Le carton d'invitation aux paillettes trompeuses
@Kael Crowley & Aaron Blackwell

Ca faisait un mois qu'Aaron sortait avec Balam. En secret. Et d'une certaine manière, ça le rendait heureux. Mais triste et perplexe à la fois. Parce qu'il était tourmenté par bien des sujets. D'abord, son grand frère Joey venait de lui envoyer une lettre par hibou, invitant Aaron ET Winston à son mariage. En juin 2010 ... Bon sang, Aaron n'avait pas informé son frère des péripéties. Joey était au courant des sentiments qu'Aaron avait eu pour Winston avant Noël. Mais depuis, les choses avaient bien changés. C'est fou comme tout peut basculer d'un moment à l'autre lorsqu'on est adolescent.

Aaron considérait la lettre avec perplexité. Devait-il écrire à son frère pour lui dire d'oublier Winston dans la liste des invités ? Ou devait-il en parler au concerné ? Il n'en savait rien. Winston n'avait pas l'air bien depuis quelques temps, mais même s'ils n'étaient plus ensemble, ça ne voulait pas dire qu'il n'était plus son ami. Et Joey l'appréciait bien.

Après un petit entrainement dans le Lac Noir de Poudlard, Aaron s'était douché, séché et avait parcourut un long couloir dans l'Aile du Clocher à la recherche d'une salle d'étude. Il en trouva une pas trop occupée. Deux élèves de Serdaigles planchaient sur un devoir d'Arithmancie et une élève de Gryffondor révisait ses cours d'Histoire de la Magie. Aaron, lui devait travailler son devoir de Métamorphose pour le professeur Garret. C'était un homme triste et exigent, qui notait sévèrement. Et si Aaron voulait obtenir une place à l'Université, il avait tout intérêt à rendre ses travaux à l'heure.

Il s'était installé à une table libre, proche d'une étroite fenêtre donnant une visibilité médiocre sur le Parc de Poudlard. Il ouvrit son manuel de Métamorphose sur La Métamorphose Humaine. Un sujet particulièrement complexe, mais que les 7ème année étaient censé maitriser pour l'obtention de leurs ASPIC. Il posa le carton d'invitation de son frère sur la table en n'y pensant plus trop. Le carton émettait des petits confettis roses et blancs un peu partout autour. Aaron était concentré.

Au bout d'une heure de révision, il attaqua sa rédaction. Il dut recommencer à plusieurs reprises son introduction qu'il ne trouvait jamais assez convaincante. Il devait convaincre le Professeur Garret de son sérieux dans sa matière et voulait bien faire. Mais il était difficile pour Aaron de se concentrer pleinement. Parce que son esprit ne cessait de divaguer vers Balam et son petit cul, vers Kael et ses bras musclés ... Il avait l'impression de reproduire le même schéma que Winston avait eu avec lui et Emet. Et il avait rompu à cause de ça. Mais Aaron ne sortait pas avec Kael. Il avait été clair là dessus, ils devaient oublier cette histoire de baiser. Mais depuis Janvier, Aaron n'arrivait pas à ne pas y penser.

Pendant tout le mois de Février il avait fait mine de rien. Et Kael avait respecté le contrat. Il n'avait rien dit. Du moins, Aaron l'espérait. Ca le stressait au fond, qu'ils n'en aient pas reparlé. De ne pas savoir si Kael avait du dire à quelqu'un ce qu'il s'était passé entre lui et Aaron. Et si cela s'ébruitait ? Et si Misty venait à le savoir ? A cette pensée, de douloureux noeuds se formèrent dans son estomac. Aaron se sentait tellement bête d'avoir franchi le pas. D'avoir concrétiser son plus grand fantasme.

Et depuis, il sentait bien que les choses étaient différentes avec Kael. Quand ils étaient en groupe, ça allait. Kael se comportait normalement. Toujours souriant, riant aux blagues de Liam ou de Ren. Envoyant des piques à Alwyn, s'entrainant avec Tyler et Polianna. Y'avait jamais de problème. Sauf lorsque son regard se posait sur Aaron. Là, Aaron changeait d'attitude. Il devenait soit cassant, nerveux ou fuyait le regard de Kael. Parce qu'il avait peur que quelqu'un de la bande se doute de quelque chose. Qu'Alwyn sache ... oui, c'était ça qui rendait Aaron nerveux. Qu'Alwyn comprenne qu'un truc s'était passé entre eux.

Et Alwyn n'était pas idiot. Il voyait bien qu'Aaron trainait beaucoup trop avec Balam. Donc forcément, ça allait lui retomber dessus. Et ça énervait beaucoup trop Aaron.

A force d'y penser, la colère s'inflitra dans ses veines et au lieu d'écrire de belles lignes, Aaron commença à griffonner son parchemin, puis à raturer, jusqu'à casser la mine de son crayon. Kael se trouvait face à lui, des grimoires sous le bras, l'air étonné. Tout un tas de boules de papiers trônait sur la table autour d'Aaron.

- Kael ? Qu'est-ce que tu fais là ?

Il avait totalement oublié qu'il lui avait proposé à lui et Camille de bosser la Métamorphose dans cette salle d'étude. Sauf que Camille devait s'absenter, il était de corvée de nettoyage du stade de Quidditch. Sa punition pour avoir détruit la moitié des balais de l'école l'année dernière ... punition qui le suivrait jusqu'à la fin de cette année.

Le carton d'invitation aux paillettes trompeuses
@Aaron Blackwell

Il s'en est passé des choses depuis quelques mois, depuis la rentrée des vacances de Noël, tout s'est enchainé assez vite en réalité. Les problèmes se sont accumulés petit à petit sans que je puisse y faire quoi que ce soit. J'en ai pourtant l'habitude, j'ai grandi qu'avec ça, ça ne me fait pas peur en soit mais forcément les choses sont différentes que lorsque j'étais un gamin. Les émotions et les sentiments ne sont pas les mêmes, les gens que je côtoie également.

Car oui, à l'époque, étant un gamin, je ne cherchais pas à avoir d'attache puisque ma vie était un enfer, enfin c'est comme ça que je la voyais petit. Je n'avais pas confiance aux autres, surtout aux adultes et j'étais très peu entouré parce que je restais jamais très longtemps sur place ou dans la même ville. Mais cela a changé, mon environnement à changé, j'ai trouvé une famille avec qui je suis plus ou moins proche si on peut dire. Je me suis entouré d'amis très précieux et puis sans compter le monde des sorciers, les animaux et créatures magiques que je côtoie assez souvent.

La vie m'a dessiné un but, des raisons pour me battre et continuer à avancer mais les étapes sont durs et malgré que je commence à voir mon chemin devant moi, j'ai du mal à le visualiser sur une longue distance. C'est bizarre dit comme ça et peut être que je suis le seul à me comprendre mais c'est ainsi, ma vision des choses afin de dire que je ne suis pas mécontent d'avoir emprunter ce chemin, d'en être arriver là car ce que j'ai maintenant compte énormément pour moi.

Mais c'est dur, pour un garçon aussi solitaire et peu sociable que moi, vivre tout ça, c'est compliqué. Surtout que j'ai plutôt tendance à me soucier des autres plutôt que moi même. Je crains pour la vie de Triss, ma louve avec tout ce qui se passe en dehors de l'école, l'histoire des braconniers qui se veulent plus dangereux que jamais. Il y a aussi l'histoire de mon père, que @Oengus Crowley m'a appris il n'y a pas très longtemps. J'ai toujours trouvé que mon père était quelque peu étrange, très particulier en son genre, enfin un daron sorcier un peu trop coller à ces principes et qui cachent des choses comme toutes les familles. Mais j'étais très loin d'imaginer ce qu'il a pu être en réalité. J'ai encore du mal à encaisser cette révélation, il va peut être falloir que j'en parler davantage avec mon grand frère et peut être qu'on confronte notre père.

Bref, ça fait beaucoup à encaisser tout ça en plus de mes récentes découvertes sur moi-même, sur ce que je peux ressentir, mes réels envies et sentiments. Tout se bouscule à l'intérieur de moi, ce qui se passe avec Joren, ou encore Alwyn mais surtout Aaron ... Depuis notre discutions au coin du feu dans la salle Commune des Gryffondor, ces baisers torrides que l'on a échangé. Il envahit mes nuits maintenant, mes pensées à l'idée de savoir si on aurait été capable d'aller plus loin, qu'est ce qui aurait pu se passer entre nous s'il n'avait pas fuit. Si je l'avais rattrapé ...

Maintenant, c'est presque différent, dû moment où l'on est entouré de monde, de nos amis, tout parait normal, on échange des banalités, on rigole et on se taquine mais je sens, je sens bien par moment qu'il tente de m'esquiver, de prendre un peu de distance. Et je ne sais pas comment le prendre, bien sur, ça me fait mal mais je peux comprendre aussi. J'ai été autant perdu que lui quand ça s'est passé pour moi, j'ai mis du temps à accepter et à la différence de lui, je suis prêt à encaisser ce qu'on peut dire sur moi, le regard des autres parce que j'ai l'habitude et que j'en ai juste rien à foutre de ce qu'ils peuvent penser mais ça ne doit pas être son cas.

Mais il ne pourra jamais me dire que ce qu'il y a eu c'était rien, qu'il n'a rien ressenti, que ça ne l'a pas boulversé, qu'il n'avait pas envie. Car à ce moment là, quand j'étais au dessus de lui, qu'on s'était embrassé, je pouvais voir dans ces yeux ce qu'il ressentait vraiment. Sauf que je ne suis pas du genre à ... provoquer les choses, à forcer ou à harceler. Non, il ne veut pas, je respecte sa décision, encore une fois quelqu'un qui me fuit, tout comme Gigi ... tout comme d'autres personnes. Peut être que ce n'est pas fait pour moi au final. Qui sait ?

J'ai quand même saisi l'occasion d'être en tête à tête avec Aaron, ils nous avaient demandé si on voulait réviser avec lui, Camille devait être avec nous mais il eut un empêchement. Un moment parfait pour enfin voir Aaron, discuter avec lui mais surtout profiter de lui sans qu'il y est personne autour et en espérant qu'il ne tente pas de fuir à nouveau. Clairement, je ne suis pas la pour les révisions, ce n'est pas trop mon genre de réviser sans cesse, quand les autres le souhaitent je les accompagne, ça m'aide aussi. Mais généralement, je le fais un peu dans mon coin ou alors j'y vais au talent, je passe clairement la plupart de mon temps en forêt ou en ce moment au camp de refuge pour les animaux et créatures magiques de la forêt qui fuient les braconniers.

Je déboule alors au lieu de rendez vous, seul, voyant Aaron installé depuis quelque temps déjà apparemment au vue des nombreux papiers un peu partout autour du bureau. J'ai emporté des bouquins avec moi que j'ai récupéré à la bibliothèque mais ça concerne plutôt les soins aux créatures magiques plutôt que la métamorphose. " Salut Aaron ... Et bien, il me semble que c'est toi qui a organisé ce moment de révision, tu as déjà oublié ? " , je le regarde, il a l'air quelque peu perturbé, sûrement par le devoir qu'il doit faire, " Je te dérange peut être ? Ou alors je peux t'aider si tu le souhaites ? " , et je m'installe en face de lui sur une chaise, un petit sourire aux lèvres parce que je suis toujours content de le voir et de passer un moment avec lui. Je lui ai déjà dis, malgré ce qu'il y a eut entre nous, il reste un ami très précieux que je ne veux pas perdre. " Je crois que Camille ne pourra pas être là, j'ai bien demandé à Tyler de venir mais lui aussi il y a faire autre part. On est que tous les deux ... "

Le carton d'invitation aux paillettes trompeuses
@Kael Crowley & Aaron Blackwell

Kael se tenait face à lui. C'était un fait et Aaron ne pouvait dissimuler son malaise. Il avait beau faire tous les efforts du monde, il n'avait jamais réussi à oublier ce moment passé dans la Salle Commune. C'était gravé en lui, tant que Kael faisait parti de son quotidien. Pourtant, jamais le Gryffondor n'était revenu vers lui pour en parler. Et Aaron n'avait pas eu l'impression de voir quelque chose changer autour de lui. C'était surtout ça qui l'angoissait. Que ça se sache. Qu'on puisse lire sur son visage qu'il aimait les garçons, qu'il en pinçait pour Kael.

