Beth s'était toujours imaginé qu’elle allait percer dans le monde de la musique moldue et elle espérait intégrer de grands groupes de musique classique, mais il n'en restait pas moins qu'elle était une sorcière et que cela faisait partie de son héritage. Elle n'avait pu s'empêcher de se demander à quel point ils pourraient lui en apprendre sur la façon de pratiquer la magie dans le domaine de la musique. Elle savait qu'il existait un cursus pour étudier la magie musicale au sein de l'école et elle s'était dit que cela pouvait valoir la peine de se renseigner pour connaître les modalités d'inscription et les compétences requises dans ce domaine.

Il n'était pas interdit à proprement parler de se rendre dans la partie universitaire pour les élèves de premier cycle, mais elle devait admettre qu'elle n'en avait pas vu beaucoup le faire. Il était vrai que la pensée des longues études était une perspective impressionnante, et puis, si tous les élèves se rendaient constamment à cet endroit, ça deviendrait vite invivable. Mais la curiosité de la Serdaigle était une bonne raison de se trouver là. D'ici quelques années, elle allait devoir choisir son cursus universitaire, et elle avait besoin de savoir si elle allait pouvoir rester dans le monde de la magie ou s'il vaudrait mieux retourner définitivement côté moldu.

Mais en arrivant sur place, la zone universitaire lui sembla énorme. Elle ne savait pas du tout où elle devait se rendre pour prendre les informations. Il devait sûrement y avoir un secrétariat ou quelque chose de ce genre, mais elle ne parvenait pas à découvrir intuitivement à quel endroit cela se trouvait. elle commença à regarder autour d'elle avec insistance et il était sans doute évident pour quiconque la regardait qu'elle cherchait son chemin. Elle n'osait pas vraiment solliciter les personnes qu’elle croisait, de peur de se voir reprocher de se trouver là.

Même s'il était assez évident qu'elle était perdue, elle ne savait pas si l'intervention de l'adulte était une bonne ou une mauvaise nouvelle. Elle n'avait pas l'air de lui faire de reproches, mais elle l'avait peut-être prise pour une étudiante. Beth ne pensait pas être assez vieille pour passer pour une jeune fille de plus de 18 ans, mais on ne savait jamais. La prof souriait d'un air avenant, mais la jeune fille n'était pas sûre de devoir lui dire ce qu'elle faisait là. Finalement, elle se décida en se disant que si elle demandait des informations, elle serait au moins excusable d'être venue dans un endroit où elle n'avait pas forcément sa place.

« Oui je… je ne suis pas vraiment une étudiante, voyez-vous. Je suis encore une élève de l'école. On ne nous a pas vraiment interdit de venir ici et d'ailleurs personne ne m'en a empêchée, alors j'espère que je n'ai pas commis une erreur. »

Elle était tout à fait prête à assumer ses erreurs, mais elle était persuadée qu'il n'y avait pas de mal à venir chercher quelques informations sur le futur. D'ailleurs, elle était persuadée qu'il y aurait de l'intérêt à prévoir des journées pour renseigner les élèves sur leur avenir possible. Mais puisque cela n'existait pas, on ne pouvait en vouloir à une élève d'avoir envie de prendre des renseignements. Elle n'était pas certaine de vraiment croire en ce qu'elle pensait et peut être qu'elle cherchait juste à se rassurer, mais la professeure qu'elle avait devant elle n'était pas vraiment menaçante et elle sentit qu'elle pouvait lui faire confiance.

« Je m'appelle Elizabeth Wood. Je suis élève en cinquième année. Je suis venue pour me renseigner sur les filières supérieures en rapport avec la musique. Je voulais savoir s'il existait une direction universitaire qui permettent d'étudier la musique, peut-être en parallèle d'études moldues correspondantes. »

Il y avait rien de plus et aucune mauvaise intention, simplement l'envie de penser à son avenir et de commencer à réfléchir aux opportunités qu'elle avait. Elle se demanda justement ce que la jeune femme avait comme spécialité. Elle n'avait jamais été en contact avec les professeurs du supérieur et elle aurait donc été bien en peine de deviner à vue qui faisait quoi. Mais si elle pouvait rencontrer un professeur de musique, elle se disait qu'il accepterait peut-être de lui donner quelques cours en amont pour la préparer aux études supérieures. Il pouvait être sûr qu'elle serait très assidue.

