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 Courant mai - C'était seul.

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Edgar Rowell

3ème année
Edgar Rowell
Âge : 14 ans
Nature du Sang et Ascendance : Sang-pur
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Défense contre les Forces du Mal - Piètre
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Message(# lien) Sujet: Courant mai - C'était seul. Courant mai - C'était seul. Empty20.04.24 11:40

3 mai :

Début mai, à l'heure où le choc était encore présent dans le cœur de la famille Rowell, mais où celui-ci commençait à s'atténuer quelque peu. La douleur était bien sur toujours présente. Il suffisait de voir le garçon allongé sans vie sur son lit d'hôpital. Seul indice qu'il était encore parmi les vivants, les immondes créatures rattachées à lui pour l'aider, justement, à dépasser cette épreuve. Edmond regardait son garçon à travers la fenêtre de la chambre, du couloir. Skylar était à ses côtés, n'ayant qu'à peine bougé depuis que le médecin avait donné son pronostic. Seul le temps et la patience permettraient de savoir si Edgar s'en sortirait.

Edmond ne pouvait rester aussi longtemps que sa femme. Pour la première fois depuis une éternité, il avait de réelles obligations professionnelles. Loin des séances où il devait poser comme modèle avec un balai flambant neuf, grand sourire aux lèvres, pour une publicité qui serait scotchée dans la gazette du sorcier et autres revues de sport. Pas une interview, ou une discussion sur la vie d'un ancien sportif, ni d'entrevue pour les quelques projets artistiques tournant autour de sa figure. Rien de ça. Edmond avait obtenu le rôle de professeur de Vol à Poudlard, et dans deux jours serait son premier cours. Pendant que Skylar veillerait sur leur fils, lui lancerait la balle à des gosses sur un balai. Cela avait été un rêve, pendant longtemps. Combien de fois avait-il cherché à obtenir ce rôle, le ratant à chaque fois. Lui n'étant pas dispo lorsqu'on lui avait proposé, ou la place ayant été prise quand, enfin, il pouvait donner de sa personne. Des rendez-vous sans cesse manqués, jusqu'à aujourd'hui.

Et Edmond détestait l'idée que la coïncidence était trop forte. Que le rôle lui ait été proposé à peine un ou deux jours après ce qui était arrivé à Edgar. Un beau cadeau de la directrice de Poudlard, et un magnifique moyen de brosser les généreux financeurs de l'école après le drame qui s'était déroulé dans leur école. Bien sur, encore récemment, et avant l'accident, Edmond avait discuté pour obtenir ce rôle. Mais il était en rivalité avec d'autres candidats, ayant plus d'expérience que lui dans l'enseignement. Edmond, lui, malgré toutes ses qualités, ne pouvaient se targuer de ça. Bien que la présence de Balthazar dans l'équipe de Quidditch prouvait bien que le père était un excellent entraîneur et enseignant. S'il pouvait partager cette passion avec tous les élèves ... et maintenant, son souhait était exaucé. Mais le prix lui semblait être un peu trop élevé à son goût. Voir Edgar dans cet état, et penser que cela l'aidait dans sa réussite professionnelle ... cela l’écœurait quelque peu. Et il se détestait d'avoir eu cette pensée intrusive, comme quoi son second fils lui avait offert ce cadeau, avait su se montrer précieux et utile dans son horrible déclin. Edmond aurait définitivement revendu sa place contre le bien-être de son fils.

Il renifla, à cette pensée, sans se rendre compte qu'un autre homme venait à sa rencontre. Edmond ne le remarqua pas jusqu'à ce qu'il vienne se présenter à lui, trop perdu dans ses pensées, incapable de retirer ses yeux de son fils.

@Loup Emrys
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Loup Emrys

Londres
Loup Emrys
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Message(# lien) Sujet: Re: Courant mai - C'était seul. Courant mai - C'était seul. Empty21.04.24 13:21

C'était seul.
3 mai




Quelle tragédie.

Lorsque j'ai appris la nouvelle, par le biais de mon épouse, je suis tombé des nues. Edgar Rowell, le fils cadet de mon deuxième meilleur ami en ce monde a été victime soit d'une attaque, soit d'un accident et il avait failli y rester. Pauvre Edmond, pauvre Skylar... Je les plains. Il n'y a rien de pire que de voir son enfant aux portes de la mort. Lorsque j'ai sauvé Rowena des braconniers, il y a quelques temps, je me suis senti mourir rien qu'en la voyant blessée, saignant du visage. J'ai alors outrepassé les règles de notre monde, j'ai tué ces braconniers, ne laissant que les plus jeunes et les recrues en vie afin de leur faire comprendre qu'il était temps de changer de voie J'ai cru mourir lorsque j'ai appris que mon neveu avait été attaqué par un loup garou, et, lorsque je l'ai vu, gisant dans un lit à l'infirmerie, je me suis senti vide et meurtri tout à la fois. Je ne peux que comprendre les émotions qui, sans doute, envahissent mes deux amis.

J'ai donc décidé de quitter Brocéliande pour rejoindre le château des Smith le temps de quelques jours, afin de mesurer la température autour du Ministère et, surtout, d'approcher mes amis pour leur présenter mes respects. Depuis qu'ils ont terminé leur séjour dans mon domaine, Edmond m'a fourni bon nombre de flacons d'anxiolytiques. Hélas, j'en suis devenu dépendant, ils m'aident à garder la tête hors de l'eau et je peux me passer de potions pendant plusieurs jours. Mes crises, bien que toujours présentes, se font désormais plus rares, ne survenant qu'une à deux fois par semaine au lieu d'une fois par jour. J'ai appris par les journaux qu'Edmond avait été accepté au poste de professeur de vol. Je suis très heureux pour lui, car je sais que c'était un rêve pour lui que d'exercer cette profession, je trouve cependant ironique que son admission survienne après que son fils ait fini à l'hopital.

Après avoir enfilé un sobre costume anthracite, où est épinglé au col l'insigne représentant le blason de Brocéliande, je glisse un flacon de médicaments dans ma poche et je transplana à Sainte Mangouste. Je ne tarde pas à trouver mes deux amis, debout devant une vitre, l'expression dévastée, contemplant leur enfant inanimé dans un lit. Je m'approche doucement, en silence et constate qu'ils ne remarquent même pas ma présence. Je pose doucement ma main sur l'épaule d'Edmond. Lorsque ce dernier se retourne, je lui offre un triste sourire et lui dis : Je suis désolé de ne pas être venu plus tôt... Mon hibou vient seulement de m'apporter la nouvelle. Je le regarde lui et Skylar. Je reprends : Je suis désolé pour ce qui est arrivé à votre fils. Sincèrement. Il n'y a rien de pire pour un parent que de se sentir impuissant devant la souffrance de son enfant. N'hésitant plus, j'enlace ce pauvre Edmond pour lui apporter tout mon réconfort. Je lui murmure ensuite à l'oreille : Si je peux vous aider, pour quoi que ce soit, dis le moi. Après tout, grâce à Edmond, je vais sans doute vivre un peu plus longtemps, je me dois donc de l'aider à découvrir la vérité.


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Edgar Rowell

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Message(# lien) Sujet: Re: Courant mai - C'était seul. Courant mai - C'était seul. Empty21.04.24 18:20

@Loup Emrys

Skylar venait de sortir un instant. Un besoin de prendre l'air. Même avec toute la volonté du monde, il y avait toujours des instants où le corps réclamait de se mouvoir, de respirer autre chose que le même air intérieur. Rester assis sur une chaise à tenir la main d'un mourant et à le regarder n'avait rien de sain. Et si elle se moquait de combien son comportement était aussi inquiétant que noble, elle n'avait pu lutter contre le besoin irrépressible de rejoindre quelques instants son époux, de retrouver quelqu'un de vivant, d'animé.

Ils ne parlèrent pas, ne sachant même pas quoi dire. Au début, chaque fois que Skylar sortait, Edmond lui demandait s'il y avait un quelconque changement. Et elle répondait d'un non de la tête, déjà dépitée et résignée. A présent, le mari ne demandait plus, se rendant compte que cette stagnation lui faisait tout autant de mal. Même rester dans la pièce trop longtemps devenait insurmontable, étouffant. Skylar le savait. Voilà pourquoi elle s'était portée volontaire pour rester auprès d'Edgar. Edmond était trop émotif.

Ce fut à ce moment que Loup arriva, sans avoir prévenu les Rowells. En levant ses yeux vers lui, Edmond eut une expression de surprise, mais aussi de soulagement soudain. Il estimait énormément Loup Emrys, encore plus depuis leur visite d'avril. Et le voir ainsi était une fabuleuse surprise.

"Loup ... tu es venu."

Fit-il, comme s'il n'y croyait pas, mais espérait au final le voir. Non pas que le comte était sensé se présenter à eux. Rien ne l'y obligeait, pas même la politesse. Après tout, aucune autre famille aristocratique n'avait fait le déplacement. Quand bien même il y avait prétention d'amitiés et autres copinages. La venue du comte de Brocéliande, malgré ses responsabilités, et son rapport compliqué avec la Grande-Bretagne, prouvait combien les Rowells et les Emrys avaient développé une amitié sincère. Loup présenta des excuses et condoléances pour ce qu'il se passait. Skylar ne répondit pas, mais le regarda intensément, d'un regard qui semblait signifié que oui, la présence de Loup signifiait beaucoup pour leur famille. D'un hochement de tête, elle remerciait ses bons mots avant de se tourner vers son mari. Sa courte pause était finie, il était temps qu'elle y retourne. Elle s'approcha du lit d'Edgar et vint se rasseoir à côté. Edmond la regarda, restant silencieux un moment :

"Elle est remarquable ... si solide. Je ne sais pas comment je ferais sans elle tu sais."

Il parlait d'une voix qui se voulait solide, mais embrumée par l'émotion. Depuis qu'il lui fournissait des anxiolytiques, et bien qu'il n'en ai jamais parlé, il était aisé de deviner que l'état mental d'Edmond Rowell n'était peut-être pas aussi brillant qu'il voulait le faire croire. Sinon, pourquoi donc en posséderait et consommerait-il ? Mais une certaine pudeur n'avait pas amené Edmond à se confier à ce sujet ni même à l'aborder évasivement.

Edmond resta les yeux posés sur la chambre, restant silencieux un moment. Difficile de savoir quoi dire. Puis à un moment, il reprit la parole, la voix bien plus émotive :

"On les voit naitre ... on tient ce petit corps dans nos mains, se jurant de tout faire pour les élever, les protéger, que jamais ... jamais ils ne finiraient ainsi. Et un jour, on reçoit une lettre nous apprenant notre échec ... que malgré tous nos efforts, nous n'avons pas su les protéger comme il le fallait."

Il tremblait, se retenait, mais il était profondément affecté par l'état de son fils. Loup choisit ce moment pour lui offrir un geste de réconfort. Edmond l'accepta, ignorant toute la complexité de ce que deux hommes pouvaient montrer de soi-même. Avoir un fils à l'hôpital était un laisser-passer pour s'autoriser le réconfort d'un autre. Il ne pleura pas, mais il était à deux doigts. Le corps plus bourru, bien plus solide que celui de Loup tremblait d'émotion, agité par le chagrin. Il renifla fort, avant de reprendre ses distances. Le temps autorisé pour un rare instant de faiblesse était atteint. Edmond avait les yeux rouges et bien qu'il s'était retenu, le haut de ses joues luisait de quelques larmes s'étant échappé. Il s'essuya le nez d'un geste de la main avant de se tourner de nouveau vers la fenêtre.
Être avec Edgar était trop dur, mais il voulait au moins le voir, l'observer de loin. Il voulait s'infliger cette douleur, comme si, en faisant ainsi, il aidait sa famille, dérobait celle de son enfant, et supportait alors sa femme. La mine d'Edmond abandonna l'émotion pour se renfrogner légèrement, devenir plus sérieuse, plus concentrée.

