« Tu es pathétique, Emrys ! »

Ce fut avec cette méprisante apostrophe que Lucinda accueillit le bouquet de fleurs proposé par la petite Poufsouffle dans le but de faire la paix. Elle avait toujours pensé que les élèves de la même promotion devaient se soutenir et être tous bons amis. Mais il y avait Lucinda et les deux ou trois personnes qui la  suivaient partout en trouvant ça amusant de mépriser et humilier la plupart des autres élèves. Au début, Rowena avait estimé que c’était basiquement méchant. Et puis, elle avait réfléchi. Peut-être que personne n’avait tendu la main à Lucinda et qu’elle se sentiait tout simplement malheureuse d’être tenue à l’écart.

Parée de son plus beau sourire et d’un bouquet de fleurs, elle était donc allée trouver la fillette pour l’assurer de son désir le plus sincère de vouloir être son amie et partager avec elle les jolies choses dont le monde était pourvu. Elle était persuadée que sa main tendue ne pouvait qu’être accepté et les vieilles disputes oubliées comme un château de sable balayé par le vent au petit matin. Rowena était une éternelle optimiste et elle croyait qu’en distribuant les bons sentiments, elle pouvait gagner le cœur de n’importe qui et parvenir à adoucir le cœur le plus dur.

Tout le monde sauf Lucinda, visiblement. Rowena la regarda avec des larmes dans les yeux pendant qu’elle la baratinait sur le fait qu’elle n’était pas une sang-pure digne de ce nom et qu’elle ferait mieux de travailler ses manières et ses relations pour devenir une bonne épouse plutôt que s’amuser à faire des fêtes en invitant des sangs-de-bourbe qui ne savaient rien de la classe la plus élémentaire. Elle n’injuria pas clairement les nés de parents moldus, mais il était évident pour la petite blonde que c’était ce qu’elle pensait. Rowena se reçut une moquerie méprisante au moment oùelle tenta de faire entendre raison à sa camarade.

« Arrête, Lucinda, s’il te plait, c’est vraiment méchant. »

Comme assez, souvent, j'allais me promener dans le parc de l'école, c'est un endroit où je me sentais assez bien en réalité. Après, je n'y allais tout de même pas lorsqu'il faisait mauvais non plus, je n'étais pas fou à ce point-là non plus. Mais aujourd'hui, c'était le temps idéal et visiblement, j'avais bien fait de venir en effet, alors que je prenais la direction du lac, j'entendis mon nom de famille. Intrigué, je tournai ma tête afin de voir ce qui se passait certes, il est vrai que maman était professeur dans l'école, mais il y avait également mes sœurs et cousins.

Je vis alors Rowena en compagnie d'une autre fille, je ne la connaissais pas, mais il ne me fallut pas très longtemps pour comprendre qu'elle s'en prenait à ma petite sœur en parole et je sentis la colère me submerger d'un coup. Mon impulsivité commença à sérieusement prendre le dessus et de ce fait, je m'approchai et je posai ma main sur l'épaule de la poufsouffle et dit :

- Qu'est-ce qui se passe ici ? Rowena, Est-ce que ça va ?

Je regardai les deux filles et je voyais bien que ma petite sœur n'était pas très bien et franchement vu comment je ne sentais moi-même, c'était probablement préférable de ne pas rester à proximité d'elle, du coup, j'ajoutai :

- Viens Rowena, on s'en va ! C'est le mieux à faire…

Je décidai de prendre donc les devants en me retournant et attirant la blairelle pour qu'on s'éloigne de cette petite peste, car clairement, c'était comme ça que je la voyais.

Lucinda était sanglante et brutale en paroles, mais Rowena devait admettre qu'elle en venait beaucoup plus rarement aux mains. Il fallait cependant avouer aussi que la fillette pouvait se laisser toucher beaucoup trop facilement par ce genre de propos et qu'elle avait mal au cœur en voyant comment sa tentative de réconciliation était accueillie. Elle ne comprenait pas pour quel motif la petite Serdaigle avait tellement envie de la faire changer à ce point. Il était mieux d'accepter les autres comme ils étaient afin de pouvoir être tous amis. L'accueil de Lucinda lui faisait de la peine.

