Ce n’était pas la première fois qu’elle remarquait que quelque chose clochait. Son pouvoir était intuitif et vorace, c’était un prédateur affamé qui était en quête de toutes les morts viables. La plupart des morts qu’elle rencontrait était profondément oubliable, Mabel s’en protégeait au profit d’un oubli salvateur. Mais parfois, elle ressentait une profonde frustration, comme si quelque chose était sous ses doigts et qu’elle n’arrivait à l’attraper. C’était anormal, et à force de recherche et de confrontations approfondies, cette lourde frustration n'apparaissait que lorsqu'un certain quatrième année traînait dans le coin. Un vaurien indocile dont le nom se faufilait de ses pensées : quelque chose clochait. Si d’habitude elle freinait son pouvoir, elle le jetait consciemment sur le gryffondor, d’un oeil appuyé et presque agressif. Daniel faisait naître un profond vide en elle : si habituellement elle ne voulait pas savoir, ne pas pouvoir savoir était d’autant plus dérangeant encore que d’avoir la vision atroce de sa mort. Aujourd’hui n’échappait pas à la règle du dévolue qu’elle vouait envers les gamins, et qui arrivait à sortir son nez des nombreux bouquins poussiéreux qu’elle lisait au détour des couloirs.  C’est dans ce vide sonore, dans un acouphène brutal à force de plonger son pouvoir dans ce vide qui tentait de l’avaler ; qu’elle sent son nez se mettre à couler du sang. Mabel ne s’en rend pas compte de suite, alors qu’elle profite de le voir seul pour s’en approcher. Elle doit savoir. Elle a besoin de savoir.

«Oh toi, tu joues à des jeux dangereux… Tu trempes dans un truc louche, j’ai le flair. »

Qu’elle lui souffle doucement, comme une ombre. Parce que Mabel arrivait souvent comme un chat, fauve discret qui n’attirait que rarement l’attention. Même sa voix est minime, particulièrement grave, comme si le moindre effort sur sa voix lui déchirait les cordes vocales. Daniel trouvera des sourcils froncés, un visage grave et mêlé de curiosité. Les magies énigmatiques ne l’effraient pas vraiment : elle est habituée aux doctrines étranges et dérivées de l’arbre aux milles racines où naissent toutes les magies diverses. La Serdaigle est trempée de magie noire et de doctrines jugées et affirmées souvent comme cruelles. Rien ne pouvait décemment l’effrayer alors que sa mère lisait l’avenir dans des ossements et que les inferis étaient habituels. Mais elle y voyait un espoir certain à capturer, une petite lueur si vive qu’elle pouvait l’apercevoir en fermant ses paupières. Mabel le sentait : pour détenir un tel échappatoire à la mort, c’est qu’il cachait une puissance ténue. Les explications étaient simples : soit il avait trouvé un moyen d’être immortel, soit sa trame était tellement baisée que son don ne pouvait capturer quelque chose d’aussi instable. L’idée la plus tentante, celle qui l’intéresse davantage, celle qui pouvait sauver son frère :

« Est-ce que tu es immortel ? »

Son pouvoir fredonne, Mabel sent enfin que son nez coule, alors elle récupère un mouchoir dans son uniforme à la chemise trop large et à la jupe trop longue. Limiter son don est pénible, il bourdonne dans sa tête, l’obligeant à mettre la rare énergie qui lui restait à se concentrer sur la conversation. La Serdaigle vient s’asseoir à sa table, profitant du petit déjeuner tardif -il ne restait plus grand monde dans la grande salle-, pour récupérer un peu du temps du vaurien… sans se douter qu’il en avait énormément du temps… et que cette conversation ne serait probablement pas une ligne fixe.

« Allez, révèle tes secrets ? Comment que tu fais pour échapper à Papa Legba ? Comment fais-tu pour échapper aussi facilement à la mort ? T’as forcément un truc… »

Cette école est chelou !... Ok, peut être ne suis-je pas le mieux placé pour dire ce genre de choses. Mais il faut quand même avouer qu'il y a des jours je tombe sur des gens vachement étrange, le genre qui me ferait vraiment passer pour saint d'esprit. Enfin presque... bref ! Moi je faisais ma vie tranquille dans le château, pour une fois j'étais même pas lancé sur un projet quelconque qui aurait pu... je sais pas... convoquer quelqu'un du futur pour me dire d'arrêter mes conneries ! Non pas que ce soit déjà arrivé, mais je me dis qu'un jour je finirais bien par tomber sur d'autres voyageurs temporels. Bref, je m'égare ! J'étais donc en train de passer une journée normale à faire des choses normale qui, pour une fois, m'aurait clairement valu de bons points de la part des professeurs et tout quand il y a cette élève qui m'est tombé dessus, sortant tout droit de nul part. Je l'avoue, sur le coup, j'ai sursauté. J'ai même carrément poussé un petit couinement alors que cette fille, très certainement en six ou septième année vu son âge, a commencé à limite me parler en énigmes sans bonjour ni rien, le nez en sang. « Mais whoa mais faut pas faire ça ! » avais-je dis avec une panique clairement audible dans ma voix, posant une main sur ma poitrine « Si mon cœur il s'arrête même moi je serais pas en mesure de le relancer là ! » bah ouais, si j'étais mort... qui allait remonter le temps pour m'empêcher de faire cette crise cardiaque, hein ? Je ne pouvais pas renvoyer un mort dans le passé. Quoi que... han, ce serait à étudié ça ! Quoi que... comme je gardais mes traumatisme physiques d'enregistré dans mon cerveau, il y aurait des chances que ça provoque juste une mort instantannée de la personne dans le passé... ouaiiiiiiiiiiiiis mauvaise idée ! On va éviter !