Et puis maintenant, y'avait Balam qui était entré dans l'équation. Et il fallait bien l'avouer, il avait toujours une petite attirance pour Winston. Pauvre Winston ... dans quelles histoires il s'était encore embarqué. Aaron avait l'impression de vriller. Que tout le contrôle qu'il avait toujours eu sur ses émotions et sa petite vie parfaite et bien ordonnée, avait disparut. Pourquoi ? Parce que ses hormones étaient en pleine expansion ? Qu'il pensait avoir perdu un temps précieux l'année dernière en repoussant ses pulsions primaires et en se mentant à lui même en sortant avec Alizée ?

Parfois, il regardait Alizée du coin de l'oeil, en classe. Et il se disait qu'il lui avait fait du mal pour rien. Que l'histoire qu'il avait vécu avec elle n'était que du vent. Et il s'en voulait. Il repensait aux paroles d'Emma, qui contrairement à tout le monde, l'avait poussé à être lui même. Emma était la première personne à savoir pour Aaron. Au fond, elle l'avait toujours su. Et c'était un peu étrange, car avec elle, Aaron n'avait aucune honte à parler de ses préférences, des garçons sur qui il craquait ou dont il rêvait la nuit. Il n'y avait qu'elle.

De ses amis, seul Kael était au courant. Et Alwyn, mais Aaron n'était plus bien sûr de compter Manderville dans ses amis. Il lui en voulait beaucoup trop, le désignant comme responsable du bordel qu'était sa vie. Pourtant, Aaron était le seul maitre de ses actions. Il considéra Kael avec un moue dubitative, fronça les sourcils et leva sa baguette magique en l'air pour dégager toutes les boules de papier dans une corbeille située près de la porte d'entrée. Deux boules tombèrent à côté ... hé oui, même avec les sortilèges il fallait savoir viser. Un peu comme au basket.

- Ah ... j'ai du oublier.

L'air maussade, il tendit la main pour indiquer à Kael qu'il pouvait prendre place face à lui. La salle d'étude était plutôt calme. Les deux élèves de Serdaigle se levèrent pour quitter la pièce, ne laissant que Kael, Aaron et la jeune fille de Gryffondor plongée dans son énorme bouquin d'Histoire de la Magie. Dehors il se mit à pleuvoir. Quelques fines gouttes s'écrasèrent contre les carreaux de la fenêtre étroite, plongeant la pièce dans l'obscurité. Le ciel s'était lourdement assombri.

- Non, tu ne me déranges pas, installe toi.

Kael ne le dérangeait jamais. Aaron ne pouvait s'empêcher d'admirer chaque parcelle du corps de Kael. Chaque détail de son visage. Il était beau et le simple fait de l'avoir à ses côtés, l'émoustillait. C'était probablement pour ça qu'ils ne s'installaient plus ensemble pendant les cours. Kael déconcentrait beaucoup trop Aaron. Parce que c'était le désir interdit. Maintenant qu'il était en couple avec Balam, il n'avait pas vraiment le droit de tenter quoique ce soit avec Kael. Ca aurait été salaud. Ca aurait fait de lui quelqu'un d'infidèle, de volage ... Pourtant, l'attirance était bien présente, presque palpable. Et Aaron s'en voulait tellement de passer à côté de quelque chose. Ce sourire que lui tend Kael fait littéralement fondre Aaron.

- O ... ok. Et bah ... c'est bien.

Dit-il en bégayant. Aaron avait subitement chaud et passa une main nerveuse dans sa nuque. Puis il se pencha sur l'introduction ratée de son devoir de Métamorphose. Il mâchouilla le bout de son crayon, puis attrapa dans sa trousse un taille crayon pour reformer la mine cassée. Laissant une minute de silence planer au dessus de leurs têtes, il releva son regard vers Kael qui venait d'ouvrir son manuel de Soins Aux Créatures Magiques.

- Tu ne bosses pas ton devoir de Métamorphose ? Ou tu l'as déjà fait ... ah ... oui les Soins aux Créatures Magiques. Tyler m'a dit que tu passais beaucoup de temps à aider les soignants. T'arrives à gérer ? Entre les cours, les révisions, le Quidditch et ... tout ce qui se passe.

Il se mordit la lèvre inférieure. Sa jambe droite tremblait de manière saccadée sous la table et l'envie de la tendre pour toucher celle de Kael ne cessait de lui effleurer l'esprit.

- En lisant la Gazette hier, j'ai pensé à toi. A Triss ... ça doit te rendre malade de savoir qu'elle n'a pas le droit d'être à Poudlard et qu'elle soit coincée dans la forêt interdite avec tous ces braconniers. Mais ... je pense que le Ministère ne laissera pas la situation empirer. Parait aussi que des profs apprennent le Charme de la citadelle aux élèves pour participer à renforcer la protection du château.

Aaron évitait le sujet. Le vrai sujet. Parce qu'il avait trop peur d'en parler ou que la jeune Gryffondor écoute leur conversation. Il aurait bien aimé qu'elle sorte à son tour, mais elle semblait bien décidée à rester là pour réviser.

Le carton d'invitation aux paillettes trompeuses
@Aaron Blackwell

Aaron semble morose ... ou peut être triste, voir les deux, je ne peux pas me mettre à sa place pour savoir réellement ce qu'il ressent. Forcément, je l'ai tout de suite senti que ça a quelque peu rapport à ma présence. Mais il n'est pas question que je fasse demi tour comme ça, sans rien lui dire, sans rester un peu avec lui. Parce que je le sais très bien qu'il a besoin de moi, ne serait ce que pour se libérer un peu de tout ce poids qu'il porte sur ces épaules, tout le stress et les angoisses qu'il peut avoir.

Maintenant que je le sais, en partie, ce qui est responsable de tout ça, je peux l'aider enfin j'aimerai même faire plus mais je sais que ce n'est pas possible pour le moment. Et je ne veux pas non plus lui imposer sans cesse ma présence, alors quand je le peux, quand j'ai l'occassion, j'essaye de faire ce qu'il faut pour lui. Lui donner le sourire, le faire rire, le faire penser à autres choses mais si ça reste complexe et difficile depuis la dernière fois. Et que nous avons ... enfin je ne vais pas parler pour lui mais pour moi, que j'ai des idées et des pensées beaucoup plus intimes quand je suis pas loin de lui. Et s'il s'avère qu'il a les mêmes, je peux comprendre son avis de ne pas rester trop longtemps en ma présence.

Je me tente à lancer la conversation afin de détendre un peu l'atmosphère, le sentant quelque peu nerveux ou voir gêné ... Je le vois bien au vue de sa manière de mordiller son crayon mais peut être que son devoir de Métamorphose le stress un peu trop. Il y eu ensuite un blanc et je me suis donc lancer dans la lecture de mon manuel avancé de soins aux créatures magiques, une excuse aussi banale pour cacher à l'intérieur de se manuel, un carnet de note appartenant au Professeur Mnyama. Je me suis renseigné sur lui après avoir entendu quelques rumeurs, c'est un grand nom dans le monde des sorciers, moi ait grandit parmi les moldus je n'ai pas pu suivre ces exploits. Mais il en connait un rayon sur le braconnage, la manière de faire des braconniers mais surtout les créatures magiques. Je lui ai donc demander de m'en apprendre plus, de m'apprendre à retrouver ces braconniers. Il a bien évidemment refuser mais à la place, il m'a passé son carnet de note en disant que je pouvais en apprendre plus dedans en lui promettant de ne pas tenter d'affronter les braconniers de la forêt.

Et me voilà donc plonger dans les exploits, les commentaires et les expérimentations d'un grand sorcier de renom, un carnet fascinant et remplis d'informations très utiles. Mais je ne dois pas le faire voir aux autres Professeurs ou à la Direction pour éviter que cela lui apporte des soucis. Aaron brisa le silence, je lui jette un regard avant de le poser sur mon bouquin avant de lui montrer la supercherie qu'il dissimule. Lui souriant, " Oui, j'ai déjà fini mon devoir de Méta, je l'ai un peu baclée pour tout te dire, il m'a saoulé. Non là, je suis sur un carnet qui appartient au Prof de Vol mais ça concerne les créatures magiques oui. " , je ferme le carnet pour mieux me concentrer sur Aaron, " Tu sais que je n'ai pas grandi dans le monde des sorciers, je dois donc me mettre à la page. C'est tellement fascinant les espèces de créatures magiques qui peuvent exister à travers le monde, vraiment. " annonçais je les yeux brillants.

Je sentis à nouveau le stress d'Aaron, la jambe qui ne cesse de trembloter, je prends donc l'initiative d'allonger un peu plus ma jambe et de venir la coller à celle d'Aaron comme pour lui donner un soutien, un contact physique apaisant. Si je le pouvais, j'aurai plutôt poser ma main dessus mais ça aurait été beaucoup trop déplacé et indiscret alors autant rester sage. Je lui lance ensuite un clin d'œil comme pour lui faire comprendre que je suis là et qu'il a pas à autant se laisser aller au stress. Puis je repris la discutions. " Oui j'arrive à gérer ... enfin je me suis déjà fait engueuler par mon père parce que j'ai négligé quelques cours surtout pour absentéisme mais ça va ... façon je ne m'imagine pas faire autrement. Les animaux ont beaucoup trop besoin de moi et puis j'ai un don qui peut être utile au camp de refuge. " , j'hochais de la tête avant de répliquer, " Je pense que j'ai aussi besoin de me sentir utile, de bouger afin de penser à autre chose et ne pas me laisser envahir par ... mes émotions, mes soucis ... enfin tu vois. " , je regardais par la suite Aaron, ayant légèrement les joues qui commencent à rougir, incapable de le contenir comme je le voulais, un coup de chaud soudain surement.

Ne voulant pas que cela s'installe davantage, surtout qu'il y a la petite Gryffondor pas très loin et un nouvel élève qui déboule d'un seul coup. Un serdaigle, l'un des Coréens qui est arrivé cette année, il me semble. Je me redresse soudainement en faisant un bruit de gorge, détachant ma jambe de celle d'Aaron pour revenir m'asseoir plus correctement. Secouant mon haut pour signifier que mon coup de chaud n'est pas parti. " Oui ... euh ... Triss. Hum, ça m'énerve tellement, tu ne peux pas imaginer. J'arrive à la faire rester un maximum de temps au camp mais c'est une louve, du coup je m'inquiète beaucoup. Et je n'ai pas vraiment l'impression que le Ministère bouge beaucoup. Du coup, je prends les devants, je me renseigne, je m'entraîne ... au cas où si je dois intervenir et partir en forêt pour combattre les braconniers. " , je soupire un peu, de rage, fermant mon poing avant de rajouter, " Si je pouvais, je l'aurai déjà fait mais les bordures sont trop bien surveiller à moins de passer par le camp, de nuit. Mais là, c'est beaucoup trop dangereux. " , je me mets à croiser les bras sur mon torse avant de m'avachir à nouveau sur ma chaise, allongeant mes jambes sous la table en les croissant allant jusque sous la chaise d'Aaron. " Bref, on verra bien, j'essaye de me contenir au maximum en tout cas. Mais s'il lui arrive quoi que ce soit ... je pense que je réfléchirais pas et je risque sûrement d'aller me les faire. "

Le carton d'invitation aux paillettes trompeuses
@Kael Crowley & Aaron Blackwell

Pour Aaron il était inconcevable de bâcler son travail, surtout en dernière année à Poudlard. Tout leur avenir se jouait là. Il comptait bien intégrer le cursus Universitaire, car ça lui donnait quelques années supplémentaires pour réfléchir à ce qu'il comptait vraiment faire de sa vie. Il était déjà angoissé à l'idée que Poudlard se termine dès la 6ème année, puis cette angoisse s'était doucement estompée lorsque Winston l'avait aiguillé sur ce qu'il pourrait faire après. Travailler dans le sport ... c'était une belle perspective, vu qu'Aaron était un grand sportif. Il avait aussi cette envie de continuer ses championnats de Natation et pourquoi pas, intégrer l'équipe nationale de Grande Bretagne, afin qu'un jour il puisse concourir pour les JO. Mais c'était plus un rêve qu'autre chose. Jamais Aaron ne pourrait abandonner sa vie de sorcier pour embrasser la carrière d'un sportif Moldu.

Alors, Winston lui avait proposé une alternative alléchante. Celle de créer de nouveaux sports magiques. Il n'y avait que le Quidditch dans la bouche des sorciers et le monde sportif semblait bien restreint. Bien sûr, il n'existait pas que le vol sur balais, mais le Quidditch était LE sport en vogue depuis de nombreuses années. Cependant, depuis quelques mois, Aaron n'est plus sûr de rien. Surtout que Balam lui avait dit qu'il ferait un excellent archéologue, métier franchement intéressant aux yeux d'Aaron.

En songeant à tout cela, Aaron se pencha sur le carnet ouvert dans le gros manuel de Kael. C'était un carnet à l'écriture fine, adulte et parfois raturée à certains endroits. C'était celle du professeur de Vol selon les dires de Kael.

