L'écharpe tricotée @Émile McRaven & Erin Gibson

Ce matin là, Erin se leva de bonne heure. Et surtout de bonne humeur. Le ciel était clair et l'air encore bien froid. Mais les journées commençaient à se rallonger et les bourgeons sur les arbres à éclore. Le printemps arrivait doucement et timidement sur les terres environnantes de Poudlard. Mais les températures restaient encore très froides et malgré un beau temps, les élèves de Poudlard gardaient leur uniforme d'hiver. Erin se brossa les cheveux, les attacha en un chignon négligé laissant plusieurs mèches rebelles entourer son visage de jeune femme. Aujourd'hui, elle avait 16 ans. Plus que d'habitude, elle se contempla dans la glace de sa chambre, bombant légèrement le torse pour en faire ressortir ses seins. Ils n'étaient pas bien gros et elle avait toujours peur de ne pas être assez féminine pour @Javier Stein . Mais qu'importe ... Javier lui avait menti. Il avait embrassé un garçon et l'avait prise pour une idiote. Comment pouvait-elle encore lui faire confiance ? Bien qu'elle ait décidé après leur dispute de rester avec lui, Erin avait l'impression de marcher sur des oeufs.

Lana apparut dans l'encadrement de la porte. Elle portait son uniforme à la perfection et un petit cadeau emballé entre ses mains.

- Joyeux anniversaire Erin d'amour !

Elle s'approcha de son amie et la serra dans ses bras. Elle lui tendit le paquet sous les yeux émerveillés d'Erin. Peu de cadeaux pouvait égaler celui qu'elle avait eu en ce début de mois de Mars. La malédiction levée, Erin pouvait enfin vivre en toute tranquillité. Quoique ... elle n'avait toujours eu aucune nouvelles de son grand frère et commençait doucement à désespérer.

- Ouvre !

Erin déchira le paquet cadeau et ouvrit une petite boite en bois qui contenait deux belles boucles d'oreilles.

- Ce sont des perles de Joncetrilles. Des sortes de poissons qui vivent aux larges des côtes Chinoises. J'ai demandé à ma grand-mère de m'en ramener de là bas. Elles iront parfaitement avec tes couleurs.

Les perles étaient d'un émeraude foncé. Erin sourit et embrassa Lana sur la joue. Elle ne perdit pas de temps à les porter et les deux jeunes filles remontèrent vers la Grande Salle pour y prendre leur petit déjeuner. Erin attendit patiemment la venue de Javier Stein. Mais il n'arriva pas. Soit il s'était réveillé en retard, soit il s'était levé aux aurores pour s'entrainer. Elle préféra ne pas y prêter attention.

La matinée se déroula tranquillement. Sven vint lui apporter un paquet de bonbons et @Amore Marcovaldo une boite de baveboules en souvenir de leur dernière dispute. Un cadeau qu'Erin ne savait pas trop comment interpréter. Au déjeuner, Erin s'installa avec Lana Wang et @Perry Walker. Elles remplirent leurs assiettes de légumes, de frites et d'une belle tranche de lotte. Un poisson qu'Erin apréciait tout particulièrement. Rapidement, elles furent interrompu par l'arrivée d'Emile McRaven. Erin lui sourit.

- Salut Emile, tu veux te joindre à nous ?
- Non. On va vous laisser tous les deux, n'est-ce pas Perry ? En plus on a plein de trucs à se dire, intervint Lana en poussant les assiettes sur la table pour s'éloigner du couple d'amis.

Perry rouspéta en disant qu'elle n'avait rien de spécial à dire à Lana, puis compris rapidement où l'asiatique voulait en venir. Elle afficha un clin d'oeil plein de sens à Erin en accentuant d'un pouce en l'air. Lana et Perry détestaient Javier et poussaient toujours Erin à se jeter dans les bras d'Emile. Chose qui pouvait être parfois gênant et lourd à supporter. Erin sourit d'un air gêné et invita Emile à prendre place à côté d'elle.

Elle espérait qu'il lui souhaite son anniversaire, même si elle ne doutait pas de lui.

- C'est cool, tu as vu, les Elfes nous on préparé de la Lotte. Mon poisson préféré ... tu vas bien ?

