Un non était suffisant pour que son monde s’écroule à nouveau. C’était ce que lui avait dit Andrès, sans même que Gus ne lui prête quelconque aveu. Son regard avait probablement suffit, son corps parlait pour lui. Ou probablement ses pensées. Au final, Gus le vivait étrangement bien. Dans toutes les catastrophes qu’il avait appris récemment, Andrès était presque un détail qui s’était envolé. Et tout l’amour qui s’était gonflé pour lui dans sa cage thoracique s’était essoufflé en un petit nuage de fumée. La silhouette d’Andrès s’était effacée dans son esprit ; alimentant son esprit égaré à rêver davantage. De baisers envolés, d’un brin de tiédeur, de doigts inquisiteurs. Penaud dans son lit, les yeux voilées, un sourire un brin idiot venait tantôt se glisser sur ses lèvres. Candeur mêlée d’espoir tiens… était-il idiot d’espérer un peu de clémence ; de plonger dans l’envol brumeux de ces papillons qu’il tentait de chasser sans être capable d’en attraper un seul ? Gus le savait, il avait merdé récemment. Mais son esprit embrumé, encore embaumé par sa première fois un brin désespérée, avait réveillé en lui des envies simples. Exister autrement que par autrui. Plonger pour quelqu’un, pour une bonne personne. Quelqu’un qui ne lui dirait pas non. Mais la vie n’avait jamais été particulièrement clémente avec lui.

Il sortait à sa guise, persuadé qu’il devait mettre un trait sur son père le temps que les choses s'essoufflent. Oengus restait particulièrement dans le déni quant à ce qu’ils avaient entamé avec Phoenix, éclipsant comme quelque chose qu’il ne voulait pas encore affronter maintenant qu’il désirait que son père puisse finir en prison. Alors il sortait énormément. Pour se détruire le crâne, écouter de la bonne musique, s’étouffer dans la fumée de ses joints qui s’accumulaient. De toute manière, c’était un silence douloureux qu’il devait affronter lorsqu’il retrouvait sa maison. Personne pour le rabâcher de responsabilités… de toute manière il pouvait sécher à sa convenance tant qu’il restait correct pour ses stages. C’était uns des soirs qu’il organisait avec le BDE. Uns des soirs de trop, où il venait épauler des gars, leur souriait avec toutes ses dents afin de les mettre à l’aise. Et puis, la fin de l’année des petits septièmes commençait : alors il les invitait les week-end lorsque c’était possible qu’ils s’éclipsent. Ils apprenaient à se connaître ainsi, futurs collègues qu’ils verraient d’ici peu sur les bancs de l’université. Il en avait même profité pour mettre un peu d’ordre à sa barbe, et se couvrir d'une de ses tenues colorées et streetwear histoire d’attirer quelques compliments.

La fête se déroule à un bar où l’étage leur était privatisé. Ainsi la soirée finissait pas trop tard, les consommations devaient être payées. Gus est un bavard dans l’âme, il pétille, vibre au gré des conversations. Pourtant son regard cède à s’arrêter sur cette silhouette qu’il reconnaît sans mal. Un léger sourire, des cheveux sombres, des yeux rieurs. Mais ce n’était pas sa présence qui avait marqué l’esprit de l’universitaire. Alwyn avait laissé dans son sillage des points de suspensions ; un point d’interrogation pas désagréable… Gus se souvenait sans mal du jeu presque lassant du chat et à la souris auquel il n’avait à l’époque pas prêté plus d’attention. Pourtant y avait quelque chose qui se dégageait de lui ; une attention particulière qui attirait son regard.  

« Voilà mon p’tit lion préféré. »

Il glisse de sa voix rauque et abîmée une fois à ses cotées, alors qu’il glisse un regard vers lui dans un petit sourire ; aucun contact n’est entamé. C’est idiot, Oengus espère naïvement qu’ils se frôlent, même quelques instants, simplement pour sentir la décharge d’adrénaline se balader sur sa colonne vertébrale ; et s’assurer qu’il y avait bel et bien un coeur sous son armure. Un petit rire se glisse sur ses lèvres, comprenant sans mal qu’Alwyn n’a probablement pas commencé à boire.

« Toi, t’es pas suffisamment entamé. Cadeau de la maison. »

Oengus a emmené un autre verre avec lui ; il a prévu le coup, tendant le breuvage sucré vers l’écolier. Pourtant il se ravise au dernier moment dans un petit sourire taquin.

« Quoique… j’me souviens plus. T’es mineur ? » il lui tend malgré tout dans un léger clin d’oeil bravé d'innocence.

Était-ce un peu trop de songer qu’à s’amuser ? Non, Gus c’était un idiot. Un coeur d’artichaut aliéné, en manque d’affection, avec un besoin irréversible de trouver les regards, les capturer, pour leur hurler qu’il existait quelque part lui aussi. Il en perdait son souffle, en oubliait comment respirer. Encore une fois, il se brûlait les doigts. Il se penche un peu, la musique est forte, alors il augmente sa portée.

« Arthur, si je me souviens bien ? » petit regard malicieux. Le perfide s’amuse. « C’est dommage, j’aurais préféré voir Alwyn ce soir... »

En ce moment Alwyn avait cette fâcheuse tendance à passer un peu trop de temps dans les bars étudiants durant les week end. Le garçon avait... besoin d'un peu de changement, de se vider l'esprit si ce n'était autre chose et pour ça... disons que les étudiants étaient une solution plutôt agréable. C'était des visages différents, des idéaux plus adultes, des désirs plus matures, des choses dont Alwyn avait atrocement besoin en ce moment. Il avait envie de se sortir la tête de Poudlard, des brouilles entre pote, de ses crush d'ado impossible pour juste... se sentir ailleurs, se sentir léger et libre et se sentir désirer et en désir. Et c'était facile, c'était vraiment facile ! Surtout avec toutes les soirées organisée par le BDE qui étaient juste les meilleurs des excuses pour venir, boire et draguer en clamant haut et fort que c'était pour son avenir.

Alors autant dire que la soirée de ce soir, Alwyn n'était pas prêt de la manquer. Il s'était pointé comme d'hab, puis il s'était mis dans un coin comme d'hab aussi, repérant, rêvant, tentant d'oublier les autres visages qui avaient tendance à trop revenir dans son esprit en ce moment et qu'il aimerait pouvoir effacer une bonne fois pour toute. Et il y avait de jolis spécimens, des garçons beaux et sexy avec qui il savait qu'il pourrait jouer à son petit jeu de séduction pour se sentir convoité au moins l'espace d'une soirée, même si le pas était jamais passé car au final ce n'était vraiment pas l'important.