- Je ne savais pas que le prof de Vol s'y connaissait autant en créatures magiques.

Il connaissait le nom de leur professeur pour l'avoir lu dans des journaux ou l'avoir entendu dans des conversations d'adultes, mais Aaron ne le connaissait pas plus que ça. Il se contenta de hocher la tête d'un air vague. L'intérêt pour les créatures magiques dépassait un peu le champion de natation. Il n'était pas insensible aux animaux et à leurs conditions, mais ça ne l'intéressait pas plus que ça. En voyant le regard pétillant de Kael, il pouvait constater que son ami en parlait avec émotion et passion.

Soudain, Aaron se figea. Sa jambe se stoppa nette lorsque celle de Kael vint se coller à la sienne. Il déglutit péniblement, sentant une bouffée de chaleur monter en lui. Mais que faisait-il ? Aaron leva les yeux en direction de son ami, comme pour lui dire qu'il était complètement fou d'agir ainsi. Mais en même temps, ce contact lui faisait du bien et animait en lui, une excitation refoulée. Aaron ne sut pas trop comment interpréter le clin d'oeil de Kael. Etait-il dans la drague ? Pensait-il qu'une ouverture était possible ?

En même temps, Aaron n'avait rien dit à Kael concernant sa nouvelle relation avec Balam. Encore une fois, il lui cachait des choses. Encore une fois, il lui mentait. Mais malgré la bienveillance de son ami, Aaron avait grand mal à se livrer à coeur ouvert. Il avait toujours peur d'être jugé ou pire encore, de lire de la déception dans le regard de Kael. Alors, il préférait le laisser croire que quelque chose était possible entre eux. Car oui, ça lui ferait trop de peine de voir Kael quitter la pièce la mine basse et qu'une occasion lui échappe. Aaron tergiversait entre ses sentiments. Plus il passait de temps auprès de Kael, plus il avait envie de se loger dans ses bras et sentir son contact contre sa peau. A cette pensée, pourtant chaste, son entrejambe doubla de volume.

- Heum ... oui je comprends ... c'est vrai, j'oubliais que tu avais un don avec les animaux. Oui ... oui ... ils doivent avoir besoin de toi là bas. Mais bon, je comprends ton père aussi ... c'est l'année des ASPIC. Louper des cours cette année, ce n'est pas très intelligent de ta part.

Il n'accusait pas Kael, mais il voulait lui faire comprendre que se contenter de ses connaissances des années précédentes pour passer les épreuves des ASPIC ne suffirait pas. Que ce n'était clairement pas la bonne année pour faire l'école buissonnière et jouer au héros. Ne pas obtenir ses ASPIC le limiterait beaucoup dans son avenir. Même si le professeur Crowley avait beaucoup de connaissances, ce n'était pas non plus le Ministre de la Magie.

Avec l'arrivée de Min-Ho dans la salle d'étude, Aaron se sentit soulagé de voir la jambe de Kael se rétracter. Ouf, il comprenait que le champion de natation n'était franchement pas à l'aise avec l'idée qu'on puisse les voir aussi proches. Kael gigotait sur sa chaise, visiblement inconfortable, puis s'agaça en parlant des braconniers. Aaron l'écoutait que d'une oreille, car ces histoires de braconniers, il en entendait parler du soir au matin. Et tous les élèves avaient ce même discours : "casser la gueule à ces brutes sans coeur". Aaron trouvait ça beau, et à la fois totalement stupide. Parce qu'ils n'étaient que des gosses, des adolescents bien loin de maitriser la magie aussi bien qu'un braconnier. Le professeur Moreau avait dit, d'après Tyler, que si un élève venait à rencontrer un braconnier, il valait mieux fuir plutôt que tenter de le combattre. Et Aaron ne pouvait s'empêcher de s'inquiéter pour Kael.

Car même s'il avait passé son enfance à donner des coups de poing dans les rues, il ne ferait pas le poids face à un braconnier. Un sorcier. Il était loin de maitriser tous les sorts et puis, les braconniers n'avaient aucun scrupule à user de sortilèges interdits, à faire mal ou même à torturer.

- Mouais, vaut mieux que tu te contiennes jusqu'à ce que le Ministère règle cette histoire. On ne fait pas le poids face à un braconnier je te rappelle. Je pense que tu ne te rends pas bien compte du danger qu'ils représentent. J'ai vu des Aurors sur le chemin qui relie Poudlard à Pré-Au-Lard, donc j'imagine qu'ils règleront tout ça bien mieux qu'une poignée d'élèves suicidaires.

Il esquissa un sourire en coin, qui se voulait un brin moqueur ou provocateur. Aaron voulait que Kael comprenne qu'il ne devait pas jouer les héros.

- Passe d'abord tes ASPIC avant de te frotter à des types pareils.

Aaron se pencha à nouveau sur son devoir, puis écrivit quelques lignes. Difficile de se concentrer quand ils papotaient de tout sauf de Métamorphose. Son introduction n'avançait pas. Il lâcha un soupire, puis poussa son parchemin d'un geste las de la main. Finalement il prit le carton d'invitation aux paillettes roses et blanches laissé de côté, qui continuaient à exploser en l'air en un bouquet de fleurs.

- Pfff ... c'est un carton d'invitation que mon grand-frère m'a envoyé. Pour son mariage. Il veut que je vienne accompagné ... avec Winston. Mais ... j'crois qu'il a pas compris qu'on est plus ensemble.

Le coeur d'Aaron ne fit qu'un bond dans sa poitrine. Il n'avait jamais dit à Kael qu'il était sortit avec Winston. Ni même qu'il en pinçait pour lui. Finalement, il n'avait pas dit grand-chose de ses dernières relations. Kael devait simplement être au courant que sa relation avec Alizée s'était arrêtée au mois d'Octobre et que depuis, c'était le calme plat. Sauf que la vie d'Aaron était bien loin d'être un calme plat. Sa gorge était sèche, il se sentait honteux d'avoir caché autant de choses à Kael. Etait-ce digne d'un ami ? Mais finalement, Kael n'était pas le seul lésé dans l'histoire. Aaron avait caché une grosse partie de sa vie à Poudlard à tous ses amis, que ce soit Kael, Tyler, Polianna, Perry, Liam, ou même Winston.

- Tu devrais demander à la Directrice si tu peux laisser Triss dans le parc. Je doute qu'elle puisse agresser des élèves. Bon ... après ça ne veut pas dire qu'aucun élève ne s'en prendront pas à elle. Y'a des gens tellement cons j'te jure ... L'autre jour, j'ai vu deux Serpentards qui s'amusaient à vouloir arracher des moustaches de Fléreur au niveau des enclos.

Et bien sûr, Aaron était passé sans rien leur dire. Ca ne le concernait pas, mais dans sa tête, il les avait insulté de tous les noms. Il s'était simplement contenté de continuer sa route pour rejoindre le lac noir et nager.

Et décidément, Aaron n'arrivait toujours pas à aborder le vrai sujet. Celui qui lui trottait dans la tête depuis un mois et demi : ce baiser échangé.

Le carton d'invitation aux paillettes trompeuses
@Aaron Blackwell

Sincèrement, j'aurai aimé avoir les facilités d'Aaron de pouvoir être capable de se poser pendant des heures à travailler sur un devoir, un sujet, un cours en particulier et ne pas se tirer les cheveux ou avoir l'envie de fuir loin, très loin. Je suis doué dans certaines matières, je le sais, en Botanique et en Potions, je suis excellent, tout comme au cours de Soins aux créatures magiques mais ce n'est pas pour autant que je pourrai passer des heures assis à bouquiner ou me triturer les méninges pour faire un devoir. Absolument pas, je ne suis pas vraiment scolaire même si je suis doué et je sais que ça peut être frustrant pour certains, de me voir la plupart du temps me balader ou sortir de l'école plutôt que de réviser et quand même avoir une bonne note en cours.

Je ne m'en vante pas, jamais, mais il est clair que je reste sur mes acquis sans pour autant aller chercher plus loin. Je ne souhaites pas non plus faire une longue carrière ou de longues études même, ni d'une vie de bureau ou ce genre de chose. Non je suis quelqu'un qui a besoin de bouger, de se sentir vivant, de se sentir libre et utile. Je ne me vois pas travailler sans être entourer d'animaux ou créatures magiques, je ne sais pas quel choix de carrière prendre disons que ce n'est pas ma préoccupation du moment.

" Oui, franchement, si tu veux le lire, je te le passerai mais wow ... sa vie a été mouvementé et vachement intéressante. Bien que ça a l'air d'être assez dur à porter. Moi ça me tente bien en vrai ... " , dis-je d'un air songeur en m'imaginant bien chasseur de braconnier mais pour ça il faudrait que je mette le paquet en cours et que je chope mon diplôme avec un super score. Et que donc, je commence à me mettre à réviser à fond et à tenter d'approcher l'excellence mais est-ce que j'en suis capable ?

Viens le moment où je colle ma jambe à celle d'Aaron, au début c'était vraiment innocent, amicale, l'air de lui dire que je suis là, d'essayer de l'aider à se calmer mais forcément l'envie et le désir à succéder à cella. S'il n'y avait personne dans la salle d'étude, je ne me serais pas gêner pour m'approcher davantage, voir même le coller. Oui, je suis quelqu'un de très solitaire et indépendant mais je reste humain et au fond de moi, j'ai souvent envie que quelqu'un me prenne dans ses bras, que l'on me dorlote, que l'on me caresse la peau avec tendresse. J'ai besoin de contact et être tactile ne me dérange absolument pas, juste je ne le fais pas avec n'importe qui.

Et avec Aaron, c'est un désir profond et ardent qui ne cesse de s'éveiller davantage, depuis le baiser que l'on a échangé. Je le sentis un peu fébrile à mon geste et au fond je suis presque satisfait de l'effet accompli. J'ai même sûrement dû avoir ce petit sourire en coin de vainqueur, alors que pourtant ce n'est pas mon genre. Je l'écoute alors, avant de rouler des yeux, mon père... j'ai l'impression que tout tourne autour de lui en ce moment ... ancien mangemort qu'il est. Comme s'il ne pouvait pas davantage me pourrir la vie plus qu'elle ne l'est déjà.

Je sentis ensuite un soulagement après que le Coréen soit rentrer pour aller réviser dans son coin, moi je fus presque déçu ou plutôt triste ... non sûrement frustrer en réalité. Et j'observe alors Aaron, l'écoutant, je sens qu'au fond il tente de me dissuader parce qu'il s'inquiète pour moi, et je peux le comprendre. C'est vrai que j'ai l'air de jouer les grands fous ou le super héros en parlant comme ça mais je ne suis pas stupide au point de vouloir perdre la vie aussi bêtement. Mais nulle doute que s'il arrive malheur à Triss, je ne réponds plus de moi, il est clair et net car elle représente beaucoup pour moi, c'est un soutien inconsidérable dont je ne peux plus me passer.

" Oui, oui ... les ASPICS, j'entends que ça à longueur de temps. C'est hyper stressant et relou en vrai. J'ai l'impression qu'on veut faire de nous des machines de réussite pour le plaisir des autres et non pas pour notre propre plaisir. " , je grogne un peu avant de reprendre un visage un peu détendu en regardant Aaron, " Je suis sûr que tu vas les avoir haut la main ... et je te suivrai, n'en doute pas, s'il faut que je me réveille et que je bosse un peu. Je le ferai, je compte sur toi d'ailleurs parce que je ne suis pas si bon que ça en Méta. Je prendrais bien des cours particuliers avec toi. " , je le fixe un petit moment, on révise souvent ensemble mais c'est vrai que je ne lui ai jamais réellement demandé de m'aider sur certaines matières, pourquoi est ce que j'y pense que maintenant ?