L'écharpe tricotée @Émile McRaven & Erin Gibson

Lorsqu'Emile lui tendit le paquet cadeau, les yeux d'Erin s'écarquillèrent et son coeur s'emballa. Il n'avait pas oublié son anniversaire.

- Oh merci Emile ! C'est adorable, il ne fallait pas !

Mensonge éhonté que voilà ! Bien sûr, Erin n'attendait que ça. Que les garçons qui faisaient battre son coeur viennent vers elle avec un présent pour son anniversaire. Ce n'était pas tous les jours qu'elle fêtait ses 16 ans. La veille, elle se posait encore la question d'organiser une petite fête. Mais rapidement, elle avait laissé tombé l'idée en se contentant de passer une bonne journée, loin des problèmes.

Elle avait eu le maigre espoir que Javier vienne lui offrir un cadeau ou un moment un peu spécial. Mais il était aux abonnés absents. Et Emile en profitait pleinement pour la rendre heureuse. Chose dont il détenait le talent. Elle observa le ruban en forme de serpent avec amusement, puis ouvrit le paquet. Elle découvrit une belle écharpe aux couleurs de la maison Serpentard.

- Oh ! Elle est magnifique, j'adore ! Merci Emile.

Sans réfléchir, elle se pencha vers le jeune Poufsouffle pour lui déposer un baiser sur la joue. Puis elle enroula l'écharpe autour de son cou en se noyant doucement dedans.

- Humm, en plus elle est super douce .... Oh mais ce n'est pas fini ?

Elle se pencha et leva en l'air un petit Niffleur en peluche.

- Attends ... mais ... tu sais tricoter ? C'est génial. Ta grand-mère a bien fait de t'apprendre ça. Et tu sais quoi ? Je préfère largement les cadeaux faits de ses petites mains qu'un truc acheté.

Bien entendu, elle aimait également les beaux bijoux ou des bons bouquins qu'elle n'avait pas encore lu. Erin se sentait vraiment gâtée. Et un peu honteuse. Parce qu'elle n'avait pas pu offrir l'équivalent à Emile lors de son anniversaire. Juste une pinte de bièreaubeurre, ce qui a ses yeux, était minable. Elle posa la peluche sur la table et sourit à Emile.

- Lana m'a offert des boucles d'oreilles, regarde. Ce sont des perles de Joncetrilles. Une sorte de poisson magique qui vit près des côtes Chinoises. C'est joli, tu ne trouves pas ? J'ai eu également des lotions de soin pour les cheveux, trois romans, une nouvelle plume, un nouveau carnet et ... Amore m'a offert un coffret de Baveboules.

Elle sortit de son sac en poils de Boursoufle une petite boite en bois, très mal peinte. En l'ouvrant, Erin et Emile pouvaient constater quelques boules semblables à de grosses billes, bavant dans un étui.

- J'y ai joué une seule fois ... ce n'était pas le meilleur jeu du monde.

Puis elle ferma la boite qu'elle posa sur le banc, entre eux.

- Et si on passait l'après midi ensemble ? Je crois qu'on a qu'une heure de cours et il fait pas trop moche ... tu sais ce dont je rêve de faire depuis longtemps ?

Elle se pencha vers Emile d'un air malicieux.

- Prendre un balai et survoler Poudlard et ses environs. Ca te dit ? Juste une petite heure ... j'aimerai prendre de la hauteur.

Erin n'était pas très forte en vol. Elle se débrouillait, mais n'avait pas les talents des joueurs de Quidditch. Et puis, elle avait abandonné cette matière très rapidement, ne trouvant pas l'utilité de se perfectionner dans l'art et la manière de se déplacer dans les airs à dos de balai.

L'écharpe tricotée @Émile McRaven & Erin Gibson

« Mais oui ça me plait, gros benet ! » répondit-elle en plongeant son nez dans l’écharpe et en jetant un regard amusé et espiègle à Emile.

Comment pouvait-il encore douter de lui ? Ils se connaissaient depuis longtemps et il savait exactement comment lui faire plaisir. Erin savait également qu’Emile n’avait pas les moyens de lui offrir des cadeaux de grandes valeurs, mais le simple fait d’avoir produit de ses mains ces objets, avait pour Erin, une valeur sentimentale énorme.