"J'aurais besoin de ton aide Loup. Un service que toi seul peut me rendre."

Il laissa un léger temps de silence avant de tourner son regard vers celui de son ami.

"En tes qualités d'ancien Auror, j'aimerai que tu te charges de l'enquête ... ou ... si tu pouvais trouver quelqu'un de suffisamment compétent pour trouver celui qui a infligé ça à mon fils."

Son regard flamboyait d'une toute autre émotion. De la colère, de la haine même. Edmond Rowell voulait connaitre l'identité du coupable. Une rage que Loup ne pouvait que trop comprendre.
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Loup Emrys

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Message(# lien) Sujet: Re: Courant mai - C'était seul. Courant mai - C'était seul. Empty21.04.24 20:52

C'était seul.
3 mai




[justify] Le désespoir d'Edmond m'émeut. Lui qui est toujours si souriant, si optimiste, lutte à présent pour ne pas s'effondrer dans mes bras. Je le sens qui se crispe entre mes bras, je l'entends serrer les dents et retenir sa rage et son chagrin.

Il tremblait, reniflant bruyamment. Notre étreinte, que seule notre amitié autorisait, bravant les interdits imposé par nos rangs respectifs, ne dura pas plus de quelques secondes, mais cela aida grandement mon ami qui, doucement, refoulait ses émotions pour les ranger là où tous les hommes dissimulent leurs peines. Je soupire doucement. J'ai compris à présent pourquoi il avait autant d'anxiolytiques à portée de main. Il en prends, lui aussi. Le sourire d'Edmond dissimule bien des peines, bien des craintes, tout comme moi. Chacun absorbe et encaisse à sa manière, et, malgré notre origine, notre sang, notre rang, nous ne sommes pas si différent. Nous nous ressemblons même beaucoup trop, comme l'auraient été deux frères perdus de vue. Il recula donc et reprit contenance. Je reste stoïque, le regard compatissant, alors qu'il affiche désormais une expression plus sérieuse, déterminée, derrière le voile de larmes qui embrume ses yeux.

Il me dit qu'il avait besoin de mon aide, puis me demanda de mener mon enquête. Je le regarde pendant quelques secondes et lui dis : Viens. Je t'offre un café. Après un dernier regard vers Skylar, assise au chevet du garçon, j'invite Edmond à me suivre. Nous nous dirigeons vers une salle café, quasiment déserte. Seule une vampire dopée aux médicaments somnole sur sa chaise. Je récupère deux cafés et je m'assoie à une table. Lorsqu'Edmond en fait de même, je lui dis : Je t'aiderais, tu peux compter sur moi là dessus. Je vais par contre avoir besoin du maximum d'informations dont tu dispose ainsi que... Je désigne sa tête : Quelques mèches de tes cheveux. J'ai reçu l'interdiction d'approcher Poudlard, à cause de Crowley. Je ne pourrais y entrer que sous influence du polynectar. Emily me fera entrer mais il me faudra me camoufler, le temps que je récupère les cheveux nécessaire pour que je prenne une autre apparence que la tienne. Tu imagine bien que, si nous vous retrouvons tous les deux au même endroit, cela va nous attirer des problèmes. Je passe une main dans mes propres cheveux et sort de ma poche un petit carnet et un stylo.

Je relève la tête vers mon ami, prêt à écrire. Je lui demande : Je sais que cela risque d'être difficile pour toi, mais j'ai besoin de savoir ce qu'il s'est passé. Qui a découvert Edgar, et où ? Qu'avait il ? Est ce qu'il avait des ennemis ? Dis moi tout ce que tu sais, Edmond, et je te ramènerais le coupable... Que le Cerf Noir en soit témoin. Ce n'est plus seulement l'ami qui parle, c'est l'ancien Auror, celui qui, de nouveau animé par le désir de justice, fera tout pour apporter la vérité a cet homme démuni... Et, contrairement aux aurors, j'ai un avantage de taille : je n'ai plus à me soucier de la légalité de mes actes.


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Message(# lien) Sujet: Re: Courant mai - C'était seul. Courant mai - C'était seul. Empty21.04.24 23:55

@Loup Emrys

Loup le comprit, Edmond était sérieux, grave. Il avait besoin de son aide, que quelqu'un fasse une enquête véritable sur toute cette affaire. Et le père Rowell le savait, qu'il ne pouvait pas compter sur Goldstein. Quoi qu'elle dise, quoi qu'elle fasse, elle essaierait de balayer cette histoire sous le tapis, éviter un nouveau scandale. L'affaire des braconniers la pesait déjà, si en plus les élèves s'empoisonnaient entre eux. C'était sa place qu'elle risquait. Il était plus aidé d'offrir un emploi au père de la victime pour le brosser dans le sens du poil. Elle était bien naïve. Edmond avait accepté le "pot-de-vin", mais ne comptait pas s'arrêter là. Si Goldstein ne faisait pas son travail, lui le ferait.

Et ce fut un premier soulagement que Loup confirme qu'il acceptait, juste après s'être installé pour déguster un café. Certains se seraient sentis coupables, ou auraient subi du reproche d'abandonner femme et enfant pour aller se détendre avec un ami. Mais Skylar connaissait Edmond, et s'il n'avait pas agi ainsi, elle l'aurait probablement fait à sa place. Ils se complétaient. Et ce café n'avait rien d'un divertissement, ils étaient entre amis, mais la discussion était terriblement sérieuse, presque professionnelle. Loup expliquait déjà ce dont il aurait besoin. D'informations et ... d'une mèche de cheveux. Edmond le regarda, d'un œil circonspect, avant que le comte ne soit plus clair. Edmond écouta le plan déjà tout réfléchi de Loup, prêt à prendre des risques pour lui. Et un instant, son coeur se serra :

"Je ne veux pas te causer plus de problèmes que tu en as Loup ... même si tu demandes à un ancien de tes collègues, je serais déjà pleinement satisfait de savoir qu'un Auror se charge de l'enquête."

Il parlait calmement, d'un ton humble, conscient qu'il demandait déjà un gros service à son ami. Les Aurors étaient débordés avec cette affaire de braconnier. De là à s'interrompre pour enquêter sur des conflits d'ados ... il y avait d'autres priorités.

"Mais si c'est ce qu'il faut ... et bien soit."

Fit-il alors calmement, si Loup considérait qu'il valait mieux qu'il se charge lui-même de l'enquête. Edmond lui fournirait la mèche sans même réfléchir. Il serait capable de la couper dans la seconde, s'il le fallait. Cela décidé, Loup enfila sa casquette d'Auror, prenant un ton sérieux, mais respectueux, cherchant à connaitre tous les détails. Edmond était prêt à tout lui dire, à révéler tout ce qu'il savait, ou avait pu obtenir comme information. Mais par où commencer ? Comment amener cela. Par la première question, tout simplement :

"Un camarade de sa classe ... un certain ... Evan Wheeler, quelque chose comme ça. Apparemment, ils étaient en train de discuter quand ... quand..."

Petite pause, Edmond déglutit, se rendant compte au final de ce que Loup voulait dire par la difficulté d'en parler. Il prit un bref instant, et prononça calmement, avec maitrise :

"Quand il a commencé à cracher du sang, apparemment. Il était allé en cours juste avant. Mais selon certains de ses camarades et ses professeurs, il avait séché ses cours pendant plusieurs heures dans la matinée. Certains l'ont vu tôt le matin dans le parc de Poudlard ... près de l'enclos des créatures magiques et de la volière. Puis un peu plus tard, retournant au château. D'autres l'ont vu marcher dans les couloirs entre les cours."

Il resta silencieux, et ajouta :

[color=#0000ff"C'est ... d'ailleurs étrange. Edgar ... je ne le pensais pas du genre à sécher les cours. J'aurai presque été moins étonné que cela vienne de Balthazar, voir d'Oscar ... mais Edgar ? Il m'a toujours paru être le plus sérieux des trois."[/color]

Il en parlait, en comptant sur le peu que Loup savait de ce fils-là. Le plus discret des trois, celui qu'il connaissait le moins ... un côté un peu étrange dans son coté un peu intimidé en société. Mais il est vrai qu'on imaginait pas ce garçon pourvu d'un côté rebelle, bien au contraire. Généralement, l'on imaginait les Serdaigles comme sage et studieux.

"Des ennemis ... qui n'en a pas à l'école ?"

Fit Edmond, d'un ton sérieux, référant à ses propres histoires d'enfance, et probablement à celles de son ami, sans savoir. Mais en sept ans, il y avait toujours quelqu'un à qui on ne plaisait pas, qui nous prenait en grippe, pour une raison ou une autre. Un élève, un membre du personnel, un professeur. Qui n'avait pas d'ennemis. Loup serait bien le dernier à dire le contraire. Mais réfléchissant, Edmond ajouta :

"Le seul qui me vient en tête ... c'est ce garçon ... Emile Mac Raven. Tu sais, aussi bien que moi, que le jeune homme avait une rancune tenace envers notre famille. Mais penses-tu, toi qui l'a rencontré, qu'il serait capable d'aller jusque là ? Jusqu'au meurtre ?"

Edmond ne pouvait pas être objectif. En vérité, malgré toute cette histoire, il avait une sorte d'affection pour ce garçon : Emile Mac Raven. Intelligent, mure, solide ... il se voyait un peu en lui quand il avait son âge. Cela jouait probablement. Mais Emile avait prouvé être malin, capable d'envoyer Loup enquêter jusque chez eux. Il ne devait pas être sous-estimé. Mais cela mettait très mal à l'aise Edmond, de penser que ce garçon pouvait être coupable. Cela éveillait de bien sombres sentiments et une profonde déception. Non, Edmond, quand bien même cherchait-il le responsable, se reposait sur l'objectivité de Loup. Le comte saurait lui dire s'il pense qu'Emile avait un tempérament pouvant le mener au meurtre.

Aucune autre théorie, car Balthazar s'était bien gardé de dire à ses parents ce qu'il savait. Comment dire à ses parents éplorés qu'Edgar avait été la cible de brimades pendant plusieurs mois par ses camarades. C'était une affaire que le Gryffondor cherchait à résoudre seul.

Edmond continua, apportant d'avantage de détails, notamment sur le poison utilisé. Un cocktail maison, fait main, un peu maladroit, ce qui rendait les soins encore plus difficiles. Le poison avait été préparé pour être un poison indétectable, selon les médecins. Voilà ce qui renforçait l'idée qu'Edgar avait été ciblé par un autre. Si Loup cherchait à en savoir plus auprès des médecins, il apprendrait que les ingrédients du poison, du moins ceux reconnus, étaient le genre d'ingrédients trouvables à Poudlard, en fouillant un peu dans les armoires des professeurs.
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Loup Emrys

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Message(# lien) Sujet: Re: Courant mai - C'était seul. Courant mai - C'était seul. Empty22.04.24 12:21

C'était seul.
3 mai




[justify] Au plus profond de mon âme, l'Auror déchu attendait son heure.

Carnet et stylo en main, je note toutes les informations que me donne Edmond. Son fils a été emmené à l'infirmerie parce qu'il crachait du sang et qu'il a fait un malaise. Ce sont bien les signes d'un empoisonnement. J'en ai assez vu dans ma carrière pour envisager déjà quelques noms de potions utilisées pour détruire de l'intérieur un organisme humain mais je me garde bien de les dire à mon ami, il souffre déjà bien assez comme ça.

Il m'expliqua qu'un de ses amis, Evan était celui qui avait vu la scène au premières loges. Je note son nom, afin de l'interroger. Je note ensuite les endroits visités par Edgar ainsi que le nom de son ennemi, Émile McRaven... Encore lui. Décidément, le nom de ce garçon ne cessera de revenir devant mes yeux. J'écoute Edmond, qui s'étonna du fait qu'il pourrait être coupable de meurtre. Je ne dis rien, me contentant de le regarder et de noter puis, après quelques secondes, je lui dis : Quand je l'ai rencontré, il m'a paru plus désolé qu'en colère envers ta famille. Il était navré d'en être arrivé là et était plus offensé par l'humiliation subie par son père que par sa punition. Non. Je ne pense pas qu'il ai pu s'en prendre à Edgar, mais ce n'est qu'un avis. Même un enfant peut se montrer imprévisible quand les émotions prennent le dessus...

