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 Courant mai - C'était seul.

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Loup Emrys

Londres
Loup Emrys
Âge : 40 ans
Pronoms : Il
Nature du Sang et Ascendance : Pur, adore les moldus
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Message(# lien) Sujet: Re: Courant mai - C'était seul. Courant mai - C'était seul. - Page 2 Empty24.04.24 13:27

C'était seul.
3 mai




Edmond est un bon père. Quoiqu'il en pense, quoiqu'il en dise, c'est ce qu'il est à mes yeux.

Le fait qu'il en doute m'irrite quelque peu. Mais je garde cela pour moi, me contentant de lui renvoyer un regard parfaitement neutre lorsqu'il me répondit sèchement, me demandant presque de confirmer mes propos. Je réponds, sérieux : Vraiment. Edmond. Je me rends compte alors que je suis satisfait que mon anglais soit aussi bon, malgré mon accent français qui massacre ma prononciation. Je n'aurais jamais pu tenir tête à mon ami si je n'avais pas maitrisé sa langue natale. Je remercie pour cela ma chère épouse, née anglaise, qui a passé de longues heures à m'apprendre patiemment les rouages de la langue d'Outre Manche.

Edmond me dit que, s'il avait été un bon père, nous n'aurions pas cette conversation. Je réponds, tout simplement ; Cela n'a rien à voir avec l'état de ton fils. Quoi que tu en penses. Je dis cela pour le rassurer, mais, en vérité, j'ignore ce qu'il s'est dit entre eux, j'ignore ce que le père et le fils se sont dit à propos des évènements et des raisons qui ont poussé le jeune garçon à vouloir se donner la mort. Edmond me parla du fait qu'il avait essayé de préparer son fils à un monde dur, et qu'il en était presque venu à oublier que, malgré tout, il restait justement un enfant. Je laisse échapper un regard las, lorsqu'il me dit que sa femme et lui avaient été durs avec Edgar parce qu'ils voulaient qu'il réussissent. Il me demanda s'il avait été dans l'erreur. Je lui réponds, en secouant la tête : Au contraire... Edmond, bien au contraire. Tu ne voulais que le meilleur pour ton fils, tu voulais que son avenir soit plus serein que le nôtre, nous qui avons connu les guerres magiques. Tu voulais les préparer à notre vie d'adulte. Je ne vois pas en quoi cela aurait été une erreur. Le fait que tu ai été dur avec lui n'est pas une faute à mes yeux. La preuve est que ton fils aîné est un homme respectable à présent. Il en sera de même pour Edgar et Oscar.

Je prends une gorgée de ma bière, me demandant distraitement si c'est une bonne idée après la prise du cachet quelques instants plus tôt et je reprends : Skylar et toi êtes de très bons parents, quoique vous en pensiez. La preuve est que vous êtes là pour vos enfants, vous ne voulez que leur bien... Je ne vois les miens que deux à trois fois par ans, le temps de quelques heures. Ils ont été choyés par leur mère et sont beaucoup trop candides à présent, malgré le fait qu'ils approchent l'adolescence. J'ai reproché à mon héritier de n'être qu'un lâche, car il ne souhaitait pas tout de suite prendre ma relève. Ma fille pense vivre dans un monde où tout le monde est gentil... Là a été mon erreur. J'ai eu des enfants, et je les ai complètement laissé de côté pour me consacrer à mon domaine et mon travail. Ne te reproche jamais d'avoir été un mauvais père, alors que tu as toujours été là pour eux. Je lâche un soupir et termine sur ces quelques mots : Je n'ai fais que répéter les erreurs de mon père et, lorsque je partirais, je ne doute pas que mon fils en fera de même. Ainsi va la vie, malgré les leçons apprises nous ne pouvons nous empêcher de reproduire les comportements de nos aînés.


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Edmond Rowell

Personnel de Poudlard
Edmond Rowell
Âge : 43 ans
Nature du Sang et Ascendance : Sang-mêlé officiellement.
Libre expression : Père d'Oscar, Edgar et Balthazar Rowell, marié à Skylar Rowell.
Ancienne star du Quidditch, le père de famille a rejoint les rangs de Poudlard en tant que Professeur de Vol.
Il est connu pour être un homme bon-vivant, sympathique et très actif, quand bien même, il se montre exigeant avec ses enfants.
Il est très proche avec son ainé Balthazar.
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Message(# lien) Sujet: Re: Courant mai - C'était seul. Courant mai - C'était seul. - Page 2 Empty24.04.24 14:03

@Loup Emrys

Loup insista, prenant sur lui devant l'apitoiement de cet homme accablé de chagrin, de honte, de culpabilité. Ce n'était jamais agréable d'encourager un homme qui sombrait malgré tout, ne voulait croire les mots de soutien. Même venant d'un ami de confiance tel que Loup. Pouvait-on lui en vouloir, à cet instant, où le choc était encore bien trop récent, où la vérité n'avait éclaté qu'une heure avant, à peine. Soixante minutes pouvaient bouleverser un monde entier.

Loup insista, reprenant les mots même de son ami, pour lui rappeler combien sa mission avait été importante. Le comte la comprenait, car il avait vécu la même période de trouble que ses amis. Peut-être même en avait-il plus souffert encore. Non, c'était certain. Il fit référence à Balthazar, vantant la réussite qu'ils avaient eu avec lui, et que cela viendrait avec les deux autres, en temps voulu.

"C'est justement ça. Tout ce temps, j'étais certain qu'Edgar et Oscar étaient comme leur frère. Qu'ils marcheraient tant bien que mal dans ses pas. Mais pour la première fois, je me rends compte qu'ils sont des enfants tout à fait différents. Loup, pour la première fois de ma vie, j'ai le sentiment de ne pas connaitre mes propres enfants."

