Âge : 40 ans Pronoms : Il Nature du Sang et Ascendance : Pur, adore les moldus Messages : 148 Date d'inscription : 31/05/2023
| (# lien) Sujet: A jamais pour Brocéliande Dim 21 Jan 2024 - 18:33 | |
| A jamais pour Brocéliande Le début d'une nouvelle ère pour le Comté
Loup et Aiden Emrys La lame passa lentement sur la peau, tranchant net les poils sombres qui tombèrent dans le lavabo.
J'aurais pu le faire moi même, mais mes mains tremblent quasi continuellement depuis quelques jours. J'essaye de me passer des potions tranquilisante, mais le manque provoque en moi quelques effets secondaires. Si mes crises de panique demeurent incessantes, se déclenchant une à deux fois par jour, l'espace de temps qui se situe entre elles n'est qu'une série d'instant où je dois lutter entre un sentiment de colère, d'abattement et de désespoir. Je ne retrouve la sérénité qu'après avoir pris une potion, ou lorsque je me plonge dans le travail. Ma famille est également une grande aide. J'essaye de les voir le plus souvent possible, même si les études de mes enfants et le travail de mon épouse les maintiennent à distance de moi, qui me retrouve par conséquent seul. C'est une habitude cependant, c'était déjà comme ça bien avant la confrontation, je ne me formalise pas de la solitude.
Amy termina donc de me raser, faisant disparaître cette barbe que je portais depuis plusieurs semaines. Elle semble soulagée de me voir retrouver mon ancienne apparence. Elle me souffla, en hochant la tête : Il est bon de vous revoir, monsieur. J'avais peur pour vous, quand vous étiez tout seul dans la forêt. Elle passa une serviette sur mes joues et ma gorge pour essuyer le restant de mousse et m'invita à me regarder dans une glace. Elle a bien travaillé. J'ai désormais un aspect plus humain, plus noble aussi. Mis à part une vilaine coupure sur ma joue, je suis redevenu comme avant. Ce n'est pas Amy qui m'a coupé bien entendu, mais le dernier braconnier que j'ai affronté avant de décider de rentrer à la maison pour reprendre en main mon avenir. Je ne suis plus un Auror, mais je suis encore un Comte, et tout un peuple compte sur moi.
Aujourd'hui est un grand jour. Nous sommes un samedi, et j'ai convoqué Aiden pour qu'il me donne son verdict. Qu'il s'estime heureux, je lui ai laissé trois mois supplémentaires pour se décider. Mes problèmes personnels m'ont en effet empêché de m'occuper de son cas. Mais aujourd'hui est donc le jour qui décidera de l'avenir de Brocéliande. J'enfile une tenue que je mets d'ordinaire pour les cérémonies : un uniforme sombre avec des parures en or sur la nuque et les manches, des épaulettes dorées, une fourragère de la même couleur, épée à la ceinture. Cet uniforme n'est pas réellement militaire, car je ne l'ai été que très brièvement durant ma jeunesse, mais il est surtout le symbole de puissance des comtes de Brocéliande. Nous le portons depuis des générations, et uniquement lors des occasions spéciale, comme celle ci. Je me dirige ensuite vers la salle aux portraits.
Il s'agit d'une grande pièce où sont accrochés les portraits animés de tous les comtes qui m'ont précédé. L'un d'eux, Messire Enguerrand, qui a régné sur Brocéliande il y a près de trois cent ans, me héla : Il y a bien longtemps que tu n'es pas venu ici mon enfant, à en croire ta tenue et ton expression, ce n'est pas une visite de courtoisie En effet, Grand père. J'appelle tous mes ancêtres ainsi. Après tout ce sont tous d'arrières arrières et j'en passe grand père. Ce qui est amusant, c'est qu'Enguerrand me ressemble comme deux gouttes d'eau, mais avec en prime une moustache proéminente. Mon propre père me regarde d'un air sévère. Assis dans un fauteuil, confortablement installé dans son tableau. Je lui dis : Je sais déjà ce que vous allez dire, Père. Et je ne changerais pas d'avis là dessus. Tu disais vouloir suivre mes traces, et tu attends que ton fils ait quatorze années avant de te décider à le former ? As tu pensé une seule seconde au temps qu'il te reste ? Je soupire et rétorque : Je ne compte pas mourir dans la fleur de l'âge comme toi et nos ancêtres, Père. C'est ce que nous disions tous. Regarde toi. Tu es épuisé, blessé, marqué, combien de temps penses tu pouvoir tenir ainsi ? Le temps qu'il faudra pour donner à Brocéliande un Comte qui saura nous faire honneur.
J'entends un bruit dans le couloir, suivi de bruits de pas. Les discussions entre les tableaux se firent silencieuses et tous les visages se tournèrent vers la porte. Aiden entra. Je fronce les sourcils. Debout au milieu de la salle des portraits, vêtu de cette tenue de cérémonie ancestrale, je m'apprête à lui poser la fameuse question qui décidera de l'avenir du comté. Mais, tout d'abord, je prends le temps de le ménager. Je l'accueille avec un hochement de tête et lui dis : Tu es déjà venu ici, n'est ce pas ? Mais peut être que tu ne t'en rappelle pas. Je t'avais présenté à chacun de ces tableaux, à chacun des comtes qui nous ont précédé. L'espace vide que tu vois à côté de mon père accueillera mon tableau, une fois que je t'aurais laissé la place et que j'aurais rejoins nos ancêtres. Honore cette pièce et son passé autant que notre domaine et ceux qui l'ont foulé avant nous mon fils. Je pose une main sur son épaule et souris. Je lui dis ensuite : Bienvenue, mon fils. Je suis heureux de te revoir. Je pense que tu as pris ta décision ? |
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