Quoi ? J'ai bien entendu ce que j'ai entendu ? Winston ... plus ensemble ? Aaron est sorti avec Winston ... LE Winston. Non, c'est possible ... alors après Alizée, il a donc ... Et au final, il aime les ... mais oui ça devient plus compréhensible comme ça. J'écarquille les yeux en regardant Aaron tout en restant dans mes pensées. Mais alors s'il est sorti avec Winston, pourquoi est-ce qu'il ... m'a repoussé ? Non, ne soit pas égoïste Kael, ne pense pas comme ça. Je fixais ensuite mon regard sur cette carte d'invitation magique qui ne cesse d'envoyer des paillettes partout sous forme d'explosion, encore heureux que ça ne reste pas bien longtemps sinon Aaron en aurait été recouvert de partout. A l'idée de voir un Aaron briller sur l'ensemble du corps à cause des paillettes, je lâchais un petit rire, avant de reprendre mon sérieux et le fixer. " Attends ... euh attend ... , déjà félicitations pour ton frère. Mais ... " , je m'approche un peu en me penchant au dessus de la table pour parler plus bas, " Winston ... t'es sorti avec Winston ? Et tu ne m'as rien dit ? " , je ne cherche pas à l'incriminer ou lui demande de réels raisons mais pourtant il sait très bien qu'il peut me faire confiance et que jamais je l'aurai jugé sur ça. Je comprends mieux pourquoi il passait pas mal de temps avec lui et pourquoi il s'inquiète autant pour lui. " Et du coup, tu ... je veux dire, t'es toujours amoureux ? Vu comment tu en parlais la dernière fois. Je ne sais pas ce qu'il y a eu entre vous mais si tu l'invites au mariage peut être que tu vas réussir à recoller les morceaux, non ? " , il devrait tenter sa chance si c'est ce qu'il veut, récupérer Winston. Il ne devrait pas s'interdire de vivre sous presque que le monde n'est pas enclin à comprendre nos émotions et nos préférences.

Il semble vouloir changer de sujet mais hors de question que je laisse ça passer, enfin je ne veux pas non plus le mettre dans l'embarras et le tracasser avec ça mais c'est peut être l'occasion pour lui de se livrer un peu et d'arrêter de porter trop de charge sur ces épaules. " Ne t'en fais pas pour Triss, depuis sa dernière blessure, je la laissé à quelqu'un en qui je peux avoir confiance et qui connait les loups. Je ne sais pas si tu connais un certain @Bane Barks , notre rencontre s'est plutôt mal passé, on s'est même fritté. Ahahah il m'a même mis une raclée à dire vrai. Mais il s'inquiète sincèrement pour les loups et puis il connait très bien la façon de faire des braconniers, je sais qu'elle sera en sécurité avec lui le temps que tout ça passe. " , j'hochais de la tête comme pour me rassurer, on échange souvent afin qu'il me tienne informé pour Triss surtout de quand je peux passer la voir près du camp de refuge. " Si tu te souviens des deux personnes, donne moi leurs noms, j'irai leur rendre une petite visite sympathique ... " , quelle bande d'enfoiré s'en prendre à un pauvre fléreur innocent juste par pur méchanceté afin de quoi ... rigoler. " Mais on verra ça plus tard ... dis m'en plus sur Winston, je suis beaucoup trop curieux maintenant. Enfin si tu souhaites en parler ... C'est peut être pas l'endroit idéal, on peut peut être s'isoler si tu veux ? "

Le carton d'invitation aux paillettes trompeuses
@Kael Crowley & Aaron Blackwell

Aaron se sentait idiot d'avoir balancé le nom de Winston. Mais mentir une fois de plus à Kael faisait preuve de lâcheté. Or Aaron était un Gryffondor. Il était tout sauf lâche ... non ? Dans certains domaine, il faisait preuve d'une grande lâcheté pourtant. Surtout, celui des sentiments.

Et il aurait bien préféré continuer à parler des ASPIC, de la non motivation de Kael à passer du temps dans ses révisions. C'était beaucoup plus simple, finalement, de consacrer son temps à structurer une dissertation sur la Métamorphose humaine, plutôt que de se livrer à ses sentiments. Surtout qu'avec Winston, c'était ... compliqué. Aaron ne savait pas trop comment se situer par rapport au Serdaigle. Comme il n'arrivait pas à se situer par rapport à Balam ou Kael. Son coeur lui disait d'embrasser ces trois garçons, de profiter de chacun d'eux et de mordre la vie à pleine dents. Son cerveau, lui, faisait des noeuds.

Kael se montrait très présomptueux à croire qu'il réussirait ses ASPIC sans efforts. Aaron n'aimait pas cette arrogance que les Gryffondors avaient, pour la plupart, de se croire meilleurs que les autres et penser qu'ils n'avaient pas besoin de travailler pour réussir. Oui, il était doué dans certaines matières, mais vu le niveau d'exigence des ASPIC, il ne suffisait pas d'être doué pour obtenir de bons résultats. Mais s'il se contentait de notes passables, grand bien lui fasse. Aaron visait de longues études, un avenir prometteur et surtout, il voulait enfin être à l'abri du besoin. Il n'était pas pauvre, mais il avait toujours entendu ses parents s'inquiéter par rapport à l'argent. Son père étant illustrateur et sa mère rédactrice pour des magazines de mode après une carrière de mannequin, ils ne roulaient pas sur l'or. Et tout dépendait des contrats qu'ils décrochaient.

La scolarité à Poudlard n'était pas gratuite et terriblement coûteuse. Alors forcément, ils s'étaient saignés pour Joey et Aaron. Heureusement, Joey travaillait à la banque de Gringott's et s'était dévoué pour payer une partie des études d'Aaron. Il avait de la chance de s'entendre aussi bien avec son grand frère. Il plongea ses yeux vers le carton d'invitation et poussa un soupire.

- Oui ...

Il n'osait relever les yeux vers Kael. De peur d'y déceler de la déception, ou de la colère. Son coeur battait fort dans sa poitrine, parce qu'il n'était pas prêt à parler de toute cette histoire. Surtout à Kael. Il avait omis tellement de choses que son camarade de dortoir en aurait probablement la mâchoire tombante en entendant toutes les mésaventures. A la question de Kael, Aaron secoua lentement la tête de droite à gauche. Il était crispé, tendu, mais le retour en arrière était impossible. Kael devait forcément comprendre l'orientation sexuelle d'Aaron, ce qui rendait encore plus compliqué tous ces rapprochements entre eux.

- Non, non. Bien sûr que non ... enfin, c'est compliqué. Je n'ai pas du tout envie de recoller les morceaux.

Le ton était un peu sec et froid. Ca agaçait Aaron que Kael veuille comprendre, décortiquer la situation. Et pourtant, il était dans son droit. Entre camarades de chambre et surtout, meilleurs amis, ils étaient censés tout se dire. Aaron préféra changer de sujet, dans l'unique but de faire oublier à Kael ce qu'il venait d'avouer. Et quoi de mieux que de parler de sa louve, Triss. Kael devait s'inquiéter avec les évènements actuels et Aaron avait bon espoir de ne plus jamais évoquer l'histoire de Winston devant le Gryffondor. Il écoutait d'une oreille distraite cette histoire avec Bane. Un mec dont il n'avait jamais entendu le nom et dont il se foutait comme de la dernière pluie. Il esquissa tout de même un petit sourire en coin, haussant légèrement les épaules, histoire de dire que cette brève histoire le faisait rire.

Encore une fois, Kael proposa de jouer les héros et Aaron passa une main lasse sur son visage.

- Kael ... je ne me rappelle pas de ces gens. Mais arrête de vouloir jouer les héros ... ça ne va rien te rapporter. Juste des ennuis. Sérieux, faut que t'arrêtes ...

Car Aaron savait de quoi il parlait. Il avait voulu jouer au héros avec Winston en voulant sauver une personne dont on avait coupé le doigt. En octobre ... et c'était à cause de cette envie d'outrepasser le règlement et de se croire de véritables sorciers accomplis, qu'ils avaient failli y perdre la vie. Aaron avait affronté des mages noirs, vu Winston se faire torturer sous ses yeux impuissants et il aurait pu perdre la vie si le professeur Riopse n'était pas intervenue avec une poignée d'Aurors. Il ne voulait pas que Kael se retrouve dans la même situation. Car même si Aaron n'avait que perdu sa baguette magique et son insigne de Préfet-en-Chef ce jour là, il avait eu beaucoup de chance qu'un professeur vienne les sauver.

- Non ... enfin, oui sortons.

Il se leva d'un bond, presque brusque. La jeune Gryffondor et Min-Ho levèrent leurs têtes en même temps en direction des deux Gryffondors. Aaron rougit légèrement, puis rassembla ses affaires prestement dans son sac à dos. Ils sortirent rapidement dans le long couloir de l'Aile du Clocher.

- Y'a pas grand chose à dire sur Winston et moi ... mais maintenant que tu le sais, il faut que je t'avoue un truc ...

Parler de Balam ? Lui dire qu'il sortait avec le nouveau qui avait élu domicile dans leurs dortoirs ? Non, Aaron ne pouvait pas le dire à Kael. Ca casserait toute l'alchimie qu'il y avait entre eux. Ou du moins ce désir mutuel de se rapprocher. Aaron voulait laisser Kael croire qu'une opportunité était possible. Et n'avait qu'une seule envie, qu'il le plaque contre un mur et l'embrasse avec fougue.

Mais il se contenta de plonger les mains dans les poches de son pantalon, de chasser cette idée sensuelle et de regarder droit devant lui.

- C'est à cause de cette envie de jouer au héros que j'ai perdu mon insigne de Préfet-en-Chef. Je sortais déjà avec Winston, mais ... ce n'était pas officiel. C'était le lendemain de ma rupture avec Alizée, j'étais parti faire de l'escalade avec Winston. Un peu en dehors des limites autorisées ... c'était une belle falaise et ... au sommet, on y a découvert un doigt coupé. Winston a voulu jouer au investigateur et moi, je me suis senti poussé des ailes de héros en voulant sauver une personne probablement en danger ... quel idiot j'ai été ...

Il s'arrêta devant une grande fenêtre ouverte sur l'extérieur. Aaron s'y dirigea et posa ses coudes sur le bord, observant le parc de Poudlard. Ils étaient haut et l'air humide et frais du mois de Mars vint lécher son visage. Il soupira avant de reprendre la parole.

- On s'est enfoncé dans la forêt et on y a découvert une sorte de rituel sacrificiel. Je vais te la faire courte, mais en gros y'a deux mages noirs qui nous sont tombés dessus. Ils ont torturés Winston sous mes yeux et dans la fuite j'ai perdu ma baguette magique. Sauf qu'ils nous on vite retrouvé et l'un d'entre eux a utilisé le sortilège de l'Imperium sur Winston pour me poignarder et me donner en sacrifice. Tout ça pour faire naitre un esprit démoniaque ... Heureusement, le professeur Riopse est arrivée à temps pour nous sortir de là. A notre retour au château, on a été convoqué par la Directrice et ... Winston a été envoyé à Sainte Mangouste pendant une semaine pour se rétablir. Moi, on m'a démis de mes fonctions pour avoir mis ma vie et celle d'un camarade en danger. Et tout ce que je viens de te dire, tu es le seul à le savoir ...

Il se tourna vers Kael, qui s'était également installé à ses côtés. Epaule contre épaule. Aaron sourit faiblement. Il aimait ce contact, ça le rassurait dans un sens. Il pouvait même sentir l'odeur de Kael. Et s'il n'avait pas la trouille qu'on le pointe du doigt pour le simple fait d'aimer les garçons, il aurait posé sa tête contre celle de Kael.

- C'est pour ça que je ne veux pas que tu joues les héros. Les braconniers ... tu les connais pas. Tu ne sais pas à quoi t'attendre ou de quoi ils sont capables. T'es pas dans un jeu vidéo, ou dans tes quartiers chauds de Londres ... ce sont des sorciers Kael. Des sorciers qui savent combattre. A Poudlard, on nous apprend pas à nous battre. Et au pire, on nous met dans des simulations où l'on ne risque rien. La vraie vie, c'est différent. Tu comprends ?

Il insistait peut-être un peu trop, mais Aaron ne voulait pas apprendre la mort de Kael dans les journaux. Ou lui rendre visite à l'infirmerie parce qu'il avait fait l'imbécile. Il connaissait son côté impulsif, mais il n'était pas sûr de lui pardonner s'il s'aventurait dans la forêt interdite sous le coup de la colère ou de la rage.

- Promets le moi.

Dit-il d'une voix franche, en posant sa main sur l'épaule solide de son ami.

Le carton d'invitation aux paillettes trompeuses
@Aaron Blackwell

Je ne pense pas que ce soit le cas d'Aaron mais de mon côté, je suis bien content qu'on ait changé de sujet. Je sais très bien qu'Aaron s'inquiète beaucoup pour son avenir et qu'il cherche à atteindre les meilleurs notes qui soient afin d'aller encore plus loin ensuite. Je n'arrive malheureusement pas à le suivre sur ce terrain là. Non pas que ça me dégoûte d'être à l'école, d'apprendre ... mais il y a tellement de choses plus complexes à prendre en ligne de compte qui fait que je ne me sens pas à l'aise à l'idée déjà de quitter Poudlard et encore plus à entreprendre un chemin sur lequel je ne sais pas moi même ce qu'il sera. Peut être qu'au final, je suis beaucoup plus inquiet et stressé que je ne l'aurai penser face à tout ça.