Un coup dans son ego de père, et probablement dans sa confiance en lui. A nouveau, ce qu'il avait appris ne pouvait avoir que cet effet. La première chose qu'Edmond cherchait était un coupable. N'était-ce pas d'ailleurs ce qu'il n'avait jamais cessé de faire depuis le début de cette histoire ? Et à défaut d'en avoir un, il se reprochait la faute.

Loup usa de sa propre histoire comme d'une comparaison. Il se reprocha d'être un bien pire père que ne l'avait jamais été Edmond, ou Skylar. Il prenait conscience de ses propres erreurs, maintenant qu'un exemple avait été donné. Que parfois, être trop dur ne menait à rien. Et selon lui, c'était là un cycle bien triste. Celui de répéter ses erreurs encore et encore. Le regard d'Edmond se perdit un instant ... il repensa à son père, et rejeta le souvenir aussitôt, restant dans la réalité. Il se reprit, car il se rendait compte que l'apitoiement n'était jamais une bonne chose. Surtout lorsqu'elle devenait contagieuse.

"Tu n'as rien d'un mauvais père Loup. J'ai vu tes enfants ... ta fille, Rowena. Ce n'est pas le visage d'une enfant malheureuse. Quand au plus vieux, il n'a comme malchance que d'être l'héritier d'une tâche qui t'est incombé, trop lourde à porter pour un seul homme."

Il se souvenait de la balade en forêt, encore très récente, à tout ce que Loup lui avait appris. Combien la responsabilité était importante. Bien sur qu'il ne pouvait pas tout abandonner pour s'occuper de sa progéniture. Quand à Aiden, il était vrai que sa place n'était pas facile. Si Balthazar avait eu une personnalité similaire à celle d'Edgar ou de l'ainé des Emrys, la tâche aurait été ardu, compliqué, tant les responsabilités étaient lourdes. Skylar et Edmond ne savaient qui remercier pour avoir un héritier aussi parfait. Et le prix à payer était peut-être d'avoir été naïf, d'avoir cru que ce serait pareil avec tous.

"Tu as accueilli les enfants de ton frère comme s'ils étaient les tiens. Tu as tout donné pour les protéger, pour qu'ils grandissent loin du danger. Ce n'est pas le visage d'un mauvais père que tu me donnes, mais celui d'un homme qui craint pour eux. Et n'est-ce pas parce que, comme tu dis, nous avons connu la guerre, que quelque part, nous souhaitons à nos plus jeunes d'avoir ce privilège, d'être ... "candides", comme tu le dis si bien. N'aurions-nous pas voulu ... peut-être, pouvoir l'être aussi ?"

Il se tut un instant, cette conversation lui faisait du bien. Il était si rare, mais si réjouissant, de pouvoir discuter à visage presque totalement découvert. C'était un privilège que d'avoir un ami tel que Loup Emrys. Edmond ajouta alors, pour parfaire son point :

"N'as-tu pas ... même un instant, chercher à être un meilleur père que je ne suis, en voulant parler avec Edgar ? Cela veut dire beaucoup de choses sur le genre de personne que tu es, Loup."
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Loup Emrys

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Loup Emrys
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Message(# lien) Sujet: Re: Courant mai - C'était seul. Courant mai - C'était seul. - Page 2 Empty24.04.24 21:17

C'était seul.
3 mai




Chacun a notre façon trouvions que nous étions pire père que l'autre. Je louais la présence et l'amour qu'apportent Edmond à ses enfants et lui en faisait de même en évoquant le fait que j'avais accueilli et adopté les enfants de mon frère comme s'ils étaient les miens.

Je sens peu à peu qu'Edmond s'apaise et retrouve un semblant de paix, bien que son regard se trouble encore de temps en temps, bien qu'il soit encore terriblement inquiet à propos de son fils. Je reviens sur ce qu'il m'avait dit, sur le fait qu'il avait l'impression de ne pas connaître ses enfants. Je laisse échapper un sourire triste et lui réponds : Un de mes ancêtres avait pour coutume de dire : on a toujours l'impression de connaître ses enfants par coeur... Jusqu'au jour où ils nous tournent le dos, jusqu'au jour où ils nous crachent leurs flammes à la figure, comme le font si bien nos amis les dragons. Je laisse échapper un rire sans joie et reprends : Ils nous apprennent tant sur nous. Regarde nous. Nous nous tourmentons sur la question de savoir comment les élever. Nous sommes toujours prompts aux erreurs, c'est comme cela qu'on apprends. Je sais que je dois être plus présent pour mes enfants, vois à présent ce qu'il te reste à faire, je ne suis pas un homme apte à te juger pour cela. Qui le pourrait par ailleurs ? Chaque parent, qu'il soit moldu, sorcier, ministre ou paysan, humain ou même animal, se retrouve confronté à ce genre de doutes un jour ou l'autre.