Mon esprit revint vers la réalité alors qu'elle me posait une question, l'observant d'un air perplexe « Hein ? » fut ma première réponse. Ouais je sais... très intellectuelle comme réponse ! Une réponse qui faisait clairement briller mon intelligence supérieure. Je rappelle que j'étais encore sous le choc, ok ? Lâchez moi un peu ! Elle s'était installé ensuite, me posant d'autant plus de questions mais en utilisant des termes... que je ne comprenais pas franchement, autant le dire ! « Je suis pas immortel non. J'aimerais ! Mais nan pourquoi ? D'où t'en es venu à me demander ça ? C'est qui Papa Legba ? Et... t'es qui ? » car ouais je pourrais très bien dire que je la connaissais de vu ou quoi que ce soit mais... nop ! Pas la moindre idée ! C'était un grand château, on était carrément nombreux, allez retenir toutes les têtes vous ! Du reste je tentais de jouer les perplexes, mais je commençais à avoir ma petite idée de quoi elle voulait parler en réalité. Mais... comment pouvait-elle savoir ? Est-ce que c'était Adrian qui avait ENCORE trop parlé ? Merde, c'est vrai que je devrais peut être arrêter de tout lui raconter mais... c'était plus fort que moi ! J'adorais voir l'excitation sur son visage et surtout l'admiration qu'il me portait, comme ci j'étais une sorte de super héros. Quoi ? On a pas le droit de nourrir son amour propre un peu ?

Quelle magie lui permettait-il d’échapper à son oeil avisé ? Il n’était qu’un gamin, il avait quinze ans tout au plus… était-on seulement capable de réussir à échapper aussi facilement à la mort à un âge pareil ? Mabel connaissait la pierre philosophale, et elle s’était renseignée pour l’obtenir pour son frère. Mais tous les écrits étaient formels lorsqu’ils affirmaient que la pierre avait été détruite. Et puis, en tant qu’adolecent, s’il prenait le fabuleux élixir, il ne vieillirait simplement pas ? Les informations échappaient à la Serdaigle qui avait l’impression de faire face à un épais brouillard qu’elle ne pouvait attraper entre ses doigts. Tout la sidère tellement qu’elle l’observe avec des grands yeux curieux, en quête des moindres informations qu’il pouvait laisser échapper… Et puis il y avait l’espoir fugace qui l’étreint avec vivacité, avec une ferveur inhabituelle et vertigineuse à l’idée que son frère puisse échapper au Baron Samedi de la même manière que ce petit bouclé. La panique de ce dernier, elle s’en moque bien : et elle peine à voir où elle veut en venir en affirmant qu’il ne pourrait pas se réanimer. Les sourcils froncés, elle peine à comprendre : cette simple affirmation prouver qu’il pouvait venir, mais même en se concentrant, en sentant son pouvoir brûler ses entrailles tellement il était en recherche de la moindre mort. Contrariée qu’elle ne parvienne pas à trouver la solution, c’est les sourcils froncés qu’elle le jauge avec avidité, avant de rétorquer, comme si ses mots étaient l’évidence.

« Mais si, t’es immortel, j’arrive pas à voir ta mort. »

C’était forcément évident, pour la première fois la jeune femme voyait flou. Pour la première fois de sa vie, le destin de quelqu’un lui échappait… et si d’une certaine façon c’était agréable… c’était profondément perturbant, comme si elle perdait un peu d’elle-même. Si bien que le soulagement était fugace, faisait face à une confusion inhabituelle. Et puis, bon, forcément, elle donnait aucun contexte, comme si tout ce qu’elle exprimait était facile de compréhension. Pas étonnant qu’il soit complètement paumé. Dans un petit soupir pertubé , elle poursuit ses explications parfaitement vagues, pensant sincèrement que le jeune Daniel pouvait suivre le méli-mélo effusif de son esprit. Mabel demandait définitivement un peu trop à ce petit-être qui était par ailleurs un génie incompris.

« Papa Legba est le messager des lwa… Il garde la frontière t’vois ? Puis le Baron Samedi il décide si tu peux rentrer dans le monde des morts… t’as fais un marché avec lui ? »

C’était la seule explication possible, pas vrai ? Etait-il lui aussi maudit ? Mabel l’étudie le plus posisbel et sous toutes ses coutures, elle se permet même de tourner autour de sa silhouette, le scrutant de part en part, avant de soulever  les bras du petiot en recherche des marques significatives d’une potentielle malédiction.

« Soulève ton t-shirt. »

Oula. Elle quémande en toute innocence, d’un regard pointilleux, avec l’absence d’un sourire sur son visage. Elle connaît les marques sur la peau de son frère, les traces nécrosées de sa peau qui s’abandonne peu à peu à la terre. Elle doit les voir sur le corps du jeune pour s’assurer qu’il n’a pas payé le prix des lwa.

« Ah oui. Moi c’est Mabel. » qu’elle prononce finalement, d’un battements de cils, alors que son esprit s’intéresse déjà à autre chose.