Oui, ça doit sûrement être ça, je n'arrive pas à me projeter, à mettre un pied devant l'autre parce que j'ai peur ... peur d'échouer, peur de décevoir, peur de ne pas être capable d'arriver au bout du chemin que je pourrai tenter de viser. Tant d'incertitude, car hier encore j'avais l'impression d'être encore dans les rues de New York, à me débrouiller seul, dans un monde moldu sans magie. Maintenant, tout est différent, tout est arrivé si vite, être basculer comme ça, dans un monde de ma magie à tendre vers des choses que je pensais du domaine de l'impossible lorsque j'étais plus jeune.

Peut être que final, je ne suis pas fait pour tout ça ? Que je devrais quitter ce monde là et retourner vers un monde que je connais mieux où je sais que ... je ne pourrai pas décevoir et dont je ne serais pas déçu également. J'affichais un air triste rien que de penser à quitter l'école à jamais ... ne plus les voir eux, mes amis mais surtout lui Aaron. Laisser les choses se finir sur ... un rien parce que je n'aurai jamais tenter quoi que ce soit, préférant partir loin pour ne pas avoir à réparer mon cœur une nouvelle fois mais ça serait lui faire du mal tout autant.

Non, j'aime beaucoup trop cette nouvelle vie, j'y pensais pas jusqu'au ma relation avec Gigi, ça a éveillé tellement de choses en moi. Bouleversant totalement ma vision de la vie, du monde magique ... de ma famille. Car si Gaïus ne m'aurait pas récupéré, je n'aurai jamais vécu ça, si je n'étais pas sorti avec Gigi, jamais je n'aurai connu ces sentiments intenses que peuvent être le désir, l'amour, l'envie. Et maintenant, il y a lui ... Aaron, j'essaye de ne pas le montrer, de le cacher autant que je le peux mais chaque cellules de mon corps le réclame ... ce baiser, si intense et ardent. J'en veux encore, je le veux encore, ce soir là, cette discutions, la fin ... ça m'a laissé un goût amère d'inachevé.

Mais maintenant je le sais, ce n'était pas sur un coup de tête qu'il m'a embrassé, il peut dire ce qu'il veut, se justifier comme il le souhaite mais maintenant qu'il m'a révélé qu'il est sorti avec Winston, que je sais pertinemment qu'il est attiré par les garçons. Au fond, ça me rassure parce que ça veut tout simplement dire qu'il l'a désiré aussi ce baiser. Et que malgré tout, ça me laisse ... ça nous laisse peut être une chance d'aller plus loin. En tout cas, c'est sur cet espoir que je mise et à lequel je déverserai toute mon énergie.

Je maintiens donc mon regard sur Aaron, tentant de déchiffrer ce qu'il affiche sur son visage, sur son attitude, ces mouvements car il ne parle pas beaucoup ou en dis très peu, sûrement par gêne ou simplement parce que c'est quelqu'un de pudique, ce que je comprends tout à fait. Mais comme tout avec lui, c'est compliqué, la vie d'Aaron est devenu très compliqué alors forcément tout ce qu'il est, tout ce qu'il touche, tout ce qu'il tente devient compliqué. J'hochais simplement de la tête lorsqu'il affirme qu'il ne cherche plus vraiment à revoir Winston et puis on en vient à ma curiosité, je lui demande s'il préfère qu'on quitte cet endroit pour en trouver un mieux, plus à même à ce qu'il se livre à moi. Je m'attendais tout de même à ce qu'il refuse, et s'enfuit comme la dernière fois mais à ma grande surprise, il accepta et ramassa presque trop rapidement ces affaires.

Je me mets à rire un peu, en le voyant tout gêner alors que la jeune Gryffondor et Min-Ho jettent un regard sur nous. Je l'aide un peu, puis je ramasse moi même mes bouquins avant de le suivre dans le couloir de l'Aile du clocher, l'écoutant en même temps bien curieux de cette annonce. Et cela me fait l'effet d'une explosion en tête ... tout devient limpide alors, la rupture avec Alizée, le rapprochement avec Winston, son comportement plus qu'étrange, sa démission de ces fonctions de Préfet en chef, l'impression qu'il avait des phases de dépression ou un sur plus de pression aussi.

Je le rejoins sur le rebord de la fenêtre, épaule contre épaule, le regard quelque peu attristé en l'entendant dire tout cela, j'ai l'impression de ressentir tout ce par quoi il est passé. Et il en vient à parler de moi, des braconniers, de mon côté impulsif et tête de mule. Non pas que je cherche à jouer les héros mais il est clair que j'ai dû mal à rester inactif face à de l'injustice ou un massacre d'animaux. Son ton à la fin est un peu moins froid, plus doux et ces sentiments me transpercent de ces yeux. Il est tout simplement beau et craquant ainsi. Je regarde alors sa main poser sur mon épaule et je soufflais un coup avant de baiser un peu le regard et la tête.

" Je n'en savais rien Aaron. Je suis vraiment désolé pour ce qui t'est arrivé, ça n'a pas dû être facile à porter. J'aurai ... enfin si j'avais su, je t'aurai aider, soutenu ... Je m'en veux de ne pas l'avoir remarquer autant. " , je ne savais pas trop comment lui faire comprendre avec toute la sincérité dont je suis capable que j'aurai préféré être à ces côtés plutôt que gambader seul dehors. " Je comprends mieux maintenant ... le comportement que tu as eu tout ce temps là. J'en savais rien pour Winston et ce qu'il vous ait arrivé, ça dû être difficile à surmonter. "

Je comprends pourquoi il s'inquiète autant pour moi maintenant mais peut être pas autant, il sait comment je suis et tout ce que j'ai pu faire ou subir dans cette école alors pourquoi est-ce qu'il s'inquiète vraiment autant pour moi que maintenant ?  Je ne lui demanderai pas, ça serait déplacé mais à la place, j'hoche de la tête avant de venir poser ma main sur son torse au niveau de son cœur, sentant bien que celui-ci bat beaucoup plus vite que d'ordinaire. Je relève alors les yeux sur lui en souriant en sentant les vibrations de celui-ci dans ton mon corps. " Je suis, vraiment, touché que tu t'inquiètes autant pour moi. Je sais que je suis un peu partit en vrille ces derniers temps, je m'en suis rendu compte récemment. Mais c'est sûrement parce que j'ai eu du mal à accepté mon impuissance et mon inutilité face à toutes ces situations, que ce soit les braconniers, Triss, Gigi, les études, les Aspics, ma famille ... toi. " , je maintiens mon sourire mais celui-ci se veut un peu plus appuyé et accompagné par des joues qui commencent à rougir, mon doigt vient caresser son torse avant de lui tapoter le cœur, " Je veux bien te promettre de me tenir à carreau et de ne pas jouer au héros, comme tu dis. Mais alors promet moi aussi de te montrer honnête avec moi et de venir me voir dès que ça ne va pas pour parler de tout ce que tu veux. Faisons nous, cette promesse, parce que moi non plus je ne veux plus te voir torturer par tout ce que tu gardes dans ta tête ... ou dans ton cœur. " , je le regarde toujours, j'ai bien d'autres questions concernant sa relation avec Winston mais surtout ce qu'il nous ait arrivé à nous et pourquoi il s'y cache autant. Mais pour le moment, je pense qu'on attend l'un de l'autre une réponse solennelle afin d'être tous les deux rassurés. Ensuite, on aura tout le temps de discuter d'autres choses.

Le carton d'invitation aux paillettes trompeuses
@Kael Crowley & Aaron Blackwell

Personne n’était au courant. Et bizarrement, ça soulageait d’un poids énorme Aaron de l’avoir enfin dit à quelqu’un. Il avait gardé ça pour lui, de peur qu’on le pointe du doigt. Il avait été irresponsable de laisser Winston le guider vers un tel danger. Aujourd’hui, il ne faisait plus de cauchemar. Ca allait. Mais les angoisses revenaient lorsqu’il mettait les pieds dans la forêt interdite. Alors la situation avec tous ces braconniers lui allait. Il n’y mettrait plus les pieds et ses angoisses iraient bien se faire foutre.

« Tu ne pouvais pas le remarquer … personne n’est au courant. A part toi. »

Il se contenta de sourire doucement en haussant les épaules. Aaron contempla l’horizon. La forêt interdite se découpaient, sombre, telle une tâche noire, accolée à l’immense Loch que l’on surnommait le Lac Noir. Aaron s’attarda sur l’eau sombre qui l’appelait chaque jour pour quelques brasses afin de ne pas perdre de son athlétisme. Kael exprima son inquiétude et que toute cette histoire éclairait certains comportement d’Aaron et son rapprochement avec Winston. Ca soulait un peu Aaron que Kael sache. Pour lui et Winston. Il aurait préféré que personne ne soit au courant dans cette foutue école. Il contracta la mâchoire et joignit les mains dans le vide, pour les serrer l’une contre l’autre.

« Ouais … mais t’inquiètes, on a su remonter la pente. Puis finalement, je suis bien content de ne plus être Préfet-en-chef. Mais ça tu le sais déjà et je me répète. »

Puis Kael fit un geste qui déstabilisa Aaron. Il posa sa main sur son cœur. Aussitôt, il s’emballa, frappant de plus en plus fort. Ce contact, ce rapprochement, donnait envie à Aaron de se jeter par la fenêtre. Avec Kael. Et de s’envoler loin d’ici pour vivre une vie sans avoir de craintes qu’on se moque d’eux.

« Qu’est-ce que tu … »

Fais ? Et Kael se livra à son tour. Aaron trouvait ça touchant, poétique même, mais une petite voix au fond de sa tête, lui rappelait une chose ; TU ES AVEC BALAM. Pourtant, il envoyait paitre le petit Aaron miniature en robe blanche et aux ailes d’ange qui semblait être la voix de la raison. Là, un garçon d’une beauté sans pareil, posait sa main sur son cœur. Il disait être bouleversé par les sentiments qu’il avait envers Aaron. Etait-ce une déclaration ? Un aveu ? Après toutes ces années passées ensemble ? Pourquoi n’avait-il rien vu ? Pourquoi tout lui tombait dessus maintenant ?

Le rouge monta aux joues de Kael. Aaron le remarqua et pressa sur la main du Gryffondor pour la baisser. Ca devenait un peu gênant, même s’il aurait voulu que ce contact dur éternellement. La promesse de Kael ne tiendrait que si Aaron lui promettait en retour, de se montrer plus honnête. Mais l’honnêteté ce n’était pas le point fort d’Aaron. Il avait passé sa vie à se construire une image qui ne lui correspondait pas. Une vie entière à cacher des choses aux autres, à ne pas dire totalement ses sentiments. C’était un garçon profondément choqué par de nombreux évènements et en grandissant, il s’était construit une carapace solide, qui lui permettait de ne plus être touché par tout ça.

« Oui … ok »

Voyant le regard insistant de Kael, Aaron roula des yeux d’un air excédé.

« Promis ! » dit-il d’un ton agacé. « T’es content ? »

Il se tourna, puis souffla lourdement avant de reprendre sa marche sur quelques mètres et s’arrêter au milieu du couloir.

« Je suis pas quelqu’un qui me livre facilement Kael. Et ça … depuis toujours. J’ai jamais réussi à faire confiance … en qui que ce soit. Ca doit remonter à l’époque où ma mère s’envoyait en l’air avec n’importe qui. J’en sais rien … mais c’est compliqué pour moi de te dire ce que je ressens ou … te détailler tout le bordel qu’il y a dans ma vie. Je ferais de mon mieux, promis. Je te dirais le maximum de choses. »

Puis il s’avança vers Kael l’air sérieux et grave.

« Mais toi … ne va pas risquer ta vie pour des créatures. Ne va pas dans la forêt interdite. Je suis sérieux … et oui, bordel, je tiens à toi. »

Il lui donna un coup de poing amical sur l’épaule, en toute franche camaraderie. Face à deux des élèves remontaient le couloir. C’était la manière d’Aaron de dire, de façon pudique, qu’il aimait Kael. Qu’il l’aimait vraiment.

Le carton d'invitation aux paillettes trompeuses
@Aaron Blackwell

Je ne dois pas précipiter les choses avec Aaron, il a toujours été comme ça et si je suis devenu aussi proche de lui en tant qu'ami, c'est bien parce que j'ai su prendre mon temps avec lui et l'aborder doucement. Il est clair qu'il n'accorde pas sa confiance aussi facilement et encore moins pour confier ces secrets. Je me sens un peu privilégié de notre amitié, de l'importance qu'elle représente à ces yeux et encore plus le fait qu'il me confie certaines choses, alors qu'il ne le ferait pas à d'autres. Et c'est peut être pour ça que je tiens autant à lui, et peut être pour ça que ce que je ressens pour lui va bien au delà qu'une simple amitié. Toutes ces choses alignés et mises bout à bout montre à quel point notre attache est sincère et solide.