Elle sourit un peu bêtement lorsqu’Emile lui dit qu’elle méritait d’être gâtée. Mais tous ces cadeaux, aussi géniaux soient-ils, ne remplaceraient pas un manque terrible. Elle n’avait toujours aucune nouvelle de son frère, ni de sa tante. Elle avait eu le maigre espoir que le jour de son anniversaire, sa mère lui annonce une bonne nouvelle. Mais rien. Célia Gibson s’était contenté de lui souhaiter tout le bonheur du monde et qu’elle lui enverrai un colis par hibou dans les prochains jours. Mais que malheureusement elle n’avait eu aucune nouvelle de Joren de son côté. Erin le cachait à tout le monde, mais elle était inquiète et triste. Parce qu’elle avait peur que son grand frère ne revienne jamais. Et s’il était mort ? Si sa tante n’avait pas réussi à le protéger du monde des sorciers ? Elle essayait de ne pas trop y penser.

Après tout, elle avait failli y passer elle aussi. Parler de la malédiction qu’elle avait réussi à lever avec Amore, aurait pu être intelligent. Faire preuve de transparence avec Emile. Mais elle ne voulait pas l’inquiéter pour rien et cette histoire de malédiction était derrière elle maintenant. Alors pourquoi informer Emile d’une bêtise qu’elle aurait faite ?

« Original … tu parles. Amore a gardé son humour de mauvais goût. On s’est embrouillé à cause de ce jeu justement. Il avait volé des Baveboules à des élèves en plein jeu et m’a ouvertement accusé. » elle tourna la tête vers la table des Serdaigles, mais Amore n’était pas présent. « Mais aujourd’hui ça va un peu mieux je pense … enfin, j’aime le croire. »

La proposition d’Erin semble emballer Emile. Prendre les balais ne leur ferait pas de mal. Ca faisait un bon moment qu’elle n’avait pas volé et son balai prenait la poussière. Ce n’était pas que réservé aux joueurs de Quidditch après tout.

« Ah oui ? Alors, qu’attendons-nous pour y aller ? Je veux voir ce point de vue. »

Elle attrapa la main d’Emile et ils quittèrent la Grande Salle en direction du Hall d’entrée. Erin demanda à Emile de l’attendre là, le temps de regagner sa salle commune et de ranger ses cadeaux. Après une bonne dizaine de minutes d’attente, elle réapparue avec l’écharpe d’Emile toujours enroulée autour du cou. Elle glissa son bras sous celui d’Emile et ils sortirent dans l’une des nombreuses tours du château. L’air était doux et on sentait clairement le printemps approcher. Ils descendirent la pente douce herbeuse pour rejoindre le terrain de Quidditch où étaient entreposés les balais des élèves. Les élèves possédant leurs propres balais étaient généralement les joueurs de Quidditch. Les autres élèves empruntaient les balais de l’école. Erin passa dans les vestiaires et attrapa deux Brossdur en bon état. Elle en tendit un à Emile.

« Des Brossdur … bon ce n’est pas la meilleure marque de balai qui existe, mais ça devrait faire l’affaire. On n’a clairement pas besoin d’avoir un éclair de feu pour admirer les hauteurs de Poudlard. »

Elle posa le balai à ses pieds, tendit son bras et ouvrit sa main. D’une voix ferme elle demanda à son balai de se lever.

« Debout ! »

Le manche se cala dans le creux de sa main et en quelques secondes, Erin s’éleva maladroitement dans les airs. Elle fit un grand arc de cercle, puis survola Emile à quelques mètres seulement au dessus de sa tête.

« Par Merlin ! La sensation est tellement étrange, ça fait si longtemps que je ne suis pas monté sur un balai ! »

Totalement faux. Elle avait pris un balai pour aller à Irondale avec Amore deux semaines plus tôt, à la tombée de la nuit. Elle faisait mine de ne pas le maitriser, tanguant légèrement sur la droite, jusqu’à ce qu’Emile la rejoigne. Elle se cala contre lui, épaule contre épaule et se mit à rire.

« Aaah ! Ne me fonce pas dedans. » dit-elle comme s’il s’agissait d’un jeu d’enfant. « Montre moi comment bien faire. Et je te suis jusqu’au point de vue. »

De nuit, elle n’avait pas vu grand-chose de Poudlard et de ses environs. Voler de jour était toute une autre expérience. Par exemple, s’ils approchaient trop de la Volière, ils devraient faire attention aux Hiboux et autres oiseaux. Le vent soufflait sur son visage et rapidement son chignon négligé se détacha pour laisser ses boucles brunes danser sur sa nuque.