Cela dit même en repérant de jolies cibles, Alwyn aimait que l'on vienne à lui, se faire courtiser. Il était, au fond de lui, une princesse qui adorait qu'on lui porte de l'intérêt. Voilà pourquoi il n'avait pas encore bougé, qu'il était resté en retrait mais à l’affût, prêt à envoyer tous les signaux nécessaire pour faire comprendre sa disponibilité. Mais alors que le garçon scrutait la pièce, il entendit une voix qu'il connaissait déjà, faisant directement naître un immense sourire sur ses lèvres. Oengus venait de faire irruption, un de ceux avec qui il avait pu vraiment jouer le jeu des charmes. Alors face à sa remarque, Alwyn n'avait pas pu s'empêcher de lâcher un « Roar. » son sourire s'étendant plus encore, tournant son regard vers le plus âgé.

Son regard fut cependant capté rapidement par le verre qui lui fut offert, fronçant les sourcils et penchant la tête, l'attrapant du bout des doigts, comme quand on tenait un objet parfaitement suspect. Un rire s'était alors échappé de ses lèvres, le tout sans quitter le verre qu'il analysait sous toutes les coutures « T'en fais pas va, j'ai l'âge oui, le tout sans même avoir besoin de mentir ! » majeur chez les sorciers comme chez les moldus « Mais ça veut aussi dire que je suis assez vieux pour savoir qu'il ne faut jamais accepter le verre d'une personne que l'on connaît à peine. Qu'est-ce qui me prouve que tu n'es pas un pervers qui tente de me droguer pour me forcer à des choses que j'aurais de toute manière accepté ? » son sourire s'étendant au coin de ses lèvres, même si en vrai pour le moment il refusait d'y boire. Son camarade était sympathique, mais ça pouvait cacher bien pire « C'est aussi surprenant que pile en me trouvant tu avais un verre, tu ne trouves pas ? Ou alors ça fait un moment que tu m'observe ? Dans ce cas je risque de faire payer mon imager, hein ? Même si c'est aussi plaisant de se dire que j'occupe autant ton esprit que tu anticipes. » riant à nouveau, le taquinant juste totalement.

Et si Alwyn aurait pu faire l'outré que l'on fasse semblant d'avoir oublié son nom, il ne fit que se marrer à nouveau, décidant de se laisser aller au jeu « Ah je comprend. Mais du coup c'est moi, Arthur, que tu blesses profondément. Moi qui était si ravi de te retrouver, de parler avec toi, de profiter de ton joli sourire... je hurle de frustration à l'idée que tu puisses en préféré un autre ! Alors aller, dis moi s'il te plaît, qu'est-ce que ce Alwyn a de plus que moi et explique moi bien en détails pourquoi tu aurais préféré le voir ? » son sourire s'étendant encore, se faisant plein de malice.

Adorable ; c’était le mot qui s'imposait dans son esprit à sa simple vision et sa tentative de rugissement. Face à ça, Gus est un brin déconfi, malmené par ses pensées et son petit coeur qui tambourine un peu trop et qui manque de s’échapper de sa cage thoracique. Tout était plus aisé lorsqu’il s’enfermait dans la case rédhibitoire de la friendzone : il n’avait pas cette anxiété présente, prête à l’éventrer à tout moment. Il n’avait pas l’inquiétude de tout foirer parce qu’il n’arrivait pas à mettre les bons mots, et qu’il l’effrayait en se montrant trop lourd. Oengus ne s’amusait que rarement à draguer, bien souvent il s’aventurait dans des taquineries charmeuses par pur amusement. Mais dès que c’était trop réel, trop intense, sa maladresse étouffait tout le reste. Si bien qu’il prenait le soin particulier à ne pas faire renverser son verre, ou faire chuter la table avec ses gestes trop larges et un peu bruts… sachant pertinemment qu’une catastrophe arriverait forcément dans la soirée. Après tout, il était un chat noir qui attirait la malchance… comme le miel avec les ours.

C’était idiot peut-être bien… mais il se mettait la pression tout seul. Il avait un corps de nuage, un humour douteux, un manque certain de cheveux. Il n’était aps doué en sortilèges, il fumait et sentait l’odeur du tabac. Au final, il n’avait que peu pour lui, si ce n’était cette timidité mêlée à un manque cruel de confiance envers lui-même. Alwyn est mignon, il a un joli rire, et son sourire a quelque chose de pétillant. C’était un petit soleil lumineux, attirant son regard et sa quiétude ; Gus devenait ce papillon en quête d’une lumière trop vive et inatteignable. « Parce que j’ai pas besoin de drogue pour parvenir à mes fins. » Il glisse dans un petit sourire en coin ; il fait du mieux qu’il peut, tentant de le mettre dans la case ami pour revenir dans sa zone de confort qu’il maîtrisait tellement mieux. Mais voilà, première faute rédhibitoire. Peut-être parce que Gus amenait toujours les verres, les bouteilles… et n’était pas une femme ou quelconque proie qu’on voulait embarquer chez lui… Oengus ne faisait jamais attention à son verre. « Mais je comprends si tu refuses. Il existe maintenant du vernis pour s’en protéger, tu le plonges et la mixture se met à hurler si y a quelque chose de nocif dedans. » Une révolution qui sauvait des tas et des tas de personnes : au pire des cas il la boirait à sa place. Gus se tatait même à finir son verre actuel, pour sentir l’alcool réchauffer ses tripes et lui donner un peu de courage.

Pris en flagrant délit… le sorcier ne peut pas nier l’évidence. Il ne s’était pas approché naïvement dans l’espoir de tâter un peu le terrain. Il avait pris de l’avance, et s’était assuré un semblant de première victoire. Les taquineries d’Alwyn le mettait autant mal à l’aise qu’il le rassurait, comprenant qu’il était pas aussi indifférent… mais son sang bouillait dans ses entrailles. « Il se pourrait que j’ai un peu anticipé. » Son regard s’aventure au loin. Il assume un peu, mais pas entièrement. Gus est incapable de relever le regard et de le plonger dans les prunelles rieuses du gryffondor ; il est incapable de s’emmêler dans la profondeur, alors que ses joues s’échauffent un brin. «De là à dire que tu occupes mon esprit… » il marque un arrêt, se raclant un peu bêtement la gorge. « C’est une possibilité. » Il relève enfin un brin le regard pour l’observer, sentant son coeur chavirer par la simple visualisation d’un tel sourire. Mêlé de douceur ; goût de miel et de tendresse, sur lequel ses lèvres souhaiteraient s’abandonner.