J'ai tout de même un petit pincement au cœur lorsqu'il affirme que je n'aurai pas pu remarquer son mal être, de un parce que ça montre à quel point il a pu souffrir de ça en pensant que personne ne se serait retourner sur lui afin qu'il puisse exprimer sa souffrance. Et de deux, parce qu'il pense que je n'aurai pas été en capacité de réellement le remarquer. Bien entendu, j'en pense le contraire, si j'avais fait plus attention, si j'avais reporté un peu plus mon attention sur lui. Mais son histoire avec Alizée et moi avec Gigi, ne nous a pas vraiment fait sortir sans blessure de ces histoires et peut être qu'on a plutôt voulus penser nos blessures chacun de notre côté afin de cacher notre faiblesse plutôt que laisser quelqu'un la voir et tenter de nous aider. Sur cela, on se ressemble beaucoup lui et moi, beaucoup de fierté, et le fait d'être têtu à se dire qu'on est capable de surmonter tout ça par nous même.

Mais je préfère rester sur le positif, il s'est ouvert à moi sur une chose profonde et importante. Il m'a fait confiance sur ce point là et ça représente beaucoup, pour lui et pour moi. Je ne peux que lui adresser à mon tour un signe de confiance. Un simple retour des choses, je me suis confié, il s'est confié et maintenant on attends l'un de l'autre une promesse assez importante. C'est fou quand même, parce qu'en réalité, je n'aurai jamais fait ce genre de promesse parce que rester loin de tout ce qu'il se passe. C'est vraiment impossible, au delà de mes capacités de patience. Mais je suis prêt à faire un effort, pour lui, lui montrer qu'il peut me faire confiance. Je me contenterai de traîner au camp de refuge et d'aider comme je le peux.

Ma main sur lui, sentant son cœur battre, cela m'inondait d'une chaleur intense mais douce et je me suis laisser perdre volontiers dans les yeux d'Aaron avant que celui ci décide de retirer doucement ma main de son torse. Mais faut croire que je suis peut être allé un peu trop loin, son humeur changea à nouveau, je ne sais pas si c'est ma demande ou le fait de l'avoir toucher qui a provoqué cela. En tout cas, le Aaron froid et un peu sec est revenu à la large, je senti dans ces quelques mots un ton agacé. Il l'a tout de même promis en espérant simplement que cela n'a pas été dit juste pour me le faire croire et qu'on passe à autre chose.

Et pourtant son monologue qui a suivi m'a paru sincère et fort, ce ne sont pas des mots qu'Aaron prononce à la légère, il le pense vraiment et je sens son hésitation dans sa voix. J'ai l'impression de sentir qu'il a envie de faire confiance aussi profondément à quelqu'un, de trouver un refuge en une personne afin qu'il puisse être simplement lui même. Mais l'environnement qui l'entoure, l'école, les autres ... tout ça lui met des barrières et l'empêche de vivre quelque chose de sincère et qui pourrait lui faire du bien.

Je fais fi de la présence des deux élèves qui se mettent à traverser le couloir pour me concentrer simplement sur Aaron et ces derniers mots, son dernier geste comme s'il tentait de me dire quelque chose de manière ... détourné. Ma frustration revient à nouveau, et je me mets à grincer des dents, un léger grognement sifflant au fond de ma gorge. J'essaye de me contenir, de ne pas parler fort, alors je me rapproche de lui de côté au cas où il y aurait d'autres élèves qui nous observent, mon épaule gauche touchant son épaule droite, lui en face du couloir où je donne mon dos et moi en face du couloir où il donne son dos. Je plonge mes mains dans mes poches pour ne pas être tenter de l'attraper et je glisse entre mes deux, " Bordel Aaron ... tu fais chier ... vraiment. " , je soupire pour laisser la tension s'échapper de mon corps, fermant les yeux avant de me passer une main sur le visage, " Je ... je sais pas. Tu me fais tellement tourner la tête ... je ne sais plus comment agir ou réagir avec toi. " , je replonge ma main dans ma poche et je tourne la tête pour le regarder de côté, " J'ai l'impression que tu me repousses quand je fais un pas vers toi ... mais en même temps tu m'envoies des signes comme si tu voulais que je reste et que je continue. " , je laisse mes yeux détailler son visage, ces yeux, son nez, sa bouche ... ces lèvres. " J'ai compris ... vraiment, crois moi, j'ai compris tout ce que tu traverses ou ce que tu as pu traverser. Je vois que ça n'a pas été facile pour toi et que ça l'est toujours. Mais juste une fois ... une seule fois, tu ne veux pas faire tomber le masque et arrêter de prétendre être quelqu'un d'autre ? Profiter simplement ... de la vie qui s'offre à toi. " , pas assez clair à mon avis, peut être que je dois porter ce conseil à moi même et arrêter de tourner autour du pot. " C'est peut être égoïste de ma part de te demander ça, parce qu'après tout c'est ta vie, pas la mienne. Mais moi, je ne tiens pas seulement à toi, pas depuis notre b ... ce qu'il y a eu entre nous à la salle commune. Je ... je ne cherche pas à m'approprier ta personne, à te demander de changer ou quoi que ce soit, absolument pas. Je veux juste ... je tiens juste à ce que tu puisses lâcher la pression quand tu es avec moi, sans prise de tête, sans réflexion, sans exigence ou autre. Juste toi ... qui profite de ma présence et moi de la tienne. Pour au moins, essayer de vivre quelque chose qu'on ne risque pas de regretter plus tard... " je finis par dire mes derniers mots avec la gorge serré, je dois surêment afficher un air de chien battu, je repasse à nouveau une main sur mon visage avant de secouer ma tête et me reprendre. Lui adressant tout de même un sourire doux et sincère, " Mais bon, c'est ... enfin ... je dis ce qui me passe par la tête, tu le prends comme tu veux, je ne t'en voudrais pas si tu me repousses à nouveau. " .

Puis je commence à avancer dans le couloir pour reprendre la route qu'Aaron commençait à prendre vers l'intérieur de l'Aile du Clocher et je me mets à lever les mains en l'air en rigolant presque pour dire plus haut cette fois ci, en ne cherchant pas à savoir si d'autres m'entendent ou non. " Après tout, j'ai la réputation dans cette école d'être le pauvre malheureux qui pleure parce qu'il s'est fait jeté comme une chaussette. " , je rigole plus sincèrement cette fois ci et puis je lui lance un clin d'œil de loin, " Si c'est une fois de plus, ça n'aura pas vraiment d'importance hein. " , au fond de moi je ne sais même pas si j'ai envie de pleurer ou de crier toute la colère qui regorge en moi. Suis-je si nul que ça pour ne pas réussir à convaincre les personnes que j'aime de me donner leur amour en retour ?

Le carton d'invitation aux paillettes trompeuses
@Kael Crowley & Aaron Blackwell

C’est d’un air faussement curieux qu’Aaron s’arrête et regarde Kael. Il comprend bien que la situation est délicate et que Kael ne sait plus comment se comporter face à Aaron. Alors, il le laisse parler.

Plusieurs fois il grince des dents et contracte la mâchoire. Parce qu’il n’aime pas l’idée que Kael a de lui. Du mec indécis. Qui ne sait pas s’ouvrir à l’autre et surtout qui a peur du regard que pourrait lui poser Kael. Il aimerait le rassurer. Lui dire que bien au contraire, il ne le rejette pas. Mais que la situation est compliquée. Et il aimerait tant lui dire qu’actuellement, il ne peut pas faire faux bond à Balam. Le tromper, ce n’est pas son genre … pourtant, une partie de lui le pousse à vouloir tenter quelque chose avec Kael. Aller plus loin, découvrir d’autres expériences qu’un simple baiser. Parce que c’était agréable, même si un peu dérangeant.

Au fil du monologue de Kael, Aaron comprend petit à petit que les sentiments de son camarade de chambre sont sincères. Profonds. Et que peut-être, Aaron n’aurait jamais du l’embrasser. Parce que maintenant, ça foutait vraiment le bordel dans sa vie. Qui choisir ? Kael ou Balam ? Balam ou Kael ? Il n’a pas envie. Faire un choix, s’avère douloureux. Aaron préfère fuir, comme toujours. Laisser la merde derrière lui. Aaron se mord la lèvre intérieure, parce qu’il voit bien que toute cette situation met à mal Kael. Il se prend la tête dans les mains. N’en fait-il pas un peu trop.

« Non ! » répond brusquement Aaron. « Non, je ne te repousse pas. Arrête de croire ça. »

Il se rapproche un peu plus de son ami et lui pose une main sur l’épaule. Doucement, ses doigts compressent ses muscles. Il sent la fermeté de son ami et ça provoque en lui quelque chose. Une sorte de chaleur dans son bas ventre, une émotion vive qu’il ne peut contrôler et réfréner.

« Tu n’es pas un pauvre malheureux Kael, et je peux t’assurer que … je tiens énormément à toi. J’ai juste du mal à dire ce que j’ai sur le cœur. Ne le prends pas pour toi, je … fais ça avec tout le monde. »

Et c’était vrai. Sauf peut-être avec Emma. Mais Emma n’était plus à Poudlard et les soirées qu’il passait à ses côtés pour papoter de tous ses tracas, lui manquait.

« Bon … si tu veux que je sois honnête avec toi … »

Le cœur d’Aaron se met à battre fort. Très fort. Il n’a pas peur pourtant, mais l’émotion est présente et pulse dans ses veines et sa poitrine. Il évite un peu de plonger ses yeux bleus dans ceux de Kael.

« J’ai … comment dire … apprécié notre … heu … baiser. Tu sais … en Janvier. »

Il s’arrête et rehausse les lanières de son sac à dos sur ses épaules d’un geste un peu maladroit. Aaron se sent idiot et ses joues se mettent à rougir plus que de raison. Il a même un peu trop chaud, malgré les températures encore froides du château et de ses couloirs interminables.

« Je sais, c’est idiot. De te dire ça que maintenant … mais, il s’est passé tellement de choses entre temps. Et j’avais jamais trouvé l’occasion de t’en parler. Avec les cours et ce qui se passe maintenant dans la forêt interdite. Et puis … y’a Balam. Je … je sors avec Balam. »

Il leva les yeux au ciel d’un air soulagé et à la fois complètement démuni. Parce qu’il a peur d’avoir fait la pire connerie. De dire la vérité à Kael et de fermer une porte de manière définitive. Et il ne veut pas ça. Il veut Kael. Et Balam. Quel enfer …

« Tu voulais la vérité non ? Bah la voilà … je sors avec Balam, mais … je suis attiré par toi. Enfin, tu me plais beaucoup. Mais, Balam, je tiens à lui aussi tu comprends ? Donc ouais, ma vie est un bordel. Et ... je comprends enfin Winston et pourquoi il n'a pas su choisir. Du coup, je m'en veux aussi pour lui. Parce que ... Winston va mal. »

Il soupire, baisse les yeux et plonge les mains dans ses poches. Aaron a les yeux légèrement humides, mais ça lui fait du bien de tout balancer. Même si tout ça, n'est qu'une infime partie de ses tracas. Le couloir n'est peut-être pas le meilleur endroit pour évoquer tous ces sujets. Et il aimerait simplement que Kael le réconforte dans ses bras noueux. Mais en public, il est impossible pour Aaron de se laisser aller par ses émotions. Alors il se retient, s'écarte un peu de Kael et se contente de lui sourire.

Le carton d'invitation aux paillettes trompeuses
@Aaron Blackwell

C'était dit, je ne pouvais pas être plus honnête avec Aaron que je l'ai été avec mes précédentes paroles. Il a éveillé en moi quelque chose, une chose que je n'arrive plus à éteindre depuis Janvier. Je reste toujours dans le doute vis à vis de ce qui m'arrive en ce moment, de tout ce que je dois gérer et les changements qui peuvent se voir en moi. Mais une chose est sur, une chose est clair et sur laquelle je n'ai plus de doute ... c'est ce qu'Aaron provoque en moi. Ce feu intense qui ne cesse de brûler avec intensité à chaque contact physique avec lui, ou même lorsqu'il pose son regard sur moi. Quand cela arrive, j'ai tant d'images qui filent dans mes pensées, des moments très intimes, Aaron et moi, deux corps d'athlètes qui s'entrelacent et se laissent porter la plaisir et désir de chacun.