Je pose une main sur son bras quand il eut terminé ses explications. J'ai quatre pages de carnet bien remplis. Je lui dis : Tu peux dormir en paix, je me charge de tout. Je reviendrais te voir lorsque j'aurais des réponses. Attends mon hibou. embrasse ta femme et tes fils de ma part et surtout, repose toi, tu fais peur à voir mon ami. Sur ces mots, je le salue et me lève pour commencer de ce pas mon enquête.

Cette dernière dura un long moment. Les jours passaient, durant lesquels je devais avaler des litres de polynectar pour passer inaperçu au sein de l'école, prenant l'apparence de professeurs, d'élèves, de membres du personnel. Je fouinais, j'inspectais, j'approchais les intéressés cités par Edmond. McRaven, me prenant pour un camarade (j'eus alors une chance immense d'avoir pu prendre l'apparence d'un de ses amis), me dit qu'Edgar l'avait approché quelques instants avant son grave malaise. Il me raconta la rencontre, puis passa à autre chose, évoquant à demi mot le fait que Balthazar avait cherché à se venger. Je lui ai demandé s'il l'avait pris pour le coupable, et Émile me répondit qu'il n'aurait jamais fait de mal à Edgar et qu'il était même désolé qu'il ait fini à sainte Mangouste.

La volière fut l'endroit qui renfermait le plus de renseignements et j'appris alors avec stupeur qu'il y avait de fortes chances pour qu'Edgar ait lui même concocté la potion qui avait failli le tuer. Je pris cependant le temps de fouiller les cachots, prenant l'apparence de la catin de Crowley (grâce à Dieu, elle avait laissé trainer quelques uns de ses cheveux sur le bureau de Crowley. Allez savoir ce qu'ils ont fait dessus, je ne veux pas le savoir,) pour inspecter sa réserve. J'ai constaté alors qu'il manquait les ingrédients cités par le médecin de Sainte Mangouste. Notant tout cela, réunissant les témoignages et les preuves, je remonte enfin à la volière, quelques jours après y être entré une première fois. J'envoie le hibou de ma fille cadette porter une lettre à Edmond. Je lui demande de me rejoindre. Désolé de la tournure prise par l'enquête, je me dois toutefois de lui apporter des réponses. Le pauvre risque d'être déçu et surpris.


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Message(# lien) Sujet: Re: Courant mai - C'était seul. Courant mai - C'était seul. Empty22.04.24 12:51

@Loup Emrys

Les mots de Loup se teintèrent d'une certaine mesure à propos d'Emile. Le comte offrit le regard d'adulte qu'il avait eu sur cet enfant, l'ayant considéré comme incapable de faire une chose pareille, d'en arriver jusque là. Mais il offrit également le regard de l'Auror, qui avait dû en voir assez pour certifier que le doute était autorisé. On ne pouvait jamais être sur. Même les enfants cachaient bien des démons en leur sein. Edmond regarda Loup, ne commentant d'avantage à cette réponse attendue. Mais le simple fait d'avoir obtenu un avis lui suffisait pour l'instant, l'apaisait autant qu'un père pouvait l'être dans une situation pareille.

Une fois l'aspect préliminaire achevé, Loup fit savoir à son ami qu'il allait se mettre au travail. Ils se reverraient, se recroiseraient d'ailleurs, car Edmond devrait lui fournir ses mèches de cheveux, quand nécessaires. Mais avant qu'il ne s'éloigne, le père demanda une dernière faveur à sa famille :

"Oh ... et Loup. Je t'en prie, pas un mot à Balthazar, ou à Skylar."

Il préférait être seul à gérer cette affaire. Tel père, tel fils en quelque sorte.

---------------------------------------------------------------------------------
20 MAI :

Les deux semaines qui suivirent furent pleines de rebondissements.

Loup avait pu voir Edmond, dans son bureau à Poudlard, lors de leurs entrevues secrètes. Ce bureau était devenu leur QG, permettant à Loup de se réfugier lorsqu'il retrouvait sa véritable apparence ou qu'il avait besoin d'ingurgiter une nouvelle potion de Polynectar. En enquêtant, cela ne fut pas bien difficile, notamment sous l'apparence d'un élève, d'apprendre où était la place d'Edgar à Poudlard. Il était insignifiant. Beaucoup ignoraient son existence ou même le lien qui le rapprochait à son ainé, Balthazar. Ce garçon vivait réellement dans l'ombre de son frère.
Et lorsqu'il n'était pas ignoré, il était brutalisé apparemment. Il était toujours aisé d'entendre parler de comment ses propres amis le bousculaient sans cesse ou le méprisaient. Ross Baltimore en était devenu un véritable expert, considérant le garçon comme son laquais.
Peu brillant à l'école, piètre même, bizarre selon certains, et pas si innocent qu'il semblait l'être. L'histoire de l'outing d'Evan Wheeler était encore dans les esprits. Un magnifique acte de cruauté de la part du Serdaigle envers ce Gryffondor qu'Edmond avait présenté comme un camarade de classe. Mais aucune piste valable sur un empoisonneur. Tout ce que Loup trouva, ce furent la provenance des ingrédients de la potion, et le lieu de sa préparation, situé dans la volière, le chaudron ayant à peine été caché sous la paille.

A peine quelques jours après le début de l'enquête, le souffle s'était coupé alors. L'état du garçon avait empiré soudainement et même Loup avait pu croire que son enquête évoluerait de la tentative de meurtre, au meurtre tout court. Edmond en avait été visiblement secoué ce jour-là, à son retour de l'hôpital. Mais il restait positif. Aussi proche son fils avait frôlé la mort, il tenait bon. Et cet optimisme fut récompensé quelques jours plus tard, quand enfin, son garçon se réveilla. Bientôt, toute cette histoire ne serait plus qu'un horrible souvenir. Mais Edmond restait ferme sur son idée de savoir qui était le coupable. Afin de le faire tomber, et s'assurer qu'il ne recommencerait plus. Il avait également eu une petite conversation avec la famille Goldwin, dont le père avait proposé avec tant de générosité, les services de son plus jeune fils, Adrian, pour veiller sur Edgar à son retour à Poudlard. Une idée qui lui parut ... intéressante. Car à présent que la santé du garçon évoluait dans le bon sens, Edmond et Skylar voyaient dans ce drame des opportunités à saisir. Rapprocher les Rowells et les Goldwins était une bonne chose.

Et ce jour-là, Loup envoya un hibou à Edmond. Ce dernier venait de retourner dans son bureau et sa bonne humeur naturelle laissa place au sérieux quand il reconnut l'expéditeur. Si Loup ne prenait pas la peine de venir, c'était qu'il y avait quelque chose de différent cette fois : une avancée réelle, nécessitant la présence de son commanditaire. Mettant la lettre dans sa poche et renvoyant l'hibou à sa propriétaire, Edmond se mit en route sans attendre.

Il escalada les escaliers de la volière, se retrouvant vite face à face avec son ami, qui l'attendait le visage sérieux et grave.

"Loup. J'ai eu ta lettre."

Fit Edmond qui observait attentivement les alentours. Il ignorait à quoi s'attendre, ayant même imaginé un instant que son ami pouvait avoir des soucis. Constatant que son ami allait bien, l'homme eut un instant de crispation. Il savait que cette conversation allait changer quelque chose.

"Qu'y a t'il ? Qu'as-tu appris ?"

Lui fit-il alors, curieux, avide même de savoir enfin l'identité du coupable.
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Loup Emrys

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Message(# lien) Sujet: Re: Courant mai - C'était seul. Courant mai - C'était seul. Empty22.04.24 13:38

C'était seul.
3 mai




Oui, l'enquête avait été riche en rebondissements.

Elle avait également été épuisante, autant pour Edmond que pour moi. Je n'ai que très peu dormi. Ce n'est pas la faute du matelas de fortune dans ce minuscule placard à balais, mais bien à cause de l'excitation qui m'habitait. Et puis, le simple fait de savoir ma femme à proximité, sans pouvoir aller ne serait ce que l'embrasser était un calvaire. J'ai donc compensé cela par un travail acharné, jour et nuit, afin d'en apprendre plus que ce qu'il s'est passé. De plus, l'état du garçon a empiré, si bien que j'ai cru pendant un moment que mon enquête pour blessure finisse en enquête pour meurtre. Mais il a tenu bon et j'ai pris un long moment pour consoler et rassurer son père qui avait été très bouleversé par ces moments décisifs dans la vie de son fils cadet.

Ce que j'ai appris en revanche ne lui plaira pas. Et je tiens à le lui annoncer ici, dans la volière, là où tout s'est joué. Le matériel s'y trouve encore, dissimulé sous de la paille et des déjections de hibou et de chouette. Lorsque mon ami fit son entrée, essoufflé et impatient, je le regarde d'un air grave et sérieux. Il me demanda ce qu'il en était. Je laisse passer quelques secondes pour le laisser reprendre son souffle et je dis : J'ai appris bien des choses, Edmond. Ton fils était la cible de plusieurs élèves qui le tourmentaient. Je le sais de la bouche d'un grand nombre d'élèves, autant témoins que coupables. J'ai même parlé à McRaven, qui, s'il reconnaît avoir déjà malmené ton fils, m'a en revanche avoué ne plus l'avoir fait depuis sa convocation chez la directrice. Il essayait même d'être son ami. Il m'a raconté notamment qu'il l'avait sauvé des braconniers, il y a quelques temps...

Je le laisse digérer cette première nouvelle puis je me baisse, dégageant le matériel de potions poussiéreux et souillé qui repose au sol. J'attrape le petit chaudron et le tends à Edmond, lui disant : Il y a le nom de ton fils gravé sur le dessous. Le contenu est gras et huileux, et, si tu en sens le contenu, tu reconnaitra l'odeur de ce poison qu'on avait appris à concocter en cours, celui qui nous permet de tuer les vermines dans les greniers... Je ramasse ensuite le sac d'ingrédients et la louche. Je les montre à Edmond et lui dis : Voilà pourquoi je t'ai emmené ici. J'ai retrouvé le matériel ici même. L'ami d'Edgar disait que ce dernier avait été à la volière avant de subir son malaise n'est ce pas ? Voici ma conclusion ..

Je le regarde gravement et reprends : Je pense que Edgar a concocté lui même cette potion. Il l'a fait ici, afin d'être tranquille. Il a dérobé des ingrédients dans la réserve de Crowley et a utilisé un livre de la bibliothèque traitant des poisons afin de la concocter. Le livre doit toujours se trouver dans ses affaires, quelque part mais le registre de la bibliothèque rapporte bien le fait qu'il l'a emprunté. Je lâche un soupir et reprends : Il s'est rendu aux enclos juste avant de venir ici, afin de proposer de l'argent à McRaven. Ce dernier a refusé, par fierté, et Edgar est parti sans dire un mot... Je repose le sac d'ingrédients au sol et dis ensuite : J'ai appris également que ton aîné mène son enquête, à sa manière. McRaven porte encore les traces de leur dernière rencontre... Mais il n'a pas voulu m'en dire plus. Je pose une main sur l'épaule d'Edmond et lui dis : Je suis désolé, mon ami. J'aurais voulu t'apporter un coupable, mais, dans une tentative de suicide, il n'y en a jamais vraiment... Je suis sincèrement navré pour lui. Il devait tant espérer de cette enquête, et voilà que je lui apporte la preuve que son fils a cherché à se donner la mort, de lui même... Je n'ose pas imaginer son désarroi et sa tristesse en cet instant.