Franchement me surprendre, à ce stade, c'était vraiment pas facile. Je veux dire maintenant c'était surtout moi qui surprenait les gens vu comment j'étais, le fait que je pouvais remonter le temps, que je savais souvent plus que les gens ne pouvaient comprendre, tout ça tout ça quoi. Et dans un sens je sentais bien que je l'avais surpris aussi, qu'il y avait un truc qu'elle comprenait pas me concernant. Mais moi ? Ohlala ! Pour une fois c'était moi qui l'avait pas vu venir et surtout ne comprenait pas un mot de ce que cette meuf pouvait raconter « Alooors... euuuh... ok ! Mais tu sais, généralement pour que ton interlocuteur comprenne ce que tu dis il faut, je sais pas... poser un contexte ! » car là... la vache quoi ! Immortel car elle arrivait pas à voir ma mort ? Comment ça elle arrivait pas à voir ma mort ? De la divination ? Ok ça pourrait faire sens ! Mais bordel ce serait quand même bien de le préciser ! Car moi justement j'étais pas devin et là... je pouvais même pas dire avec assurance que c'était de ça qu'elle me parlait vu ses mention du daron de je sais pas qui et de lois mais genre... quelles lois sérieux ?!

Donc forcément, je la regardais totalement perplexe, mon visage déformé dans une expression d'incompréhension totale. Nan franchement je restais un peu sans voix, ne sachant même pas par où commencer là. J'avais des questions mais... tellement que c'était pas possible d'en sortir une là. Mais quand elle parla en plus de soulever mon t-shirt... autant dire qu'instinctivement je m'étais accroché à mes fringues comme ci je redoutais qu'elle me les soulève sans mon autorisation, m'arrachant ainsi à sa prise aussi « Mais non ! Laisse mon T-shirt où il est, je compte pas faire un strip tease dans la grande salle pour... je comprend même pas quoi prouver ! Je jure que si c'est une technique de drague c'est la technique la plus chelou et la moins efficace que j'ai jamais vu. » ah ouais non mais là... sérieux je craignais pour quiconque elle finirait par prendre dans ses filets si c'était ça ! Même si bon j'espérais que ce n'était pas juste pour ça car c'était quand même plus flippant que si elle était venu me voir pour d'obscures raisons.

« Alors écoute Mabel, va falloir mettre un peu d'ordre dans ce que tu me dis si t'espère obtenir des réponses de ma part, car je te jure que je ne pige rien à ce que tu racontes ! Tu me parles du père de qui ? La frontière de quoi ? Et c'est qui ce baron ? Vu que tu me parles de monde des morts je devine que tu me parles de figure mythique mais encore une fois... contexte ! » je connaissais pas toutes les mythologies ni toutes les magies, mon truc c'était le temps et les maths. « Et qu'est-ce que tu veux dire exactement quand tu dis que tu n'arrives pas à voir ma mort ? Tu parles de divination ? T'as des dons de voyance ? » car si en effet elle n'arrivait pas à voir mon futur, que mon avenir lui était impossible à atteindre... voilà qui devenait très intéressant ! Cela voudrait potentiellement dire que le fait de jouer avec le temps, de m'être détaché en somme de l'écoulement normal de ce dernier ou en tout cas d'avoir acquis le pouvoir d'y voyager comme bon m'y semblait en pouvant y effectuer des changements détruisait les calculs de probabilités sur mon avenir. Je devenais une variable impossible à prédire et ainsi confirmait aussi ma théorie selon laquelle la divination n'était au final rien de plus qu'une capacité à lire les probabilités de manière instantanée. Il faudrait que je prenne des notes... les autres risqueraient d'être passionnés par cette découverte. « Tu m'intrigues... j'ai passé de marché avec personne mais j'ai peut être une idée sur ce qui brouille tes visions si c'est de ça qu'il s'agit. » sortant mon carnet et un stylo. Car qu'on se le dise, c'était plus pratique à se trimballer qu'une plume !

Mabe mentirait en affirmant qu’elle est surprise qu’il n’ait rien compris. C’en est habituel qu’elle se retrouve dans cette situation où elle peine à trouver les mots viables pour se faire entendre. C’en est souvent agaçant, mais elle ne parvient jamais vraiment à se faire entendre : les mots apparaissaient dans sa tête dans le désordre et elle se contenter bien souvent de les sortir aussitôt qu’ils apparaissaient dans son crâne par peur d’oublier de le dire. La Serdaigle était particulièrement tête en l’air, si bien qu’elle délivrait les informations à foison sans les mettre en forme par crainte qu’ils ne s’évaporent. Sourcils froncés, peiné de ne pas avoir réussi à être entendable, elle secoue la tête : sa déception se dissipe bien vite alors qu’elle commence à vouloir voir en dessous de son t’shirt. Mabel passe à autre chose, avec une rapidité déconcertante : si bien que les reproches ne pouvaeint définitivement pas la froisser.

« Mais non c’est pas une technique pour te dra-... »

Certes, ça pouvait prêter à confusion, mais elle n'avait aucune envie de le draguer. La jeune Serdaigle ne savait même pas comment faire ça, les relations humaines étaient beaucoup trop complexes et incompréhensibles pour qu’elle y prête une réelle attention. Et faut dire qu’elle ne se voyait pas sortir avec quelqu’un si elle n’était pas capable de l’effleurer sans voir les visions de sa mort. Enfin, non. Disons qu’il n’y aurait jamais quelqu’un qui accepterait de sortir avec elle s’ils n’étaient pas capable de l’approcher à moins d’un mètre. Donc ouais, c’était un tue-l’amour son putain de don. Mais elle a un bref éclair de lucidité, réalisant soudainement ce que pourrait signifier l'absence de son pouvoir à l’égard de Daniel. Le soulagement d’avoir quelqu’un enfin à approcher, qu’elle pourrait envelopper dans ses bras sans se soucier d’un saignement de nez causé par son don… ce n’était… peut-être pas une coïncidence si elle avait remarqué qu’elle ne pouvait lire en lui ?

