Si seulement il était simple d'oublier ...

@Gaïus Crowley

Attablée, je regarde depuis un certains temps le parchemin posé devant moi, une plume dans la main droite, un encrier posé juste au-dessus. J’ai le cœur qui se serre légèrement, un doigt qui tapote la table, la gorge sèche … J’angoisse, je stresse… J’attends de faire ça depuis le début de l’année. J’en rêve depuis longtemps, mais on ne m’a jamais donné l’autorisation nécessaire pour le faire. La petite fille a bien obéi à son papa. Mais aujourd’hui, ce père, que j’ai tant aimé, que j’ai admiré, que j’ai craint… Je pose une main sur mon cœur. Ça fait mal de penser à lui. Depuis que je sais qui il était, je ne lui ai plus adressé la parole. Pendant les cours de potions, je ne participe plus à l’oral, je ne contente de faire mes potions sans dire un mot. Et s’il m’interroge volontairement, je cite le cours, rien de plus. Voilà où ça en est…

Je soupire avant de tremper ma plume dans l’encrier et de remplir le bulletin d’information. Si je suis retenue, il faudra sans doute que je fasse des tests à part, vu que je rentre en cours d’année. Je ne sais pas à quel poste j’aimerais jouer. Pas batteur, ça c’est sûr, mais les trois autres me plaisent bien, en fait. Il faudra sans doute que je vois avec la capitaine de l’équipe. Pour l’instant je n’en parlerai à personne, pas même à Grant et Ikarus. Je veux être prise avant, et après j’en parlerai.

Je termine le remplissage et observe le parchemin d’un air satisfait. Je vais pouvoir le donner à la capitaine, maintenant. J’entends des pas résonner dans le couloir. Au départ, je me tends, avant de réaliser que je ne risque rien. J’ai parfaitement le droit d’être dans l’une de ces salles pour réviser en paix, loin de certains de mes camarades ennuyeux. Et puis, je vais bientôt sortir de toute façon. Je prends le parchemin et souris. Bientôt, ce petit rêve va pouvoir se réaliser. Je devrais peut-être rajouter un peu de quidditch dans mon roman… Ouais, l’idée me plaît bien.

Si seulement il était simple d'oublier ...

@Gaïus Crowley

Debout devant le chaudron fumant, je regarde les cheveux de Vélane se dissoudre dans le liquide sans vraiment les voir.

Ces cheveux me font penser à ceux de ma petite, de Morrigan, ma petite chérie, ma fille adorée... Elle aussi, j'ai le sentiment de l'avoir perdue. Oengus, puis Kael et enfin elle... Il ne me reste que Ikarus, qui est encore dans l'ignorance de toute cette histoire. Personne ne l'a prévenu, et j'en suis reconnaissant à tout mon entourage de le protéger ainsi. Je sais cependant que cela ne durera pas éternellement. Bientôt, lui aussi saura, et lui aussi partira. Je ne sais pas ce que je ferais si tous mes enfants venaient à me repousser. Ils sont toute ma vie, toute mon âme, et les voir s'éloigner de moi me fait souffrir. Je dois tenir bon, pour eux, pour Poudlard aussi, car c'est mon métier et ma passion. Je dois tenir bon au cas où mes enfants décident de revenir vers moi un jour. J'espère qu'ils comprendront pourquoi j'ai fais tout ceci. Je ne suis pas fier d'avoir été un mangemort, loin de la, c'est ma plus grande honte, mais si je l'ai fais, c'est pour les sauver, car ils auraient été sinon les enfants du traître à son sang, et Voldemort n'aurait fait qu'une bouchée d'eux..

Les cheveux disparaissent dans le liquide et je décide de couper court à la préparation. Je la reprendrais plus tard... Je n'ai plus envie de lutter à essayer de ramener ce chaudron complètement souillé par les potions d'élèves imprudents. Une sorte de pâte vaseuse et gluante collait au fond... Il faut que je parle à Morrigan. Si je peux en raisonner au moins un, c'est bien elle, car elle est encore jeune, car elle est douce et sensible, pas comme ses frères qui sont têtus (et qui tiennent bien de moi hélas..) Je décide de rejoindre ma fille dans l'une des salles d'étude, dans l'aile du clocher. Je la connais suffisamment pour savoir qu'elle apprécie cet endroit pour réviser et étudier. Mon instinct ne m'a pas trompé. Elle est bien la. Elle est penchée sur un écrit. Je m'approche doucement. Elle se tends un instant avant de se détendre et de reprendre ses écrits. Jetant un coup d'œil par dessus son épaule, je comprends qu'elle compte se présenter pour rejoindre l'équipe de quidditch de sa maison.

Je devrais être en colère. Elle me désobéit délibérément mais je sais que, tant que je n'aurais pas une discussion sérieuse avec elle, elle ne reconnaitra plus aucune autorité de ma part. Je m'assoie donc à côté d'elle, enjambant le banc et, après un court instant durant lequel elle m'ignora, je lui souffle juste : Promets moi juste que tu seras prudente .. S'il te plaît... C'est la une forme d'acceptation, de résignation. Je ne peux plus l'empêcher de faire ce qu'elle a envie, même si cela la mets en danger. Je peux toujours la conseiller cependant...