Je prends une gorgée de bière et reprends : Tu sais à présent que ton fils a besoin de ton entière attention et de ton soutien, je sais que tu ne faillira pas à cette tâche, et tu pourras compter sur Skylar. Vous êtes les deux faces d'une même pièce après tout. Je pense à mon épouse, Emily, qui souffre continuellement de mes absences. Bah... C'est le risque lorsqu'on épouse un comte... Un comte malade qui plus est. Elle savait déjà ce qui l'attendait au moment de me dire oui.
Je me tourne alors vers Edmond. Je me souviens encore de notre première rencontre. C'était à un bal de charité, il y a de cela... Oh, je dirais une bonne dizaine d'années, je ne suis plus très sûr. Je me remettais à peine de ma captivité et reprenait les rênes de mon comté et mon métier d'Auror. J'ai croisé le regard joyeux de ce bonhomme, que je reconnu immédiatement, car Emily l'adorait quand il jouait au quidditch. Pensant que cela ferait plaisir à ma femme, j'ai été lui demander un autographe. Un comte demandant une signature à un sportif. C'était assez coquasse. Mais Emily a toujours cette signature, bien rangée dans son carnet.
Nous avons donc parlé et, après avoir trouvé quelques points communs, dont le sport, nous avons convenu d'aller jouer ensemble. Ce que nous avons fait. Depuis, nous ne loupons aucune occasion de nous exercer et j'ai pu plusieurs fois prouver à Edmond que j'étais un adversaire à sa hauteur.

Je lui souris. Oui, Edmond est sans doute mon meilleur ami en ce monde. Marcus également, mais dans un domaine différent. Marcus est mon frère d'armes, celui qui me comprends dans ma douleur. Edmond est mon frère de coeur, celui qui me comprends dans mon âme et mon esprit. Je sais alors ce que je dois faire. J'y ai mûrement réfléchi et je me sens prêt à lui faire cette demande. Mais, bien sûr, pas avant qu'il ne soit prêt a l'entendre. Il est déjà assez bouleversé comme cela.


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Edmond Rowell

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Edmond Rowell
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Message(# lien) Sujet: Re: Courant mai - C'était seul. Courant mai - C'était seul. - Page 2 Empty24.04.24 22:08

@Loup Emrys

"Ton ancêtre était un homme plein de sagesse ..."

Fit Edmond calmement, avant d'ajouter, un sourire aux lèvres :

"Ou un père aussi paumé que nous ahah."

Il rit de sa blague, imaginant qu'à l'époque déjà, la relation père-fils était chose bien compliquée. Mais le rire disparut bien vite, laissant place à une immédiate culpabilité. Comment pouvait-il rire à peine vingt minutes passées, depuis qu'il avait vu son fils. Un naturel revenant au galop, peut-être. Loup reprit alors, parlant de l'impossibilité d'être le père parfait, qu'être un bon parent était dans les efforts faits pour éduquer ses enfants, mais aussi savoir les écouter. Chacun d'eux, au final, avaient des efforts à faire. Loup lui rappela l'existence de sa femme. Edmond n'était pas seul, loin de là. Il était vrai qu'il aurait besoin de Skylar pour affronter cette histoire. Enfin ...

"A ce sujet ... j'ai quelque chose à te demander Loup."

Fit Edmond, sirotant sa bière en regardant son ami dans les yeux, jaugeant sa réaction. Encore une faveur ? Que cela pouvait-il être.

"J'aimerai que tu gardes cette histoire pour toi, que tu n'en fasses guère mention. L'enquête, ce que tu as appris, fais comme si tu ne savais rien, je t'en prie."

Il lui demandait de mentir, ou plutôt, de se taire, de jouer les idiots, ou les ignorants. Après tout, bien peu savaient qu'il avait fait une enquête, étant resté incognito tout le long. Seuls Edgar, Edmond, et le comte le savaient au final, ainsi que la conclusion obtenue.

"Même devant Skylar."

Et c'était là jusqu'où Edmond était prêt à aller. Mentir à sa propre femme. Lui faire croire jusqu'au bout qu'Edgar avait bien été la cible d'un empoisonnement, par une tierce personne. Un individu que personne ne retrouverait, qui aurait échappé à la justice. Un secret qui serait probablement lourd à porter. Mais Edmond demandait à Loup de supporter ce nouveau fardeau, avec lui.

"Je l'ai promis à Edgar. Je lui ai promis de n'en parler à personne."

Loup parlait de ce qu'Edmond pouvait faire pour son fils. Voilà ce qu'il pouvait faire. Respecter le souhait de son fils, le fait qu'il n'était en rien prêt à révéler la vérité. Si Loup ne l'avait pas découverte, qui sait si un jour le garçon aurait divulgué son secret.
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Loup Emrys

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Message(# lien) Sujet: Re: Courant mai - C'était seul. Courant mai - C'était seul. - Page 2 Empty25.04.24 6:53

C'était seul.
3 mai




Je ne suis pas sûr que cacher la vérité à Skylar et Balthazar soit une bonne idée.

Pourquoi ? Parce que s'ils continuaient à penser qu'Edgar avait été envoyé ici, aux portes de la mort, à cause de quelqu'un, ils continueraient à remuer ciel et terre pour débusquer un coupable. Je crains donc pour tout ceux qui s'en sont pris à Edgar par le passé. Tous ces enfants qui n'avaient au final pas de mauvais fond, même si ce qu'ils n'ont fait n'est que difficilement excusable. Ils restent innocent, et je crains pour leur avenir ou leur santé même si Skylar et Balthazar continuaient à remuer la poussière, à rouvrir de vieilles plaies.
Voilà pourquoi je reste persuadé que cela reste une mauvaise idée. Mais Edmond est déterminé. Son regard est on ne peut plus sérieux. Et puis, une dernière phrase acheva de me convaincre et me musela : Edgar avait demandé lui même à ce que le secret soit gardé. Si c'est de la volonté même du garçon, je ne peux rien dire. Je dis alors, sans hésiter : Naturellement. Tu peux compter sur moi. Le secret de ton fils est bien gardé avec moi.