« Vous enseignez quoi, vous ? »

Beth ne savait pas qui était exactement cette prof, puisqu’elle ne connaissait pas les membres du corps enseignant de l’université. Mais c’avait l’air d’une prof gentille et qui n’avait pas l’air de vouloir la punir. En soi, elle avait du mal à voir pour quelle raison on la punirait. Elle ne faisait rien de grave, mais elle avait toujours peur de déranger. En tout cas, la bienveillance de l’enseignante lui fit chaud au cœur et elle lui adressa un franc sourire en entendant que tout allait bien et qu’elle n’avait pas l’intention de lui faire de souci. Elle était vraiment gentille.

« Merci beaucoup, c’est gentil. »

Elle pourrait peut-être même l’aider à trouver des informations sur ce qu’elle était venue chercher. Elle espérait qu’il y avait moyen de suivre des études en musique magique. C’était un domaine qui lui donnait beaucoup de curiosité. Mais l’enseignante n’était pas certaine des opportunités qu’il y avait dans ce domaine précis. Elle se proposait, en revanche, d’accompagner Beth à l’endroit où elle pourrait peut-être en apprendre plus sur la question. C’était une bonne idée, et ça lui éviterait de se perdre davantage. Cet endroit était bien grand. La jeune Serdaigle se disait que les étudiants de première année devaient se perdre facilement.

« Oui, je veux bien, merci. C’est l’endroit que je cherchais, justement. »

Elle la suivit en lui demandant de quoi elle était enseignante dans la partie universitaire de l’école. La jeune fille n’avait jamais envisagé le journalisme comme un objectif professionnel, mais elle était certaine que ça devait intéresser un grand nombre d’étudiants. Elle se demandait si des journalistes donc on lisait les articles dans la presse avaient déjà reçu les cours de cette enseignante en particulier. Elle ne semblait pas très âgés mais ça ne voulait rien dire. Il n’y avait pas forcément besoin de beaucoup d’années pour être connus. Cela dépendait surtout du talent pour l’écriture, ainsi que des sujets que la personne écrivait de préférence.

« C’est intéressant ! Certains de vos élèves sont devenus journalistes de renom ? »

Beth était parfaitement consciente que tout le monde avait des priorités, des objectifs, des choses qui lui étaient essentielles et qui comptaient plus que tout pour lui. Pour elle, c’était la musique, mais la passion n’avait pas qu’un sujet et il était beau de voir quelqu’un se plonger dans sa passion corps et âme, quelle que soit cette passion. Elle voyait bien que le professeur Portel adorait le journalisme et qu’elle avait choisi de prendre la direction de l’enseignement de cette matière parce que c’était ce qui lui plaisait. Cela faisait plaisir à la Serdaigle de constater cela et elle ne pouvait que souhaiter qu’elle la transmette.

Elle comprenait que passer du professeur d’une simple option quand l’école n’était que cela à enseignante d’université était l’entrée dans un nouveau monde. Beth n’était peut-être pas la seule à vouloir connaître ce qu’elle pourrait faire de sa passion, une fois ses ASPICs en poche. Elle pensait donc que le professeur Portel avait raison de vouloir rester en contact avec ses anciens étudiants. Elle pourrait peut-être leur ouvrir les portes de l’université le moment venu. En attendant, elle pouvait également être un interlocuteur pour le club de journalisme. Se construire de ses passions était vraiment une belle chose à faire pour avancer dans la vie.

« Vous avez raison. Peut-être que certains seront, comme moi, curieux du potentiel de leur avenir. »

Elle semblait aimer la musique ou en tout cas, aimer le fait de se plonger dedans comme Beth le faisait. Pour la Serdaigle, c’était infiniment plus qu’une simple passion, c’était un langage. Son langage. C’était la façon dont elle communiquait avec le monde. Ce n’était qu’en parlant ce langage qu’elle se sentait libre de ce qu’elle transmettait. De plus, ce langage était si naturel pour elle qu’il transmettait des choses, même aux néophytes. Chacun ressentait sans parfois même en avoir conscience la force de ce qui rythmait l’âme de Beth. Elle aimait partager son émotionnel de cette façon, et rendre la vie des gens plus puissante, plus stupéfiante avec son jeu.