Un petit rire se glisse néanmoins entre ses lèvres… alors qu’il se prête au jeu. Il fait mine d’avoir Arthur sous ses yeux, plutôt que le Alwyn. L’imaginer libère un brin ce qu’il cache entre ses dents. « Il a un très joli sourire. » Il pouvait énumérer beaucoup de choses. Parce que Gus était difficile en matière de coeur… Mais ce qui l’avait attiré, au premier abord, c’est cette joie impertinente. « Il est bien plus mignon que toi. Pas que tu sois pas mignon, mais lui il dégage un truc, tu vois ? Ce type c’est du nectar pour les petites abeilles comme moi. » Le sorcier ne doutait pas que le Gryffondor avait des multiples personnes à ses pieds ; le contraire aurait été étonnant. « Et il danse très bien. » Alors il finit son verre dans un petit sourire en coin ; s’apprêtant à plonger dans la déchéance, prêt à oublier tous les maux qui s’accumulaient dans ce putain de mois de merde. « Mais sois pas déçu… je te laisse la chance de me prouver que tu danses aussi bien que lui. » Il l’invite à le suivre d’un mouvement de tête vers un des petits recoins éloignés du bar, où la musique vibrait davantage, privilégiée pour les danseurs et ceux bien entamés.

Le sourire de Alwyn s'était étiré à la réponse de Oengus. « Vraiment ? Pas besoin de drogue ? Beaucoup de confiance en soit je vois... c'est assez plaisant ! » Voyons voir si il serait capable de tenir ses promesses, si il saurait réellement parvenir à ses fins par ses charmes, mais là il partait bien « Du coup dans ces conditions je suis prêt à prendre le risque, voir si tu tiens ta parole. » attrapant le verre, avalant une gorgée de ce dernier car oui, il prenait véritablement le risque ! C'était peut être inconscient comme geste, trop convaincu que ce genre de chose n'arrivait pas par ici, ou simplement qu'il aimait le danger, dans tous les cas il l'avait fait. Pourtant oui, il est vrai qu'il aurait pu user de moyens très simple pour vérifier que sa boisson était sans danger, par exemple via la méthode que lui avait présenté l'étudiant, mais très franchement ses doigts, ce n'était pas dans son verre qu'il avait envie de le glisser.

Et pour le moment ça semblait plutôt bien partit pour maintenir cette ambiance, Alwyn ayant notamment prit son camarade en flagrant délit d'avoir espérer sa présence et prévu de venir le voir. C'était mignon ! Et ça ne faisait qu'alimenter le côté enjôleur du jeune sorcier. Il espérait bien occuper son esprit, chacune de ses pensées même ! Cela ne faisait que flatter son ego qui en avait cruellement besoin en ce moment « Il y a intérêt. » avait-il dit avec un petit sourire, avant de se laisser aller dans une autre forme de jeu, ayant totalement suivit les paroles de son aîné plutôt que de rectifier, endossant le rôle de Arthur plutôt que Alwyn, posant des questions sur ce dernier, sur ce que Oengus préférait chez ce fameux Alwyn qu'il n'était pas. Et il n'y avait pas à dire, ça faisait du bien de se faire complimenter de la sorte, d'entendre tant de jolis paroles à son propos, ça le changeait un peu, surtout de Aaron qui ne faisait que répéter encore et sans cesse qu'il était responsable de tous les maux du monde et le répugnait. C'était au final exactement ce que Alwyn recherchait, à redorer son estime de lui, à se sentir désirer, même si ce n'était pas fait pour durer, pas pour lui en tout cas.

« Je vois je vois, j'avoue que face à une telle description je ne peux que m'incliner ! Il a l'air en effet particulièrement charmant. Et chanceux aussi ! Chanceux d'avoir ainsi capter ton admiration. Ahlala... sacré Alwyn ! » souriant toujours, avalant une nouvelle gorgée de sa boisson avant de continuer « Je ne pense pas que je puisse être à la hauteur franchement. Mais... je peux bien faire un effort pour compenser la déception de n'avoir pu passer du temps avec lui. Qui sait ? Peut être ainsi pourrais-je voler le feu des projecteurs. » suivant Gus sans se faire prier, rejoignant les danseurs et autres éméchés de cette petit soirée pour pouvoir danser coller serré avec l'étudiant. Quoi ? La musique n'était pas faite pour ça ? Oups alors ! Ils seraient obligés de s'adapter. Car Alwyn passa ses bras autours du cou de son cavalier tandis qu'il espérait bien que les mains de ce dernier viendraient se poser au moins sur ses hanches « Je te préviens, si tu oses poser tes mains sur mes fesses... tente au moins de le faire avant la fin de la chanceux. » Alwyn faisant briller ses canines, commençant à se déhancher au rythme de la musique, pas décidé à se la jouer slow.

Le temps semble s'épaissir, ralentir en sa présence. Peut-être l'alcool peut-être à cause de son regard qui croise l’éclat fugace de son sourire : et de lui, benêt idiot qui sait pas o se placer. Qui peine à savoir où mettre ses mains, quoi faire de ses doigts, où placer ses prunelles claires qui rêvent allègrement de se mêler aux siennes. Mais Gus évite les instants trop intenses par crainte de se noyer sous les émotions trop vives. Il a peur de se brûler, que sa peau se consume sous sa présence. Il a peur de faire l’idiot, d’être trop maladroit. Il a trop peur de se ramasser, de renverser le verre de quelqu’un, ou même de lui faire du mal en venant poser ses mains au mauvais endroit. La certitude avec laquelle il était arrivé se faufile vite : il se fait tout un tas d’histoires très vite. Leurs deux corps emmêlés sur une plage, la tête sur son torse, à observer d’un oeil avisé son visage. De ses bras qui viennent entourer son corps au détour d’un repas chaleureux, puis son rire face à une blague qu’il aurait fait. Des désirs naïfs, nés par son besoin irréfutable d’attention. Oengus n’aurait pas dû lui proposer la danse, tout devient trop intense pour le petit frustré qu’il est. Ses joues s’échauffent, il a un p’tit sourire idiot, son corps bourdonne sous l’électricité : son corps a la maudite impression d’être électrocuté dès qu’il s’aventure sur un sentier qu’il n’a pas déjà rencontré, ayant du mal à s’habituer à sa présence. Gus a un peu de mal à se laisser complètement aller, même si son corps chavire contre le sien, appelé par sa présence ; il n’ose jamais descendre plus loin que les hanches. Il est même un brin tendu, et s’efforce de fermer les yeux pour n’entendre que la musique et effacer son visage au passage pour duper ses craintes.