Lorsque son frère intervint, il était évident qu'il avait entendu ce qui s'était échangé entre les deux jeunes filles et que cela ne lui plaisait pas. La Poufsouffle savait très bien que son frère pouvait être impulsif et elle était convaincue que ce n'était pas une bonne idée qu'il s'énerve contre la bleue et bronze. S’il le faisait, il ne maîtriserait peut-être pas complètement ses actes et les regretterait ensuite. De ce fait, elle préférerait repartir avec lui et laisser Lucinda derrière elle plutôt que de risquer un affrontement dont son frère aurait finalement honte. Mais Lucinda leur facilita la tâche en les affublant tous les deux de l'adjectif de pathétique avant de s'éloigner.

« Je suis désolée, Aiden, j'ai voulu faire la paix avec elle mais elle n'avait pas l'air d'en avoir envie », déclara la fillette avec une moue peinée.

Elle n'avait déjà pas compris pour quelle raison elle avait essayé de l'empêcher de faire des scoubidous quand la magie avait déserté ce monde. Elle n'avait pas compris davantage ce qui s'était produit à cause d'elle avec Grant, Henaël et Simon. Elle ne comprenait tout simplement pas pourquoi la fillette voulait obstinément mettre le chaos dans leur vie. Elle savait seulement que cela ne plairait pas à son frère, surtout si elle lui disait de quelle manière et avec quel vocabulaire sa camarade avait parlé de leur famille.

Il est clair que je ne me retiendrai pas très longtemps pour réagir au quart de tour, c’est pour cette raison que j’avais dit qu’il était préférable de partir. Ce fut l’autre fille qui parti après nous avoir traité de pathétique. Je décidai donc d’abandonner pour cette fois et me tournai alors vers ma petite sœur qui était en train de s’excuser.

Rowena avait cherché à faire la paix, ce qui ne m’étonna pas puisque la poufsouffle était une fille bienveillante. Celle-ci était jeune et ne comprenait pas que le pardon ne se voyait pas de la même façon chez tout le monde. J’étais là pour intervenir lorsque quelqu’un voulait s’en prendre à elle, toutefois je ne serai pas toujours présent malheureusement.

Comment faire comprendre à une enfant de douze ans des choses comme ça ? Telle était la question que je me posais actuellement. Je n’en savais rien, je ferai du mieux que je peux en essayant de lui expliquer avec des mots simples afin que la poufsouffle comprenne.

- Tu sais Rowena, dis-je pour commencer. Je sais que tu veux bien faire, mais ce n’est pas aussi facile que tu le penses.

Je marquai une pause afin que la jeune Emrys puisse assimiler tout ça petit à petit, ça ne servait à rien d’en dire trop d’un coup selon moi.

- Il y aura toujours des gens méchants, lui dis-je, inquiet. Les changer n’était pas toujours la bonne solution ni même leur pardnner, au contraire ça peut faire empirer les choses.

Je lui souris.

Aiden avait toujours été un super grand frère. Toujours là pour la protéger quand on lui faisait du mal et pour prendre soin d'elle. Rowena l'adorait, mais elle savait très bien qu'il n'approuvait pas sa conviction que tout être humain peut être amené à de bons sentiments si on le fait de la bonne façon. Elle avait effectivement une vision des choses un peu idéaliste, mais elle était persuadée que si on voulait vraiment le bonheur des autres, on pouvait finir par les rendre heureux en les soutenant et en leur parlant gentiment.

Évidemment, Lucinda contredisait un peu ce qu'elle venait de dire par son comportement. Il y avait peut-être une erreur dans son analyse de la vie, mais elle n'avait pas envie de devenir une personne qui n'essaie pas de faire progresser le monde autour d'elle. Il n'y avait rien de mieux que l'amitié et le soutien et Rowena était sûre que ce n'était pas en changeant les sentiments qu'elle avait pour le monde qu’elle allait pouvoir le rendre meilleur. Il était néanmoins vrai qu'il était compliqué de rendre certaines personnes vraiment meilleures. Son frère n'avait pas tort sur la question.

« Je ne comprends pas pourquoi il y a des gens qui doivent être méchants. Je suis sûre qu'en vrai, c'est parce qu'ils sont tristes de quelque chose, qu'il leur manque quelque chose. Je veux bien croire que je ne sois pas capable de leur donner ce qui leur manque, mais je ne peux pas penser que certaines personnes sont méchantes sans aucune raison et qu'on n'y peut rien. »

Vouloir le mal pour les autres était quelque chose de tellement horrible, Rowena ne pouvait pas s'imaginer qu'un jour elle pourrait détester quelqu'un. Pourquoi ne pourrait-on pas faire entendre raison à une personne pour qu'elle se comporte de façon moins blessante ? De toute évidence, Aiden avait raison, puisque Lucinda n'avait pas accepté sa main tendue, mais Rowena trouvait ça désespérément triste. Elle savait que la Serdaigle avait des amis et n'était donc pas seule mais c'était quand même triste qu'on en arrive à avoir autant de haine pour autant de personnes.

