Le quotidien de la blondinette naturaliste sorcière n'avait rien de monotone. Chaque jour elle découvrait quelque chose de nouveau, de différent. Une créature qui réclamait plus de nourriture ou bien une friche qui ne réagissait pas comme prévu à son traitement. Mais ça faisait partie du métier et si son quotidien était monotone, Luna n'aurait certainement pas pas poursuivi dans cette voie. De son identité, sa différence, il lui semblait important de ne pas trop s'habituer aux choses parce qu'elle considérait que les habitudes avaient tout de dangereux. S'accomoder à quelque chose, c'était prendre le risque qu'en cas de changement, du moindre aléa, cela aurait immédiatement des répercutions sur ses émotions, son tempérament, mais surtout ici son efficacité et le bien-être des créatures et des terrains. Autant dire hors de question.

Depuis quelques jours, l'ancienne Serdaigle croyait apercevoir sur ses terrains un animal ailé, elle n'en disposait pas des comme ça . Un oiseau. Et à chaque fois qu'elle s'en approchait, elle croyait rêver et voyait quelqu'un partir en courant. De deux choses l'une, soit il s'agissait d'un animagus , soit elle commençait à avoir des hallucinations. Elle craignait la seconde option tant elle espérait que ce ne fut que la première.

Ce matin-là, elle se rendit plus tôt à la réserve. L'oiseau était déjà là. Il se mettait à chantonner perché au beau milieu d'un tas de feuilles . Au risque de se fixer face à la deuxième option, elle rompit son chant pourtant mélodieux en le saluant.

Bonjour ! 


Elle appréhendait tellement que ce ne soit pas un animagus, qu'il n'y ait personne ailleurs que dans ses pensées et qu'elle doive retourner à Sainte-Mangouste consulter. En plus, Chiara n'y travaillait plus, idée qui ne faisait que la stresser davantage. Plus personne pour la rassurer, la guider. 
Sans oublier que ces paroles, prononcées un peu plus tôt que d'habitude, perturbaient quelques unes des créatures alentours qui avaient pu l'entendre.


Parmi eux, un Abraxan se rapprocha d'elle et semblait essayer de communiquer. Il ne la regardait pas elle, mais l'oiseau. Voilà qui paraissait pour le moins rassurant..

Luna était très observatrice. Elle venait de craindre de n'avoir que cru avoir vu ce qu'elle avait véritablement vu. Mais maintenant, c'était face à la personne qu'elle allait devoir expliquer comment elle avait pu parvenir à percer à jour le fait que cette personne n'était pas un simple corbeau mais un animagus. 
Ca n'allait pas être une mince affaire de le justifier. En réalité ce fut plutôt un coup de chance. Peut-être valait-il mieux lui dire ça dans un premier temps , et argumenter par la suite. Oui, voilà, bien, il fallait faire comme ça .

Je pense que pour le coup, j'ai eu beaucoup de chance à vrai dire. 
Ce qui m'a mis la puce à l'oreille, c'est que , vous avez sans doute pu l'observer, je ne dispose que de créatures magiques .
Il n'y a donc pas de créatures connues du commun des mortels , donc aucun corbeau.


Cela n'empêchait pourtant pas des animaux connus de tous, tout particulièrement des volants, de voyager au-dessus de la réserve, voire parfois, de s'y poser.


Il y a très peu d'être volants qui viennent se poser en ces lieux . Je le regrette un peu en y pensant, mais les rares qui le font ne reviennent presque jamais. Peut-être qu'ils ont peur des créatures magiques.Sûrement. Sans doute aussi qu'elles le leur rendent bien. 

Luna se sentait elle-même se perdre dans ses explications, être trop évasive. Elle réfléchit et conclut son résumé.

Bref, ma curiosité a été piquée par le fait que ce corbeau, lui , revenait, mais que d'un autre côté, je ne le voyais jamais quitter les lieux, même en surveillant bien. Et puis je me suis dit que...
Qu'il ne pouvait s'agir que d'un animagus qui reprenait forme humaine lorsqu'il s'en allait pour ne pas être remarqué.
D'ailleurs pourquoi ne vouliez-vous pas être découvert ?


Lovegood n'allait pas parler de sa crainte d'avoir des hallucinations. Que sa notoriété ne la précède encore... Car elle savait qu'elle en avait. Sa notoriéé et son côté lunaire...Même si elle savait mieux le canaliser depuis qu'elle vivait avec son Neuneu, son premier amour. Elle imaginait, caressait aussi que beaucoup savaient qu'ils formaient à l'heure actuelle le seul couple des aventures de leur ami Harry à exister ( même s'ils s'étaient séparés et s'étaient retrouvés).

Luna n'était en rien arrogante, en tout cas elle faisait tout pour ne pas l'être ou le paraître. En même temps elle n'y pouvait pas forcément quelque chose si quelqu'un pensait qu'elle l'était ou pouvait l'être.

L'animagus vérifia la véracité des dires de la naturaliste sorcière . Elle n'avait rien à en dire, c'était tout à fait naturel qu'il s'en assure. Elle aurait aimé se tromper mais elle avait raison. Lorsqu'il lui dit qu'il trouvait sa réserve incroyable , que les créatures étaient comblées, c'était bien vrai, mais ça la toucha tout de même. Elle ne put s'empêcher de penser à son ex-mari avec qui elle avait développé cette réserve, Elle s'efforçait, avec brio jusqu'à présent, de la faire perdurer, peut-être mieux, sûrement aussi bien que lorsqu'ils étaient à deux. Il fallait dire que Neville l'aidait souvent , aussi. 

Merci pour le compliment. Je fais de mon mieux pour qu'ils ne manquent de rien et qu'ils se sentent heureux. 
Euh...Les braconniers... Je pense que non, à vrai dire , je n'en ai jamais vu, et jamais une de mes créatures...Enfin aucune des créatures figurant ici n'a disparu. Je fais le compte régulièrement 


Pour Lovegood, elle n'avait aucune propriété personnelle des êtres vivant ici . Elle leur laissait le plus de liberté possible et s'occupait d'elles avec amour et attention et n'allait pas leur courir après pour qu'elles mangent. Sauf en cas d'urgence bien sûr mais fort heureusement ces cas restaient rares.


Ah , je vois ...Pour moi, vous pouvez rester, vous n'êtes absolument pas dérangeant, si c'était le cas les animaux se seraient déjà manifestés.
Au pire, peut-être qu'il y en a qui ont remarqué votre transformation et qui ont été intrigués, mais tant que je ne les vois pas courir effrayés je n'ai aucune raison de vous demander de partir. Et puis vous ne me semblez pas être une menace. Je ne suis pas forcément objective car de par la maison que j'avais je ne peux qu'avoir une affection certaine envers les corbeaux.


Elle lui fit un clin d'oeil suite à ce petit commentaire.


Puis-je vous proposer un thé ?

La fille de l'ancien rédacteur du Chicaneur se voulait toujours accueillante et bienveillante. Cet homme en avait besoin, il n'avait pas l'air très à l'aise. Mais il gardait le choix . Il venait bien de lui dire qu'il n'appréciait pas vraiment la compagnie et il fallait respecter cette préférence, bien qu'elle n'empêchait pas d'être courtoise.