« Tu veux sortir avec moi ? »

Son regard s’est écarquillé avec un maigre espoir. L’esprit de Mabel plongeait dans dse images qu’elle idéaliser souvent. Tant pis si elle n’aimait pas le quatrième année, elle se forcerait à l’appréciait si c’était nécessaire simplement pour goûter à cet étrange sentiment qu’était l’amour et toutes les contraintes et bénéfices qui suivaient une mise en couple. Ils étaient forcément destinés à être ensemble, Mabe voyait un destin qui tentait de les approcher, comme deux pièces d’un puzzle qui se complétaient. Rongeant sa lèvre inférieure, elle se mord les ongles, espérant qu’elle ait enfin un petit ami. Son frère n’en croirait pas ses oreilles… Bon, dans un soupir elle cède à lui en donner davantage.

« Okay, j’ai un don de vision qui me permet de voir la mort… et je ne vois pas la tienne. C’est la première fois qu’un truc pareil m’arrive. C’est la première fois que je peux… » Elle pose ses mains sur ses épaules. « toucher quelqu’un sans avoir une vision. »
C’était tellement… tellement étrange. Mabel avait l'impression d’être grisé par cette sensation étrange de pouvoir enfin faire ce qu’elle souhaitait sans se soucier de la raideur d’un don trop persistant. Elle voulait le toucher sous toutes ses coutures, découvrir les sensations de ses boucles, de ses joues, emmêlé dans l’excitation de cette brève avancée vers la normalité. Un grand sourire était étalé sur ses lèvres, révélant ses dents blanches : un fait bien rare, mais elle était vraiment en joie.

« Qui t’a donné autant de vitalité ? Tu es un voleur de vie ? »

Elle retrouve son regard, au bord d’un rire incrédule. C’était assurément uns des meilleurs jours de sa vie.

« Hein ?! » Ok celle ci je ne l'avais pas vu venir. Certes ouais, j'avais lancé le sous entendu de la drague car bah... c'est la réplique un peu facile, un peu marrante qu'on balance chaque fois que quelqu'un vous approche d'une manière chelou ! Mais là, qu'elle réponde avec un tel sérieux... ouais non, j'étais pas prêt « Euuuh.... non, désolé. Car... t'sais... genre... on se connaît pas en fait. » entre autres choses aussi, le choc toujours visible sur mon visage. Non mais c'était tellement improbable comme scène, surréaliste ! Je secouais alors la tête, tentant de reprendre mes esprit tout en glissant légèrement sur ma place pour prendre un chouilla mes distances.

Alors ouais, retourner dans le vif du sujet d'un coup ça me plaisait énormément ! Tout pour m'éloigner de cette situation bien gênante ! Et du coup mon visage était passé du choc à la confusion puis à la curiosité. Sérieusement ? Elle possédait un tel don ? Voilà qui en soit était déjà extraordinaire ! Et donnerait bien des choses à étudier pour l'un de mes potes dans mon petit groupe qui était à fond sur tout ce qui était divination. Mais en plus apprendre que son pouvoir ne fonctionnait pas avec moi, qu'elle était totalement incapable de connaître mon futur, faisait naître en moi une certaine... excitation ouais ! C'était comme ci d'un coup tous les rouages se mettaient en route dans mon esprit et que de nouvelles théories et preuves s'accumulaient, me faisant jubiler intérieurement en me rendant compte de tout ce que ça voulait dire. Un énorme sourire s'était même fait sur mon visage, ceci jusqu'à ce qu'elle pose ses mains sur lui « Hey, hey, hey ! Pas touche ! » glissant encore un chouilla plus loin et mettant mes mains en position de karaté. Ouais ça allait aller les contacts là, hein ? Surtout après une telle demande à sortir avec moi sortit de nul part.

« Pour la vitalité les parents et les profs me le demande souvent. » je n'avais pas pu me retenir, roulant des yeux en pouffant légèrement de rire. Rire qui disparu bien vite en voyant la manière d'être de mon interlocutrice. Ouaip, elle était bien chelou quand même ! « T'es vraiment chelou... et venant de moi ça en dit long... mais bref ! Non je ne suis pas un voleur de vie, même si je pense savoir d'où cette... petite particularité pourrait bien venir. Et je dois bien admettre que si c'est vraiment ça, c'est genre... carrément incroyable ! Ça prouve tellement de théorie que j'avais sur l'écoulement du temps et sur le futur et son déroulé. Prend ça le destin ! Comme quoi tout n'est pas gravé dans le marbre ! Chose qu'en soit en fait j'ai déjà prouvé... » bah ouais par mes multiples changements de ma timeline « mais qui ne restait que de la théorie face aux plus grandes prophéties qui semblait plus difficile à influencer... Mais ça ouvre un nouveau champ de possibilités ! Surtout vis à vis de comment je peux me placer vis à vis de tout ça vu que vraisemblablement je deviens une donnée impossible à calculer... faut que j'en parle à Barbeloth ! » ça expliquerait aussi pourquoi lors de mes sauts dans le temps, le calcul de probabilité vis à vis des futurs dans lesquels j'arrivais ne prenait jamais en compte le fait que justement, je faisais ce bond dans le temps.