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Edgar Rowell

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Message(# lien) Sujet: Re: Courant mai - C'était seul. Courant mai - C'était seul. Empty22.04.24 14:23

@Loup Emrys

Une introduction lourde de sens, déplaisante à entendre. Quand bien même, Edmond n'en fut pas choqué tant que ça. Il l'aurait été si Loup lui disait que Balthazar, voir Oscar étaient victimes d'harcèlements. Mais Edgar ? Même le père aurait parié sur lui immédiatement. Il n'en fit pas mention, mais son visage sérieux et un peu résigné en disait long sur cette pensée. Ce n'était pas la réaction d'un père qui exprimait la surprise. Il avait baissé les yeux un instant, mais les releva à la mention d'Emile. Loup écouta avec attention, un peu déstabilisé par le témoignage du Poufsouffle. L'affaire des braconniers refaisait surface, très vite balayé d'un revers de la main à l'époque par Balthazar et Skylar. Soudainement, cette histoire semblait avoir plus de fond qu'elle ne paraissait. Le simple fait qu'Emile Mac Raven y ait été lié était lourde de sens. La directrice n'avait-elle pas promis que le garçon n'approcherait plus Edgar. Et voilà qu'il apprenait qu'ils se reparlaient, se protégeaient même. Edmond avait le sentiment de ne plus rien savoir de la vie de ses fils. Mais comment aurait-il pu. Les enfants étaient loin de leurs parents à Poudlard. Qui sait combien d'histoires passaient sous silence.

"Je vois ..."

Fit-il en guise de compréhension. L'affaire Emile semblait close, pour l'instant. Il était innocenté vis-à-vis de cette histoire d'empoisonnement. Mais Edmond se demandait s'il n'aurait pas au moment voulu, une petite conversation en privé avec ce garçon. Avoir un écho différent que celui, soit-disant rassurant, de Balthazar.

La seconde partie évolua dans une direction un peu malsaine. Loup présentait à Edmond le chaudron même où avait été concocté le fameux poison. L'homme ne comprit pas immédiatement l'intérêt d'aborder ce sujet dans l'immédiat. Lui ne voulait qu'une chose, savoir le nom du coupable. Mais le comte posait les pièces à conviction l'une après l'autre, préparant doucement, mais surement, son ami à entendre la dure vérité. Edmond renifla le chaudron avec une expression de dégoût. Notamment pour ce que cet objet lui inspirait : la mort, le crime odieux envers son second fils.

Un instant de silence, un lourd battement avant que Loup n'en arrive à sa conclusion et ne la dévoile. Conscient de la portée d'une telle révélation, le comte apporta immédiatement arguments à ses explications. De ses facultés d'Auror, il avait su remonter la trace sur le parcours d'Edgar. Sur le visage d'Edmond, une expression de surprise, et après, un léger sourire. Réaction nerveuse, pensant immédiatement que Loup lui faisait une blague, de très mauvais goût, mais une blague. Et qu'à ces mots, le rire était la seule réaction viable afin de se détourner de la dure vérité. Mais le sourire disparut, alors que le comte continuait, et que l'expression d'Edmond se renfrogna dans une expression d'outragé.

"Loup ..."

Fit-il calmement, tandis que son ami continuait les explications. Le livre à la bibliothèque, qu'Edgar s'était servi dans la réserve d'ingrédients de Crowley, et il continuait.

"Loup."

Un lourd sentiment de trahison envers son ami. Il l'avait envoyé cherché l'identité de l'agresseur, et il revenait à lui en essayant de le convaincre de l'impossible. Qu'Edgar se serait infligé ça à lui-même. Et Loup continuait, évoquant Mac Raven, qui, pendant un instant durant, Edmond avait prié pour que le comte reprenne et révèle que ce ne soit lui le véritable coupable de cette affaire. Il aurait pu le croire et s'en convaincre sans difficulté. Mieux ça que la vérité ! Mais non. Et le comte continua, évoquant même Balthazar et son propre désir de justice, information qui passa immédiatement à la trappe alors que la voix d'Edmond gronda dans un féroce rugissement.

"LOUP !"

Un instant, le véritable visage sous ce masque bon vivant que portait toujours Edmond Rowell. Ses yeux s'étaient renfrognés de colère, voir d'une rage proprement contenue dont seule sa voix avait révélé l'intensité. Edmond se tenait droit, tremblant, ignorant comment réagir face à cet homme, son ami, qui osait insulter ainsi son fils, sa famille, son honneur. Mais malgré l'attitude sauvage qui venait de naitre dans le père, tout aussi compréhensible soit-elle, Loup resta digne, et enfin, offrit des mots de compassion. Et alors qu'il parlait, Edmond parlait par-dessus :

"Mais qu'est-ce que tu racontes ?"

Dans une voix qui à nouveau, frôlait l'incompréhension, cherchait à extraire du comte une vérité toute autre. Qu'il lui mentait, qu'il se jouait de lui, qu'il n'avait pas trouvé de véritable coupable et que donc, il inventait. Mais Loup ne s'arrêta guère et prononça le mot tant redouté. Le mot en "s".

"EDGAR NE S'EST PAS SUICIDE !"

Vociféra t'il, à en agiter les hiboux dans la volière, agitant son bras et son index pour appuyer son affirmation, sa profonde croyance, tel un ordre, une décision sur lequel il ne reviendrait pas. Sa voix rageait de colère et de douleur, d'un profond déni devant ce qui était pourtant la vérité. Et déjà, les mots d'Astrée remontaient, du jour de l'accident. Elle aussi avait évoqué cette possibilité. Il fit tout pour refouler ce souvenir qu'il avait déjà ignoré auparavant, se contentant d'une autre vérité, celle du meurtre.

"Tu mens, ou tu t'es trompé ! Ca n'est pas possible ! Tu racontes n'importe quoi."

Sa voix se calmait peu à peu. L'indignation était toujours là, le déni était réel, mais il retrouvait son calme, sa maitrise de lui. Il se rattachait à ce qu'il considérait comme la vérité, le fait que Loup avait dû faire une erreur quelque part.

"Tu as dû être mené en bateau Loup. Mac Raven, ou n'importe qui d'autre ... mais ce n'est pas possible. Ce que tu me dis là, ce n'est-pas-possible."

Il était sur de lui, ou du moins, il l'affirmait. Il revoyait des images de son fils, dans ses souvenirs. Le Edgar discret, tremblant, toujours effrayé. Il revoyait sa femme le punissant. Le fait qu'il était martyrisé par ses camarades. Lui-même, le grondant car il ne se donnait pas assez durant leurs activités en extérieur. Et le garçon, toujours courbé, se réfugiant dans le silence.
Et il le revoyait, actuellement, passant son temps à dormir et le regard perdu dans le vide, et le fait qu'il ne parle pas, qu'il ne prononce aucun mot. Des signes de dépression plausibles lui avaient dits les médecins qui suivaient son cas.

"Ce n'est pas possible."

Répéta t'il, perdu dans ses pensées.
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Loup Emrys

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Message(# lien) Sujet: Re: Courant mai - C'était seul. Courant mai - C'était seul. Empty22.04.24 19:48

C'était seul.
3 mai




je me doutais de sa réaction.

Je l'ai tellement vue, sur les visages des mères, des fils, des époux et épouses de ceux qui étaient mort ou avaient été gravement blessés. Lorsque je leur annonçais la nouvelle, ou les informait du dénouement de l'affaire, ils plongeaient tous dans le déni. Edmond devait lui aussi traverser cette période, s'il voulait lui aussi comprendre et accepter. Je ne pris pas mal ses propos. Il m'accusait pourtant de mensonge, de tromperie. Je reste stoïque, le regardant sans répondre, attendant qu'il se calme pour continuer mon argumentation. Le comte en moi était outré d'avoir été ainsi interrompu mais l'Auror et surtout, l'ami, ne pouvaient que comprendre les émotions qui traversaient en ce moment Edmond Rowell. Il hurlait, rétorqua que ce n'était pas possible, que Edgar ne s'était pas suicidé. Je laisse échapper un doux soupir et, après qu'il se soit légèrement calmé, je viens poser doucement les mains sur ses épaules, les pressant entre mes doigts de manière à le ramener sur terre.

Je lui souffle alors, comme le ferait un père : Crois tu que je te mentirais, mon ami ? Alors que tu compte pour moi autant que le frère que j'ai perdu. Crois tu que je te mentirais alors que je t'ai présenté, toi et ma famille, aux esprits de mes bois ? Crois tu que je te mentirais, alors que c'est ton propre fils qui est concerné, ton propre sang qui est menacé ? Je t'en prie, ouvre les yeux, Edmond Je lâche ses épaules et lui montre les ingrédients au sol. Je lui dis ensuite : Regarde. Je sors ma baguette et la pointe sur le chaudron. Je sors ensuite de ma poche, du bout des doigts, la brosse à cheveux d'Edgar, que j'ai prélevé dans sa chambre. Je pose ma baguette sur la brosse, puis sur le chaudron et je murmure : Revelio. Des traces de doigts, ainsi que les cheveux sur la brosse, s'illuminent. Je repose la brosse et le chaudron, puis je lui dis : Les deux objets portent les traces de ton fils. La preuve est indéniable.

Je me tourne vers lui et montre le sol. Je dis simplement : Il n'y a aucune trace de lutte, et, regarde, il y a même un verre encore poisseux de la potion. Je suis atrocement calme, comme l'était l'Auror avant mon renvoi. Je lève les yeux vers Edmond et lui souffle : J'ignore ce qui a poussé ton fils à faire ça. Le harcèlement ? McRaven ? Le stress de l'école ? Le fait d'être dans l'ombre de son prestigieux grand frère ? Je ne saurais le dire et tu le sais sans doute mieux que moi .. Je te le redis, Edmond, il n'y a pas d'autre possibilités. Edgar a fait cela seul... Je m'avance vers lui, mains tendues, prêt a le réceptionner s'il venait à défaillir. Je lui souffle : Crois moi, j'aurais aimé trouver un coupable pour toi, pour calmer ta peine, mais je ne peux faire condamner un innocent, comprends le, je t'en prie...


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Edgar Rowell

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Message(# lien) Sujet: Re: Courant mai - C'était seul. Courant mai - C'était seul. Empty22.04.24 20:24

@Loup Emrys

Loup avait encaissé l'affront, laissant la rage, l'indignation de ce père face à ce qui était pourtant la vérité, éclater. Il n'avait pas usé de violence, il avait su garder assez de dignité pour cela. Peut-être que dans le cas contraire, la réaction du comte aurait été différente, obligé, à son tour, de trouver moyen de neutraliser, du moins temporairement, le buffle qu'était Edmond Rowell, surtout comparé à lui. Quand enfin, le comte trouva moyen de faire percée, il reprit, d'un ton plus doux, plus compatissant, sommant Edmond de voir la réalité en face.

Edmond ne le regardait pas, les yeux perdus dans le vide, pris dans ses pensées. Loup faisait mention de leur amitié, mettait des mots sur ce qui les liait. Il le comparait à son frère perdu. Edmond leva les yeux vers son ami, un instant, ce n'était plus la colère qui l'habitait, mais le chagrin, la détresse. La notion de frère, cela touchait Edmond, dans sa propre histoire. Il fut touché. Mais ce n'était pas encore suffisant pour l'aider à faire face. Il détourna les yeux de son ami, incapable à cet instant de soutenir ses yeux certes compatissants, mais emprunts de cette réalité qu'il voulait lui faire accepter.

Il fallait le prouver. Loup fit la démonstration, sachant que de simples théories ne suffiraient pas. L'un après l'autre, il montra des preuves tangibles, Loup ayant mené son enquête avec plus de sérieux que ne lui prêtait alors Edmond. Le comte avait pris un soin tout particulier à prouver sa théorie. Car après tout, s'il se trompait, il aurait alors réellement insulter leur amitié. Ce n'était pas une vérité qui se portait à la légère. Edmond s'était calmé, mais ne disait mot. Il suivait des yeux les démonstrations de son ami, chaque élément qui ne faisait qu'étayer une théorie déjà bien solide.