« C’est ma façon de parler au monde. Je ne suis pas une grande volubile et je ne suis pas toujours capable de formuler ce que je ressens. Mais sur un piano, ça s’entend et je ne peux pas le cacher. C’est bien plus facile de dire ce que j’éprouve comme ça. Comprends alors qui peut. »

Beth comprenait le paradoxe que certains professeurs pouvaient ressentir face à leurs devoirs. Il n'était pas facile de se retrouver à devoir choisir entre le fait de protéger les jeunes élèves afin de préserver leur innocence et de conduire en même temps vers la réflexion et le savoir ceux qui avaient l'envie, voire le besoin de remettre en question leurs propres certitudes. Il y avait pourtant une solution facile à ce dilemme du point de vue de la Serdaigle, c'était d'offrir à chacun la possibilité de choisir le chemin qu'il voulait prendre entre celui de la connaissance et celui demeurant de l'enfance.

« Il suffirait de proposer aux élèves de découvrir les possibilités qu'il y a après Poudlard, mais pas de manière obligatoire. Si les élèves peuvent choisir, ils ont alors la possibilité de décider de conserver leur innocence dans un premier temps. Libre à chacun de choisir le moment où il aura envie d'aller voir plus loin. Je pense que c'est un compromis assez intéressant. »

La jeune fille ne s'attendait pas à pouvoir discuter avec un professeur en journalisme des bienfaits de la musique. Mais elle n'était pas fâchée que cela se produise. Le plus étonnant, c'était de voir à quel point la jeune femme semblait intimement convaincue que c'était quelque chose qu'elle devrait exploiter. Beth n'était pas certaine de savoir exactement de quelle façon on pouvait exploiter la musique dans un cours de journalisme et elle était curieuse de savoir à quoi exactement l'enseignante était en train de penser. Elle voyait se former des projets dans sa tête et il la rendait tout particulièrement curieuse. Tout ce qui touchait à la musique attisait cette curiosité naturellement.

« Comment vous associeriez la musique au journalisme ? Ça ne me paraît pas évident de trouver un lien. »

Ses yeux brillèrent d'une lumière plus intense lorsque l'enseignante lui proposa de se rendre dans la salle de musique de l'université. Elle avait tellement envie de voir les installations qu'ils avaient ici et de jouer sur le piano. Elle n'aurait pas pensé que cette opportunité soit réelle aussi spontanément mais elle n'en était pas fâchée. Elle était tellement heureuse que l’on pouvait croire que l'enseignant lui avait offert la lune. Il était facile de rendre la jeune Serdaigle heureuse. Il suffisait de lui permettre de jouer de la musique. Elle n'était jamais aussi comblée que dans ce cas.

« Je pourrais voir la salle de musique ? Vraiment ? J'adorerais Madame. Je pourrais vous jouer tout ce que vous voulez. Ça me fera tellement plaisir. »

Il était vrai que les clubs pourraient faire passerelle entre Poudlard et l'université mais à la connaissance de Beth, le club de musique ne faisait rien de la sorte. Ou alors elle n'avait pas eu les informations concernant ce point, ou elle n'aurait pas été obligée d'aller chercher ses informations elle-même. Elle songea que cela pourrait être intéressant d'en parler au professeur référent du club qui était le plus à même d'organiser des événements à ce sujet. La jeune Serdaigle aurait aimé rencontrer des élèves qui suivait ce cursus et apprendre des choses sur la façon dans tout cela se passait, mais évidemment, ce n'était probablement pas la prof de journalisme qui pourrait lui en parler.

« Je n'ai pas beaucoup entendu parler d'avenir par les membres du club de musique. Je ne suis pas sûre qu'il y ait des choses organisées à ce sujet. Pourtant, ce serait une passerelle évidente. Je vais en parler avec le prof. »

Les moyens d'expression des émotions étaient multiples, et pour chacun, il se pouvait qu'il ne s'exprime pas toujours selon le même biais artistique. La musique et l'écriture en étaient deux exemples, mais il y avait la peinture, la sculpture et bien d'autres choses qui permettaient de raconter une histoire et de transmettre des émotions. Ils pouvaient parfois aussi se combiner, comme dans le cas du théâtre ou la musique, les mots mais aussi le style des costumes pouvaient traduire les émotions à transmettre. Beth était persuadée que chacun avait son mode d'expression favori et que, s'il le trouvait, il pouvait produire des choses exceptionnelles de cette façon.