Je ne cherche pas à tout prix à assouvir ce désir, ce fantasme parce que malheureusement c'est très compliqué pour Aaron et moi, d'assumer tout cela, encore plus pour lui qui vient à peine de me dévoiler certaines choses, dont j'ignorais jusque là leurs existences. Et pourtant, je sens qu'Aaron désir la même chose que moi, c'est là, entre nous, cette étincelle ... non cette explosion de plaisir qui émane de nous à chaque fois qu'on est proche l'un de l'autre. Il ne peut pas le nier, moi je l'assume, je ne peux pas lui dire clairement dû moins pas de manière aussi cru mais j'espère qu'il l'a compris avec les mots que j'ai prononcé.

Il me réponds assez brusquement que non, qu'il ne me repousse pas. En vrai, j'ai un petit sourire de contentement, parce que je m'attendais à une autre réponse que ça mais pour autant sa manière d'être avec moi est en désaccord avec ces mots. Il pose alors sa main sur moi, sur mon épaule, avec fermeté, je me mors la lèvre, rapidement avant de tourner mon regard sur lui. Aaron tente d'échapper à cette échange de regard, il ne cherche pas à vouloir lire en moi, peut être ... parce qu'il a peur de ce qui pourrait se passer entre nous.

Et voilà qu'il crache le morceau, il a apprécié ce qu'il s'est passé entre nous en Janvier, notre baiser, ce moment intime et intense qu'on a partagé. Cela ne l'a pas laissé sans marque, bien au contraire en réalité, et il le dit enfin. Et ça me soulage tellement en réalité, car je commençais à me faire des illusions ... non pire à penser qu'au final je ne vaux pas le coup aux yeux d'Aaron, je pense que c'est ça qui m'aurait fait le plus de mal. " Je ... moi aussi ... j'ai beaucoup apprécié ce qu'il s'est passé ce soir là. J'y repense assez souvent d'ailleurs ... et ça me donne qu'une envie ... c'est d'en découvrir davantage ... de toi. " , autant sur le plan émotionnel que sur le plan physique ... peut être un peu plus sur le physique mais cela, ça doit sûrement être les hormones et la libido de mon état d'ado qui me fait autant ressentir cela.

" Attends quoi ... Balam ... genre le Balam ... de notre dortoir ? " , je ne m'y attendais absolument pas à celle là, non parce que je ... je suis là aussi, dans ce même dortoir et je n'ai rien remarqué ... pire encore il l'a choisi lui. Je tente de dissiper ces pensées égoïstes de mon esprit, affichant presque un air abattu, mes expressions étant plus fortes que moi pour ce coup ci. J'encaisse cela, ayant toutes les visions de ce qui a pu se passer depuis Janvier en tête. Et j'en conclus tout simplement que ça ne peut qu'être ma faute ... je suis resté sur le banc de touche, comme à mon habitude, et je suis à nouveau passé à côté de quelque chose.

Je ne sais pas trop comment accueillir cette nouvelle, bien entendu une grande partie de moi est content pour Aaron, parce qu'après ce qu'il a vécu, le stress qu'il endure par rapport ce qu'il tente de réprimer, il a quand même su trouver quelqu'un avec qui partager ces sentiments ... mais ce quelqu'un, ce n'est pas moi. Je ferme alors les bras sur mon torse, serrant au maximum pour faire pression, de l'extérieur on pourrait penser que je fais clairement la gueule voir même que je suis en colère alors qu'en réalité, je cherche simplement à me réconforter moi même.

J'entends bien ce qu'il me dit par la suite, qu'il est attiré par moi, que je lui plais mais pour autant il ne m'a pas choisis moi. Mais je n'ai pas le droit de lui en vouloir, c'est son choix, ces envies ... je grince tout de même des dents, me retenant. Il ne m'a pas réellement repoussé et pourtant, ça fait mal quand même, de me dire qu'il sort avec quelqu'un d'aussi proche de nous, étant dans le même dortoir, lui qui voulait tant être discret sur tout ça. S'il est capable de sortir avec Balam, il l'aurait pu le faire avec moi, j'arrive pas à comprendre ce choix malgré tout. J'essaye vraiment d'accuser le coup, " Je ... Winston, oui, j'ai appris qu'il va mal. Je passerai le voir, je le connais pas plus que ça mais peut être que je pourrai l'aider ou aider l'infirmière ... j'ai déjà vu pas mal de saloperie et soigner pas mal de chose en forêt depuis que je suis à Poudlard. " , je ne sais pas trop s'il y a un rapport avec ce que subit Winston mais je préfère pour le moment changer de sujet. Qu'est ce que je peux faire d'autre ? Le supplier de me choisir moi au détriment de Balam ? Au risque qu'il perd tout ? Non, je ne peux pas faire ça à Balam et encore moins à Aaron, j'agrippe alors mon sac sur une lanière et je le pose sur mon dos en commençant à reprendre le chemin vers l'intérieur de l'Aile du Clocher, m'arrêtant juste avant l'entrée en me tournant vers Aaron. " Je suis content pour toi Aaron, content que tu ai pu trouver quelqu'un. Tu le mérites ... vraiment. Et je ne souhaite pas que ce qu'il y a entre nous te fout dans un état pareil, concentre toi sur ce qui est essentiel pour toi. Et ... ne t'en fait pas pour moi ... je serais toujours là pour toi de toute façon. " , je lui souris, avec sincérité et une pointe de triste parce que oui même si je sais maintenant que je ne pourrai pas partager ce que je souhaite avec lui, je lui resterais toujours fidèle parce que ... lorsque j'ai quelqu'un dans mon cœur ... je n'arrive pas à m'en défaire aussi facilement. Alors je vais continuer à l'aimer, comme je sais si bien le faire, en secret et à distance ...

Le carton d'invitation aux paillettes trompeuses
@Kael Crowley & Aaron Blackwell

Aaron voyait bien la déception de Kael. C'était flagrant. Mais il n'était pas judicieux de cacher sa relation avec Balam. Parce qu'Aaron n'avait pas envie de jouer un double jeu ou de mentir, encore et encore à son entourage. Il savait que ça ferait plus de mal qu'autre chose et il n'avait pas non plus envie de se mettre dans la bouse de dragon jusqu'au cou. Alors jouer la carte de la sincérité, c'était ce qu'il y avait de mieux, à son sens. Mais voir le visage de Kael se décomposer, lui faisait horriblement mal.

Parce que tout comme Kael, Aaron avait envie d'en savoir plus sur le plan physique et sentimental. Il connaissait bien Kael. Ils se fréquentaient depuis leur première année à Poudlard. Donc il connaissait son tempérament, sa façon de toujours passer les autres avant lui. De toujours penser qu'il était égoïste d'éprouver telle ou telle envie, alors que c'était tout bonnement normal et humain. Il connaissait Kael et il n'avait pas besoin de sortir avec lui pour découvrir ses travers, ses passions, ses goûts, ses désirs. Mais ... jamais il ne s'était rapproché de la sorte d'un ami. Et le désir physique était là, répondant à l'appel, plus ardent que jamais.

Avant d'oser embrasser un garçon, Aaron avait jeté son dévolu sur Camille Blackson. Un garçon de leur dortoir avec qui il s'entendait à merveille. Camille était tactile, volubile, et beau garçon. Et un jour, Aaron s'est lancé. Il a prit son courage à deux mains et lui a balancé les sentiments qu'il éprouvait. Ils se sont embrassés, mais malheureusement, Camille n'a jamais donné suite à tout ça. Parce qu'il se sentait perdu, pas du tout prêt à s'engager dans une relation de couple et encore moins avec un garçon. Aaron en fut terriblement blessé. Il l'avait caché pendant des mois, parce qu'il ne souhaitait pas perdre l'amitié de Camille. Puis est arrivé Winston. Ils se connaissaient assez bien pour passer du temps ensemble à escalader les falaises sur lesquelles reposaient le château. Et de fil en aiguille, Winston a su percer Aaron à jour. Su l'amadouer et tordre tous ses principes et briser ses barrières.

Ce ne fut pas une partie de plaisir pour le jeune Serdaigle, mais Aaron s'est finalement laissé prendre au jeu. Et il a aimé ça. Pour un garçon encore dans le placard, il a goûté à bien des lèvres. Camille, Winston, Alwyn, Balam et maintenant Kael. On pourrait le croire volage. Tel un papillon qui a besoin de butiner pour trouver quelle fleur fera l'affaire. Mais non. Aaron est simplement perdu dans ses sentiments. Dans ce qu'il ose faire. Et l'amour va si vite quand on est adolescent.

Voir Kael dans cet état, ne plait pas à Aaron. Alors il se rapproche doucement, hésitant, ne sachant quoi dire. Il aimerait le réconforter en lui disant que ça n'avait aucune importance. Qu'ils pouvaient quand même vivre quelque chose d'unique, à leur façon ? Et que Balam n'était pas obligé de tout savoir ... D'ailleurs, Balam ... il était étudiant étranger qui allait probablement quitter Poudlard à la fin de l'année et retourner au Brésil. Il avait juré à Aaron que non, mais le Gryffondor n'y croyait pas trop.

Alors que Kael ... il resterait en Grande Bretagne. Ils avaient les mêmes origines et des principes communs. Ils se connaissaient depuis bien plus longtemps.

- Tu n'es pas obligé d'aller voir Winston ... et puis tu ne pourras rien faire.

Aaron était toujours un peu soulé par l'envie de Kael d'aider le monde entier.

- ... il est gravement malade. Atteint par un truc dont même les médicomages ne savent pas trop. Je suis allé le voir avec Nocturnia, sa meilleure amie et je doute qu'il ait envie de voir d'autres personnes qu'elle ou ... moi.

Il poussa un soupire las, puis plongea ses mains dans le fond de ses poches. Aaron voyait bien la gêne de Kael et ça le rendait dingue. Parce qu'il voulait le voir sourire, sentir son corps contre le sien, sentir son souffle chaud lui murmurer de doux mots au creux des oreilles. Il voulait sentir le poids de ses muscles écraser sa carcasse. Il baissa honteusement les yeux vers ses chaussures lorsque Kael le félicita pour avoir trouvé son âme soeur. Mais ces mots firent mal. Tellement mal.

Doucement, il releva ses orbes bleues vers Kael, qui lui, se dirigeait vers le Grand Escalier. Aaron pressa le pas pour revenir à sa hauteur, le coeur battant.

- Je suis désolé Kael ... c'est trop nul.

Il passa sa main dans ses cheveux d'un geste désespéré, puis stoppa net Kael dans son élan en posant sa main droite sur ses pectoraux.

- Attends... attends ... Balam ... il n'est pas obligé de savoir. Que genre ... toi et moi ... bah on s'aime bien. Tu vois ? Il va finir son année à Poudlard et puis il repartira au Brésil. Il reste quoi ... quatre mois tout au plus ? Alors que toi ... enfin nous deux, on se connait depuis genre sept ans ! Et ... putain ...

Il retira sa main, complètement désabusé par la situation, mais voulant se lancer quand même dans un train en marche.

- ... je pensais pas du tout que ça arriverait ! Genre, toi et moi ! Je pensais vraiment pas que ... tu me kifferais et que j'oserai te le dire, enfin ... c'est hyper bizarre comme situation ! Mais c'est un fait, c'est réel ! Et ... je trouve ça trop con de pas essayer. A cause d'un Brésilien qui va probablement jamais rester ...

Il aimait Balam. Ou du moins, il avait ce sentiment là. Parce qu'avec Balam tout était hyper simple. Il se livrait facilement et Aaron adorait ce côté exotique. Mais probablement qu'il n'aimait que ça et que le sentiment éprouvait était totalement superficiel. Qu'il n'aimait que le corps de Balam et ses grands discours. Mais savoir que potentiellement Kael pouvait lui tourner le dos et se diriger vers quelqu'un d'autre comme ... Alwyn, ça le rendait fou. Alerte.

- Tu sais quoi ? Si genre toi et moi on est vraiment quelque chose. J'veux dire ... plus que des amis, tu vois ? Alors ... je serais prêt à faire mon coming out. Vraiment. Parce que j'ai confiance en toi. Ouais... ouais ... c'est débile dit comme ça ... s'te honte ... mais, c'est vrai.

Et il sourit. Alors même si Aaron pouvait, potentiellement, annoncer à ses amis son coming out, il n'était pas encore prêt à affronter le regard des autres et à embrasser Kael dans les couloirs de l'école. Il était bien trop pudique pour ça.