Une fois arrivé au bout, Loup reprit, cherchant cette fois à lier les raisons d'un tel geste. Et elles était nombreuses, ces raisons d'un mal-être grandissant au point d'en arriver là. Le harcèlement, la pression scolaire ou familiale, un complexe fraternel trop dévorant, Loup osa même évoquer Mac Raven, ne l'éloignant pas des raisons qui auraient poussé le garçon à agir de la sorte. Edmond ne disait toujours pas mot. Loup priait alors Edmond d'abandonner, de croire à la vérité. Ils étaient adultes, il devait accepter.

Mais Edmond le repoussa d'un geste vif de la main, la colère abritant son geste. Ce n'était pas de la violence envers son ami, il refusait simplement tout geste à son encontre, se réfugiant encore dans le déni. Il sortit de la volière à grand pas, refusant toute discussion, tout mot. Et quand il fut assez éloigné de Poudlard pour le pouvoir, il transplana. Et il était fort aisé pour Loup de deviner où.

---------------------------------------------------------------------------------------------
Edmond apparut à Sainte-Mangouste et se dirigea d'un pas dur et décidé à travers les couloirs de l'hôpital. Trois étages, il apparut face à la porte où son fils était soigné. Skylar n'était pas là. Une chance. Depuis qu'Edgar allait mieux, elle se permettait de retourner travailler à temps partiel. Le garçon ne faisait que dormir après tout, et n'était pas très ouvert à la discussion, restant souvent le regard plongé dans le vide. Edmond ouvrit la porte d'un coup sec, chacun de ses mouvements armés d'une violence qui les rendaient brusques. Il fusa dans la chambre et vit son fils endormit. Il hésita à le réveiller, à lui ordonner d'ouvrir les yeux. Mais quelque chose en lui le retint. Peut-être parce qu'à cet instant, le garçon avait l'air paisible dans son sommeil. Ses yeux se tournèrent vers ses affaires, il attrapa le sac d'école de son fils, ramené par Balthazar lors d'une visite, avec d'autres affaires personnelles. Edmond se dirigea vers le couloir, claquant la porte derrière son passage, réveillant son fils qui ne comprit pas.

Dans le couloir, Edmond ouvrit le sac, le retournant pour attraper son contenu. Il avait déjà été fouillé quelque peu, mais personne ne s'y était vraiment attardé. Un livre de potion, scolaire, et un appareil photo. Que faisait-il là, d'ailleurs, cet appareil photo ? Il s'était déjà posé la question, mais cela n'avait eu aucune importance. Edgar le portait durant l'accident, et Skylar avait fini par déposé l'appareil dans le sac. Le livre quand à lui, ignoré tout d'abord, prenait un autre sens. Edmond l'ouvrit, tournant les pages à toute allure avant de tomber sur un marque-page. Son visage se défigura alors qu'il lut qu'elle indiquait exactement ce que Loup lui avait promis : une page sur les poisons indétectables, au programme des troisièmes années.

L'estomac du père s'effondrait au plus profond de ses entrailles, ayant le sentiment que le monde s'écroulait en lui. Que faire ? Il voyait son fils à travers la fenêtre, relever la tête, effort difficile encore pour lui, le scrutant à travers le carreau. Edgar se demandait ce qu'il se passait. L'attitude de son père était ... étrange. Il l'aperçut alors retourner son appareil photo, le manipuler, et consulter les dernières photos qu'il avait pris. Les dernières photos avec son accident.

Quelques photos d'extérieur et d'intérieur puis ... une photo qui finissait par prouver les dires. Une photo dans la volière ... et à cet instant, Edmond tourna sa tête, constatant que Loup l'avait suivi, l'observant dans sa dernière tentative pour prouver que le comte avait fait fausse route. Loup le vit immédiatement dans les yeux de son ami. Il avait compris, il tremblait, ne sachant comment réagir à cette nouvelle.

"Je ... ne peux pas le croire."

Il se retenait, l'émotion se lisant vivement sur son visage. Et sa réaction était compréhensible, comment réagir à une telle nouvelle. Il tourna les yeux vers la vitre. Et il dit calmement, en pleine contenance, mais dont chaque syllabe résonnait de la douleur qui le traversait :

"Il ... il faut que je lui pose la question."

Il ne pourrait pas l'admettre, tant que son propre fils ne lui attestait pas la vérité. Edmond fit un regard à Loup, et sans dire mot, il exprimait le souhait, la dernière faveur : serait-il là, dans cette pièce, quand Edmond poserait la question fatidique ?
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Loup Emrys

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Message(# lien) Sujet: Re: Courant mai - C'était seul. Courant mai - C'était seul. Empty22.04.24 20:48

C'était seul.
3 mai




Il est encore dans le déni. Cela prendra du temps, et je ne peux rien faire d'autre qu'attendre, rester calme, et le laisser évacuer toute sa colère. Je le regarde, calme, stoïque, lui prouvant par A plus B que son fils avait bien tenté de mettre fin à ses jours.

Il continue à nier, se contentant de regarder sans un mot, le regard vide mais à la fois chargé de colère, les preuves que j'exposais sous ses yeux. Le chaudron, l'absence de trace de lutte, tout menait à la piste et à la solution évoquée. Je sais que cela est très difficile pour lui, je sais qu'il va lui falloir du temps avant d'accepter, avant de comprendre tout simplement. Je tente une nouvelle approche pour le calmer, pour l'apaiser, mais il me repoussa violemment avant de s'en aller d'un pas vif et rapide. Je mets quelques secondes avant de me décider à le suivre d'un pas plus lent afin qu'il ne se sente pas suivi et harcelé. Je devine sans mal sa destination. L'hôpital. Je m'éloigne de Poudlard et, dès qu'il m'est possible de le faire, je transplane en direction de Sainte Mangouste. Je ne tarde pas à retrouver Edmond, le regard figé devant l'appareil photo de son fils, tremblant de rage et de tristesse. Il nia encore, puis demanda à voir Edgar. Je l'arrête d'une main.

Je le regarde, sérieux, et lui dis : Non. Laisse moi lui parler. Écoute nous derrière la vitre si tu veux Je croise son regard furieux et je lui réponds, un peu plus sèchement cette fois : Tu crois sérieusement que ton fils sera sincère avec toi ? Il va craindre ta réaction ! Il ne me connait pas, il sera sans doute plus en confiance avec moi. Ronge ton frein le temps de notre discussion, et, si je n'arrive a rien, tu pourras lui parler. Je laisse échapper un sourire amusé et reprends : Je sais que tu meurs d'envie de me frapper, on réglera ça autour d'une bière. J'entre dans la chambre sans dire un mot de plus et, après avoir pris une chaise, je m'assoie au chevet du garçon avant de dire : Bonjour Edgar. Je suis Lord Loup Emrys. Je suis un ami de tes parents et également un ancien Auror. Ne t'inquiète pas, tu ne crains absolument rien avec moi. Je souris, afin de le détendre et je lui demande : Comment te sens tu ? Nous sommes tous soulagés de savoir que tu vas mieux. Je le laisse me répondre puis, doucement, je lui dis : Je vais te poser quelques questions. Ne crains rien, tu n'auras aucun problème, ni toi, ni personne, cela restera ici, au sein de cette chambre. Mon seul et unique objectif est de découvrir la vérité, et faire en sorte que tu te sentes mieux.. Tu comprends ?

Je me penche un peu et lui souffle : Des que tu as besoin de prendre une pause, ou tout simplement d'arrêter, tu me le dis, d'accord ? Je ne t'oblige en rien, c'est uniquement pour toi que je fais cela. Je souris et lui demande, clairement : Qu'est il arrivé, Edgar ? Qu'est ce qui t'a poussé à faire cela ?


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Edgar Rowell

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Message(# lien) Sujet: Re: Courant mai - C'était seul. Courant mai - C'était seul. Empty22.04.24 21:31

@Loup Emrys

Quelque chose était en train de se passer. Edgar apercevait son père, dans un état qu'il n'avait jamais vu auparavant. Il était en train de discuter ... non, de se disputer avec un autre homme. Un homme maigre, mais grand, et avec une certaine prestance. Le débat semblait engagé, et à travers la vitre, impossible d'entendre ce qui se disait, ou de lire l'expression de son père.

"Comment ça Loup ! Tu crois vraiment que je vais rester ici à attendre alors que ..."

Mais Loup ne laissa pas l'homme finir sa phrase, prenant à témoin son état actuel pour appuyer ses arguments. Le comte prétendait que le garçon n'oserait pas répondre. Edmond rétorqua sur l'instant :

"Es-tu en train de me dire que mon propre fils aurait peur de moi ?!"

Il n'était pas objectif, et un rien alimentait son chagrin et sa colère. Loup lui disait des paroles sincères, mais difficiles à entendre dans son état.

"Est-ce que tu sous-entends que ... ce serait de ma faute ?"

Déjà, il semblait de plus en plus accepter la vérité, celle-ci se mêlant dans ses délires, dans sa manière de prendre les mots de Loup, et d'alimenter sa colère, son outrage. Il regarda Loup dans les yeux, n'attendant qu'une chose, qu'il confirme. Et peut-être voulait-il que le comte lui dise que c'était sous-entendu. Edmond avait besoin d'un coupable, d'entendre que le responsable, c'était lui. Et peut-être aurait-il heurté Loup, l'aurait frappé d'une colère incontrôlée. Et aurait regretté amèrement son geste, se serait excusé, aurait dû payer le prix de son coup, probablement par la perte de son amitié, avant de se désigner comme responsable. Mais Loup sut trouver les bons mots, pour le calmer, ou du moins, le contenir suffisamment. Fin négociateur, habitué à traiter avec des hommes plus dangereux qu'un père en souffrance, Loup lui promit qu'il aurait le droit à son tour, si lui n'arrivait à rien.

Loup osa même une légère boutade, pleine de sens, sur comment à cet instant, il lisait en Edmond comme dans un livre ouvert, qu'il n'attendait qu'une chose, qu'on lui donne la petite poussée qui l'amènerait à frapper son ami. Le comte ne lui donnerait pas de raisons, au contraire, il lui assurait qu'après, ils prendraient tous les deux de se retrouver, et faire le point, entre amis. Et dans ses paroles pleines de sagesse, il amenait Edmond à comprendre que oui, quelque soit ses intentions vis-à-vis de son fils, il n'était absolument pas en état de se confronter à lui. Il était en état de choc, il devait se calmer. Loup parlerait avec Edgar.

Edgar vit les deux hommes se calmer, ne les quittant pas des yeux. Mais il frémit quand il vit l'inconnu ouvrir la porte, et pénétrer dans la chambre. Son père restait à la fenêtre, observant, les bras croisés, visiblement anxieux. Edgar lui jeta un regard, troublé, avant de se tourner vers l'inconnu qui s'était approché calmement de son lit. Avait-il senti son trouble ? Le fait qu'il savait, que quelque chose clochait, et qu'il savait au fond de lui, ce qu'était ce quelque chose. Cette pensée, cette vérité, Edgar ne s'y était pas même confronté à nouveau. La taisant, la dissimulant au fond de lui. Mais la venue de cet homme, qui se voulait gentil et prévenant, le rendait anxieux.

Mais Edgar resta immobile, ses yeux fixés sur cet homme, camouflant toute émotion si ce n'était une certaine méfiance, de l'analyse, et un air troublé. Peut-être se trompait-il à propos de ses doutes, qu'il s'inquiétait de trop. L'homme lui parlait calmement, lui donnant comment il se sentait actuellement, et le soulagement de savoir qu'il avait échappé au pire. Il lui parlait si gentiment, comme un membre de sa famille qu'il n'aurait jamais connu. Lord Emrys ... Egdar le remit enfin. Il l'avait déjà vu plusieurs fois ... mais jamais il ne lui avait réellement adressé la parole. Un homme qui côtoyait ses parents, l'un d'eux. Mais était-ce la première fois qu'ils échangeaient ? Peut-être bien. Balthazar ou ses parents se chargeaient de la conversation habituellement. Pas lui. Lui n'était que le gamin discret et un peu bizarre, dont même les parents d'autres familles préféraient ignorer, s'attardant sur l'ainé, voir le cadet, foncièrement plus intéressant. Celui du milieu, on l'oubliait vite au final.