Oengus se contentait généralement de rien. Puis de tout à la fois. Il note en tête ses contacts, de la temporalité. Il s’attarde même brièvement sur son odeur, et la couleur de son haut. Comment pouvait-il tomber si facilement sous le charme d’autrui, alors qu’ils ne se connaissaient pas ? Il s’enflammait pour une image qu’on lui donnait, il ne connaissait même pas vraiment Alwyn. Ce n’était qu’une facette qu’il avait décidé de lui montrer, un des reflets de son miroir parmi tant d’autres. Gus n’était qu’un idiot maladif, il le savait parfaitement. Mais pour les quelques semaines à venir, il n’aurait plus qu’Alwyn dansant dans son esprit. Nan, vraiment, il était fou à lier.
Les musiques s’enchaînent, leurs corps se frôlent tantôt. Peut-être leurs âmes. Gus en sait rien, tout ce qu’il sait c’est qu’il finit par être épuisé, et vient nicher sa carcasse dans l’un des canapés. Une clope finit dans ses mains, qu’il ne  tarde pas à allumer. La braise rougeoie, apporte une lueur qui ondule sur leurs visages respectifs. La fumée ne tarde pas à voler, Oengus peine à prendre son souffle dans son entièreté, Alwyn lui faisait oublier comment inspirer et expirer.

« Tu fais des études après ta septième année ? »

Les questions sont purement dirigées ; il espère naïvement un brin d’avenir dans cette rencontre fugace. Alwyn finira peut-être par deviner qu’il veut du sérieux. Pas parce qu’il aimerait pas les coups d’un soir. C’est qu’il s’accroche trop vite, puis il saurait même pas comment s’y prendre correctement. Trop maladroit pour savoir s'il devait aller chercher les croissants ou abandonner les personnes à jamais. Puis trop timide pour prendre quelconque initiative qui impliquait des contacts, même s’il savait grâce aux signes évidents du septième année, qu’il n’était pas indifférent à sa présence.

« Allez, dis-moi. Qu’est-ce que serait le stage rêvé pour toi ? »

Histoire de faire connaissance et de ne pas s’arrêter qu’à l’image, Oengus souhaite s’arrêter sur un brin de profondeur. Mais c’était un petit artichaut amoureux de tout ceux qu’il ne pourrait jamais avoir. Il tirait jamais le gros lot, la malchance le suivait comme une vieille amie.

« Mais si tu cherches une colocation à la place d’une maison étudiante… y a plusieurs places dans la mienne. »

Bon, certes, c’était pas désintéressé, mais sil devait choisir des personnes pour sa colocation, il aurait d’abord pris Hannah. Il voulait des good vibes dans sa maison pour une colocation sans prise de tête. Et Alwyn avait l’air d’un mec good vibes. Et non, ce n’était pas une excuse pour qu’il migre dans son lit. Enfin, si peut-être, mais non. Pas qu’il dirait non si jamais… mais quand même.

Tout ce petit jeu était agréable pour Alwyn, ça lui permettait de se changer les idées, d'oublier le compliquer de ses autres relations. Là avec Gus les choses étaient simples, facile et sans prise de tête. Il avait juste à laisser les choses se faire, un sourire sur les lèvres, sans avoir à penser aux conséquences que ses actes ou ses paroles pourraient avoir. Ici il pouvait flirter, danser, créer une proximité sans avoir à craindre que tout ne lui revienne à la gueule pendant les mois à venir. Et danser comme ça, si près de Gus, avait quelque chose de vraiment récréatif, mettant tous ses sens en émoi. D'un coup il avait l'impression d'être à nouveau assuré et imperturbable, touché par rien autours de lui que par le plaisir du moment sans que rien ne puisse venir contrarier ses plans.

Et pour le moment rien ne semblait vouloir le contre dire, les deux garçon finissant par s'échouer sur un canapé, coupé du monde par la cigarette de Gus et leur créant presque une barrière contre les intrusions extérieures. « Ouaip ! Envie de deviner ce que je pourrais bien viser ? » un petit sourire se dessinant sur ses lèvres, bien curieux de savoir ce que son camarade pouvait bien penser de lui, dans quoi il pouvait le voir. Un rire s'échappa alors de ses lèvres, mais prêt à répondre à la prochaine question, non sans laisser le mystère traîner un peu, cependant coupé par la proposition qui suivit et le fit partir dans un nouvel éclat « Dis donc, direct ça propose à un flirt de comptoir de s'installer chez soit ? Tu es soit très impatient, soit très assuré ! Je ne sais même pas encore toutes les choses dont sont capables ces lèvres. » Alwyn s'étant tourné vers lui, penché vers lui, tant et si bien que son souffle chaud pouvait caresser la peau de son visage tandis que sa main, ses doigts, avaient commencé à glissé sur les lèvres de Gus, mais pour finalement juste attraper sa cigarette après s'être attardé quelque secondes, Alwyn riant comme l'espiègle démon qu'il était avant de tirer dessus. Il n'était pourtant pas fumeur, il n'était plus du moins, mais il lui arrivait parfois de piquer une taffe ici ou là.

Après avoir libérer une volute de fumée, il rendit sa cigarette à Gus avant d'enfin répondre à son autre question « Le stage rêvé... J'ai envie de faire mes preuves. Je n'ai pas envie de quelque chose de théorie en rapport avec mon domaine, je voudrais être plongé directement dans l'action, là où je sens que mes actions auront un impact. » Alwyn tendant ses mains devant lui et refermant lentement ses mains « Bien sûr ce ne serait qu'un stage, une formation, je sais que je ne ferais rien d'important pour commencer. Mais je voudrais quand même quelque chose en contact avec de l'humain, là où même une petite action sera tout de même une action qui aura pu aider quelqu'un. » de cette manière il donnait quelques indices sur sa vocations, à voir si de là il pourrait se douter de quelle voie il comptait suivre, plusieurs pouvant coller à ces quelques indices. Mais qu'est-ce que son intuition le pousserait à lui donner parmi ces possibilités ?