« Il y a de nombreuses façons de partager les émotions et je pense qu'elles sont toutes valides. Il faut juste utiliser celle qui vous correspond le plus et je crois que pour moi, c'est la musique c'est tout. Peut-être que pour vous, c'est plutôt l'écriture. D'autres pratiqueront la photo ou le dessin. Il n'y a pas qu'un seul moyen d'expression. »

La simple idée de pouvoir voir la partie universitaire dédiée aux études de la musique rendait impatiente la petite Serdaigle dont les yeux brillaient en suivant le professeur. Elle se demandait s'il y aurait un piano sur lequel elle pourrait poser les doigts, un instrument qu’elle pourrait parcourir de ses doigts fins et sur lequel elle pourrait raconter tout ce qui lui ferait envie. Elle était à peu près sûre que le professeur l’y emmenait dans l'espoir qu’elle accepte de lui interpréter quelque chose et elle ne demanderait pas mieux. La jeune sorcière n'avait jamais eu le désir de dissimuler son jeu. Elle estimait que si elle faisait de la musique, c'était pour tout le monde.

Cela pourrait être enrichissant d'en parler avec le responsable du club, effectivement. Mais Beth était persuadée que ce n'était pas lui qui aurait le plus de pouvoir en ce qui concernait l'avenir des élèves au sein de la section universitaire de musique. La personne avec qui il fallait en parler était plutôt le professeur dédié à la formation musicale à l'université. Et la jeune Serdaigle ne savait absolument pas de qui il pouvait s'agir. C'était justement le problème. Les étudiants de Poudlard n’avaient pas accès aux contacts qui pourraient leur être utiles au sein de l'université et c'était ce genre de contact qu'il fallait faciliter.

« Je peux en parler au responsable du club. Mais la personne qui pourrait faire avancer les choses, c'est le responsable de la formation de musique universitaire, et je n'ai pas la moindre idée de qui il peut s'agir. »

Mais elle devait le savoir ou pouvoir se renseigner. Ceux qui travaillaient à l'université actuellement avait accès aux informations qu’un élève n'avait pas. Beth en était persuadée. La question était de savoir s'il serait intéressé d'en parler avec des élèves plus jeunes. Tout le monde n'avait pas le même investissement dans ce genre de projet que l'enseignante avec qui elle discutait et elle était consciente que l'on ne pouvait forcer quelqu'un accepter de renseigner les plus jeunes s'il n'en avait pas envie. Cela faisait partie des choses compliquées qu'il était difficile de mettre en place dans un contexte de passage entre l'université et l'école.

L’adolescente trouvait que l'écriture et le théâtre pouvaient avoir des points communs. C'était un peu moins le cas pour le dessin, mais elle ne trouvait pas cela étrange qu'une personne puisse avoir plusieurs façons d'exprimer ce qu'elle ressentait. Selon le degré de l'émotion et la personne à qui on voulait le transmettre, certains biais étaient plus faciles que d'autres. La jeune Serdaigle avait essentiellement la musique et elle devait reconnaître qu'elle ne se sentait de passion pour rien d'autre, mais cette passion là était forte et lui apportait énormément. Elle ne se voyait pas faire sa vie autrement qu’en l'utilisant dans son quotidien et elle avait envie de faire partager ce qu'elle éprouvait en jouant au monde entier.

« Cela peut être pratique d'avoir plusieurs moyens d'exprimer ce qu'on ressent. Pour ma part, je crains de n'en avoir qu'un seul. Mais il est suffisamment fort pour que je me sente capable de partager l'essentiel de ce que j'éprouve à son travers. »

L'enseignante de journalisme était vraiment très motivée. Cela impressionnait un peu Beth qui n'avait pas l'habitude qu'un adulte s'intéresse d'aussi près à ses projets en dehors de ses mamans. Mais elle était vraiment touchée par la façon dont elle s'y prenait. Elle avait une idée et elle mettait aussitôt les choses en place comme s'il n'y avait rien de plus naturel que cela. Et au fond, il était probable que c'était le cas. Pour elle, c'était tout naturel d'aider les étudiants à trouver leur voie. Il ne restait qu'à savoir si le projet allait aboutir et cela dépendrait essentiellement du responsable de la section musique.