Pas de réponse sur son état. Le garçon ne souriait pas, ni ne regardait le comte avec agressivité. Il le regardait, c'était tout. Mais la suite de ses mots le mirent mal à l'aise. Son expression changeait de manière très subtile. Cet air analyseur se renforçait, et le trouble était plus présent encore. Des questions ... la vérité ... que voulait dire cet homme qui s'efforçait à ne pas pénétrer ses défenses ?

Que dire ... enfin dire ... Edgar ne dirait mot ... mais il sentait que l'homme attendait de lui une réponse. Devait-il faire un "oui" de la tête, ou un "non". Car il ne comprenait pas les raisons de cet interrogatoire. Il inspira, et expira longuement, trahissant l'anxiété, et la manière dont les médecins lui avaient appris à respirer, pour se détendre un peu. Loup continua, ayant laissé suffisamment de temps à l'enfant pour répondre, d'une manière ou d'une autre. Les mots d'Edmond, quelques jours plus tôt, devaient résonner plus profondément :

"Edgar ne parlait pas. Dormait beaucoup."

Le savoir, et le confronter, c'était deux choses différentes. Pourtant, les médecins étaient formels. Le garçon ne semblait avoir souffert d'aucun dommages au cerveau. Il était totalement conscient et apte à utiliser ses capacités mentales. S'il ne parlait pas, c'est parce qu'il ne voulait pas, pas parce qu'il ne pouvait pas.

Loup lui assurait qu'il ne forçait à rien le garçon. Un instant, il fit un regard vers la fenêtre. Son père restait immobile, se mordillant la peau de son pouce en observant cette conversation. Pour Edmond, c'était insupportable d'être là, à observer du couloir. Il devrait être celui aux côtés de son fils, pas son ami Loup, aussi proche étaient-ils. Enfin, Loup lui posa la question, pleine et lourde de sens.

Edgar le regarda dans les yeux, et il déglutit. Car à cet instant, le comte lui ramenait la vérité en pleine face. Ce qu'il avait fait. A cet instant, il avait l'impression d'avoir été pris la main dans le sac, à l'instant même où il avait fait une bêtise, et qu'il ne pouvait pas, ou plus se cacher. Le trouble disparaissait, et petit à petit, son visage évoluait vers une expression peu étrangère à Loup, le malaise, la crainte. Il ne quittait pas le comte des yeux, mais il ne savait pas comment s'échapper. Les questions de cet homme étaient claires. Il savait. Il ne voulait pas savoir ce qui était arrivé. Il voulait savoir pourquoi Edgar avait agi ainsi. Le garçon le regardait, mutique, incapable de dire un mot, la bouche restant fermée. Mais Loup pouvait constater que le garçon tremblait et que sa respiration s'était quelque peu accélérée. Edgar était là à le regarder parce qu'il savait qu'il n'avait pas le choix, mais déjà, la situation devenait insoutenable, étouffante. Il ne pleurait pas, comme si le bouchon était coincé, comme si se permettre de ressentir pleinement n'était pas possible, tant il dissimulait de choses. Loup pouvait le sentir, il ne tirerait rien de l'enfant de la sorte. Ils ne se connaissaient pas, et Edgar l'observait avec méfiance et crainte à cet instant, son corps s'étant nerveusement reculé devant lui, d'une crainte naturelle, qu'il avait développé au contact de tous ceux qui prétendaient lui tendre la main.
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Loup Emrys

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Message(# lien) Sujet: Re: Courant mai - C'était seul. Courant mai - C'était seul. Empty23.04.24 7:21

C'était seul.
3 mai




Il restait silencieux, muet comme une tombe, les yeux écarquillés.

J'ai vu suffisamment de traumatisme dans ma vie pour savoir que ce garçon ne me parlerait pas. Pas comme ça. J'avais eu tort sur une chose : le fait qu'il ne me connaisse pas ne va pas jouer en ma faveur. Il ne me fait pas confiance, même si je suis un grand ami de son père, il ne me dira rien, pas comme ça, pas de maniere spontanée.

En revanche, son regard, sa réaction, son mouvement de recul m'indiqua tout ce que je voulais savoir. Il avait bien tenté de mettre lui même fin à ses jours. Je soupire doucement et je souris, tendrement, comme un père. Je ne bouge pas, je reste totalement immobile et, après quelques secondes, je lui souffle : D'accord, Edgar, je ne t'oblige en rien. Je ne vais pas te forcer à me répondre après tout ce que tu as traversé. Sache juste que personne ne va te juger, ni te condamner, tu n'as rien fait de mal. Repose toi mon enfant, et reviens nous vite. Je me penche vers lui, pose une main sur le matelas et je lui dis : Regarde ton papa. Vois son visage. Cela nous prouve une chose essentielle mon garçon. Ton père t'aime, ta mère t'aime, tes frères t'aiment. Balthazar est en ce moment même en train de remuer ciel et terre pour toi. Nous t'aimons tous, terriblement, plus que nos vies. Tu n'es plus seul désormais, et tu pourras toujours compter sur nos aides à tous. Maintenant, repose toi, je ne t'embête pas plus longtemps. Je lui souris et lui souffle tout en me levant : Je t'enverrais des friandises de France, elles ne sont peut être pas aussi variées que celles de Pré au Lard, mais elles pourraient te surprendre.

Je lui souris et sort de la chambre, refermant la porte derrière moi. Je lance un regard à son père et lui dis, à voix basse, tout en l'invitant à me suivre : Il vaut mieux le laisser tranquille. Il ne parlera pas, ni a toi, ni à moi. Je secoue la tête, tristement, et lui dis : Tu as vu son regard ? Sa réaction ? Il n'y a aucune parole à ajouter après cela... Il va falloir que tu sois fort Edmond. Ton fils va avoir besoin de toi, plus que jamais Sentant mon ventre se tordre et le sang quitter mon visage, je m'empresse d'avaler un anxiolytique et, après un soupir, je dis : Bon sang... Nos enfants sont toutes nos vies, nous les aimons terriblement, et les savoir ainsi nous ronge plus que de raison. Quand mon neveu a été attaqué par un loup garou, j'ai cru mourir. Aujourd'hui, il me déteste, mon fils aîné également. Il n'y a que mes filles et mes nièces qui ont encore été épargnées par la dure réalité. Je secoue la tête : Nos enfants nous apprennent tant sur la vie. Et je me rends compte à présent qu'essayer de les préserver de la réalité ne fait qu'aggraver les choses. Je lève la tête vers lui et lui demande : M'accordera tu ton pardon ? J'ai rouvert sans doute de vieilles plaies sans le vouloir. J'aurais tellement voulu t'apporter ce que tu désirais, Edmond... Mon esprit nerveux se calme lentement, ma migraine s'estompe, mon regard se voile légèrement. Je demande alors : Qu'allons nous faire à présent ?


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Edgar Rowell

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Message(# lien) Sujet: Re: Courant mai - C'était seul. Courant mai - C'était seul. Empty23.04.24 12:08

@Loup Emrys

Loup abandonna, comprenant qu'essayer de forcer la parole ne le conduirait à rien. Au contraire, il assurait au garçon qu'il n'avait rien à se reprocher, que personne ne lui en voudrait, qu'il n'avait rien fait de mal.

Il avait tort.

Fit une petite voix, une petite pensée invasive, immédiatement après avoir entendu les propos pourtant rassurants du comte. Edgar regardait le comte, un air troublé, et toujours, visiblement, mal à l'aise. Sa tête ne changea de position que pour se tourner vers la main que l'homme avait posé sur le matelas. Edgar était aux aguets, tout son corps l'était. Le moindre mouvement qu'il ne contrôlait pas devait être preuve d'une certaine analyse, pour pouvoir se rassurer. Quoi que dise cet homme, aussi gentils se voulait-il être, il pouvait changer d'attitude à tout moment. En quelques secondes seulement, et sans que cela ne se perçoive directement sur le regard du Serdaigle, quatre, cinq, six scénarios où Loup Emrys se montrait violent, verbalement et physiquement, gardaient Edgar aux aguets, prêt à enfiler une carapace déjà trop brisée.

Loup conseillait à Edgar de regarder par la fenêtre, en direction de son père. Edmond s'y trouvait, derrière, continuant d'observer d'une mine inquiète. Lui se demandait de quoi ils parlaient ... ou plutôt, ce que Loup disait. Car il voyait bien qu'Edgar n'ouvrait pas la bouche, ne prononçait pas la moindre parole. Il ne faisait que le regarder, le regard qui semblait si vide, de loin, mais pourtant bien profond, une fois observé à proximité.

Les paroles de Loup eurent un effet bien amer dans la gorge du garçon. Comme si la vérité qu'on lui donnait ne correspondait pas à la réalité, sa réalité. Edgar lisait dans l'attitude de son père, de sa mère, de l'inquiétude. Pas de l'amour. Ils ne l'aimaient pas, il le savait. Et s'ils savaient la vérité, ils le puniraient, ils le disputeraient. Ils le traiteraient de lâche, ils lui donneraient le prix du plus grand froussard de la terre pour avoir fait ce qu'il avait voulu faire. Et ils lui reprocheraient combien il avait embarrassé tout le monde. Il le savait, car c'était ce qu'il se reprochait. C'était pourquoi, jusqu'à ce que Loup ne vienne le confronter réellement, Edgar ne faisait que dormir, chassant au plus loin la réalité de son fait. Une nouvelle fois, il avait tout fait de travers, il avait fait n'importe quoi.

Même ça, tu l'as raté.

Résonnait cette voix encore et encore, d'un ton un peu narquois, moqueur et méchant. La voix de Ryland, comme Edgar se l'imaginait, qui persistait dans sa tête, donnant voix à ses pensées intrusives les plus infâmes. Le garçon commença à se ronger un peu le bout du doigt, la respiration n'étant plus suffisante pour calmer l'anxiété.
Loup prit alors congé de lui, lui parlant encore, sans vraiment voir de réelles réactions chez le garçon, trop pris dans les abîmes de son monde intérieur. Le comte vint rejoindre Edmond qui le regardait d'un air impatient, toujours aussi inquiet :

"Alors ?"

Loup l'invita à le suivre, mais Edmond préféra rester sur place, pour écouter ce qu'il avait à dire. La première remarque ne lui plut guère, étant loin des promesses que son ami lui avait fait avant d'essayer de parler à Edgar. Loup enchaîna de suite, sachant qu'il fallait toujours décocher plus vite qu'Edmond Rowell dans ce genre de moment où il lui disait une vérité difficile à entendre. Loup semblait sous-entendre qu'un long travail était à faire pour espérer un jour aller mieux.

Le comte fut pris d'un soubresaut, le forçant à avaler un cachet. Edmond le regarda d'un air vide. Il était habituellement si inquiet dès qu'il voyait Loup commencer à trembler. Mais à ce moment, Edmond Rowell avait usé de toute son inquiétude pour en avoir d'avantage. Voir le comte ingurgiter le cachet lui parut être la chose la plus normale du monde. Aucun jugement, rien, le laissant se calmer avant qu'il ne continue à parler, à se confier. Loup se confia alors sur ses propres accidents de la vie, ceux qui avaient percutés ses enfants, notamment son neveu, mais aussi son fils. Il savait ce que c'était, que de se sentir impuissant face aux catastrophes qui touchaient leur progéniture. Et tout ce qu'ils pouvaient faire, c'était être là, même quand leur enfant les détestait pour leur impuissance, leur maladresse, ou même leur responsabilité. Edmond semblait las, terriblement las, le regard perdu dans le vide, ne sachant pas quoi dire. Il comprenait que Loup avait eu la vie dure, plus que lui. Edmond Rowell n'était pas sans ses drames, mais c'était la première fois qu'il relevait un tel défi. Loup paraissait avoir tellement plus d'expérience. Quand le comte s'excusa, Edmond renifla, ravalant ses larmes. Il ne répondit pas sur l'instant, car il n'était pas prêt, pas encore. Et quand Loup lui demanda ce qu'ils allaient faire, le père d'Edgar répondit après un temps de silence :

"Je vais aller lui parler."