Il s’emballait pour rien. Pour un joli sourire, un air taquin, et la maudite sensation de pouvoir enfin vivre quelque chose qui ne s’apparente pas à un refus brutal. Il s’imaginait sans mal avec lui, avec un labrador têtu dans leurs pattes… la colocation n’était qu’un début. Gus était pas pressé, mais son esprit lui l’était. Puis y avait une partie de vraie, une partie de vérité ténue… hors de question qu’il ramène n’importe qui dans sa colocation. Ruka était définitivement barré de la liste.  « C’était sans arrière pensée. T’as l’air chill, t’as l’air posé, j’veux des gars comme toi dans ma coloc. Pas de prise de tête, chacun sa vie, à faire ce qu’il veut. » Pas d’engagement, non vraiment. S’il n’avait pas ce coup de coeur, il lui aurait probablement proposé. Même si au final, c’était son inconscient qui tentait de le garder près de lui, tout comme il avait gardé Andrès près de lui pendant des lustres. Ses oreilles rougissent lorsque le vaurien s’est approché, son coeur s’envole à mesure que ses doigts glissent sur ses lèvres. Oengus se sent idiot, un peu benêt, sans savoir comment réagir. Il tente de naïvement penser à autre chose, parce que l’envie de le capturer sous ses bras, et de transplaner dès que possible est si forte qu’il enfonce ses ongles dans un coin du canapé. Il lui vole sa clope. Le merdeux se joue d elui, et l’idiot du village tombe éperduement dedans. Oh non, avec un Alwyn beaucoup trop diablotin… Gus ne tiendrait définitivement pas la soirée. « Putain, t’es vraiment impertinent. » Son impatience grandissait dans sa cage thoracique. Son imagination, quant à elle, en devenait bien indécente. « Et beaucoup trop audacieux, t’es sûr d’être lycéen encore ? » Oengus en était même presque intimidé : il n’avait qu’une expérience avec un gamin certes divin, et qui lui avait appris un tas de trucs en une soirée. Mais foncièrement, l’idée qu’Alwyn soit bien bien bien plus expérimenté que lui lui mettait étrangement la pression.

Et lorsqu’il récupère sa clope à nouveau, il y tire une loooongue taffe, dans l’espoir de se calmer, et de faire mine que son pantalon ne le démange pas. Focus Gus, focus. « Ce que tu me racontes, là, c’est soit d’être auror… soit d’être dans la médicomagie. Infirmier, peut-être ? Est-ce que je me trompe ? Je te jure, si tu m’avoues que t’as envie d’être secrétaire, je me moque de toi. Parce que si c’est ça ta vision d’avoir des actions qui ont de l’impact… » ça serait difficile de dire qu’il le vouait bien dans le métier… au final Gus ne faisait que s’attacher à une présence. Mais à une personne dans son entièreté. Ils ne se connaissaient pas. « J’aurais le droit de venir te voir si je fais un malaise ? Pour que tu me donnes du sucre…? » Petit sourire en coin, se retenant de réclamer un bisous magique, parce qu’il avait pas cinq ans.

« Donc je ne suis qu’un flirt de comptoir pour toi ? J’pensais avoir mis toutes les chances de mon côté pour te marquer au moins une semaine ou deux. » Une seule nuit, qu’importe. Un peu de sa présence, l’étreindre pour quelques secondes… Parce que Oengus n’avait jamais rien eu, il se contentait de peu, des rares signes d’affection qu’on pouvait lui donner. Mais les regards commençaient à le lasser, réveillant sans mal son appétit de capturer sa silhouette sous tous les angles. Il a même un petit rire taquin, dardant son regard vers lui, alors qu’il plaçait une main sous son menton pour le maintenir, nichant ses lèvres près de son oreille pour lui murmurer la suite, par crainte d’être entendu. C’était un brin tabou pour lui, son père était un merdeux d‘homophobe.  « Je ne couche pas le premier soir. J’suis quelqu’un qu’aime se faire désirer. » Sa petite voix malicieuse est fredonnante, emplie d’un sarcasme qu’il aime utiliser… Mais aujourd’hui, contrairement à ce qu’il pouvait dégagée avec son surplus de confiance et son air délaissé.. Alwyn était le prédateur. Ce félin qui le consumait et qui jouait avec lui ; le neuvième année n’était qu’une proie qui n’avait même pas envie de fuir, acceptant sans mal les crocs de la bête qui s'apprêtait à lui tomber dessus. « Heureusement que c’est pas le premier soir… » Ses paroles quittent ses lèvres avec toute l’innocence du monde, avec cette naïveté crédule. Il paraît même tout timide, sur le point de se flétrir, par crainte qu’Alwyn ne s’enfuit. Pourtant, en cet instant, Oengus ne désirait plus qu’être consumé par les lèvres du Gryffondor, glisser ses mains contre sa nuque pour apaiser le tournis qu’il ressentirait à ce moment-là. Qu’importe, qu’il ne soit que le vestige d’un désir fugace. Qu’il ne soit qu’une ombre vague dans sa vie… Gus ne voulait pas commettre la même erreur qu’avec Andrès. Il ne voulait pas perdre la chance d’y goûter un peu, même si ce n’était que pour quelques heures intrépides. Tant pis s’il en abandonnait ses convictions dans son sillage. Alwyn pouvait bien faire ce qu’il voulait de lui.  

« Sans arrière pensée, hein ? » un rire doux et mélodieux s'était échappé des lèvres de Alwyn « Dommage. » dis sur un ton aguicheur, se mordant la lèvre avant de ricaner avec douceur « Mais la proposition est sympa ! Je retiens si jamais j'ai besoin d'en venir là. » un sourire au coin de ses lèvres. En aurait-il besoin ? Pas financièrement en tout cas, il pourrait se payer un immeuble complet qu'ils feraient livrer ici pour le temps de ses études. Mais Alwyn restait Alwyn, pas dit qu'il ne veuille pas se joindre a une coloc plutôt, même si pour le moment il n'avait aucunement l'intention de créer de réelles attaches avec Gus. Tout ça n'était qu'un jeu après tout. Prouvé notamment par cet échange de cigarette, Alwyn tout à fait conscient du petit manège qu'il était en train de jouer, jubilant en regardant son partenaire dans tous ses états. « Hahaha, disons que j'ai peut être prit de l'avance avec l'année bientôt terminée. Mais t'inquiète pas, je te laisserais reprendre la main le moment venu... si l'envie me dit du moins. » riant avec bien trop de malice. Alwyn était de ceux qu'on voulait autant claquer qu'embrasser, sachant très bien comment se servir de ses atouts pour rendre fou. Et oui, l'insolence, l'audace... ça faisait généralement mouche.

Mais il fallait savoir gérer la cuisson de son mignon partenaire, il provoquait puis le laissait respirer, acceptant de répondre à ses questions. Son sourire s'était alors étendu face à ses suppositions, ravi de voir sa façon de penser « La secrétaire c'est que dans l'intimité ça. Et crois moi j'ai toujours de l'impact. » lui lançant un regard aguicheur avant d'éclater de rire « Mais c'est ça, dans la médicomagie. Pas infirmier même si j'y ai réfléchis, mais vraiment médicomage, possiblement dans la chirurgie. » une voie qui avait souvent surpris les autres autours de lui, qui avait été moqué dans certaines familles d'accueil, mais ces gens il les emmerdait royalement. Après tout ce qu'il avait vécu justement il n'arrivait pas à envisager comment il ne pourrait pas vouloir soigner les autres. Puis c'était un domaine qui demandait des efforts, qui lui offrait du défi, ça le stimulait. « Du sucre ? Hahaha, si quelqu'un te soigne en te donnant juste du sucre, inquiète toi peut être un peu. » quoi que dans le cas du diabète... « Mais oui, je te donnerais toutes les consultations que tu voudras. Qui sait ? Tu pourras peut être même m'aider à m'entraîner à faire des examens d'ici là. » encore ce regard plein de sous entendu, s'imaginant déjà comment détourner toutes ses connaissances d'une manière plus... agréable.