Je prends une gorgée de bière, repensant alors à ce que je souhaitais faire. C'est l'heure des faveurs, autant me jeter dans le bain. Je dis alors pour commencer : Puisque nous en sommes là... J'ai aussi quelque chose à te demander. Je pose ma pinte et, après un petit soupir je me lance : Le fait que nous ayons aperçu le cerf noir, l'autre jour, n'était pas une coïncidence. Nous sommes certes présentés à lui à notre majorité, mais, après ce jour, il n'apparaît plus que pour une raison précise... Le cerf noir se montre lorsque la vie d'un être touche à son terme. Je reprends une petite gorgée, l'air naturel et serein et poursuit : Après votre départ, je suis retourné dans la forêt, afin de m'assurer que tu n'étais pas sa cible, ou qu'il veuille s'en prendre à un des chevaux. Je l'ai revu, et j'ai pu m'enfuir avant qu'il ne remarque ma présence... Même si je me doute qu'il m'avait senti depuis longtemps. Je le regarde dans les yeux et annonce ces quelques mots : Les comtes de Brocéliande ne sont hélas pas connus pour leur longévité. Mon père et mon grand père sont morts dans la force de l'âge, entre quarante et cinquante cinq ans. Je ne ferais pas exception à la règle. A force de brûler la chandelle par les deux bouts, j'ai compris que mon temps était compté.

Je sors de mon sac quelques papiers et reprends : Je pense avoir encore un ou deux ans devant moi... Peut être moins mais guère plus. L'épuisement me gagnera et mon corps me lâchera. Je vais te demander plusieurs choses, mon ami. Quand le temps sera venu, je voudrais que tu m'accompagne dans la forêt, rencontrer une dernière fois le cerf noir. Une fois cela fait, il faudra que tu ramène mon corps à ma famille.'. C'était sans doute la tâche la moins difficile. Je continue : Je souhaitais aussi te confier la régence du comté, le temps que mon fils obtienne ses dix sept ans et soit en mesure de reprendre le flambeau. Il ne sera pas prêt lorsque je partirais, mais il aura des instructions claires. Je me suis occupé de rédiger un rapport complet sur la gestion de Brocéliande... Autant te dire qu'il va être occupé, ce rapport tient dans une bibliothèque.
Je laisse échapper un triste sourire et lui tends les papiers avant de reprendre : J'ai donc commencé à remettre de l'ordre dans mes affaires. Pour éviter tout conflit lors de l'ouverture de mon testament, ou tout scandale, j'ai décidé de te faire don maintenant de ce que je souhaitais te donner. Je le laisse consulter les documents : Il s'agit d'un terrain, au bord de l'océan, à l'extrémité ouest de Brocéliande. Un manoir y a été construit il y a plusieurs siècles par l'un de mes ancêtres, pour sa femme, mais il n'est aujourd'hui occupé que par un vieil elfe de maison. Tu as également une exploitation agricole, basée dans le vin et l'élevage de cochons, qui se trouve à quelques centaines de mètres. Cela te fera en tout 4 acres de terrain exploitable, si je me fie à l'unité de mesure anglaise..

Je le regarde dans les yeux et soupire doucement : Je suis conscient que je t'en demande beaucoup trop, surtout après ce qui est arrivé à ton fils, mais je suis à la croisée des chemins et tu es, de mon entourage, le seul qui puisse être apte à accomplir cette tâche. Et tu es surtout le seul en qui je peux avoir pleinement confiance..


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Edmond Rowell

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Edmond Rowell
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Message(# lien) Sujet: Re: Courant mai - C'était seul. Courant mai - C'était seul. - Page 2 Empty25.04.24 12:25

@Loup Emrys

Loup lui promit. Cette histoire resterait entre eux. Pour Edmond, et Edgar, le comte était prêt à endosser l'indignité de mentir à tous, à prétendre qu'il ignorait la cruelle vérité. Mais il savait combien cet accident était délicat, et qu'à cette heure, Edgar avait probablement besoin de pouvoir faire confiance aux adultes qui l'entouraient. Comment pourrait-il même créer un lien avec le garçon un jour, s'il le trahissait dès le premier jour. Edmond ne rajouta aucun mot, mais lui fit un signe de tête profondément respectueux et reconnaissant. Aucun mot, pour sceller leur pacte.

Et alors qu'ils buvaient une gorgée, prenant le temps de digérer tout cela, ce fut à Loup d'aborder un sujet compliqué. Edmond releva la tête vers son ami, le verre encore aux lèvres. Son expression avait quitté son air apitoyé pour prendre une attitude plus curieuse, intriguée par les propos de son ami.

"Tout ce que tu veux."

Avait-il dit immédiatement, sans même savoir ce que Loup lui demanderait alors. Mais Edmond Rowell avait une dette élevée envers le comte. Il écouta alors le récit sur le cerf noir, l'une des créatures magiques de la forêt de Brocéliande, et la plus effrayante de toutes. Et les premiers mots de Loup à son sujet laissaient place à une réelle inquiétude. L'incarnation de la mort ne se présentait jamais pour rien. Loup lui narrait la suite de leur histoire, cette brève aventure du mois dernier, au fond des bois. Un épilogue qu'Edmond ignorait, jusqu'à aujourd'hui. Loup expliquait avoir revu cet être, dont l'apparition signifiait la mort à venir d'un être. Il narrait avoir prétendu épier le cerf, conscient d'avoir joué tout ce temps dans sa cour, tel que le cerf le voulait. Certains ne croyaient pas au destin, mais cette créature, à entendre le comte, en avait l'allure. Il n'avait guère à courir après ses proies, car elle savait pertinemment quand elle viendrait les accueillir et les guider dans l'autre-monde.