« Je crois que Lucinda a forcément quelque chose de triste au fond d'elle-même. Je suppose que je ne suis pas la bonne personne pour apaiser sa tristesse, mais j'espère qu'elle trouvera quelqu'un. »

Ma sœur était encore un peu trop jeune pour avoir la même vision des choses que moi, elle avait dur à comprendre pourquoi les gens sont méchants. Celle-ci pense qu’on ne peut pas l’être sans aucune raison. Il y avait toujours quelque chose pour que les gens réagissent ainsi. Cette dernière est consciente que ça pouvait être une autre personne qui pouvait combler le manque.

-  Je ne dis pas que cela soit impossible, lui répondis-je. Mais je pense que c’est très dur à faire et il faut que la personne le veuille également.

La poufsouffle revint alors sur Lucinda, elle était persuadée que c’était le cas concernant la tristesse. Mais qu’elle n’était pas la personne adéquate pour combler le manque de la serdaigle. Ma sœur n’avait conscience qu’elle pouvait se mettre en danger, à vouloir toujours aider les gens.

-  Rowena, dis-je, hésitant. Je ne serais pas toujours là pour te protéger. En réagissant de la sorte, tu pourrais avoir des problèmes ou même être en danger.

Il est clair que je m’y prenais en avance puisque je parlais lorsque je ne serai plus à Poudlard. Je ne savais pas si Rowena changerait de comportement ou de caractère en grandissant, mais je m’inquiétais pour elle actuellement. Il y avait aussi mon autre petite sœur qui venait de rentrer en première année, plein de question émergea dans mon esprit.

- Dis-moi Rowena, dis-je. Est-ce que notre petite sœur, ça va depuis la rentrée ? Je ne la vois pas beaucoup. Elle ne s’attire pas trop d’ennuis, j’espère.

Rowena aurait voulu que le monde tourne bien et que tout le monde soit heureux et épanoui. Et surtout, que tout le monde s’entende. C’était terrible une classe où il y avait des disputes et des conflits et c’était le cas dans son année. Elle aurait bien voulu réunir tout le monde autour d’un évènement comme elle l’avait fait en première année, mais il y avait des choses qui ne se construisaient pas de la même façon maintenant, et elle devait faire avec. Son frère n’avait pas tort et elle le savait, même si elle ne pouvait s’empêcher de le regretter, quelque part.

« Je ne crois pas que Lucinda ait envie de faire la paix avec les autres », dit-elle avec un air désolé.

Son frère était inquiet. Il était protecteur avec elle, mais il était certain qu’il était plus vieux et qu’il pouvait aussi ne pas tomber au bon moment. La fillette était pleine de bonnes intentions, mais elle savait que certaines personnes pouvaient être dangereuses. Cela dit, il était compliqué de se méfier des gens. Ce n’était pas dans l’ordre des choses, pour elle, de supposer que les personnes étaient malintentionnées. Pourtant, elle avait pu constater qu’ils l’étaient parfois. Elle devrait faire attention, son frère avait raison. Mais la simple idée d’arrêter de répandre la joie et le bonheur autour d’elle lui était intolérable.

« Je ne peux pas changer ce que je suis, Aiden. Mais disons que je devrais peut-être ne pas aider tout le monde, enfin, au moins, quoi. »

Aiden s’inquiétait aussi pour leur petite sœur. Elle faisait sa première année à Poudlard et bien entendu, elle commençait à avoir son groupe d’amis et elle côtoyait moins son frère et sa sœur. Mais Rowena ne se faisait pas trop de souci pour elle. Après tout, elle avait un sacré caractère. Elle avait été touchée aussi par les évènements familiaux et c’était le seul cas pour lequel elle avait vraiment du souci à se faire. Toute la famille avait été touchée et ce n’était facile pour personne. Mais autrement, elle n’avait pas l’air de mal vivre ses débuts à l’école.

« Ca va, de ce que je sais, elle s’est fait des copines et tout. Je ne suis même pas sûre qu’elle soit aussi impatiente que nous de partir en vacances à Noël », dit-elle en riant.