Mais venait la partit qui pouvait possiblement être délicate : Qu'était Gus à ses yeux ? Alwyn le savait, mais Gus pourrait-il l'entendre ? « On était un comptoir, on a flirté, dans un sens difficile de dire que ce n'est pas le cas. » riant, tentant de prendre la chose à la légère « Mais je n'ai jamais dit un soir. Je n'ai peut être pas l'attention de me poser, mais qui a dit qu'on ne pouvait pas s'amuser un peu plus longtemps ? » son sourire s'étendant. Après tout, tant qu'ils ne s'engageaient pas, pourquoi pas en profiter jusqu'à ce que les projets de l'un ne changent ? Alwyn fut cependant surpris de voir Gus tenter un contact, d'être celui prenant l'initiative. Il l'avait pourtant laissé faire avec plaisir, écoutant son murmure d'abord perplexe, tentant de voir le message qu'il voulait réellement faire passer par cette annonce, avant de se mettre sourire en entendant la suite, prêt à lui répondre exactement ça de toute manière « Voilà des paroles que j'aime entendre. » Alwyn avait alors approché son visage, leurs lèvres si proches, leurs souffles se mêlant, avant de se pencher vers son oreille à son tour pour lui lâcher « Emmène moi quelque part que je puisse t'embrasser et bien plus... avant que je ne te saute dessus devant toutes l'assemblée. » un air malicieux sur son visage, ayant envie de voir les émotions qui allaient traverser son si innocent amant.

Donc il avait un futur chirurgien sous ses yeux. Les yeux formant deux billes inquisitrices, il se dit que putain, y en a qui ont de l’ambition. Bien plus qu’il n’en aurait jamais. Et puis, l’idée d’un Alwyn médicomage, en blouse, le rendait étrangement bienheureux. Trop pour que ça soit pas sans arrières pensées.  « Oh ouah, t’as pas finis les études toi. » Il répète, un brin impressionné. Un sourire se glisse sur ses lèvres. « Tant que c’est pas pour m’ouvrir en deux… ça sera avec plaisir. Je fais un malaise à la moindre goutte de sang. » Ils sont si proches désormais et la réalité le rattrape avec brutalité.

Ce n’est pas de la déception qui l’étreint ;, quelque chose de plus désagréable, de plus monotone. Une acceptation immédiate de n’être qu’un déchet que personne ne pourrait jamais envié ou aimé ; parce que Gus s’était ramené en connaissance de cause, c’est déjà un miracle qu’il ait attiré son attention, un miracle d’avoir effleuré sa peau et d’espérer croiser davantage. Il s’abreuvait de rien, se nourrissait de son regard qui flanchait vers ses lèvres. Son coeur palpitait, emmêlant amour et crush incertain. Il accepte qu’Alwyn ne voulait pas se poser, il le savait au fond de lui, et il sait qu’il finira sa vie avec des chats et son amour propre en guise de compagnie. « Je connais un endroit. » Il l’invite à le suivre d’un mouvement de tête : parce qu’il habitait non loin d’ici. Quelques minutes à pied à peine : et voilà que sa maison se trouvait sous leurs yeux. Il peut pas s’empêcher de glousser d’appréhension, ouvrant la porte, avant de chuchoter vers Alwyn discrètement : « Tais-toi, y a des gens qui dorment. »
Son elfe dort, sans parler des gens qui squattent chez lui. Son regard s’éternise sur le Gryffondor et Gus ferme doucement la porte. Son corps entier lui hurle de fuir; mais il reste figé, un brin benêt et niais par les évènements qui s'enchaînaient parfaitement. « J’espère que t’as pas de couvre-feu à respecter… » il lâche dans un petit rire, surtout pour se détendre. « Ceci dit, pas certain d’avoir un lit à te  proposer. » Bon ça c’était un détail, surtout qu’il ne tarde pas à loucher sur le canapé à proximité.

Il avait rêvé de s’y fondre, de s'étouffer dans son souffle. Alors, lorsqu’il ose enfin, avec cette timidité presque fébrile, de combler l’espace entre leurs lèvres ; son ventre se retourne. C’était LE moment. La seule fois où il pourrait laisser ses doigts dévaler sa peau, la seule fois où il lui appartiendrait rien qu’un peu. Oengus était bien destiné à en apprécier les moindres secondes même s’il craignait de briser le brun. Il en devient même plus vindicatif, plus affamé. Sa mâchoire trouve une place au creux de son cou pour y nicher des baisers épurés ; des vêtements glissent au sol, alors que ses mains prennent en assurance. Leurs souffles s’emballent, l’élan en est presque brutal tant Gus le désire avec une ardeur méconnue. Le barbu l’attire vers la canapé, pris d’une nouvelle assurance, en recherche des gémissements de cet amour flétri d’avance. Tout se passe si bien, si bien qu’il ne remarque pas que quelque chose cloche, et que malgré la lourde avancée des choses et que la moitié soit déjà bien entamée, il est incapable de bander.

« Je… hm…  »

Gus savait pertinemment que les moindres efforts ne seraient jamais suffisants pour réveiller ce qui devait être éveillé. Coupé dans son élan face à la constatation et aux efforts vains déjà réalisés, il ne sait s’il doit rire ou pleurer.

« C’est la fumette, désolé. »

Non, c’était juste son anxiété. La pression était trop forte, trop élevée, pour qu’il puisse en être apaisé. C’était même pas qu’avec Alwyn : c’était le monde entier qui s’écroulait autour de lui, au point qu’il ne puisse plus être capable de penser au bonheur. Les rares amas de sa confiance en lui qui lui restait venait de s’effondrer en quelques secondes. Sa respiration en devient même pénible, au bord d’une crise de nerf qu’il freine depuis des jours, depuis des lustres. Maintenant que l’adrénaline retombait, sa vie semblait merdique à souhait. Et dans ce tiède spectacle, le sensuel Alwyn et ses lèvres inquisitrices, la tiédeur de sa peau, et tous les rêves qu’il avait imaginé n’aurait pas lieu. Leurs rires emmêlés, les pieds dans le sable, n'auraient jamais lieu. Gus sait pas vraiment pourquoi, mais des larmes se nichent au coin de ses prunelles, qu’il retient avec vivacité pour ne pas les faire couler. Meurtri, profondément hébété, et ne sachant pas quoi faire dans une telle situation.. il se racle la gorge pour proposer :

« Peut-être que tu devrais y aller... »

Et lui il replongerait dans son lit, il baignerait dans sa mélancolie pendant des heures : il en serait incapable de dormir. C’était même pas peut-être, c’était une supplication muette pour qu’il puisse fuir son humiliation. Puis ce silence vicieux qui s’éternise, qui les entoure. C’était beaucoup trop gênant. Putain, il était une petite merde incapable de finir convenablement les choses, et tout ceci lui rappelait qu’Alwyn n’était qu’un inconnu, qu’une ombre dans sa vie qui l’étoufferait d’une honte sans nom.
De tous les défauts qu’il avait déjà, il pourrait maintenant y ajouter impuissant.