Edmond ne dit mot, son verre encore dans sa main, figé. Il buvait les paroles de son ami, fortes inquiétantes, mais aussi happantes qu'un conte narré par un maitre. Hélas, à mesure que cette histoire évoluait, sa conclusion laissait présager une crainte qui se lisait légèrement sur le visage d'Edmond, troublé par les paroles de son ami qui référait à sa mort prochaine.

"Loup ... tu exagères ... tu ... regarde ... avec un peu de médecine moldu, tu vas déjà mieux ... qui sait si ..."

Bredouillait Edmond sans vraiment savoir jusqu'où le mal qui affaiblissait Loup Emrys tous les jours s'étendait, et si les miracles de la médecine moderne moldu y pouvait quelque chose. Mais entendre le comte, cet homme qui, ces derniers mois, s'était tant rapproché de lui, admettre sa défaite, n'était pas chose qu'Edmond Rowell voulait entendre. Mais voyant que l'homme n'avait pas fini ses explications, Edmond garda un silence respectueux, bien qu'agité. Sa mine trahissait son besoin de parler, de répliquer à cette défaite déjà avouée.

Loup lui confia le premier service qu'Edmond voulait lui rendre. La tâche la plus aisée selon lui. L'amener en personne au cerf noir pour qu'il le cueille, au moment venu. Les yeux d'Edmond se remplirent d'émotions, après la journée qu'il venait de vivre, il ne pensait pas pouvoir encore être touché à ce point par un proche :

"Loup ... tu ... tu ne peux pas me demander de faire ça ..."

Refusait-il ? Non. Mais à ce moment, et surtout après avoir su ce qu'avait fait Edgar, cela lui semblait insurmontable de pouvoir obéir à la requête du comte.

"Tu me demandes de te livrer à la mort !"

Fit-il, haussant légèrement le ton, mais pas assez pour alerter leur entourage. Mais les mots étaient là, ainsi que la vérité. Loup l'avait embellie afin de la rendre douce à narrer, mais pourtant, il demandait bel et bien à son ami de l'aider à mourir. Il laissa alors le comte défendre sa cause, à ce propos. Edmond n'hésitant pas à rappeler qu'il avait un fils qui avait échappé à ce funeste destin, et qu'aujourd'hui même, son meilleur ami voulait qu'il l'aide à réitérer un acte semblable. L'échange fut ardu, plus que Loup ne l'aurait pensé peut-être. Edmond ne disait pas "non" en soit, mais il fourmillait d'arguments sur combien cette décision était irréversible, combien elle semblait lâche, défaitiste même, et surtout, à quel point cela lui semblait impossible à répondre comme demande, Edmond ne s'en sentant pas la force. Mais après un échange pointu d'arguments, véhémente, certes, mais qui ne dépassa jamais les limites respectables que leur sincère amitié imposait, Edmond promit enfin, promesse arrachée par l'amour et le respect qu'il avait pour cet homme :

"D'accord ... Je le ferais ... je t'en fais la promesse ..."

Il retenait ses larmes, car il avait le sentiment qu'à partir de cet instant, Loup avait déjà scellé son destin. La promesse d'Edmond étant l'une des décisives formalités qu'il restait à accomplir. La suite parut bien plus simple à entendre. Loup Emrys révélait choisir Edmond, en sa qualité de patriarche de la famille Rowell, pour prendre soin du domaine des Emrys à sa place. Un rêve, et une ambition qui se réalisait fortement. N'était-ce pas, un objectif qu'avaient les Rowells, à l'origine, quand ils s'étaient rapprochés des Emrys ? La proposition de Loup dépassait même les attentes, et de loin, d'Edmond et Skylar. Même provisoire, cette transition offrirait bien du pouvoir et de l'influence pour les Rowells.
Et pourtant, cette victoire avait un goût plus qu'amer dans la bouche d'Edmond Rowell. Car elle signifierait alors la mort d'un homme qu'il s'était épris d'un amour et d'une amitié sincère. Il ne pensait pas faire tel sacrifice pour porter sa famille au rang des puissants. Le soir venu, Edmond se regarderait dans la glace, et en repensant à toute cette histoire, considèrerait quelques instants combien il se répugnait lui-même.
Mais il n'en dit mot. Il écouta les indications de Loup, prenant les papiers en main, les consultant attentivement tout en écoutant chaque mot de son ami. C'était de l'or. Pourtant, l'attitude d'Edmond n'avait rien de réjoui. Il gardait sa main devant sa bouche alors qu'il lisait respectueusement et avec un grand sérieux chaque formulaire en bonne et due forme. Il avait le sentiment de lire le testament avant l'heure de son ami. Une heure qui approchait à grand pas.

La régence du domaine, voir de la famille Emrys, des terres exploitables, même un manoir, Loup Emrys prouvait combien il avait confiance en Edmond. Il acheva par le fait qu'il n'avait personne d'autre vers qui se tourner. Son frère n'était plus, et Edmond était le seul apte à reprendre ce rôle. Ce dernier se tut un moment, avant de lâcher le dossier sur la table qui séparait les deux hommes.

"Tu as pensé à tout, n'est-ce pas, Loup ? Quand pensais-tu me le dire ?"

Lui demanda t'il, d'un ton détaché, sans aucune once d'agressivité ou de reproche. Mais force était de constater que oui, Loup attendait un moment propice pour faire sa demande. Ils s'étaient vues de nombreuses fois, récemment, dans le bureau d'Edmond à Poudlard, et jamais Loup n'avait fait allusion à la cessation. Il ne référait qu'à sa mauvaise santé, mais se focalisait durant ces jours qu'à l'enquête qu'Edmond lui avait confié. Et peut-être parce qu'enfin, il s'était acquitté de sa mission, qu'il se permettait enfin de faire sa demande. Une juste rétribution à tous ses efforts. Car malgré l'amitié et l'amour qu'ils se portaient, ils restaient des nobles. Et un service en demandait un autre, c'était l'honneur qui était en jeu.