Je savais que ma sœur voulait bien faire en voulant aider les autres, mais ce n’était pas toujours une très bonne idée. La blairelle prenait conscience qu’elle n’arriverait à rien avec Lucinda ce qui l’attristait. Je connaissais ma sœur et il n’y avait rien d’étonnant à ça et je voulais la réconforter.

- Ce n’est pas parce que tu n’y arrives pas avec elle que ça sera la même chose avec tout le monde. Tout ce que je te demande Rowena, c’est que tu sois prudente.

Je savais que je ne pouvais pas changer Rowy et ce n’était pas mon but. Je m’inquiétais pour la jaune et noir, la jeune Emrys était trop gentille et qui sait ce qui pouvait lui arriver ? Je ne pouvais pas non plus me faire trop envahissant envers cette dernière. Depuis sa rentrée à Poudlard, je la voyais en compagnie de pas mal de personne de son âge, mais aussi des adultes.

- Je ne cherche pas à te changer, Rowena. Juste que tu comprennes que tout le monde n’est pas forcément gentil. Si tu veux un conseil, il ne faut pas insister si tu vois que la personne n’accepte pas ton aide.

Je ne voyais pas beaucoup notre petite sœur depuis sa rentrée à Poudlard et je voulais savoir si Rowy en savait plus. Les nouvelles furent positives ce qui me soulagea et appréciait être à Poudlard. La blairelle pensait même qu’elle ne serait pas aussi impatiente que nous de retourner chez nos parents pour noël. Si seulement, celle-ci savait dans quel état je me trouvais. Je ne voulais pas inquiéter Rewena…

- C’est une bonne chose qu’elle se plaise ici. Je ne suis pas sûr que les parents acceptent qu’elle reste… Tu sais comment sont les parents lorsqu’il s’agit des fêtes de fin d’année.

Rowena aurait voulu que tous les élèves de son année forment un groupe uni et solidaire. Elle ne savait déjà pas pourquoi Ikarus et Morrigan la regardaient parfois de travers, mais elle avait pensé qu'elle pourrait ramener certaines personnes à de meilleures pensées, comme Lucinda par exemple. Elle s'était bien trompée. Lucinda n'avait absolument pas envie de changer. Elle la détestait et elle ne savait même pas ce qu'elle lui reprochait exactement. C'était compliqué de se dire qu'il n'y avait rien à faire avec une personne pour la jeune fille toujours généralement positive, mais c'était ainsi que les choses se passaient.

« Je crois pas que je sois vraiment imprudente. Mais je devrais quand-même m'arranger pour éviter de vouloir me réconcilier avec quelqu'un qui veut pas être mon ami. En vrai, je pensais pas que c'était possible que l'on puisse refuser une main tendue comme ça. »

Mais il avait raison, il ne fallait pas insister quand une personne refusait d'accepter cette main tendue qu'elle donnait. Si une personne n'était pas capable de se montrer à la hauteur et d'avancer vers l'amitié et l'unité, elle ne pouvait pas la forcer à le faire. De toute façon, Rowena avait vécu toute sa vie en étant persuadée qu'on ne devait jamais forcer quelqu'un à faire quelque chose qu'il ne voulait pas faire. Cela ne pouvait que mal se passer ensuite parce que les personnes le faisaient à contrecœur et ne s'en sortaient pas bien. Dans la famille de Rowena, on ne forçait personne.

« Je sais que tu as raison. »

Ils enchaînèrent ensuite en parlant de leur petite sœur qui faisait sa première année à l'école. Pour ce qu'elle en savait, Rowena estimait qu’elle s’en sortait plutôt bien et qu'elle faisait sa petite vie dans l'école sans trop poser de problèmes. Mais elle ne savait pas à quel degré elle avait des amis et comment cela se passait avec eux. Elle pouvait juste dire que cela semblait se passer plutôt bien. En la voyant s'amuser avec ses amis, elle plaisanta en disant qu'il allait être difficile de la récupérer pour Noël. Elle soupira un peu quand son frère la prit un peu trop au sérieux.

« T'as pas compris. Je voulais pas dire qu'elle allait vraiment le faire, mais elle a l'air tellement bien avec ses amis qu'elle pourrait en avoir envie, c'est tout. »

Ma sœur n’était pas entièrement d’accord, cependant elle était consciente de certaine chose. Cette dernière ne pouvait pas être amie avec tout le monde et que ça ne servait à rien qu’elle essaye de se réconcilier avec ceux qui ne l’aimaient pas. Rowena avait du mal à comprendre qu'on pouvait refuse de l’aide.