Alwyn eut un petit sourire avant de hausser des épaules « Il faut ce qu'il faut écoute. Mais ça passe vite quand on est passionné. » pas vraiment inquiété par le temps et le travail que ça allait lui demander. Oh il savait qu'il allait morfler et qu'il y aurait des jours où il aurait juste envie de craquer. Mais c'était ce qu'il voulait faire et prouver en passant que malgré le milieu dont il venait ça ne diminuait en rien ses talents. « Et promis ! Si ça arrive ce sera d'une manière plus... métaphorique. » un sourire lourd de sous entendu avant de rire avec malice. Car c'était de ça qu'il était question, s'envoyer en l'air, du moins c'était ce que Alwyn avait en tête. Il ne se rendait peut être pas compte des attentes de Gus, mais les siennes, quand il était venu draguer parmi les étudiants, c'était simplement de se défouler comme jamais pour tenter d'oublier la perte de confiance qu'avait provoqué Aaron en lui.

Et pour le moment ils étaient très bien partit, Alwyn étant arrivé à son objectif en chauffant assez le plus vieux pour que, enfin, il ne le fasse quitter ce bar. Pourtant en vrai il aurait pu se contenter des toilettes, il avait déjà fait ça plus d'une fois par le passé, mais ça l'arrangeait bien de plutôt aller chez lui, de profiter d'un minimum de confort. Même si un très léger rire s'échappa de ses lèvres alors que Gus lui disait de ne pas faire de bruit, le trouvant très courageux de l'amener chez lui si en effet il ne vivait pas seul, plus encore en le voyant aller dans le salon plutôt que sa chambre qu'au moins ils auraient pu verrouiller. Mais hey, c'était lui qui voyait ! Alwyn n'était pas contre, il trouvait ça même assez fun, n'éprouvant pas la moindre gêne à l'idée de possiblement se faire surprendre. Pourquoi devrait-il l'être d'ailleurs ? Il ne connaissait pas ces gens et même si il les connaîtrait possiblement l'année prochaine il ne s'en souciait que peu que leur premier contact puisse être celui ci. Puis un autre sourire malicieux à la question de Gus, répondant simplement un « Disons que je peux m'arranger dans le pire des cas. » n'étant pas à sa première rentrée nocturne dans le château et non, ne prévoyant pas de rester toute la nuit de toute manière. Ce n'était, encore une fois, pas l'objectif.

Et là les choses commencèrent enfin à prendre la tournure qu'Alwyn attendait. Il pouvait sentir le désir, les pulsions de son camarade émaner de tout son corps, du moindre de ses gestes. Alors forcément quand Gus s'était jeté sur lui il ne s'était pas défendu, s'offrant au contraire totalement à lui, s'accrochant même à ce dernier alors qu'il sentait sa langue danser sur son cou. De la la température ne faisait que monter, leurs souffles s'emballant, leurs vêtements tombant sur le sol un à un pour leur permettre de profiter un peu mieux de l'autre. Alwyn était on ne peut plus réceptif à ses contact, ses caresses, tout son corps était en éveil. Mais alors que Alwyn se retrouvé poussé vers le canapé, voilà que leur petit jeu fut coupé par une constatation de son camarade : Il ne bandait pas. Ah...

Alors, forcément, la première réaction de son partenaire fut de se sentir gêné. Pourtant Alwyn s'en fichait comme de l'an quarante, ça ne les empêcherait pas de s'amuser. Qu'il soit impuissant, difficilement excitable ou quoi, ils avaient mille et une façon d'en profiter avec leurs mains, bouches et notamment avec ce que Alwyn avait lui même à offrir. C'était ça qui était pratique entre mec ! Mais bien entendu un mec qui bande pas, dans la tête de ce dernier, c'était la catastrophe car c'était un coup dans leur virilité. Ouais bon, c'était facile car ce n'était pas Alwyn qui se retrouvait dans cette situation ! Mais il savait donc très bien que ça risquait de mettre fin à ce petit moment de plaisir... super... le tout confirmé par l'annonce de son partenaire qui fit lâcher un soupir à Alwyn alors qu'il balançait la tête en arrière « Tu sais que c'est pas la mort, hein ? Déjà c'est ça qu'est pratique entre mec, c'est que il y a plusieurs positions possible dans ce que l'ont peut faire. Puis même sans ça on a plusieurs manière d'en... profiter. » Ayant glissé ses mains sur les hanches de Gus lors de la petite pause à la fin de sa phrase, lui lançant un sourire qui, il l'espérait, saurait le remettre dans l'ambiance. Mais en voyant son mal être Alwyn pencha la tête sur le côté « Après si vraiment tu préfères qu'on arrête là, je respecterais ton choix. Mais sache que c'est vraiment pas si important, te fout pas la pression pour ça, on peut quand même passer un bon moment si tu en as envie. »

Comment pouvait-il refuser une offre pareille ? Ses lèvres l’appelaient ; et Gus commençait doucement à s’enticher davantage de sa personne, épris de toutes les nouvelles qualités qui lui faisaient face. Comment ne pouvait-il pas succomber à ce charme aussi simple, alors qu’il se montrait particulièrement rassurant et chaleureux ? Même le Poufsouffle trouvait ça bien louche de succomber à quelqu’un qui avait l’air… étonnamment sain. Certes, il ne cherchait pas du sérieux. Mais Gus avait l’habitude de tomber sur des personnes qui profitait de sa générosité et qui s'amusaient discrètement à le priver peu à peu de son bonheur. C’était peut-être le premier pas pour trouver quelqu’un de bien à l’avenir ? Allez savoir.. Maintenant le vaurien était positif pour un rien dès qu’il apercevait un peu de lueurs dans ses journées maussades. En réponse, il dépose un baiser plus fugace sur ses lèvres, un brin enfantin. Embrasé par les mains du Gryffondor qui s’aventure contre ses hanches, Gus se rapproche consciemment, bien destiné à faire grimper à nouveau la température dans son corps refroidi. « D’accord. » Il concède, un peu bêtement, alors qu’un sourire incrédule vient s’attarder sur son visage. D’accord, rien qu’une fois. Peut-être deux s’il n’avait pas trop la flemme demain matin… « Si ça te gêne pas dans ce cas… » Ses doigts viennent se glisser sur sa joue pour capturer sa mâchoire : ses lèvres inquisitrices viennent timidement chercher les siennes… c’était une anecdote qu’il ne raconterait ô grand jamais, par honte assurée.

