@Elizabeth Wood  @Leo'maris A'Chladaich

A la fin de sa première année, Lucinda avait déposé sa lettre de motivation pour devenir la nouvelle mini-préfète de sa maison. A ses yeux, personne d'autre au sein de sa promo ne pouvait incarner ce rôle mieux qu'elle. Et clairement, elle avait fait en sorte de le faire savoir dans ses écrits : Son curriculum impeccable, ses notes frôlant la perfection, et des qualités de meneuse ainsi qu'un amour inconditionnel pour sa maison et sa réputation. Ce fut avec peu de surprise que Lucinda apprit qu'elle avait été admise à ce poste.

Elle n'en avait que peu glissé mot à ses camarades de classe, si ce n'était à John et Robin. Durant les quatre premiers mois, elle avait potassé le manuel incluant toutes les responsabilités qu'un mini-préfet avaient, ce qu'était son rôle, et la manière dont une telle activité pouvait aider à la scolarité toute entière ainsi qu'ouvrir des portes, ce même après Poudlard. Et l'avenir, Lucinda avait les yeux rivés dans sa direction. Elle savait que les sept années qu'elle passait ici construisait qui elle serait ensuite, et à quel poste elle serait à même d'appartenir. Lucinda n'était pas comme ces zozos de Malcolm, Crowley ou Goldwin qui ne pensaient qu'à s'amuser. Elle, était prête à mettre toutes les chances de son coté.

Aujourd'hui, une réunion avait été organisé par Elizabeth Wood. Enfin, il était temps de se rencontrer autour d'une table et de discuter, entre Serdaigle. Si ce n'était une brève rencontre et des salutations formelles, Lucinda n'avait encore que peu échangé avec ses ainés. Elle comptait néanmoins sur eux pour lui apprendre les ficelles du métier, mais également, elle les considérait comme des moyens d'intégrer ses idéaux à la maison Serdaigle. Cette réunion serait l'opportunité d'en discuter.

Lucinda s'était assise à une table avec la cinquième et le septième année. Sa posture était impeccable, et déjà, elle avait déposé à coté d'elle de quoi noter. Elle n'affichait aucun sourire, sa mine était déstabilisante tant elle ne semblait pas convenir à une jeune fille de son âge. Son regard était trop sérieux, à croire que le mot "amusement" lui était inconnu. Trop mûre déjà ? Peut-être. Elle écouta attentivement les paroles d'Elizabeth, se tenant droite comme un "I", les deux mains sur la table, et la fixant sans discontinuer.

Une fois que la parole leur fut offerte, Lucinda échangea un regard bref avec Leo'maris, ce sixième année qui dégageait une aura telle que personne ne pouvait lui être insensible, pas même la deuxième année. Et pourtant, elle ne se décontenança pas, prenant la parole la première, après un bref échange de regard poli pour savoir qui répondrait. L'honneur aux ainés, ou à la nouvelle génération ? Seconde option apparemment :

"Je tiens d'abord à te remercier de nous avoir conviés Elizabeth. J'ai grande fierté de travailler avec vous et ce sera avec honneur et un profond sérieux que je tâcherai de continuer l'excellent travail que vous avez opéré jusqu'à aujourd'hui."

Elle sortit de son carnet de notes, une feuille qu'elle déposa devant elle.

"J'ai déjà commencé un travail d'observation au sein de notre maison. Probablement l'avez-vous déjà remarqué, mais j'ai constaté un certain ... relâchement de la part de plusieurs de nos camarades de maison lorsqu'il s'agit de respecter le règlement de l'école. Certains sortant à des heures qui vont à l'encontre du règlement ou se permettant de revenir tardivement, après le couvre-feu. Je ne citerai aucun nom, mais je pense qu'il est important que vous le sachiez."

Elle laissa un petit temps à ses deux ainés pour être certaine que le message soit compris. Si jusqu'ici, les deux faisaient l'erreur de la sous-estimer ou de croire qu'elle serait intimidée, il y avait erreur.

"J'ai également entrepris avec initiative de consulter le bottin des résultats du dernier semestre de l'année précédente. J'ai entrepris une analyse minutieuse des élèves en difficultés au sein de notre maison. Notre maison étant les Serdaigles, il est de notre devoir de soutenir nos camarades et de défendre l'honneur de notre maison."

Elle fit passer la feuille aux ainés, en commençant par Elizabeth. Une liste de noms figurait sur celle-ci : Adrian Goldwin, Edgar Rowell, et d'autres. Ceux qui peinaient à obtenir des "Optimal" ou des "Efforts Exceptionnels". Lucinda avait, pour chaque nom, noté la matière en difficultés, et user d'un code couleur différent pour chaque notation. Bleu pour ceux n'ayant qu'"Acceptable" (ce qui pour Lucinda, n'était pas à la hauteur des Serdaigles), jusque jaune, orange et rouge pour les notes en dessous de la moyenne.

"Je pense qu'un rappel à l'ordre serait à effectuer auprès de ces élèves, avec qui sait, l'organisation de séance intensive de révisions, ou la demande auprès de l'administration pour que ces derniers rejoignent le tutorat scolaire. Qu'en pensez-vous ?"