"Je le ferais Loup. Je ferais tout pour toi, tu le sais."

Même l'emmener être dévoré ou il ne savait quoi par cette odieuse créature qu'était le cerf noir. Il le ferait pour lui. Pour cet homme qu'il aimait tel un frère.

"Mais tu dois me promettre une chose toi aussi, une promesse solennelle, un serment que tu me fais à moi, mais aussi à ta famille, et à toi-même."

Il le regarda dans les yeux, profondément sérieux, plus qu'il ne l'avait jamais été. L'attitude d'Edmond Rowell avait changé, redevenant peu à peu l'homme valeureux, porteur d'espoir et de détermination, celui qui élevait ses fils dans ce sens.

"Promets-moi de tout faire pour échapper à ce funeste destin que tu m'annonces. Que ce soit par la médecine magique, ou que tu t'offres aux soins de la médecine moldue, quelqu'elle soit. Promets-moi que tu lutteras jusqu'à la fin, que tu repousseras, refuseras même de t'offrir à cette créature."

Il était un homme qui se battait, qui n'abandonnait jamais. Et peut-être fut-ce pour ça que l'acte d'Edgar lui avait fait si mal. Car il n'avait su inculquer cette force en lui. Mais face au comte Emrys, un homme las, qui avait tenu bon jusqu'ici, Edmond cherchait à éveiller en lui l'envie de vivre, le désir de quitter ce triste sentiment de résignation, et de s'accrocher encore à l'espoir, à la vie. Seulement alors, Edmond considèrerait que leur pacte aura été respecté.

"Tu nous le dois à tous."
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Loup Emrys

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Message(# lien) Sujet: Re: Courant mai - C'était seul. Courant mai - C'était seul. - Page 2 Empty25.04.24 19:38

C'était seul.
3 mai




Je préparais ce jour depuis longtemps.

Ce n'était pas anodin d'avoir invité les Rowell sur mes terres. Je tenais à les avoir chez moi afin de m'assurer de façon définitive que j'avais fait le bon choix. J'avais donc pris la décision de choisir Edmond comme régent pour mon domaine et ma famille. Ce sera également lui qui m'accompagnera pour rencontrer le cerf noir, une ultime fois, et il me ramènera ensuite à ma famille qui, elle, se chargera des funérailles. Je parle de tout cela comme si c'était de simples formalités, mais je sais que ce sera un terrible moment pour mes proches. Je le vois au regard larmoyant d'Edmond qui, au début, me supplie presque de ne pas lui demander cela. Je le regarde stoïquement, le regard serein, et je continue. Je lui dis alors : Il ne faut pas voir cela comme une fatalité... La vie ne s'achève jamais vraiment, encore moins à Brocéliande. Je reviendrais sans doute, sous la forme d'un animal, d'un arbre ou, si j'ai de la chance, en esprit. Je crois sincèrement à la réincarnation, même si, aux yeux de beaucoup, ce n'est que bêtises et fables. Enfin, je m'éloigne. Oui, je te demande de m'accompagner rencontrer la Mort, mais, lorsque le moment sera venu pour moi de partir, tu comprendras que cela sera plus pour moi une libération. J'ai accompagné mon père lors de son ultime voyage, je sais que ce que l'épuisement peut faire sur le corps d'un homme, mon ami. S'il te plaît, prends le comme un honneur, car il est normalement du ressort de la famille d'accomplir une telle tâche.

Il finit par accepter et je soupire de soulagement. Je lui souffle un : Merci... Tu n'imagines pas à quel point ton accord m'apaise. Oui, car je craignais de devoir demander à mon fils, qui est encore bien trop jeune pour vivre cela. Je passe à la suite, demandant à Edmond de devenir le régent de mon domaine après ma mort. Je lui montre mon testament, ainsi que le document qui annonce officiellement la donation de cette terre en Bretagne, au bord de l'océan. Edmond consulta les documents, sérieux, m'écoutant attentivement. Je crus voir, l'espace d'un instant, une lueur dans ses yeux, mais elle s'éteignit rapidement. Il me sourit en reposant les documents sur la table et me demanda depuis combien de temps je préparais cela. Je lâche un petit rire et, en étendant mes jambes sous la table, je réponds : À vrai dire, cela fait plusieurs mois... Depuis ma sortie de l'hôpital en vérité. J'ai compris la bas, à force de crises et de potions, que je suis désormais condamné. J'ai donc commencé à mettre de l'ordre dans mes affaires. Rowena s'occupera de veiller sur son frère, comme Arthur l'a fait avec moi. J'ai veillé également, avec l'accord de ma femme, à annexer de manière définitive les terres des Smith aux miennes, ce qui agrandira le patrimoine d'Aiden de manière considérable. Les Emrys posséderont des terres en France mais également en Angleterre. Mon mariage avec l'héritière de Helga Poufsouffle fut sans doute la meilleure chose que j'ai faite pour le comté, avec la brume... Je prends une gorgée et reprends : Votre visite chez moi était une sorte de test, que vous avez accompli avec brio. Il ne me restait qu'à remplir les formalités avec mon notaire et mes avocats, puis à te faire la demande.