L'écharpe tricotée @Émile McRaven & Erin Gibson

C'est vrai qu'elle ne se débrouillait pas trop mal. Mais Erin était loin d'égaler la prouesse technique de certains joueurs de Quidditch. Voler sur un balai n'était pas quelque chose dont elle raffolait. Mais pour son anniversaire, elle avait envie de prendre de la hauteur. En plus, le ciel était en train de se dégager. Elle sourit à Emile, puis redressa le manche de son balai. Aussitôt le Brossdur s'appliqua à monter vers les cieux. Le vent frais lui fouettait le visage et Erin fonça droit vers les tours de Poudlard.

Emile la suivait à la trace. Jamais Erin ne s'était sentie aussi bien. Elle jeta un coup d'oeil par dessus son épaule et le Poufsouffle la rattrapa pour se mettre à sa hauteur. Ils survolaient le parc de Poudlard et pouvaient voir les élèves remonter la pente douce vers le pont de bois.

- Regarde ! On voit Lana et Sven ! Je savais qu'ils trainaient ensemble lorsqu'ils ne sont pas avec moi.

Elle eut un petit rire avant de jeter un regard vers Emile. Un regard plein d'amour ou simplement de gentillesse ? Elle ne savait pas. Car même si elle passait du bon temps avec le Poufsouffle, son coeur ne cessait de tergiverser entre Emile et Javier. Pourtant, elle avait fait un choix. Et elle avait peur de décevoir Javier encore une fois. Elle ne le pouvait pas. Par crainte qu'il la traite de tous les noms ? Ou qu'il s'en prenne à elle ? Non, Javier était parfois con, mais jamais il ne s'était montré violent.

- Voilà la tour d'Astronomie.

Elle se pencha un peu plus sur le manche de son balai pour accélérer et les deux adolescents arrivèrent proche de la plus haute tour du château. Bien sûr, ils s'étaient amusés à contourner quelques endroits mythiques.

- C'est là ?

Emile lui affirma l'endroit d'un hochement de tête. Il s'agissait d'un petit renfoncement dans le toit, qui jadis accueillait une gargouille. Cette dernière n'était plus présente depuis bien longtemps, laissant tout juste la place à deux personnes de s'installer là. C'était haut, dangereux, mais la plateforme permettait à Emile et Erin de se poser en toute sécurité. Une fois le balai posé contre la pente du toit, Erin souffla et s'assis contre Emile. Se collant à lui, car la hauteur des lieux lui filait le vertige.

- C'est ... impressionnant ...

Dit-elle le souffle court. Le lac noir s'étendait sous leurs yeux, bordé de collines et de montagnes à perte de vue. Des nuages noirs s'amoncelaient à l'horizon. En contre bas, on pouvait observer la forêt interdite. Erin s'agrippa un peu plus, ferma les yeux et sourit en sentant le vent lui caresser le visage.

- Comment tu connais cet endroit ? Tu fais souvent des tours de balais par ici ?

Enfin, elle posa sa tête contre son épaule. Son regard se perdit vers les arbres sombres de la forêt interdite. Et son coeur se serra légèrement.

- Pauvres créatures ... tu es au courant de ce qui se passe dans la forêt ? J'espère que les choses vont finir par s'arranger. Sven m'a dit qu'il y est allé avec Romeo Kingwell, tu dois le connaitre, c'est un Poufsouffle de 6ème année. Ils ont sauvés un Veaudelune à moitié mourrant. Agressé par une créature de la forêt. Et ils ont découverts des camps de braconniers détruits. Ca veut dire que le Ministère intervient, c'est bien ... enfin, j'aime le croire.

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Calée contre son épaule, Erin se sentait bien. En sécurité. Même si la hauteur lui foutait la trouille, elle profitait de la présence d'Emile pour apprécier l'instant. Elle sourit simplement lorsqu'Emile lui expliqua comment il avait trouvé l'endroit. Et un peu plus, elle blottit sa tête contre lui. C'était étrange, parce qu'elle avait l'impression que ce rapprochement était naturel. Ils avaient eu des hauts et des bas à cause de Javier, mais maintenant, la jeune Ecossaise avait l'impression que tout était rentré dans l'ordre. Qu'Emile comprenait son choix, même si elle éprouvait clairement des sentiments pour le Poufsouffle. Mais malheureusement, Javier dominait Emile. Il l'écrasait même. Car sous cette allure de brute épaisse, c'était un garçon à sauver. Et Erin aimait ça. Sauver les causes perdues.