Ses lèvres creusent des sillons, suivent les lignes ténues de sa peau blême. Gus désire toucher son énorme et grosse... tendresse, il aimerait avaler à grand coup tout son… amour et lécher éperdument… l’espoir d’avoir un autre rendez-vous. Mais le Crowley profite de l’instant et il vient mettre profondément plusieurs de ses doigts dans… la chevelure du Gryffondor. Il a tellement envie de le prendre… comme futur amant et ce soir Alwyn va lui détruire le… coeur.

Le canapé ne tarde pas à retrouver leurs corps emmêlés, brûlants d’une frénésie grandissante. Gus avait l’impression de retrouver quelque chose d’infiniment intuitif, ses mains maladroites trouvant facilement leurs places… et tout était étonnamment plus doux, plus contrasté. De moins sensuel et protocolé : Gus n’avait pas l’impression d’être une proie prête à se faire dévorer par un colosse trop expérimenté. Et c’était.. plus agréable. Une fine pellicule de sueur recouvre sa peau ; et c’est essoufflé, mais un sourire benêt accroché aux lèvres, qu’il s’allonge dans le canapé une fois l’aventure terminée. Il récupère Alwyn consciemment entre ses bras, alors qu’il niche son nez dans sa chevelure pour en capturer l’odeur.

« Alors Docteur, je n’ai pas de problème à la prostate ? »

Sa voix est d’autant plus rauque, alors qu’il lâche un petit rire retenu pour éviter de réveiller les potentielles personnes présentes dans les pièces de sa maison. Plus qu’à prier pour que Ruka ne soit pas en train de squatter dans l’une des chambres…

« Désolé pour tout à l’heure… j’ai complètement freak out.. j’crois que j’vais vraiment devoir arrêter d’fumer… »

D’accord, c’était pour se justifier… mais en toute sincérité c’était l’anxiété qui avait été le mauvais facteur cette fois-là. Pourtant le Poufsouffle n’hésite pas à utiliser ça pour tenter d’avoir une opportunité. Il ose, taquin :

« Mais ça veut dire que j’dois me rattraper une prochaine fois ?  »

Qu’il lance, tout naïvement, avec forcément l’idée derrière la tête de le revoir. De consumer la flamme illusoire qu’Alwyn lui appartienne un jour et de s’embrumer dans cet espoir crédule qu’il arriverait à se contenter de ce maigre peu…

« On pourrait s’capter à nouveau. Rien de sérieux hein… juste chill… Pas de prise de tête quoi. »

Bah voilà, au final ce n'était pas si compliqué ! Ok ouais, il comprenait Alwyn, en vrai il aurait eut une panne il aurait eut giiiiiiiiiiiga la honte ! Mais heureusement il n'avait pas eut ce soucis et lui, de son point de vu, ce n'était pas un soucis, ça ne les empêchait pas de s'amuser et il fut ravi de voir que Gus abandonna sa déprime pour se laisser aller à cette idée. Car clairement... Alwyn n'avait pas du tout regretté ce moment ! Enfin... il y avait des choses quand même... une satisfaction qui lui avait manqué... mais c'était plus vis à vis de l'acte en lui même et des raisons pour laquelle il l'avait fait que pour les performances de son partenaires. Non là dessus il avait quand même un sourire charmant qu'il offrait sans problèmes à Gus alors qu'il était allongé contre lui sur le canapé, laissant volontiers ce dernier le prendre dans ses bras. Car oui ce moment était au final pas tant une bonne idée qu'il ne l'aurait aimé, cela dit un peu d'affection n'était pas non plus de refus, surtout vu comment s'était déroulé ses dernières relations.

« Ta prostate est en parfait état. Mais je te conseille de réitérer régulièrement cet examen pour s'assurer que tout reste bien. » le sourire de Alwyn s'étirant au coin de ses lèvres. « Hahaha, j'avoue que ça ne doit pas aider. Mais t'en fais pas sérieux, te prend pas tant la tête. T'as bien vu, ça nous a pas empêcher d'en profiter. » bah oui ! Même si, encore une fois, il aurait été dans la situation inverse il n'aurait sans doute pas autant fait le fier. Quoi que... il avait déjà pas bandé avec certains partenaires mais ça... il le savait d'avance, c'était pas tant une question de panne, juste de relation sexuelle qu'il aurait sans doute pas laisser aller au bout mais... bref ! Ça commençait à franchement dériver là.

Puis la fameuse question. Se revoir ? C'était agréable, ça il n'y avait pas le moindre doute, il s'était franchement fait plaisir durant ce moment mais... Alwyn avait compris avec ce moment que juste coucher avec des mecs comme ça ça ne lui retirait pas cette horrible sensation qu'il ressentait depuis Aaron. Il pensait que se laisser aller avec d'autre l'aiderait à redorer son ego, à voir qu'il valait mieux que ça et tourner la page. Mais au final ça le faisait juste se sentir... sale... ce n'était pas tant qu'il voulait encore Aaron. Quoi que... si au fond il l'aimerait encore terriblement. Mais c'était surtout que entre une relation toxique, une sans la moindre émotion n'était pas mieux pour autant. Il avait besoin de plus que ça, plus que des coups d'un soir. Mais... devrait-il couper les liens ? En vrai non, ça n'empêchait pas de se voir. Mais en même temps c'était Gus, il pouvait sentir à des km les rêves qu'il se faisait... il serait sans doute préférable de dire stop... mais il verrait plus tard « Bien sûr. Moi ça me va en tout cas. » Alwyn se redressant, lui lançant un sourire tout en laissant ses doigts courir sur sa peau une dernière fois « Comme ça je pourrais vérifier si tu te maintiens en bonne santé ! » riant avant de commencer à se rhabiller. Car c'était le deal, car il n'avait pas prévu de rester. « Maintenant je m'en vais me faufiler ni vu ni connu dans le château. A la prochaine. » envoyant un baiser à Gus, même si il ne devrait pas car l'autre risquait de trop y lire, alors qu'Alwyn était juste un charmeur, il aimait créer le désir, c'était plus fort que lui. De là il s'éclipsa des lieux ni vu ni connu.