- Une personne qui refuse ton aide, c'est qu’elle est trop fière d’elle pour accepter. Il ne faut pas arrêter pour autant de tendre ta main à quelqu’un, juste essayer avec quelqu’un autre.

La blairelle était comme ainsi et la changer ne serait pas la solution, il y a tellement peu de gens qui aident les autres. Je me rendais aussi compte que Rowena grandissant malgré son âme enfantine. Est-ce que pour autant, la jaune et noir serait se défendre ? Je ne pense pas qu’actuellement ça soit le cas. J’étais toujours là pendant trois ans pour la protéger, du moins c’est ce que j’espérais.

Celle-ci me sortit de mes pensées lorsqu’on commence à parler de notre petite sœur qui avait l’air de se plaire à l’école. La cadette des Emrys qui pourrait envisage de passer les fêtes de fin d’année à Poudlard.

- Je vois… Je peux la comprendre cela dit, je vous ai énormément parlé de Poudlard avant même que tu n’y rentres. Tu as dû ressentir la même chose, je me trompe ?  

Je ne me souvenais pas avoir déjà fêté Noël au château, comment cela se passait ? Je l’ignore et à quoi bon y penser puisque nos parents n'accepteront jamais qu’on reste à Poudlard pour les fêtes.  

Ce n'était pas la première fois que quelqu'un refusait un coup de main de Rowena et elle n'avait jamais cessé pour autant de croire qu'elle pouvait apporter le bonheur autour d'elle. Mais elle avait vraiment conscience qu’offrir son aide et tendre la main à Lucinda n'était pas vraiment une bonne idée et que ça ne permettrait probablement pas de réussir quelque chose de concret. La Serdaigle ne l'aimait pas et elle l'avait bien fait sentir à de nombreuses reprises. Rowena n'aimait pas l'idée que certaines choses soient irrévocables mais il fallait bien admettre que, dans le cas présent, ça l'était.

« Je suppose qu'il y aura toujours des personnes à qui cela fera du bien de savoir qu’ils ont quelqu'un sur qui ils peuvent compter. Mais évidemment, je crois que c'est peine perdue pour Lucinda. C’est dommage. Ce serait quand-même plus facile si tout le monde n'était pas en train de se disputer. Ah, pourquoi les jeunes ne peuvent-ils pas être raisonnables », soupira-t-elle avec un étonnant sérieux.

S'il y avait bien quelqu'un pour qui Rowena ferait absolument n'importe quoi, c'étaient les membres de sa famille. Elle connaissait par cœur son frère et sa sœur et pas beaucoup moins bien son cousin et ses cousines. Même si sa sœur et elle se ressemblaient en beaucoup de points, elles étaient aussi différentes en ce qui concernait pas mal de choses. Rowena aimait beaucoup ses amis mais sa famille était importante aussi. De plus, elle avait un amour particulier pour les terres de son père. Fondamentalement, si l'on se fiait à l'amour porté aux terres et au peuple par un enfant de la famille Emrys, c'était sûrement elle qui aurait été l'héritière, mais même si elle était la cadette et une fille. Mais elle savait que Aiden accordait aussi beaucoup d'importance à leur peuple.

Elle adorait Poudlard et elle ne pouvait s'empêcher de se demander à quoi pouvait ressembler les fêtes de Noël au château. Si on se fiait à Halloween, ce devait être grandiose. Mais il aurait été très difficile à la Poufsouffle de devoir attendre avant de revoir toute sa famille et de passer du temps avec eux. Elle était donc ravie de rentrer pour les fêtes et de profiter de tout ce qu'il y avait à la maison. Cela dit, avec leur maman et leurs cousins à Poudlard, ça pouvait se comprendre que le manque ne soit pas ressenti de la même façon par leur petite sœur. En revanche, elle découvrait les joies de l'amitié et c'était quelque chose qui était, d'entrée de jeu, devenue très forte pour elle.

« Je ne suis pas exactement comme elle. Et puis, j'adore nos terres de Brocéliande. Et je n'ai pas encore fini de dévorer tous les livres de la bibliothèque. Et puis, Noël est toujours magique là-bas enfin, surtout quand papa peut se joindre à nous. !non, je ne choisirai pas de rester à l'école si j'en avais la possibilité. »