Sa dernière question ne laissait pas entendre que sa proposition n'avait pas sa place ici ou était trop extrémiste. Elle voulait savoir si ses ainés validaient, ou quelles alternatives ils lui proposeraient en retour. Lucinda était fière d'être une Serdaigle, et elle considérait que le rôle de préfet, et son rôle en tant que mini-préfète était d'obliger encourager ses camarades en difficulté pour qu'ils comprennent cette fierté.

De Grant.

@Elizabeth Wood @Leo'maris A'Chladaich @Phinéas Dunthorn

Qu'ils-étaient-mous.
Ne put s’empêcher de penser Lucinda avec une amère déception. La jeune Serdaigle avait toujours cru que ses ainés, notamment les préfets, cherchaient à maintenir une certaine excellence au sein de leur maison, et par extension, dans Poudlard. La jeune demoiselle leur avait exposé un problème certain, qui nuisait à la réputation des Serdaigles mais aussi à celle de l'enseignement proposé à Poudlard. Ainsi, à ce problème qu'elle considérait comme légitime, ses deux ainés semblaient reculer, comme effrayé par ses propositions.
Leo'Marris fut le premier, dont les "clicclicclic" constants était un son certes irritant, mais dont Lucinda se sentait gré de supporter pour entretenir de bonnes relations avec lui. Avec une pointe de naïveté, elle esquissa un léger sourire de fierté quand l'adopoisson lui fit savoir qu'elle était dans le juste. Mais ce sourire s'envola au moment où il fit entendre que ses solutions étaient difficiles. Elizabeth vint rebondir, prétextant apparemment qu'il était impossible de forcer qui que ce soit à agir contre son gré. Le rôle de préfet ne le permettait pas. Lorsqu'elle lui rendit la parole, ce fut Phinéas, présent en tant qu'observateur, qui se permit d'intervenir. Lucinda l'observa, et l'écouta avec une grande attention. Elle buvait mais décryptait aussi la moindre de ses paroles, comme si, durant toute son élocution, elle essayait d'obtenir ses secrets. Intonations, tournures de phrase, quelque chose en lui le rendait numéro un parmi les Serdaigles. Et Lucinda devait le comprendre, si elle voulait se hisser à son rang un jour.

"Merci Phinéas d'avoir offert une proposition que je soulignerai d'acceptable. J'apprécie que malgré ton statut de préfet en chef, tu continues de nous offrir sagesse et conseils."

Elle prit un moment de silence, et se mit à réfléchir aux questions posées. Elle se tourna d'abord vers Elizabeth :

"Saches Elizabeth qu'en aucun cas, je ne considère ma fonction comme quelque chose qui se doit d'être "drôle" ou "plaisant". Mon rôle ... NOTRE rôle, comme je le considère, celui que j'incarne, et le votre, que je vise quand l'âge me le permettra, n'est guère de me faire des amis ou d'être apprécié par mes camarades. Je considère la fonction de préfet comme une fonction pragmatique. Difficile, certes, brutale, parfois, mais nécessaire. Si nous n'en sommes pas capables, alors c'est la confiance de nos camarades, mais surtout de nos professeurs que nous perdrons."

Elle se tut un moment, un peu étourdie par cette éloquence devant ses ainés. Lucinda était habitué à en user devant ses camarades. Elle avait même déjà tenu tête à des professeurs ou à l'ancienne directrice de leur maison. Mais à ce moment, elle était seule face à trois ainés, et elle devait tenter des choses, quitte à se brûler légèrement. Elle reprit alors :

"Quand aux solutions que vous trois me demandez, je tiens à vous rappeler que ma fonction est celle de mini-préfète. Mon rôle est de vous rapporter des problèmes qui ont lieu au sein de notre maison. C'est ce que j'ai fait, et vous ai apporté des solutions que je considère comme appropriée. Pour ce qui est de leur réalisation, c'est à vous, "préfets" de trouver des solutions pour les mettre en oeuvre. J'ai toute confiance en vous pour me confier votre savoir et votre sagesse quand à la manière dont vous rétablirez l'ordre, mais surtout le savoir dans cette maison qui est la notre."

Lucinda n'oubliait pas que sa jeunesse pouvait être un atout. Elle avait tenté des propositions qu'elle jugeait convenable, mais elle se doutait à présent que le problème pouvait être plus compliqué et diplomatique. Et cette énigme, c'était à ceux qui avaient la véritable fonction de la résoudre. Un sujet compliqué, que Lucinda avait exposé comme "nécessaire". La réputation des Serdaigles était en jeu, l'équilibre de Poudlard également. Il était certain que Phinéas apprécierait ces ambitions. Mais s'il fallait trouver les moyens de les mettre en œuvre, et risquer de se rater, elle préférait laisser ses ainés aller au casse-pipe. Elle apprendrait alors ce qu'il fallait éviter de dire, ou de faire. Lucinda avait joué son rôle en rapportant des problèmes. Mais elle était là, pour apprendre. Ses ainés se devaient alors de lui fournir un enseignement, et le premier serait de trouver comment résoudre ce sujet.

by Grant.