Le carton d'invitation aux paillettes trompeuses
@Aaron Blackwell

Peut être suis-je finalement maudit, je ne vois pas d'autres explications à ce qui m'arrive. Pourquoi suis-je capable d'aimer autant une personne et ne jamais avoir le retour dont je souhaiterai ? Est-ce si difficile de m'aimer ? Je sais bien que je n'ai pas le caractère le plus simple qui soit, ni même si je laisse le temps aux autres de réellement apprendre à me connaître vu que je suis plutôt du genre solitaire et discret. Je donne ce que je peux, quand je le peux mais faut croire que ce n'est pas suffisant. Avec Gigi, j'ai trop donné et là ... avec Aaron peut être que je ne l'ai pas assez fait, pour me faire devancer par un autre.

Les sentiments ... c'est vachement compliqué en vrai, je n'aurai jamais pensé me retrouver un jour dans une telle situation. Et je pense que je suis fautif de tout ça, à vouloir à tout prix repousser l'humain à cause de mon passé. De ne plus laisser la chance à l'autre pour m'ouvrir et avoir une certaine compréhension. Poudlard m'a beaucoup aider à revoir cette vision de la vie, de ne plus être enfermé sur moi même tel un chien enragé dès qu'on s'approche un peu trop de moi. Mais peut être me suis-je amélioré un peu trop tard, ce qui fait que j'ai du mal à comprendre mes sentiments et ceux des autres, à voir lorsque je suis réellement attaché à quelqu'un et si c'est réciproque pour cette personne. Auquel cas, j'aurai tenté ma chance ou dans d'autres circonstances, j'aurai lâcher l'affaire plutôt ce que je n'ai pas réussi à faire avec Gigi.

Je ne comprends pas pourquoi je fais autant une fixation que ça sur une personne, pourquoi je ne suis pas capable comme les autres, de passer à autre chose en un clin d'oeil. Pour beaucoup, du moins ici à Poudlard, ça se passe ainsi, des petits flirts ou moments intimes, ils voient qu'il n'y a rien de plus et il passe à autre chose voir même à quelqu'un d'autre par moi. Moi, j'en suis incapable, je n'arrive pas à fermer les yeux sur ce que je peux avoir à l'intérieur de moi, sur ce que peut ressentir mon cœur. Il a jeté son dévolu sur lui, lui qui est en face de moi, ce regard bleuté, cette peau douce, ce corps ... musclé. C'est lui, et je sais, je me connais, ça restera lui un bon moment avant que je réussisse à penser à autre chose.  

Je me met simplement à hausser des épaules à sa réponse pour Winston, j'en ai vu des choses et puis je connais du monde qui pourrait peut être l'aider ... vaut mieux tout tenter plutôt que regarder et attendre ... non. " Comme tu veux, tu le connais mieux que moi, si tu le dis que ça sert à rien. Je comprends et je n'irai pas l'embêter en espérant qu'il ira mieux. " , détourner l'attention avec le sujet Winston, n'a pas vraiment eu l'effet que j'espérai en même temps, si je cherche tant à vouloir passer à autre chose, je ne lui aurai pas avouer autant de chose, me concernant ... nous concernant.

Il s'excuse, en me rattrapant avant que j'ouvre la porte menant à l'aile du Clocher. Il a l'air gêné de ce que je peux voir dans ces yeux fixer dans les miens. Je maintiens le regard aussi, sentant comme ... une certaine tristesse en l'imaginant dans les bras d'un autre. Et puis il vient à poser sa main sur mon torse, mon cœur s'accéléra bien évidemment comme à chaque contact que je peux avoir avec lui. Mais je tends à vouloir réfréner cette envie qui ne peut que me faire du mal, alors je ferme les yeux en tentant de me calmer.

Je le vois alors dans tous ces états, perdu dans ces explications, dans ces sentiments et je trouve ça à la fois adorable, remplis de tendresse mais aussi très triste. Triste pour lui qu'il doit se sentir aussi partager, aussi perdu dans ce qu'il a et peut avoir. Et je m'en veux de le mettre dans un tel état, alors je me met à lui sourire, pour le lui rendre. Faire son coming out, juste pour moi, ça me touche vraiment, beaucoup mais ce n'est pas ce que je souhaite. Absolument pas, de le mettre dans une situation qu'il détesterait, ce n'est pas le but, je ne veux pas qu'il me déteste pour une telle chose, je tiens beaucoup trop à lui. Je soupire alors en gardant mon sourire, " Tu sais que t'es vachement mignon quand tu fais cette tête là ... à la fois inquiet, perdu. Ca me prouve combien tu tiens à moi ... et à ce que tu ressens et vraiment tu n'imagines pas à quel point ça me fait plaisir. Mais ... " , il y avait toujours un mais malheureusement, dans toutes mes histoires, toute ma vie, je n'ai fais qu'entendre ou prononcer ces mots là. " Mais, je ne veux pas que tu te mette à mal à cause de moi. Je ne savais pas pour Balam ... et peut être que si je l'avais su, je ne t'aurai pas dis ce que je ressens pour toi pour éviter de te mettre dans un tel état. " , je me passe une main sur le visage, ne sachant pas trop comment l'expliquer, ne voulant pas rendre cela plus dur que ça ne l'est déjà, " Ecoute Aaron, j'ai pas peur de le dire, je pense que je t'apprécie beaucoup ... même plus que ça mais je ne veux pas prononcer ces mots qui pourraient malheureusement faire en sorte que tu prennes une décision sans y avoir réfléchi. Je ne veux pas être un obstacle entre Balam et toi, je m'en voudrais beaucoup si je suis la raison de votre rupture. Je ne te pousse pas non plus à rester dans ces bras, ça serait me mentir et te mentir. Mais ... je veux juste que tu y réfléchisses ... je sais pas que tu en parles avec lui ? " , je ne sais vraiment pas comment l'aider à mieux voir les choses. " En vrai, je ne peux rien décider à ta place ou te conseiller de faire. Je suis très mal placé pour ça. Je ... je veux juste continuer à être à tes côtés ... à ce que tu me laisses faire parti de ta vie. Je ne sais pas ce que l'avenir me réserve ou même nous réserve mais pour le moment, je suis prêt à attendre ... à t'attendre ... parce que c'est toi que je veux. " , et je jette un œil à gauche et à droite, ne voyant personne alors je glisse ma main pour attraper le haut de son pantalon pour l'attirer contre moi et glisser mes lèvres aux siennes. Ces lèvres qui envahissent mes pensées depuis Janvier et dont je ne cessai avoir l'envie d'y goûter à nouveau. Après ce baiser remplis de passion, je le pousse un peu pour qu'on se détache l'un de l'autre afin d'éviter d'être pris en vue par d'autres et j'ajoutais simplement. " Ne prends pas de décis rapide que tu pourrais regretter ... je ne vais pas m'échapper. Promis. " , annonçais je dans un sourire des plus sincères tentant de cacher tout de même ma tristesse.  Et je lui fis un signe de la tête en montrant la porte l'air de dire s'il est prêt à ce qu'on parte ou s'il tient encore à discuter de ça.

Le carton d'invitation aux paillettes trompeuses
@Kael Crowley & Aaron Blackwell

Cette histoire le rendait dingue. Aaron ne savait plus comment se comporter, ni comment gérer la situation. Il avait l'impression d'aimer Balam, mais tenait encore trop à Winston pour tourner la page et consacrer toute son énergie au Brésilien. Et puis il y avait Kael. Kael et ses putains de lèvres qui l'avaient embrassé au mois de Janvier. Bien avant que Balam ne lui déclare sa flamme. C'était une situation complètement absurde. Aaron s'était laissé embarquer par la frénésie de Balam. Par son attachement, son côté exotique. Et Kael, lui, n'avait rien fait. Pendant tout le mois de février, Aaron avait espéré et attendu que Kael revienne vers lui. Qu'ils parlent à coeur ouvert de cet échange. Mais il était trop tard maintenant. Kael avait trainé et Aaron s'était engagé dans une nouvelle relation.

Avec un camarade de dortoir en plus ! Si Aaron venait à jouer une double vie au sein du château, les histoires se répandraient comme une trainée de poudre. Comment pourrait-il s'endormir chaque soir en sachant qu'à sa droite le Brésilien lui adresserait un petit clin d'oeil complice et qu'à sa gauche, Kael le regarderait avec passion et envie. Décidément, Aaron s'était mis dans de beaux draps. Et Alwyn, regarderait tout cela d'un air moqueur, bien évidemment. L'idée même qu'Alwyn puisse comprendre ce qui était en train de se passer dans la vie d'Aaron, le foutait en rogne. Mais il se contenta de rester focus sur les paroles de Kael.

Un obstacle ? Il n'avait rien d'un obstacle. Bien au contraire. Aaron voulait tester de nouvelles choses. Apprendre à connaitre Kael en long, en large et en travers. Il voulait s'adonner à de nouvelles expériences. Il n'avait encore rien fait avec Balam. Ils s'étaient contentés de s'embrasser dans des salles de classe vides et de se prendre la tête à cause de la Saint Valentin. D'ailleurs, Aaron avait finalement décidé d'aller à ce foutu rencard avec Estelle, une fille de Serdaigle, plutôt qu'avec Balam.

Au fond, Aaron avait l'impression qu'il allait droit dans le mur avec Balam. Que ça ne marcherait pas. Il voulait y croire, parce qu'il aimait beaucoup le Brésilien et que passer du temps avec lui permettait à Aaron de respirer. D'être lui même. Mais il voyait qu'avec Kael, c'était exactement pareil. Depuis qu'ils avaient crevé l'abcès, tout allait mieux. Aaron pouvait enfin être lui même et ne plus rien cacher aux yeux de Kael. C'était un exercice difficile, mais possible. Lorsque Kael lui demanda qu'il devrait peut-être en parler avec Balam, Aaron leva les yeux au ciel.

- Tsss ...

Il n'y croyait pas une seule seconde. Déjà dont la manière Balam avait de regarder Winston, il savait forcément que le Brésilien partirait dans une jalousie dévorante. Voire, que la discussion mettrait un terme à leur relation. Kael tentait de rassurer Aaron. Il l'attendrait ? Mais combien de temps ? Et si un autre garçon venait le séduire, ne succomberait-il pas ? Ou une fille ? Parce que bon, Kael aimait visiblement les deux genres. Aaron ouvrit la bouche pour rétorquer, mais il écarquilla grands les yeux lorsque la main de Kael vint attraper sa ceinture pour le plaquer contre lui et poser ses lèvres sur les siennes.

Le coeur d'Aaron se mit à battre fort dans sa poitrine. Les lèvres collées, il pouvait sentir le picotement de la barbe de Kael sur son menton. Ce baiser fit inévitablement gonfler son pantalon et une chaleur agréable vint envahir chaque cellule de son corps. Il se sentait léger et il avait presque envie de goûter à la langue du Gryffondor. D'arracher son pull et sa chemise, de toucher sa peau, d'en connaitre chaque détaille et d'aller encore plus loin. Mais rapidement, Kael se détacha de ce baiser fugace. La tête d'Aaron tournait légèrement et il sourit bêtement.

- T'es fou ...

Dit-il d'un ton calme en resserrant le noeud de sa cravate. Comme un automatisme de la peur, Aaron tourna la tête de droite à gauche pour bien vérifier que le couloir soit vide. En temps normal, il aurait probablement repoussé Kael avec vivacité et colère. Mais ses sentiments qui se développaient au fil de leur rapprochement, l'en dissuadait. Non, il voulait encore sentir Kael contre son corps, l'embrasser pendant des heures et connaitre des moments plus intimes encore. C'était tellement frustrant de se contenter de ça ... un baiser de quelques secondes.

- Tu me donnes pas la tâche facile toi !

Des élèves remontèrent le couloir. Aussitôt, Aaron s'écarta d'un pas et donna un coup de poing amical sur l'épaule de Kael. Il avait besoin de le toucher. A défaut de pouvoir l'enlacer amoureusement, il se comportait comme un bon camarade. Aaron pensait à la soirée qu'il allait passer ... Qu'il devrait probablement tirer ses rideaux autour de son lit avant même de croiser le regard de Balam ou de Kael.

- Bon ... heum ... c'est pas tout, mais je dois finir mon devoir de métamorphose. On ... se rejoint pour diner ? Et si tu veux, ce soir on peut passer un peu de temps ensemble. Polly m'a appris un nouveau jeu de carte qui se joue à deux.

Oui, partager des moments ensemble, cela semblait important. A défaut de ne pas pouvoir sortir ensemble, ils pourraient essayer de se rapprocher. Et laisser les choses se faire naturellement. Au bout du couloir, chacun prit un escalier opposé. Aaron s'en retourna à ses révisions, tandis que Kael s'en retournait à ses activités.