Il regarda Loup, sachant très bien que le comte chercherait à l'en empêcher.

"C'est quelque chose que je dois faire. En tant que père. Je dois parler à mon fils. Maintenant ... ou jamais."

Il savait que le comte continuerait probablement à l'en dissuader, alors il ajouta :

"Je t'ai laissé faire Loup, et ne m'as-tu pas promis que tu me laisserais lui parler, si tu échouais ?"

Il ne le dit pas, mais il en appelait à l'honneur, et à la parole de son ami. Même si cela ne plaisait pas au comte, il se devait de respecter la confiance entre eux. Edmond lui avait fait confiance, Loup le devait aussi. Mais finalement, il ajouta, comme pour rassurer l'homme.

"Je veux que tu sois là, dans le couloir, à observer. Si tu considère que c'est nécessaire, je te laisserai intervenir."

Il ne pensait pas que ce serait nécessaire, mais c'était toujours rassurant d'avoir un garde-fou. Rassurant pour lui, mais peut-être aussi pour Loup.

Et peut-être alors pourraient-ils se la boire, cette bière.
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Loup Emrys

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Message(# lien) Sujet: Re: Courant mai - C'était seul. Courant mai - C'était seul. Empty23.04.24 13:41

C'était seul.
3 mai




Bien entendu, je ne pouvais lui interdire de parler à son fils.

Son regard, vide de toute émotion pendant que je lui parlais, retrouva soudain un peu de vie lorsqu'il m'annonça qu'il allait parler à Edgar. J'allais l'en dissuader quand il me rappela ma promesse. Je rabaisse mon bras, ferme ma bouche et, après quelques secondes, j'hoche la tête, vaincu. Je lui dis : Évidemment, oui, je te l'ai promis..' Va alors. Fais ce que tu as à faire. Je continue à croire que c'est une mauvaise idée. Je lance un regard vers le jeune garçon alité. Il n'est pas en état d'avoir ce genre de conversation, mais je ne peux interdire à son père d'aller lui parler. Ce n'est pas à moi de le faire, même si je suis son ami, je ne suis qu'un intrus dans les affaire de cette noble famille. Non, je ne peux l'empecher d'y aller. J'hoche une nouvelle fois la tête et le laisse entrer dans la chambre. Je me place derrière la vitre, contemplant la scène sans pouvoir entendre le moindre son.

Tout en contemplant la scène, je ne peux m'empêcher de remonter le temps, me plongeant dans mes souvenirs...
30 ans plus tôt
Le petit garçon, âgé de dix ans, ajustait sa belle tenue devant le miroir de sa chambre. Enfin, il ressemblait à un vrai comte. Mieux, il avait l'air d'être un prince. Il sourit, ravi, soulagé. Sa mère, assise derrière lui, lui dit : Que tu es beau, mon petit Roi. Le jeune Loup lui répondit par une révérence avant de sortir de la pièce en courant rejoignant son père dans la salle des portraits. Il avait commencé sa formation il y a trois ans déjà, et il sentait déjà le poids des responsabilités sur ses jeunes épaules, mais un autre défi l'attendait. Lorsqu'il ouvrit la porte, ce fut pour entendre son père dire à l'un des portraits : Mais l'avez vous seulement regardé ? Chétif, maladif. Son frère est déjà plus grand et plus fort que lui. Je me demande ce qui n'a pas marché dans sa conception. Jamais un comte de Brocéliande n'a été de si faible constitution. Le jeune Loup regarda son père. Ce dernier remarqua sa présence et lui dis tout simplement : Et tu oses être surpris ? Viens. Il est temps de te présenter à tes ancêtres.

7 ans plus tard.
Mon frère. Pere veut nous voir.
L'adolescent, âgé de dix sept ans, avise son frère cadet. Ce dernier, plus grand, plus fort, le dominait d'une bonne tête et de toute sa carrure. Son teint rosé témoignait de son éclatante santé. Loup, à ses côtés, malingre et chétif, avait l'air maladif. Seul sa tenue, son port et son regard témoignait de sa précoce maturité et des responsabilités qu'il assumait déjà depuis plusieurs semaines. Il se leva et rejoignit son père qui, gisant dans un lit, l'attendait. Il s'assit à son chevet, son frère derrière lui. Le Comte mourrant lui dit : Loup. Je ne regrette pas un mot de tout ce que j'ai pu te dire. Arthur reste à mes yeux le meilleur espoir pour Brocéliande. Mais j'ai fais de toi un Comte qui, sans doute, ne cessera de nous étonner. Ta vigueur et ton intelligence surpassent ta faiblesse physique. Sers toi en pour protéger nos terres. Le jeune homme hocha la tête, serrant les lèvres sous le coup de la tristesse. Son père dit enfin : Fais nous honneur, mon fils.

Aujourd'hui.
Je cligne des yeux. Pourquoi repenser à tout ceci ? Sans doute parce qu'Edgar me fait penser à moi étant plus jeune. J'étais un raté aux yeux de mon père, mais cela ne m'a pas empêché de devenir ce que je suis aujourd'hui. J'espère qu'Edmond sera bon avec lui, il a besoin d'être réconforté


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Edgar Rowell

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Message(# lien) Sujet: Re: Courant mai - C'était seul. Courant mai - C'était seul. Empty23.04.24 15:00

@Loup Emrys

Pas un mot, ni même un "merci", mais le regard d'Edmond en disait long. Il savait que Loup prenait sur lui, sur son propre tempérament, pour laisser faire ce qu'il pensait être une bien mauvaise idée. Et après ce bref échange, ce dernier regard reconnaissant, Edmond s'approcha de la porte, et l'ouvrit. En vérité, il ignorait lui-même comment allait se passer la suite.

Edgar le vit entrer en silence, n'ayant rien raté de la scène à travers le carreau. Il s'était rendu compte que le comte était sorti lorsque la porte s'était refermée. Puis, il les avait vu discuter plus ou moins calmement, avant que son père n'ose entrer. Et déjà, le garçon déglutit à nouveau. Car il avait vu son père de nombreuses fois depuis son réveil. Ce dernier avait été calme, réconfortant, le visage rassuré après des journées d'épreuve. Mais ça, c'était le visage de son père inquiet pour un fils qui avait été victime d'un autre. Que serait le visage de son père, maintenant qu'il regardait le fils qui avait fui lâchement jusqu'à la vie. Et avait échoué de la manière la plus lamentable. Le garçon craignait ce qui allait suivre, s'attendait à ce que son père ne se montre gentil sur le moment, pour le détendre, avant de lui faire des reproches, lui dire tout ce qu'il avait mal fait, lui faire comprendre à quel point il n'était pas à la hauteur de ses attentes personnelles. Et combien, sans même avoir à le dire, Edgar le décevait de ne pas être à la hauteur de Balthazar.

"Eyh bonhomme."

Fit Edmond, mal à l'aise, embarrassé même, mais dont la voix avait un mélange de trouble, et d'attention. Edgar le suivit du regard, les yeux moins méfiants qu'avec Loup, mais inquiet. Cela se voyait-il sur son visage ? Peut-être que s'il faisait comme si de rien n'était, que son père ferait comme si, lui aussi. Peut-être que cela pouvait être un pacte silencieux entre eux, où ils ne reparleraient jamais du sujet. Ou peut-être même qu'Edgar se trompait, que son père ne savait pas ! Que seul le comte Emrys était au courant.

"J'aimerai qu'on discute, seul à seul, toi et moi."

Lui fit-il calmement, sans élever la voix un seul instant, regardant son fils. Edgar continuait de le regarder avec une expression neutre, un peu interrogatrice. Mais il était toujours mal à l'aise, ignorant comment cela allait se passer ensuite. Son père s'approcha, et Egdar remarqua qu'il tenait en main son appareil photo. Il déglutit à nouveau, avec ce sentiment d'être pris au piège, que tout se savait, qu'il était à nue, déjà. Edmond vint s'asseoir sur le matelas, près du garçon, et pointa la fenêtre où Loup était présent.

"Tu vois cet homme. Tu te souviens de lui ? Le comte Emrys, sa famille et la notre nous sommes rencontrés à plusieurs reprises. C'est un bon ami à moi ... un homme de confiance. Et j'espère qu'un jour, tu auras confiance en lui comme je lui donne la mienne.
Cet homme est également un Auror. Et ces dernières semaines ... il a ... il a enquêté à Poudlard. A ma demande personnelle. Et personne d'autre n'est au courant."


Il laissa un léger silence et regarda son fils dans les yeux. Edgar avait légèrement baissé la tête de contrition, mais lui rendait son regard. Personne d'autre ne savait ... cela voulait-il dire sa mère aussi ? Et Balthazar ? Et que savait son père, qui continua alors son récit :

"Le comte Emrys a soulevé ciel et terre pour trouver celui qui t'avait fait ça, qui ... t'avait conduit dans ce lit ..."

Edgar déglutissait à nouveau, mais ressentit autant de crainte qu'un certain espoir. Si cet homme savait, savait-il alors tout ce qu'Edgar avait fait ? Les photos ... celles que Ryland et River possédaient ? Etait-il au courant ? Et s'il savait, si la vérité éclatait, ce qu'il craignait le plus, en serait-il libre également ? Edgar se mordilla le bout de son index, qu'il avait déjà entamé un peu plus tôt avec Loup.

"Il m'a dit où cela s'était produit. Dans ... la volière. Et m'a expliqué que tu ... que tu étais seul."

Echange de regard, silence total avant qu'Edmond ne reprenne. Mais ses mains commencent à manipuler l'appareil photo.

"Je n'ai pas voulu le croire, je te l'avoue. Mais, j'ai observé certains de tes clichés, les derniers ... que tu as pris avant l'accident."

Il l'allume, et montre les dernières photos. Edgar suivit le défilement avec un oeil troublé, attendant le moment, savant pertinemment à quelle photo son père faisait allusion. Encore une fois, trahi par cet objet qu'il adorait le plus que tout. Trahi par sa passion. La photo apparut, celle de la volière. Edgar fit un regard à son père qui avait ses yeux plongés dans les siens. Le garçon fut incapable de soutenir ces yeux, ne sachant pas s'il le jugeait, ou avait pitié de lui, l'houspillait même, c'était impossible à discerner réellement. Il baissa la tête, pris d'un effroyable sentiment de honte, sentant les larmes monter, incapable à retenir. Son père lui demanda, toujours très calmement.

"Tu étais seul ? N'est-ce pas Edgar ?"

Une légère hésitation, et le garçon acquiesça faiblement de la tête, confirmant enfin ce que jusqu'ici, Edmond refusait encore totalement d'accepter. Il laissa exprimer un souffle qui ressemblait à un soulagement, ou à un profond soupir. Et Edgar se mit à pleurer nerveusement, dévoré par l'intensité du moment. Son père, le regarda et l'approcha de lui, le prenant dans ses bras.

"Edgar, Edgar, ne pleure pas ... ne pleure pas ... je ... je ne suis pas en colère ... je ne suis pas en colère ..."