Elle ne se rendait pas compte du mal qu'elle pouvait faire à se tenir si proche d'Emile. A être si tactile. Quand Emile raconta la petite anecdote de la statue de Veaudelune, Erin haussa un sourcil. Travailler pour gagner de l'argent ... c'était un problème que beaucoup d'élèves dans cette école ne connaissaient pas. Poudlard était une école payante et chère. Elle demandait parfois certains sacrifices de la part des parents. Surtout des Moldus. Il était parfois incompréhensible pour des parents Moldus de payer une école de sorcellerie à leur enfant sorcier. Certains se disaient qu'étudier dans des écoles Moldues seraient certainement plus approprié et bénéfique pour l'avenir de leur enfant. Sauf que la magie, on ne peut pas la refouler. A moins de s'autodétruire et de terminer en tas de cendres après avoir causé du mal autour de soi. La magie circulait dans les veines de chaque élève. Elle les poursuivait où qu'ils aillent. Ils étaient sorciers, qu'ils le veuillent ou non. Et cette magie, ils devaient apprendre à la maitriser à Poudlard.

Erin savait qu'Emile ne roulait pas sur l'or et que son père était un homme célibataire, Moldu, qui peinait à joindre les deux bouts. Alors elle imaginait bien qu'Emile ne travaillait pas parce que c'était "gratifiant", mais parce que c'était nécessaire. Et elle l'admirait pour ça. Si elle avait été riche, Erin lui aurait donné une partie de sa fortune. Mais elle n'avait plus un sous depuis début février après avoir misé toutes ses économies et celles de Sven sur la table de Bane.

- C'est mignon comme histoire ... je ne savais pas pour la statue de Veaudelune. J'essayerai de mieux observer les environs !

Curieuse, Erin aimait pratiquer ce genre de passe-temps. Emile se blottit un peu plus contre elle et Erin ferma les yeux. Elle aimait ce contact, le parfum d'Emile et son coeur se mit à battre plus fort. Mais elle ne pouvait pas trahir Javier une seconde fois. Alors avec la plus grande des frustrations, elle ne fit rien. Elle se contenta simplement de sourire timidement et de fermer les yeux. Puis Emile lui avoua que son père fut humilié lors de sa convocation chez la Directrice pour le conflit avec Rowell. Erin releva doucement la tête de l'épaule d'Emile et le considéra d'un air grave et outré.

- Emile ... je suis désolée ... dit-elle en le regardant avec pitié. Mais le jeune garçon reprit aussitôt. Il lui expliqua qu'il avait quelques idées en tête. Notamment de se rapprocher de Maëlys Emrys. Le coeur d'Erin cessa de battre pendant l'espace d'un instant.

Etait-il sérieux ? Elle crut que son monde s'effondrait et qu'Emile lui échappait des doigts. Qu'il s'envolait à mille lieux pour l'abandonner au bord de ce vide infini.

- Attends ... tu es en train de me dire que tu veux sortir avec Maëlys ?

Le ton était un peu cassant. Erin se détacha de l'étreinte d'Emile et son air fut plus sévère. La jalousie commençait à grimper dans son coeur et dans ses veines.

- Bien sûr que oui c'est une mauvaise idée Emile ! Tu veux te rapprocher de cette fille simplement pour parler à son oncle et obtenir ses faveurs ? C'est l'idée la plus stupide que j'ai jamais entendue ! Il suffit d'aller lui parler à lui, directement. Ou lui écrire une lettre pour parler de ta situation. S'il est si proche des Moldus que ça, il te répondra.

Elle rapprocha ses genoux contre sa poitrine et les encercla de ses bras d'un air boudeur. Emile avait l'art et la manière de briser un moment presque ... romantique.