« Merci, c'est très gentil à vous de vous en charger. »

Quelque part, elle comprenait parfaitement l'enseignante qui tenait absolument à mettre en avant son art. Ou plus exactement un de ces arts, puisqu'elle affirmait qu'elle pouvait se sentir à l'aise grâce à plusieurs d'entre eux. Mais il n'y avait vraiment que dans la musique que la jeune Serdaigle pouvait sentir cet abandon de son âme qui s'intégrait alors parfaitement à ce qu'elle essayait de transmettre. C'était le seul moyen de réaliser une véritable harmonie entre ses émotions et ses doigts. Elle avait découvert ça tardivement, étant donné qu’il lui avait été impossible de comprendre suffisamment vite comment ce genre de choses fonctionnait.

« A vrai dire, je crois qu'il pourrait être intéressant de proposer des combinaisons entre plusieurs personnes dont les modes d'expression sont différents. Par exemple, si j'interprétais la musique d'une comédie musicale, je partagerais alors mon art avec ceux dont l'art est la comédie, voire l'écriture puisqu'il y a quelqu'un qui aura conçu l'histoire de cette pièce. Je pense qu'il n'y a pas de meilleur expression de l'art que la combinaison des spécialités de chacun. C'est le moyen le plus magique de créer une œuvre. »

Elle aimerait vraiment beaucoup un projet de ce style et elle devait reconnaître qu'elle s'y investirait sûrement de manière conséquente. Mais il n'y avait pas vraiment de club à Poudlard, à sa connaissance, que l'on pourrait combiner avec le club de musique et qui permettrait de réaliser ce genre de projet. Elle ne savait donc pas si elle serait en mesure d'accomplir quelque chose comme ça un jour. Mais si cela se produisait, ce serait véritablement une belle chose à imaginer. Et elle était certaine que quelqu'un comme l'enseignante à qui elle était en train de parler aurait envie d'y prendre part.

Quand il s'agissait de trouver des idées créatives, on pouvait compter sur Beth. L'adolescente avait toujours eu beaucoup d'imagination en ce qui concernait la cohésion et l'union des talents et des forces. C'était bien pour cette raison qu'elle avait toujours considéré comme enviable de forger les contacts avec des gens en ayant la possibilité de mélanger les arts. L'art ne lui semblait pas unique et elle était persuadée que combiner les différentes formes d'art était la meilleure façon d'enrichir sa flamme artistique. Elle ne serait pas capable de bâtir une telle combinaison, mais elle avait la conviction presque certaine qu'il existait des personnes qui le pouvaient.

Un professeur de journalisme n'était peut-être pas calibré pour écrire de la fiction permettant de mélanger différents moyens d'expression entre eux, mais si elle en avait l'imagination, elle avait sûrement les qualités d'écriture pour accomplir le travail. La seule question était de savoir si elle en était capable ou non. En ce qui concernait la personne qui l'avait accueillie et guidée, Beth était grandement en confiance sur le fait qu'elle en était capable. Ce qu'elle ne savait pas, en revanche, c'était si elle en avait envie.

Mais l'enthousiasme qu’elle évoqua sur le projet laissa penser à la jeune Serdaigle que cette idée pouvait peut-être lui plaire. Ce point étant établi, ce n'était plus qu’une question de temps et de volonté pour mettre en place le projet pour le professeur. Ce n'était en tout cas pas l'adolescente qui pourrait le mener car elle n'avait pas les idées pour ça. Ce n'était pas le genre d'esprit créatif qu'elle avait, même si elle était capable de concevoir un certain nombre de choses et qu'elle avait totalement confiance en sa capacité de composer, notamment, et en la qualité de ses compositions. Malgré tout, c'était une autre histoire de concevoir tout un univers qui pouvait être joué et rêver.

« Je ne sais pas si vous vous lancerez un jour dans ce projet. C'est quelque chose qui semble bien ambitieux. Mais si vous avez besoin d'une pianiste, vous pourrez compter sur moi. »