Mais perdu dans mes explication, j'en avais presque oublié Mabel qui, en la voyant dans le coin de mon regard, me fit quelque peu sursauté, je l'admet ! « Bordel de merde ! J'avais oublié que tu étais là, pardon. Donc ouais, je pense savoir ce qui se passe là. Mais je peux pas trop balancer ça comme ça de but en blanc sans savoir le sérieux de tes paroles ! C'est quoi ce don ? Comment il fonctionne exactement ? Comment tu vois la mort des gens exactement ? Avec quelle précision ? Comment ça se passe concrètement ? Et avec moi c'est genre juste flou ou alors ça fait absolument aucun effet ? Vas y dis moi tout ! » m'étant tourné vers elle, ayant sortit mon calepin ainsi qu'un stylo, prêt à tout noter.

Mabel fronce des sourcils lorsque Daniel refuse allègrement sa tentative de mise en couple. En quoi est-ce que c'était pertinent qu'ils se connaissent ou pas ? Tous les jours elle voyait des gens se mettre en couple, se laver les dents avec leurs langues respectives en émettant des gargouillis ragoutants. Y avait définitivement pas besoin de se connaître pour être en couple à ses yeux, c'était juste un échange de bons procédés bien agréables et basta. Faut dire que Mabel n'avait jamais été amoureuse, et probablement qu'elle le serait pas de sitôt : trop occupée sur l'idée de sauver son frère pour s'attacher à l'amour. Soupirante, elle poursuit d'une petite voix : « On peut apprendre à se connaître. » Elle hausse les épaules, pouvant bien le faire si il y tenait vraiment. Faut dire que Mabel ne souhaitait pas laisser une aussi belle opportunité s'échapper. C'était la première fois qu'elle trouvait quelqu'un comme ça. Tant pis si elle était insistante et déplacée, non ? Bon il était peut-être pas vraiment à son goût. Mabel savait pas trop ce qu'elle aimait : mais elle était sûre d'une chose, peut-être plus mature, quelques poils aux joues, et une voix qui ne muait pas à tout va. Ouais, son fantasme au fond c'était une pure visualisation de ce qu'elle aimerait être. Mais bon, au moins il avait le critère numéro un, c'est à dire ne pas réveiller son don dès qu'elle avait envie d'un peu de contact. « J'suis même un peu désespérée, tu veux pas juste me tenir la main ? Au moins ça ? Que je sache un peu ce que ça fait. » Voilà des années qu'elle était incapable de tenir une main sans l'inquiétude de chuter dans une mort sinistre. Mabel était toujours profondément tendue, Daniel n'imaginerait jamais le soulagement de toucher quelqu'un sans la crainte de tomber dans une explosion.

« Bah, je touche les gens... et je les vois mourir. J'suis genre à côté et j'peux rien faire. Je les vois mourir. Et parfois je reste quelques heures à côté, c'est chiant. »

Son regard s’est écarquillé avec un maigre espoir. L’esprit de Mabel plongeait dans dse images qu’elle idéaliser souvent. Tant pis si elle n’aimait pas le quatrième année, elle se forcerait à l’appréciait si c’était nécessaire simplement pour goûter à cet étrange sentiment qu’était l’amour et toutes les contraintes et bénéfices qui suivaient une mise en couple. Ils étaient forcément destinés à être ensemble, Mabe voyait un destin qui tentait de les approcher, comme deux pièces d’un puzzle qui se complétaient. Rongeant sa lèvre inférieure, elle se mord les ongles, espérant qu’elle ait enfin un petit ami. Son frère n’en croirait pas ses oreilles… Bon, dans un soupir elle cède à lui en donner davantage.

« J'pense que ça va être dur de te le prouver là de suite... Mais tout ce que je peux te dire c'est que Omer Dalors va mourir dans deux jours. S'tu veux dans quelques on se capte à ce moment-là. C'est un deuxième année de Serdaigle... j'ai touché son manuel l'autre jour et j'ai vu la date sur le journal parce que j'l'ai lu... j'avais rien à faire. » Bah elle s'occupait comme elle le pouvait. Elle l'avait lu trois fois, avancé son carnet, avait tapé une petite sieste avant de se réveiller au milieu d'un couloir sans trop savoir comment. Mais personne l'avait réveillé. Et de toute manière ceux qui auraient tentés n'auraient pas réussis à la sortir de là. « Quand j'suis surpris par mon don, je reste souvent coincée dans une vision. » Qu'elle explicite, ayant compris malgré elle que c'était pas plus mal de faire le lien entre ce qu'elle disait et la théorie. Elle se forçait pour que Daniel capte et qu'elle ait plus rapidement ses réponses. « Toi par contre j'ai rien. J'vois bien que mon personnage fouille mais y a vraiment rien qui en ressort. » Son pouvoir chassait les morts les plus probables, il attrapait la première qui lui tombait dans les pattes. Chez Daniel c'était bien différent. Il y avait tellement de possibilités et aucune ne ressortait vraiment. Son pouvoir était alors incapable de la faire plonger dans une des branches, puisque parfois... Daniel ne s'y trouvait même pas.