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Elle se sentait subitement idiote. Mais trop fière, Erin resta d'abord en retrait, collée contre la paroi du mur, les bras encerclant ses genoux. Non, elle ne pouvait pas faire croire à Emile qu'elle éprouvait de la jalousie à l'idée qu'il puisse aimer une autre fille. Qui était-elle pour lui dicter ce que son coeur lui disait ? Elle se mordit la lèvre inférieure, puis se sentit envahie d'un sentiment de honte. Et Emile baissa les yeux, honteux également. Ils faisaient la pair les deux ... Mais finalement, elle se détendit un peu lorsque le jeune Poufsouffle lui confia qu'il ne comptait jamais sortir avec Maëlys. Ca la rassurait.

Sauf que la dernière phrase d'Emile, piqua Erin à vif. Un malaise horrible vint planer au dessus de leurs tête pendant quelques secondes. Elle savait très bien de qu'elle fille il parlait : elle. Erin ne répondit rien, se contentant de plonger son nez dans l'épaisseur de l'écharpe qu'Emile lui avait tricoté pour son anniversaire.

- Non ... non ne soit pas désolé.

C'était plutôt à elle de s'excuser. D'avoir mal interprété, de s'être aussitôt emportée. Elle se sentait coincé à une hauteur vertigineuse. La seule issue possible était de se lever et de prendre son balai situé derrière elle. Sauf qu'il lui était impossible de se tenir debout sans s'appuyer contre Emile. Elle avait bien trop peur de glisser et de tomber de la tour d'Astronomie. Personne ne survivait après une telle chute.

- Arrête Emile.

Dit-elle d'un ton un peu sec, agacé par le fait qu'il ne cesse de s'excuser. Elle détestait quand il était comme ça. Non, décidément, Erin préférait les garçons qui avaient plus d'assurance. Et parfois, Emile avait beaucoup plus de cran. Elle le savait.

- Arrête de t'excuser à tout bout de champ, c'est vraiment ... pénible. C'est moi qui me suis emporté pour rien. C'est moi qui devrait m'excuser, pas toi.

Elle fronçait les sourcils d'un air sévère. Mais son coeur s'emballa lorsqu'elle croisa son regard.

- Ecoute ... désolée pour ce qui t'arrive. Mais ... je doute que des sorciers tels que le comte Emrys se soucis des petits problèmes de gens comme ... nous. Ce sont des gens qui vivent dans d'autres sphères et pour eux on est rien. Il ne faut simplement pas lâcher. Et si tu veux ... on peut se serrer les coudes. Ma mère est avocate, elle peut aider ton père. On peut les mettre en relation, si tu veux ? Elle est Moldu comme Andrew.

Un sourire bienveillant fini par décrisper le visage de la jeune Ecossaise. Elle se rapprocha d'Emile et glissa son bras sous le sien. Et puis, il y a déjà une fille dans mon coeur qui me rends fou d'amour, mais elle a déjà fait son choix .. Cette phrase revint aussitôt dans l'esprit de la Serpentard. Elle se sentit mal, mais resserra tout de même son bras dans celui d'Emile.

- Je la déteste pour ce qu'elle a fait contre ton père ... la Directrice. C'est toujours pareil, j'ai l'impression que les mentalités ne changent pas. Que tout met trop de temps à évoluer. Et d'ailleurs ...

Elle se retourna vers Emile et une bourrasque de vent vint frapper leurs visages. Quelques mèches brunes barrèrent les yeux du garçons. Erin en profita pour glisser ses doigts contre le visage d'Emile et lui dégager ces mèches rebelles. Elle rougit légèrement, son coeur battant de plus en plus fort. Que fabriquait-elle ?

- Je t'ai jamais remercié pour ... avoir détruit l'appareil photo d'Edgar. Il ... il est venu vers moi et j'ai appris qu'il n'avait pas pris qu'une seule photo de moi. Ce type est vraiment flippant ...

Elle se surprenait à regarder les lèvres charnues d'Emile. Son envie de les goûter était de plus en plus tentante, mais rapidement le visage de Javier revenait dans son esprit. Elle ne pouvait pas le tromper. Elle n'avait pas le droit. Erin était une jeune fille pleine de principes et fidèle. Oui, c'est ça, elle était fidèle à Javier. Pourtant, elle sentait que son coeur battait également pour Emile.

Etait-ce mal ? Mais elle pouvait tenter le coup, car après tout, ici personne ne pouvait les voir. Ca serait leur petit secret ... sauf que ... c'était totalement égoïste d'agir ainsi. Une fois en bas, elle irait se jeter dans les bras de Javier, et le coeur d'Emile en souffrirait. Ce n'était pas juste. Parfois, elle avait simplement envie d'avoir le pouvoir de se dédoubler.