Je souris et lorsqu'il me dit qu'il acceptait de faire tout cela, je lui dis en levant ma pinte : M'en voilà ravi, mon ami. Tu me soulage d'un immense poids. N'hésite donc pas à revenir à Brocéliande pour consulter les rapports de sa gestion, quand tu le souhaiteras. Je trinque avec lui et enchaîne : Beauxrivages t'appartient désormais, à toi et à ta famille. Fais en bon usage. Je reprends un peu de sérieux quand il me demanda très sérieusement de tout faire pour rester en vie le plus longtemps possible. Après quelques secondes durant lesquelles je le regarde en souriant, je lui réponds : Je vais faire de mon mieux. Non, je te le promets plutôt. Je te jure de tout faire pour maintenir cette grande carcasse en vie le plus longtemps possible. Je tiens tout de même à gagner nos parties de tennis magique jusqu'à la fin.


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Edmond Rowell

Personnel de Poudlard
Edmond Rowell
Âge : 43 ans
Nature du Sang et Ascendance : Sang-mêlé officiellement.
Libre expression : Père d'Oscar, Edgar et Balthazar Rowell, marié à Skylar Rowell.
Ancienne star du Quidditch, le père de famille a rejoint les rangs de Poudlard en tant que Professeur de Vol.
Il est connu pour être un homme bon-vivant, sympathique et très actif, quand bien même, il se montre exigeant avec ses enfants.
Il est très proche avec son ainé Balthazar.
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Message(# lien) Sujet: Re: Courant mai - C'était seul. Courant mai - C'était seul. - Page 2 Empty25.04.24 20:42

@Loup Emrys

Après cette entrevue, pendant les heures qui suivirent, Edmond Rowell avait eu le sentiment de vivre hors de son corps. Sa chair et son esprit ne semblaient plus évoluer au même rythme, tant de choses étaient survenues, ou avaient été dites entre temps. Sa perception avait changé.

Il se revoyait, un peu plus tard dans la chambre d'hôpital de son fils, peu avant la fin des visites. Ils s'étaient échangés un regard sans dire mot de plus qu'ils ne s'étaient déjà dits. Edgar était tout aussi confus et déstabilisé de ce qu'ils s'étaient dits. Et depuis ce jour, son regard envers son père n'était plus le même, et bien différent de celui qu'il avait quand sa mère lui parlait. Il n'accordait à Skylar que des regards bien vides, peu alertes, son âme et son esprit se recroquevillant bien loin d'elle, pour éviter d'avoir à confronter ce qu'il s'était fait devant sa mère. Debout en face du lit, pris en pleine réflexion, le fils et son père échangèrent un regard. Edgar toisait son père qui observait son fils de manière indécise. Le garçon se demandait alors, constamment, si son père respecterait sa parole, ou s'il le trahirait dans la seconde. Mais il ne le faisait pas. Ces échanges de regards semblaient signer un accord sans cesse renouveler. Un pacte pour un secret qui n'appartenait qu'à eux. Edmond savait, que ce n'était pas la solution. Il avait pris le temps d'y réfléchir. Mais plus il attendait, plus il devenait difficile d'aborder le sujet avec sa femme. Il savait qu'à un moment, il ne pourrait plus taire ce qu'avait fait leur fils. C'était son obligation de mari, mais aussi de père, que de le confier à Skylar. Eux, seuls, pouvaient savoir quelle serait la bonne chose à faire.

Cette pensée le gardait éveillée la nuit alors qu'ils se trouvaient allongés dans leur chambre à coucher. Edmond et Skylar Rowell avaient réussi à maintenir la flamme entre eux. Le départ du dernier de leur fils pour Poudlard leur avait permis de se retrouver, et de profiter d'une seconde jeunesse dans leur couple. Et Edmond avait toujours su y faire, pour rappeler à Skylar combien elle était la femme de sa vie. Mais ce soir-là, ça avait été l'inverse. Skylar n'était pas bête, loin de là, et encore moins aveugle. Elle avait su que son mari avait la tête ailleurs, qu'il semblait encore bouleversé par toute cette histoire. Elle avait alors tiré quelques ficelles pour lui offrir une soirée de rêve, juste à deux. Ils l'avaient bien mérité après toutes ces épreuves. Et quand bien même Edmond restait ailleurs, elle avait tout de même su le dérider quelque peu, leur offrant à chacun un moment réel, pour se retrouver réellement, et s'oublier ensemble.

"Qu'est-ce qui te tracasse ?"

Finit-elle par lui dire, presque en le chuchotant. Lui, pensait qu'elle dormait. Loin de là. Skylar attendait le bon moment. C'était là. Lui avait les bras croisés, signe de réflexion et de nervosité. Il avait sans cesse cette position depuis deux jours.

"Hein ? Qu'est-ce que tu veux dire ?"

Fit-il en jouant l'ignorant, voir le surpris à cette question. Skylar revêtait un visage sérieux, le coude adossé dans son oreiller, prête à discuter.

"Quelque chose a changé, récemment. Je le sais ... tu es ... ailleurs ... c'est à peine si tu m'écoutes quand je te parle."

"C'est rien ... juste des trucs ... du boulot, à Poudlard ..."

Inventa t'il en soupirant. Il se détourna d'elle, se contentant de fixer le plafond, osant croire que cette version suffirait. Bien sur que non.

"Edmond."

Il resta immobile, le regard toujours fixé au plafond, et ferma les yeux en soupirant. Il savait qu'il ne s'en tirerait pas ainsi.

"Pfffff ... bien.
C'est Loup."


