C’était dans son style de base, mais depuis son renvoi, ses histoires de coeur —
et ouais incroyable, j’ai cédé à ses conneries et j’en récoltes que de la merde… — entre Min-Ho et Erin, il ne… franchement ça le faisait un peu chier en vrai. Bon avec Min-Ho… Si finalement, il ne savait pas vraiment à quoi s’en tenir. Au final, c’était devenu différent entre eux, presque… gênant ? Difficile à dire. Et Erin… Il ne disait rien, l’ignorait surement un peu moins, mais la voir avec Emile ça lui faisait comme une bile au fond de la gorge qui remonte et lui esquinte l’oesophage. Il ne venait pas chercher la merde, tant que l’autre batard ne venait pas la chercher. C’était leur vie, leur histoire après tout, il n’avait rien à dire mais… Que l’autre n’en profite pas et ne s’en vante pas. Qu’il n’ait pas un mot de travers à l’égard de la brunette car il n’allait pas le rater. Qu’il l’entende encore dire qu’il « gagnait » Erin, et il lui empêcherait de parler à vie comme son père.
Bref, il allait mieux mais ce n’était pas encore ça. Il se sentait con vis à vis d’Erin et ses beaux yeux, se disant au final que Min-Ho avait raison et Min-Ho… Il se sentait à nu comme il ne l’avait jamais été, même face à lui même et ne savait pas comment gérer ça. Le mal du pays… Toujours cet insidieux sentiment de ne pas être à sa place… alors les colles, il les alignaient encore, toujours aussi insolent et provoc’ face aux professeurs et était clairement venu les mains dans les poches, comme en cours, ou en tutorat, ou où que ce soit.
Seul pour l’instant dans la salle, il regardait seulement le temps passer, la chaise en équilibre sur les pieds arrière sur laquelle il se balançait avec nonchalance et les pieds sur la table en bois. La porte grinçait à son ouverture et il ne se précipitait pas un seul instant pour se replacer plus correctement. Son regard glissait vers la silhouette du blond aux couleurs de la maison Gryffondor. Dire qu’ils se détestaient… Pas vraiment mais qu’ils s’aimaient… Tellement pas. Ce connard faisait parti de la bonne clique de sang-pur influent et populaire de l’école et Javier en avait eu assez de faire semblant et leur lécher les bottes. Ils se jugèrent mutuellement. Tout était dans l’arc de leur sourcils, l’expression de leur regard.
Javier comptait juste l’ignorer et continuer d’attendre sa sentence passer dans le régulier et incessant clac, clac de la pendule dans un coin de la pièce. Le son, il le trouvait plutôt agréable, ça lui rappelait un métronome pour rythmé une musique ainsi que ses pas de danse. Il aurait été encore seul, peut-être qu’il se serait occupé avec quelques étirements et exercice pour entretenir sa souplesse. Le Gryffondor ne put s’empêcher de l’ouvrir par contre, tirant un rictus qui paraissait forcé et jaune mais c’était presque nerveux. Les mains derrière le crâne, ayant refermé les yeux il les avait rouvert juste pour les plantés dans ceux de l’autre couillon avec un tel dédain et les refermait en affichant moins nerveusement un sourire suffisant.
«
Mi casa es su casa… » lui répondit-il avec sarcasme et ironie. En attendant, il était bien là parce qu’il était collé aussi. Pas besoin d’en dire plus, tout était dans son expression espagnole connu même pour les anglophone. Enfin, s’ils avaient un peu de culture à ce niveau là. De toutes façons, il lui aurait bien baver qu’en coréen pour lui dire à quel point il n’avait pas envie de tailler un bout de bavette avec lui et qu’il se moquait qu’il ne le comprenne pas.
Le bruit du sac sur la table, la chaise qui grince, Javier rouvrait un oeil par curiosité et laissait tranquillement l’autre élève sortir de quoi avancer ses cours ou devoir.
Et soudain, on toquait à la porte. La chaise de Javier claquait sur la pierre quand elle revint sur ses quatre pied. Il n’avait pas eu peur d’être pris entrain de glander, non c’est la façon dont on avait toquer : c’était le code. Il se rendit à la porte et sans laisser la bouille ou même les couleurs de son uniforme apparaitre en maintenant la porte entrouverte, il sourit et le checkait.
«
Putain, j’ai cru que t’allais jamais arriver. » pestait Javier en coréen avant de voir la tête sans aucune expression, un peu blasé de Sam. Javier claquait sèchement sa langue, blasé que ce crétin là n’arrivait toujours pas à retenir un peu plus de mot en coréen depuis le temps et la honte sur lui quoi ! Il lui fit un signe de main de laisser tomber et reprit en anglais :
«
J’ai failli attendre… »
Et Samael lui répondit que c’était pas forcément facile de la trouver l’autre et ils débattirent sur le fait que suffisait bien de trouver une bande de greluche qui se croient plus belle que tous, avec leur rire de dinde. Quelques ricanements et Javier récupérait alors les space-cake d’Aurora. Et bien sûr Samael avait droit au sien pour avoir servis de coursier, le tout sur les frais de Javier sur ce coup ci. Chacun son tour, même s’ils n’étaient pas vraiment regardant.
Le Serpentard fermait la porte et revint s’asseoir avec un sourire, moins fermé que tout à l’heure. Ces heures de colles allaient être bien plus sympa d’un coup. En vrai, il préférait de loin quand il avait des tâches à faire plutôt que de rester là, enfermé dans une salle à regarder le vide… Ou avancer ses devoirs ouais pourquoi pas, mais pas aujourd’hui. Il allait se faire un bon petit trip, et une fois fini, essaierait de se retrouver avec Samael qui serait surement dans le même état.
Il commençait à briser le muffin au chocolat en deux et en mangeait un morceau. Claude était penché sur ses cours. Javier assis en face, accoudé sur la table, l’observait tout en prenant le temps de mâcher sa gourmandise pleine de beuh. Quelques minutes à ne rien dire, le bruit de la pendule, la plume qui grattait sur le cahier, les feuilles du manuel qui se froissait légèrement dès qu’il en tournait une, le bruit des chaines au poignets et les bagues à ses doigts qui tintait dès qu’il engouffrait un morceau de gâteau. Javier finit par se pencher, s’affaissant sur la table pour capter le regard trop concentré de l’autre blond.
«
T’as été collé parce que tu étais trop investi en cours et que t’as écouter comme un gentil toutou bien dressé j’imagine… Pour te permettre tes réflexion de merde. » le cherchait-il, juste un peu.
Ah qu’il était content d’avoir améliorer son niveau en anglais même si son accent restait très américain, au moins il avait tout le plaisir de dire ce qu’il pensait.