Catherine fut le petit trésor de ses parents lorsqu’elle vint au monde, arrivant avec le soleil de ce jour d’hiver. Comme un flocon de neige, elle était née pour apporter un peu de douceur dans la vie de ceux qu’elle fréquentait. Enfant facile et vive, intelligente et curieuse, elle s’intéressa vite au savoir-faire de sa mère, guérisseuse, dont les secrets de famille n’étaient connus de personne en dehors de leur cercle privé. Dès son plus jeune âge, Catherine ressentit la fierté de cet héritage sur lequel elle avait envie d’en savoir plus. Elle ne se priva pas de poser à sa mère de nombreuses questions.

Celle-ci n’hésita pas à cultiver l’amour de la fillette pour l’héritage familial et l’initia très tôt à l’apprentissage des potions. Elle arriva donc à Beauxbâtons avec ce bagage précieux et cette avance en la matière. C’était une bonne chose car si sa baguette était plutôt bien faite pour les sortilèges de soin, due à son brin de dictame, pour le reste de la magie, elle faisait preuve d’un net manque de puissance qui n’aida pas l’enfant à performer dans les domaines qui l’impliquaient. Mais ce n’était pas grave, elle se plongea dans les potions à corps perdu, pendant sa scolarité.

Son diplôme en poche, elle voulut apprendre au-delà ce qui se faisait en potion par ailleurs. A 18 ans, elle vint étudier en Angleterre. Bilingue, car elle avait très tôt décidé d’apprendre la langue du pays d’Albion, elle n’eut pas de difficulté pour intégrer l’université magique. Dès la première leçon, elle fut fascinée par cet homme charismatique qu’était Gaïus Crowley, son professeur. Ses yeux brillaient et son cœur battait plus vite chaque fois qu’elle suivait un de ses cours. L’enseignant ne manqua pas de remarquer son intérêt pour les potions ainsi que son héritage, assez connu. Il en fit son assistante en parallèle des cours afin d’essayer de percer les secrets qui accompagnaient la jeune femme.

Si elle ne lui dévoila pas ses secrets de famille, elle lui fournit plusieurs manuels précieux, dépositaires de secrets des potions provenant spécialement de France. Tandis qu’il s’enrichissait dans son domaine au travers d’elle, elle tombait de plus en plus amoureuse de lui, ne voulant plus le quitter. Pour sa plus grande joie, il sembla qu’il veuille aussi la garder auprès de lui. Il lui proposa d’être la gouvernante de ses enfants. Catherine n’aurait pu avoir plus de joie que cela et elle n’hésita pas. Son diplôme de potions en poche, elle se détourna de son avenir de potioniste ou de guérisseuse pour élever les enfants de l’homme qu’elle aimait.

Elle s’attacha rapidement aux enfants, et notamment aux jumeaux qu’elle avait vus naître. Mais sa maîtresse ne manqua pas de remarquer l’attrait de la jeunette pour son maître. Loin d’en prendre ombrage, elle lui annonça clairement les choses. Si elle voulait conserver sa place et ses privilèges, elle devait séduire le Cromley et l’attirer dans son lit. L’épouse tenait à ce que son mari ait l’esprit occupé. La raison, Catherine n’avait pas à la connaître. Au début, elle voulut obéir, d’autant que l’idée de partager le lit de cet homme ne lui était pas indifférente. Mais Gaïus ne se montra pas intéressé par la perspective de tromper sa femme. Il était un mari fidèle et Catherine n’insista pas.

Elle prit peur que sa maîtresse ne prenne ombrage de sa défaite, mais elle n’eut pas à en subir de conséquences. Avant qu’elle ne revienne vraiment à la charge, l’adoption du petit Kael mit fin au débat. C’était trop pour la belle, elle quitta la maison. Catherine, elle, s’occupa du nouvel enfant avec la même dévotion que les autres, gardant à l’homme qu’elle aimait sa loyauté et son soutien. Après le départ des jumeaux pour Poudlard, elle fut positionnée en gouvernante de la maison. Si elle n’était pas la maîtresse de maison, elle en avait la charge pour autant. En parallèle, elle continuait de préparer des ingrédients pour son maître, qui n’en avait plus le temps à Poudlard. Elle continuait de rêver qu’une jour, peut-être, les élans de son cœur seraient partagés.