Skylar ne dit rien, mais son visage s'intrigua immédiatement. Edmond tourna enfin la tête vers elle, pour vérifier sa réaction. Elle n'attendait qu'une chose, qu'il continue son récit. Il finit par se retourner, afin de se mettre dans une position symétrique à elle, pour discuter convenablement, en face à face.

"Nous avons discuté récemment, et il m'a admis qu'il n'allait pas bien."


Skylar faillit l'interrompre pour lui dire que ça, elle le savait. Tout le monde le savait, et eux d'avantage, depuis la violente crise qu'il leur avait offert le mois dernier. Mais elle respecta son mari, le laissant raconter son histoire posément.

"Selon lui, ça ne peut aller qu'en s'empirant et ... il ... il s'inquiète pour l'avenir du domaine. Il pense que Aiden n'est pas prêt à reprendre le flambeau, ni maintenant, ni bientôt quand ... il sombrera à la maladie."

Silence, sachant tous les deux ce que "sombrer" signifiait alors.

"Il veut que je sois en charge de ses affaires, le temps qu'Aiden soit majeur."

Skylar se retient d'avoir un sursaut de surprise, et se contient d'avoir le moindre sourire s'afficher face à cette nouvelle. Par respect, et parce qu'elle était consciente de combien son mari aimait le comte de Brocéliande, combien ils étaient proches. Elle se contenta de lui dire alors :

"Que ... lui as-tu répondu ?"

Priant tous les deux pour qu'Edmond lui dise ce qu'elle voulait entendre.

"Je lui ai dit ... que je n'accepterais, qu'à une condition. Qu'il fasse tout ce qui est en son pouvoir pour l'emporter sur son mal. Même demander de l'aide aux moldus. Je lui ai dit que dans ce cas, seulement, j'accepterais de reprendre ses obligations en main."

Skylar écouta avec attention. Edmond compliquait un peu tout, mais elle comprenait sa réaction. C'était bien de lui, son battant de mari, que d'exiger d'un condamné de se battre jusqu'à la mort. Il reprit alors :

"Il nous fait don de terres ... sans conditions autres ... le domaine de Beauxrivages, près de la mer."

Skylar eut un regard troublé, ne s'attendant pas à recevoir une telle nouvelle. Elle aurait dansé dans son lit si elle n'était pas la femme pleine de contenance qu'elle était. Mais quel qu’en soit les tragiques raisons qui avaient imposé à Loup de faire ce choix, cela n'était que prolifique pour la famille Rowell.

"C'est ... une bonne chose ... pour nous. Tu le sais, ça ?"

Lui fait-elle, tâtant délicatement le terrain pour qu'Edmond abandonne un peu sa tristesse à l'idée de perdre son ami, et voit l'avenir d'un autre angle. Mais son expression un peu déconfite fit comprendre immédiatement à Skylar qu'il n'était pas prêt à entendre cela. Que sa remarque était déplacée. Elle sous-estimait combien il s'était attaché au comte. Elle rajouta alors :

"Quand tu auras fait ton deuil, le moment venu. Tu sauras combien Loup t'estimait, et le cadeau merveilleux qu'il nous aura fait en nous léguant ses terres, ses responsabilités. Edmond, dans son déclin, Loup nous offre le futur. Et quand le moment sera venu, toi aussi, tu le verras ainsi."

Elle parle doucement, sans aucune autorité. Douceur et un semblant de sagesse et un certain pragmatisme. Skylar amenait Edmond à croire que sa tristesse avait raison d'être, mais que plus tard, il devrait observer la situation comme le père et le patriarche qu'il était. Comme Skylar le voyait, et comme Loup l'avait apparemment observé.

"Qui sait ..."

Fit-il enfin, les yeux dans le vide, de retour au plafond. Il voulait lui dire qu'elle avait peut-être raison, tenté de voir dans cette triste conclusion, un avenir meilleur, une touche d'optimisme. Et il voulait demander à Skylar si elle était certain de ce qu'elle avançait ? Que si cette manière de réfléchir était trop distancé de ce qui était réel, au final, les émotions et l'amour qu'ils se portaient. Que réfléchir de trop en matière de puissance et d'influence pouvaient être une insulte à tout ça ? Il resta immobile dans son lit, se rendant compte que depuis un moment, sa femme avait déposée sa main sur son torse, un petit geste pour le dorloter, le consoler.

"Oh ... et aussi ..."

Il allait vendre la mèche. Ils partageaient un moment si intime, si proche, qu'il crut une seconde que c'était le moment d'aborder Edgar. Car il devait lui en parler. Il tourna sa tête vers sa femme qui le regardait de ses yeux de jais, n'attendant que de savoir ce qui allait suivre. Il chercha les mots, ignorant comment même évoquer cette histoire après la conversation qu'il venait d'avoir au final. Et déjà, il rentendait la voix fluette de son fils, lui intimant de ne surtout pas en parler à sa mère. Edmond resta bouche bée un instant, avant de se retourner vers le plafond :

"Non ... rien. Ce n'est rien."

Il resta ainsi, Skylar l'observant un instant avec un air de suspicion, mais sans insister d'avantage. Elle avait appris le plus important, pensait-elle. Ils ne rediscutèrent pas d'avantage de tout cela. Edmond repensant à son fils, mais aussi à la promesse qu'il avait fait à Loup, au sujet du cerf noir. Rituel qui ne les concernaient qu'eux et qu'il avait préféré garder pour lui. Skylar, elle, fomentait déjà ses plans d'avenir. Imaginant déjà combien la nouvelle de la cessation du domaine apporterait à sa famille, et comment elle pouvait faire, pour cimenter cette alliance, imaginant déjà lequel de ses fils elle pourrait lier avec les enfants du domaine Emrys.
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