Ok chelou. Chelou ! CHELOU !!! Big red flag là ! Non mais sérieux il se passait quoi là ? C'était réel ce qui était en train de se passer ? J'étais à deux doigts de me servir de mon instabilité temporelle pour flasher le plus loin possible d'ici afin de prendre la fuite « Euuuuh... oui, on peut apprendre à se connaître. Genre... en premier lieu, avant d'envisager quoi que ce soit... t'sais ! » un quoi que ce soit qui arriverait pas, hein ? Qu'on se comprenne bien ! Surtout qu'elle me faisait un peu flippé là avec sa demande de me tenir la main, son annonce de dire qu'elle était juste désespérée. Ça avait déjà marché sur qui que ce soit sérieux ? « Notamment les contacts, on verra.... plus tard si tu veux bien ! » Rah c'était terrible, fallait pas juger, je connaissais pas sa backstory et on était bien gratinés nous aussi dans notre groupes de génies incompris mais là... soyez sérieux franchement ! C'était quand même improbable !

Mais bien sûr je me prenais immédiatement une claque dans la figure, telle une punition pour avoir oser juger quelqu'un. Car cette meuf... elle était carrément spéciale, qu'on se le dise ! Elle avait une manière de s'exprimer, de partager ses pensées, mais whoaaaaaaaaaa ! Sauf que d'un coup, alors qu'elle m'expliquait un peu le fonctionnement de son don, comme je lui avais demandé bah... je comprenais mieux. Elle ne pouvait pas toucher les gens, sans quoi elle voyait leur mort dans des visions qui semblaient en plus bien longue. Eh merde ! Tu m'étonnes qu'elle était névrosée la meuf et plus vraiment très douée pour ce qui était des interactions sociales. Pire que ça, tu m'étonnes qu'elle soit désespérée à l'envie de toucher quelqu'un et donc moi si vraiment j'étais le seul à pas déclencher ce genre vision. Raaaaaaaaaah ! Elle avait réussit à me faire de la peine, c'était terrible ! « Ah ouais ? Ah bordel ouais... je comprend mieux certaines choses aussi maintenant ! » en plus d'avoir aussi enfin le contexte de ce pourquoi elle était venu me voir, me faisant me rendre compte de mon côté exceptionnel encore une fois qui, je l'avouais, faisait très plaisir à mon égo pour le coup, héhéhé ! J'avais réussit à échappé aux probabilités et donc à la divination. Mon avenir était impossible à tracer. C'était... formidable ! Mais bref, fallait pas que je m'emballe de trop non plus.

Pour le moment je la laissais continuer ses explications, ou en tout cas sur les méthodes possibles pour me prouver que son don était réel. Ah ça... je connaissais bien ! Difficile de prouver un don que les autres ne pouvaient pas expérimenter, même si pour le moment je restais sur mes gardes pour que ce soit pas un mensonge bien pensé afin de tirer de moi des contacts physique, ce qui serait totalement tordu ! Et dans un sens c'était amusant de voir que dans les fait on partait sur les mêmes méthodes pour prouver les choses, on tentait de montrer aux gens qu'on connaissait l'avenir. Mais dans son cas cet avenir... était souvent plutôt morbide ! J'écarquillais les yeux à son annonce... Oh merde alors ! Sérieux ?! Je regardais Omer avant d'observer Mabel avec un brin de détresse dans le regard. Genre sérieux... mort dans deux jours... et elle l'annonçait comme ça sans plus de cérémonie ni inquiétude ? Voyant même ça comme le meilleur moyen de me prouver ses dons comme on voudrait prouver... je sais pas moi... que le mercredi c'était purée à la cantine ?!

Je la laissais donc finir, incrédule, avant de dire « Attends, attends, attends... genre tu m'annonce que Omer va claquer, comme ça, comme ci tu voulais me prouver que tu connais le menu de la cantine en avance. Mais... on devrait pas faire en sorte que Omer ne meurt pas justement ?! Je veux dire... comment il va mourir ? Il y a vraiment rien qu'on puisse faire ? » ça se trouve, avec mes capacités, on pourrait lui éviter ce sort funeste ! Sauf si genre il crevait d'une crise cardiaque ou d'une connerie du genre style maladie incurable ou quoi... là j'avoue que je pourrais pas faire grand chose ! « Et ton personnage ? Comment ça ton personnage ? Je ne comprend pas... » la regardant d'un air tout aussi perplexe « Mais dans les grandes lignes je crois voir le problème. Je suis pas immortel non, mais je sais ce qui brouille tes visions. T'es calée sur les théories temporelles ? Qu'est-ce que tu sais à propos du temps et de son fonctionnement ? » Et Omer ? Boarf, j'aurais le temps de faire ce qu'il fallait pour le sauver si c'était possible, rien ne pressait. Je regardais ensuite ma main, repensant à la demande de Mabel... raaaah on verra plus tard ! J'avais pas assez d'info pour être sûr qu'elle soit sérieuse pour le moment.

Une première victoire : Mabel était absolument persuadée que Daniel disait la vérité et qu’il était enchanté à l’idée d’apprendre à la connaître. Après tant d’années passées sans pouvoir toucher quelqu’un par crainte de lire leur mort, la Serdaigle pouvait bien se permettre d’attendre un petit peu. Voilà qu’elle s’enfonçait à nouveau dans un malentendu, faut dire qu’elle était mauvaise pour lire les gens et elle était loin de se douter qu’elle sortait des normes sociales… La gêne du jeune n’était pas suffisamment explicite pour qu’elle soit capable de la voir. Ou peut-être qu’au final elle fermait les yeux en faisant mine de ne pas la voir. La possibilité était trop grosse pour qu’elle la laisse s’échapper.