Il le garda dans ses bras, sa tête contre son corps, la main sur sa tignasse, retenant lui-même ses larmes, pris par un torrent d'émotions qu'il avait grand mal à contenir, et qu'il était incapable de reconnaitre. De l'amour ? De la peine ? De la honte ? De la colère ? Et il ignorait contre qui ou quoi la rediriger. Et il avait entre ses mains celui qui avait payé le plus cher, et qu'il ne pouvait faire qu'une chose, réconforter.
Edmond, sans changer de position, eut un regard vers la fenêtre, échangeant un regard avec Loup. Le père et son fils restèrent dans cette position, plus proches qu'ils ne l'avaient jamais été, pendant un temps indéfini. Puis enfin, quand il sentit que son fils s'était calmé, il le laissa avec soin, se reculer, laissant une auréole de larmes et de nazes sur la veste de son père.

Il resta, la main posée sur l'épaule de son fils. Edgar le regardait, ne sachant pas comment réagir, ou ressentir, à ce qu'il venait de se passer. Il avait tellement déchargé à cet instant qu'il se sentait un peu déboussolé. Il se mordilla les lèvres un instant, cherchant à dire quelque chose, à exprimer ce qu'il voulait dire au plus profond de lui. Mais il n'y arrivait pas. Les mots ne voulaient pas sortir.

"Que veux-tu me dire Edgar ?"

Fit son père calmement, alors que le garçon pleurait encore, de frustration, rageant contre lui-même. Lui-même ne comprenait pas pourquoi il n'arrivait pas à dire ces trois mots qu'il ressentait le besoin de prononcer. Edmond s'avança, et lui dit, calmement :

"Si tu veux, dis-le, tout bas, dans mon oreille."

Edgar hésita. Car l'attitude de son père le surprenait. Il le reconnaissait à peine. Il continuait d'endosser celui d'un homme qui cherchait à l'écouter, à prendre le temps pour le laisser avancer à son rythme, qui ne le forçait en rien. Bien loin du père qu'il avait toujours connu, à toujours le pousser, à exiger qu'il fasse des efforts, qu'il en redouble même, pour combler ses lacunes. Pour la première fois, Edgar avait le droit d'être faible. Et peut-être fut-ce pour ça qu'il y trouva de la force. Tout bas, du plus petit volume qu'il le put, il le dit, d'un effort intense, en chouinant, plein de culpabilité :

"Je suis désolé."

Edmond se recula, le visage surpris et attristé en entendant ces mots et reprit son fils dans ses bras quelques instants.

"Tu n'as pas à t'excuser, ce n'est pas à toi de t'excuser. C'est à moi de m'excuser."

En vérité, entendre son fils s'excuser lui fit du bien, le réconforta dans sa propre position.
Edmond prenait conscience de certaines choses, de comment, en tant que père, il avait échoué. Cela lui brisait le cœur. Et alors qu'il se reculait, son fils garda sa main accrochée à sa manche, l'intimant à vouloir lui dire quelque chose d'autre. Profitant de ce moment où le garçon essayait, s'accrochait, Edmond réitéra son geste, tendant alors l'oreille. Ce qu'Edgar dit lui brisa le cœur à nouveau :

"Ne dis rien à maman."

Edmond se recula, et vit l'expression de son enfant, craintive et désolée. Il comprenait. Il posa ses mains sur ses épaules et lui dit :

"Je ne le dirai à personne. Je te le promets."

Edmond disait beaucoup de choses à sa femme. Il considérait qu'elle était en droit de savoir. Mais à ce moment, la détresse dans la voix de son fils, son état lamentable, l'amena à lui faire cette promesse. Il le regardait, et un silence gênant commençait à s'instaurer. Il hésita, alors, à demander :

"Est-ce que tu veux me dire ... pourquoi ?"

Il vit le frisson nerveux parcourir l'échine du garçon qui détournait à nouveau les yeux. Edgar se frottait les poignées, se mordillait encore un doigt de nervosité. Pourquoi ? Lui-même se demandait quelle était la réponse à cette question. Edmond attendait, voyant le trouble dans son fils, et posa sa main sur celle du garçon :

"Tu n'as pas à me le dire, si tu ne le veux pas."

Edgar fit un "non" de la tête, en guise de réponse. Edmond sentait que cette fois, il ne tirerait rien de plus de son fils. Il laissa un léger temps pour que chacun absorbe le flot d'émotions qu'ils venaient de partager à cet instant. Puis, calmement, observant avec grande attention la moindre réaction de son fils, Edmond ajouta :

"Je vais te laisser te reposer maintenant. D'accord ?"

Un "oui" de la tête, encore tremblant.

"Je ne serais pas loin, je te verrais après."

Il laissa sa main s'en aller lentement, puis se releva sans quitter son fils des yeux. Et enfin, il se dirigea vers la porte, laissant son fils assis, immobile, le visage perdu dans ses pensées. Edmond arriva dans le couloir, expirant d'un soupir profond et d'un relâchement de son corps et de son mental. Il se sentait vide, et plein à la fois. Lui-même était perdu dans ses pensées, puis alors, ses yeux se tournèrent vers Loup. Edmond semblait plus apaisé. Son regard était triste, mais il savait qu'il avait accompli son devoir de père. Le mieux qu'il pouvait faire malgré son lamentable échec en tant que tel.

"Merci Loup."
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Loup Emrys

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Message(# lien) Sujet: Re: Courant mai - C'était seul. Courant mai - C'était seul. Empty24.04.24 6:37

C'était seul.
3 mai




L'échange était visiblement chargé en émotions.

Le petit Edgar, se libérant de ses barrières, de cette pièce étroite qui, au sein de son esprit, le plongeait dans le silence et la confusion, se mit à pleurer nerveusement. Je ne reconnus que trop bien ces pleurs. Des larmes de stress, de désespoir, de frustration. Je n'entends pas ce qui se dit de l'autre côté, mais je suis soulagé et à la fois attristé pour le garçon. Exploser en larmes est un geste à la fois libérateur et témoin de toutes les peines qui pèsent sur notre coeur. Je détourne le regard, offrant au père et au fils l'intimité dont ils ont besoin, pour me plonger dans mes pensées.
Je reviens plusieurs années en arrière, dans un monde où, alors que j'étais formé pour devenir le futur comte de Brocéliande, mon père bien qu'aimant, se montrait malgré tout sévère et intransigeant, plus avec moi qu'avec mon frère. Le jour où je l'entendis se plaindre de ma stature chétive fut révélateur de ses pensées à mon égard. Déception, frustration, une nouvelle fois. Bien qu'il continua à me former, je sentais une froide distance s'instaurer entre nous. J'ai fini par ressentir un vide que ma mère ou mon frère ne parvinrent à combler.

J'ai alors sombré dans une sorte de mutisme. Persuadé d'être un raté, un moins que rien, une déception pour mon paternel. Je suis resté comme ça pendant une bonne année. C'est mon entrée à Beauxbatons et le fait de rencontrer d'autres garçons de mon âge, tout aussi chétif mais heureux dans leur tête, qui me libera. Je n'ai pas la force physique qu'il faut ? Très bien, je vais compenser par mon intelligence, ma vivacité d'esprit, ma langue agile. J'ai rapidement grimpé les échelons sociaux au sein de l'école, devenant chef de notre groupe d'amis, puis, plus tard, préfet et préfet en chef. J'ai retrouvé goût à la vie et même l'amour de mon comté, que j'avais perdu lorsque je croyais ne pas être à la hauteur pour le diriger.

Edmond sortit, le regard apaisé et triste. Je cligne des yeux et il me remercia. Je ne réponds que par un sourire et, d'un doux geste du bras, je l'invite à me suivre. Nous sortons de l'hôpital et allons au premier débit de boisson qui se présente à nous. Je nous paye chacun une pinte (il en aura bien besoin) et je nous attable. Je commande même de quoi grignoter. Au bout d'un moment, je lui dis : Je suis soulagé que tu sois parvenu à parler avec lui. Tu es un bon père, Edmond, mieux que je ne le serais jamais.


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Edmond Rowell

Personnel de Poudlard
Edmond Rowell
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Nature du Sang et Ascendance : Sang-mêlé officiellement.
Libre expression : Père d'Oscar, Edgar et Balthazar Rowell, marié à Skylar Rowell.
Ancienne star du Quidditch, le père de famille a rejoint les rangs de Poudlard en tant que Professeur de Vol.
Il est connu pour être un homme bon-vivant, sympathique et très actif, quand bien même, il se montre exigeant avec ses enfants.
Il est très proche avec son ainé Balthazar.
Messages : 12
Date d'inscription : 23/04/2024


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Message(# lien) Sujet: Re: Courant mai - C'était seul. Courant mai - C'était seul. Empty24.04.24 11:43

@Loup Emrys

Ce fut en silence qu'ils descendirent les escaliers de l'hôpital jusque l'espace restauration le plus proche. Edmond et Loup, chacun perdus dans des pensées qui étaient leurs. Ils s'installèrent et commandèrent presque machinalement, surtout pour Edmond, qui se laissa porter pour cette fois. Son coude posé sur l'accoudoir de sa chaise, sa main déposée devant sa bouche et son menton, l'homme était encore en pleine réflexion quand son ami déposa les deux pintes. Cela sortit Edmond de sa torpeur.

"Merci Loup ..."

Fit-il en attrapant la pinte. Il ne trinqua pas, car à cet instant, il n'y avait rien à trinquer. Rien dans cette histoire n'avait l'allure d'être quelque chose à célébrer. Plus maintenant que la dure vérité avait éclaté. Un silence gênant s'instaura et Edmond s'en retournait déjà dans ses pensées, le regard perdu dans le vide, repensant à toute cette histoire. Difficile de savoir quoi dire après une telle scène. Pourtant, Loup s'y risqua. Quelques mots, pour laisser entendre à Edmond qu'il avait bien agi, et avait réussi là où l'Auror avait échoué. Edmond le regarda et répondit d'abord d'un ton un peu sec :

"Vraiment Loup ?"

Tristesse et crispation sur son visage, mais pas à l'adresse de son ami. Edmond but délicatement une nouvelle gorgée, laissant l'alcool couler et le rafraichir. Oui, définitivement, il avait besoin de cette bière. Il reprit, sans élan de nervosité :

"Si j'étais un bon père, nous n'aurions pas cette conversation à cet instant même."

Il disait cela d'un ton catégorique. Il appréciait les mots sympathiques de son ami. Mais il se fourvoyait quelque peu. Edmond avait fait ce qu'il pensait nécessaire, mais toute cette histoire valait pour lui comme un échec. Il se tourna vers son ami et dit, d'un ton quelque peu apitoyé :

"Est-ce de ma faute ?"

Un léger instant de silence, avant de se montrer plus clair :

"On les voit naitre, ils sont minuscules, si fragiles, et on les protège de tout notre corps, de toute notre âme. Et à un moment, alors qu'ils savent parler, marcher, courir, l'on se dit ... "il faut les préparer au futur, il faut les élever, faire d'eux des hommes." C'est un monde dur Loup, tu le sais. Et on commence à les encourager, à les pousser même, pour qu'ils se dépassent, pour qu'ils aillent plus loin encore car nous savons qu'ils en sont capables. Nous connaissons leur potentiel mieux qu'ils ne le connaissent. Et peut-être ... peut-être que c'était là mon erreur ? D'oublier que ce ne sont encore que des mômes ... que des enfants ?"

La nervosité et l'émotion se lit dans sa voix. Edmond essayait de comprendre le "pourquoi". Il pouvait y avoir tant de raisons. Mais il ne pouvait s'empêcher de croire que cela pouvait être de sa faute.

"Je veux dire ... tu nous as vu avec eux, Skylar et moi ... nous sommes durs, nous voulons qu'ils réussissent, qu'ils puissent s'en sortir quand elle, ou moi ne serons plus là, pour les protéger."

Et pourtant, malgré tous ses efforts, voilà le résultat. Un enfant ayant préféré mettre fin à ses jours.

"Etais-je tant que ça dans l'erreur ?"

Hrp : Vu que j'ai le compte éphémère d'Edmond et que la suite se fait sans Edgar, autant continuer avec ce compte ;).
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