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Finalement, Emile optait pour se rapprocher de la professeur de Botanique. Soit. Erin ne pouvait pas l'en dissuader, après tout c'était ses affaires. Elle se contenta donc de lui sourire. Puis elle le remercia d'avoir détruit l'appareil d'Edgar. Parce que depuis, elle avait l'impression d'être moins épiée du regard. C'était tout de même flippant cette histoire et elle en voulait énormément au Serdaigle d'avoir semé le trouble dans sa vie. Car il s'était mêlé de bien des choses qui ne le regardaient pas.

Aujourd'hui, elle avait l'impression d'avoir mis les choses au clair et ne plus être embêtée avec Rowell et sa manie de mettre son nez où il ne fallait pas. Et là, elle était seule avec Emile, perchée à plusieurs mètres de hauteur. C'était étrange. Parce qu'elle avait à la fois le sentiment d'être une vulnérable petite chose et à la fois de dominer le monde. Au loin, ils pouvaient apercevoir un couple d'Hippogriffes survoler la forêt interdite. Ils n'avaient pas l'air paniqués, bien au contraire. Ils volaient en rond, se faisaient probablement la cour.

Yeux dans les yeux, les adolescents s'échangèrent un long regard recouvert de silence. Seul le vent venait fouetter leurs visages. Le coeur d'Erin se mit à battre plus vite et soudain les lèvres d'Emile se posèrent sur les siennes. Le rouge lui monta aux joues, mais elle n'eut aucun mouvement de recul. Non, elle se contenta de rester figée sur place, appréciant cet échange. Enfin il osait. Enfin il avait pris les devants. Lorsqu'il recula, Erin se contenta de sourire, un peu gênée. Elle enroula son écharpe autour de son cou, puis se leva lentement pour récupérer son balai situé derrière elle.

- On devrait y aller ...

Se contenta-t-elle de dire. Que pouvait-elle dire de toute façon ? Elle était en couple avec Javier et Emile l'avait embrassé. Mais ses sentiments pour le jeune Poufsouffle devenaient plus palpables, réels. Sauf qu'elle ne pouvait pas l'avouer. Du moins, elle n'avait pas repoussé Emile. Alors c'était pour elle une forme d'aveux. Elle l'aimait.

- On fait la course jusqu'en bas ?

Un sourire malin se dessina sur ses lèvres charnues. Erin enfourcha son balai et descendit en pic vers les tours les plus basses. Le vent lui fouettait le visage et ses cheveux claquaient sur ses oreilles. Son ventre était rempli de papillons. Elle était à la fois heureuse et à la fois bouleversée. Parce qu'une fois à terre, que dirait-elle à Emile ? Que dirait-elle à Javier ? Elle les aimait les deux. Mais pas pour les mêmes raisons. Pourtant, elle connaissait Emile depuis longtemps. Bien plus longtemps que Javier. Et tous ses ami(e)s la poussait à quitter Javier pour Emile. Le choix ne devait pas être cornélien, mais Erin n'arrivait pas prendre la bonne décision.

Elle avait peur de décevoir Javier, qu'il puisse rompre le lien définitivement et s'en prendre à Emile. Alors ce baiser serait leur secret. Du moins, elle espérait qu'Emile le comprenne ainsi. Une fois arrivé à terre, non loin du terrain de Quidditch, Erin remit un peu d'ordre dans ses cheveux. Emile atterrit juste derrière elle. La jeune sorcière se rapprocha du Poufsouffle, balai en main.

- Pour ce qui s'est passé là-haut ... pas un mot. S'il te plait ... je ... j'ai apprécié. Mais je ne veux pas que tu aies de problèmes Emile. Ca sera notre petit secret, d'accord ?

Elle lui posa un baiser furtif sur la joue, puis un petit rire coquin s'échappa de ses lèvres.

- Allez, ne fais pas cette tête ! On va ranger ces balais et ensuite on ira boire un chocolat chaud dans la Grande Salle.

Avant de partir, elle se retourna vers son ami.

- En tout cas, tu as été le meilleur cadeau d'anniversaire que j'ai jamais eu.