Ah, elle n’aurait pas dû lui dire. Voilà que les supplications recommencent, voilà que les gens tentent navrement de vouloir sauver les autres. Elle-même n’était pas pure dès qu’il s’agissait de tenter de sauver autrui de Papa Legba et du Baron Sanglant. Mais là, elle ne connaissait pas Omar. Et si elle commençait à sauver toutes les personnes qui mourraient trop tôt… elle ne pourrait plus se concentrer sur Riley. Et puis, au final, elle commençait doucement à accepter que parfois, il n’était pas possible de faire grand chose. Que parfois, le Baron Sanglant arrachait des vies, aussi jeunes soient-elles, parce que c’était la vie. « Le monde a son équilibre. Si on le sauve, quelqu’un mourra à sa place. » Comme une balance : si le Baron Sanglant avait décidé de prendre une vie, il la prendrait de toute manière. Peut-être pas celle initiale, mais il se devait de garder l’équilibre de ce monde.  « Et ce quelqu’un ça peut être toi. » Mabel avait déclaré dans un petit soupir rauque, afin d’effrayer Daniel sur les tentatives qu’il exécuterait pour le sauver. Jouer avec la mort n’était pas propice à un bon avenir : ceux qui s’aventuraient sur ce sentier sinueux devaient connaître les risques avant de s’y enfoncer. Pour s’armer de protections et contre attaquer les potentielles conséquences. Jouer avec la mort était dangereux et risqué : c’était faisable, mais il fallait payer le prix. Une vie pour une vie. Une vie pour l’équivalent d’une vie.

Daniel lui en demandait trop : Mabel se souvenait facilement des dates, bien moins de la manière. Lorsqu’elle se retrouvait plongée dans une vision, elle tentait surtout de s’occuper. SI bien qu’elle s’arrêtait jamais sur les détails s’il n’y avait pas la brutalité d’un accident. Les causes naturelles, les morts lentes, ou celles qui manquaient de contexte… elle pouvait pas deviner le reste. « Aucune idée. Il était à Sainte-Mangouste, et au final il avait l’air plutôt bien ? Probablement à cause d’une maladie, j’sais pas. » La lecture l’avait davantage préoccupé que le reste.  « Je vois les gens mourir, si ce n’est pas un accident je ne peux faire que des suppositions. »  Qu’elle explicite, s’efforçant de faire des efforts pour que Daniel puisse la comprendre… faut dire que le charabia qu’elle lui avait donné au début et l’incompréhension qui en avait suivi la forçait à faire un peu d’efforts. « Mais ça sert à rien de le sauver : c’est la vie. » Enfin, c’est surtout parce qu’elle ne le connaissait pas, et qu’elle n’avait pas envie de s’éparpiller de son but initial. Et puis si elle pouvait éviter à Daniel de mourir, ça serait cool, c’était quand même son seul et unique promis viable jusqu’à maintenant.  

Ses doigts fourmillent, ses jambes sont en coton. Son don est fatigué de chercher, fatigué de ne rien trouver : Mabel le sait, elle devra toucher quelqu’un avant la fin de la journée pour s’éviter un malaise. Son petit démon intérieur était tellement affamé qu’il puiserait dans son énergie jusqu’à avoir une réponse et quelque chose de viable à traîter. « Mon don, si tu préfères. Mais c'est plus visuel si je parle de mon don comme… quelqu’un. Comme un monstre, un personnage… J’ressens qu’il tente d’attraper quelque chose mais qu’il n’y arrive pas, t’vois ? » Elle ressentait un manque, un creux. Un vide prenant qui augmentait au fur et à mesure dans ses entrailles.  « J’y connais que dalle en ligne temporelle. Mais ça m’intéresse. » Les théories alambiquées, explicitant un monde qui se trouve sous ses yeux dont les faits la dépasse bien souvent, c’était toujours excitant.

Pourquoi les gens les plus intéressants étaient les plus chelous franchement ?... bon ok, j'étais peut être mal placé pour dire ce genre de choses ! Il n'empêche que Mabel était bizarre et qu'en temps normal, hahaha ! Je me serais barré ouais... maiiiiis elle avait sérieusement réussit à capter mon attention avec ses histoires, même si houla... c'était la mort de réussir à obtenir des explications claires de sa part ! En parlant de mort d'ailleurs, elle m'avait expliquer que sauver les gens c'était à double tranchant, que en sauver certains c'était possiblement provoquer la mort d'autres, que le monde suivait un équilibre qui devait être respecté et qu'il compensait. Mmmmh... je réfléchissais un moment, posant ma main sur mon menton. C'était une vision intéressantes, mais qui entrait en conflit avec ma vue plus logique du monde. « Mmmmh... perso j'ai toujours été plus partisan de l'idée que le monde est une suite de causes et de conséquences. Il n'y a pas d'équilibre cosmique, juste notre mond,e les gens dedans et ensuite les choses se déroulent en fonction de ce qu'on y fait. Sauver quelqu'un peut ouais, provoquer des conséquences imprévisible et genre créer d'autres morts à la place car admettons que ce type sauvé provoque un accident qui ne se serait pas produit si il n'avait pas survécu en premier lieu. Mais je vois plus ça comme un effet papillon, c'est une conséquence imprévisible plus qu'une question d'équilibre. » enfin imprévisible... je pourrais passer ma vie à étudier chaque ligne temporelles, leurs évolutions et les conséquences de chaque action ! Mais dans tous les cas pour moi c'était une suite de causes et d'effets sans vraiment que qui que ce soit en ait quelque chose à foutre dans les grands plans cosmiques de l'univers. C'était un peu pour ça que j'avais créé ma montre d'ailleurs, pour pouvoir sauver des gens et empêcher le pire.

