d’année.

« Putain, mais t’es aussi acharné que ta connasse de mère ! » lui fit-il remarqué en français.
« Toujours mieux que te ressembler ! » râlait A.J. avant de sentir qu’on l’empoignait par le dos de sa chemise. Si seulement son père pouvait lui en mettre une… Bon dis comme ça c’était horrible, mais c’était … tout un truc, un instinct de survie… La moindre petite attention ou contact de la part de son père qui… avait des difficulté à lui montrer son amour comme tout personne normalement constitué.

« Arrête j’ai dis, laisse la tranquille… » dit-il avant de le pousser vers le violoncelle.
« Tu joues ou tu te casses, tu m’angoisses. » des paroles blessantes mais A.J. faisait avec. Même ça, il les prenait pour des mots d’amour. Il fallait bien. Vael n’était pas dur, ni stricte (oh que non, même un peu trop laxiste) ou violent. Juste… Différent. Comme sa mémé.

A.J. retournait s’asseoir en ramassant le violoncelle et repris doucement pendant que Vael s’accroupis et la chèvre naine vint lui sourire dans les bras, se lovant contre lui, entre ses bras. Au moins, il n’y aurait plus de dispute. A.J. et la chèvre s’échangèrent un regard haineux. Qu’est-ce que le Serdaigle aurait aimé être à sa place. La tendresse, il n’en donnait qu’à ses bêtes.

Quelques minutes plus tard, Vael se tenait assis à côté de son fils et l’observait jouer. Il y avait une enchainement dans le morceaux qu’il n’arrivait pas. Vael lui avait repris le violoncelle pour lui montrer. A.J. ne manquait pourtant pas de souplesse et ses doigts étaient tout aussi long, c’était plutôt de coordonnée le mouvement de l’archet juste après avoir replacer ses doigts. Ça allait trop vite pour qu’il arrive à bien l’enchainé. Vael replaçait les doigts de son fils sur les cordes du manches, lui faisant répété au ralenti jusqu’au moment où ils furent interrompu. C’est A.J. qui avait relevé la tête pour voir Rowena, Vael était toujours concentré sur ce que faisait son fils.

« Salut ! » lui fit le fils du professeur, en agitant sa main manquant presque de lui carrer l’archet au coin de la tronche.