Dans tous les cas ce type ne semblait en effet pas sauvable, pas par nous en tout cas « Ah ouais... là c'est déjà un peu plus compliqué d'agir... » éviter un accident con c'était une chose, mais la maladie ? Mouais... il y avait des choses que même mon voyage dans le temps ne pouvait pas faire. Quoi que je pourrais toujours voyager dans le futur pour savoir de quoi il était mort et ce qui aurait pu être fait pour le sauver voir plus loin encore en espérant qu'un traitement aurait été trouvé contre sa maladie. Mais ouais... même sans croire à un équilibre cosmique, il y avait quand même des morts naturels qui devaient arriver. Je ne pouvais pas sauver la terre entière, ce serait un truc à devenir absolument fou. « Dans ce cas précis je vais rejoindre ton jugement. N'empêche que si ça avait été une mort con à cause d'une brique qui se décroche, rien à foutre de l'équilibre, je serais pas resté les bras croisés ! Je pense que même si quelque chose venait influer sur tout ça, il y aurait des cas particuliers où il y aurait moyen d'agir sans créer d'effet boule de neige ensuite. Tu vas pas me faire croire que t'as jamais voulu sauver qui que ce soit dans tes visions et que t'es ok avec toutes, si ? Puis tu semblais bien intéressé par le fait de savoir comment j'ai trompé la mort. » c'était bien qu'au fond ça l'intéressait, non ? Ou alors... c'était vraiment pour pouvoir me tenir la main... après tout si elle pouvait toucher personne il y avait de quoi créer de l'intérêt...

« C'est... grave engageant présenté comme ça dis donc ! Il vend du rêve ton don, woaw ! » ouais présenté comme une bête affamée... clairement ça faisait envie ! Mais... je parlais vite et sans réfléchir, serrant les dents en me disant que ouais, ça devait pas être facile à vivre et que ouais elle l'avait pas choisit et devait vivre avec ce monstre « Pardon, je voulais pas me montrer insultant. Je me doute bien que ça doit pas être marrant à vivre et que si tu le présentes ainsi c'est pas pour le plaisir. » pour un mec qui voyageait dans le temps, je prenais rarement le temps de réfléchir à mes conneries. Tourner ma langue sept fois dans ma bouche... faudrait que je le fasse ça ! Mais jamais je tiendrais, j'étais incapable de me contrôler une fois lancé ! « Mais du coup, pour en revenir à nos moutons, disons que si ton don ne marche pas sur moi c'est certainement car j'ai un peu briser les règles sur comment une existence doit se dérouler. Car tu vois, l'existence d'une personne une ligne, une qui suit le même tracé que l'écoulement du temps. Elles se superposent et progressent à la même vitesse. Et même si quelqu'un devait utiliser genre un retourneur de temps, sa ligne continuerait, formant une boucle certes et le décalant dans le temps par rapport aux autres, mais sa ligne temporelle, son existence, serait restée ininterrompue et en soit, déroulée, formerait toujours une ligne. Et les pouvoirs divinatoires fonctionnent en fonction de ça. Ils étudient cette ligne de temps propre à la personne, voit comment elle a toujours agit, comment elle risque d'agir et prédit son avenir en fonction des probabilités. Ainsi un pouvoir divinatoire pourrait voir qu'un mec prendrait toujours le même chemin dans un couloir délabrer et calculer que la brique au plafond tomberait au moment même où cette personne prendrait son chemin habituelle, créant la prédiction de sa mort. Ou pour reprendre ta vision calculer l'état de santé du type que tu as vu, les choses faites pour le sauver et calculer que ouais il va mourir comme tu l'as vu. Ça va jusque là tu me suis ? » vérifiant quand même que je ne l'avais pas perdu, surtout avant d'entrer dans le vif du sujet.

De là lui dire la vérité ? Boarf... qu'est-ce que je risquais ? Je n'aurais qu'à remonter le temps au pire puis... j'en avais parlé à Adrian, autant dire que mon secret n'était plus secret. « Maintenant, me concernant, j'ai brisé cette règle. Disons que j'ai réussit à trouver... une nouvelle méthode de voyager dans le temps ! Une qui me permet, plutôt que de former une boucle, de remonter sur ma ligne de temps. Tu vois, au lieu de faire ça, je fais ça. » montrant sur la table le fait de revenir en faisant un boucle, puis ensuite traçant un ligne mais repartant en arrière d'un coup. « De cette manière j'annule ce qui a été, m'offrant l'option de pouvoir changer ce que je veux sans créer de paradoxes. Ainsi, si j'ai envie, je peux expérimenter plusieurs avenirs possible. Ma ligne pourrait donc faire ça, ou ça, ou ça, ou encore ça. » traçant encore une ligne sur la table, mais à partir d'un point faisant mine de tracer plusieurs branches partant dans des directions différentes. « Et j'imagine que les pouvoirs divinatoires prennent en compte cette capacité. Je peux réécrire mon histoire à ma guise, ce qui fait que calculer mes probabilités devient beaucoup trop compliqué, empêchant toute prédiction claire de mon avenir. Voilà pourquoi ton don ne fonctionne pas sur moi. C'est en tout cas ma théorie, car je peux agir contre les probabilités. » mais du coup c'était la première fois que je me rendais compte de ce fait. Il faudrait que je vérifie si c'était le cas pour toutes les méthodes de divination, c'était intéressant.